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L'album précédent des allemands, Tinnitus Sanctus, avait créé la polémique, c'est le moins que l'on puisse dire: rarement bien accueilli par la presse, les fans eux-mêmes disent souvent bien du mal de cet album. Edguy a en effet commencé sa carrière dans le power metal, aussi appelé speed metal selon l'école à laquelle vous appartenez, et s'est rapidement taillé une sacrée réputation dans ce domaine. Mais le groupe semble vouloir voguer vers d'autres lieux, et advienne que pourra…
 

Metalchroniques: Après toutes les polémiques lancées à la sortie de Tinnitus Sanctus, un groupe prudent serait retourné dans sa… « zone de sécurité », mais on dirait que vous avez voulu montrer à quel point vous pouvez être têtus ?

Jens Ludwig : Ma foi, je suis à peu près sûr que certaines choses sur l’album vont faire dresser les cheveux sur la tête des fans de metal traditionnel, en effet. Certaines personnes pensent que « ceci, ceci et cela relèvent à un groupe de metal traditionnel », mais nous essayons d’inclure de nouvelles choses, et nous ne voulons pas nous copier nous-mêmes. Il est très important pour nous d’aimer ce que nous faisons. Après évidemment c’est mieux si des milliers d’autres personnes l’aiment aussi, mais au départ nous devons apprécier ce que nous faisons. Et ça ne marche pas si vous vous contentez de vous copier vous-mêmes. Alors nous recherchons constamment de nouveaux éléments à inclure dans notre musique, pour nous surprendre nous-mêmes et le public en même temps. J’adore écouter un album qui contient certains éléments surprenants, ne pas pouvoir deviner exactement ce que je vais entendre. Sauf pour AC/DC, bien sûr !

M.: La promotion étant la promotion, votre site web dit que « les journalistes qui ont eu la chance d’écouter l’album [avant sa sortie] sont déjà devenus dingues »… mais « dingues » dans quel sens ? A moins qu’ils n’aient fait partie des rares personnes à avoir encensé Tinnitus, parce que je ne vois pas comment on peut adorer Age Of The Joker mais détester Tinnitus…J. L.: Je ne sais pas non plus, parce que j’aime les deux albums ! C’est juste une question de goûts, d’attentes, je pense. Quand nous avons sorti Tinnitus Sanctus, je pense que beaucoup de gens s’attendaient à quelque chose de différent. Et quand vous attendez trop de quelque chose, il est facile d’être déçu. Je veux dire, j’adore Tinnitus Sanctus autant que le nouveau, mais je suis sûr que certaines personnes peuvent avoir un peu peur. J’ai lu quelques chroniques et beaucoup de gens n’ont pas été aussi satisfaits par cet album que nous, et je pense que les attentes sont moins élevées aujourd’hui. Ou… c’est simplement parce que, peut-être, l’album est simplement génial !

M.: Oui, ou peut-être que les attentes n’ont pas baissé, elles ont simplement changé ? Je veux dire… sur Age Of The Joker, vous utilisez encore plus d’influences des années 80, vous aviez un peu commencé à le faire sur Tinnitus Sanctus, mais ça n’était pas encore -aussi- poussé…
J. L.: Je ne sais pas, pour moi c’est difficile de juger. Nous faisons ce que nous faisons, tout simplement, et nous ne le ferions pas si nous ne pouvions pas le défendre. Le nouvel album est un peu plus complexe, je ne parle pas de quelque chose de progressif avec des rythmes ou des gammes qui changent sans arrêt, mais par exemple les harmonies à certains endroits sont très complexes. Il y a beaucoup de changements de tonalités à ces moments-là, ça les rend vraiment intéressants : ça n’est pas complexe d’une manière évidente, mais si vous faites attention vous réaliserez qu’il y a beaucoup de musicalité dans tout ça. C’est quelque chose que j’aime beaucoup dans le nouvel album, c’est très cool.

Mais c’était très difficile aussi, particulièrement pour les guitares solo. Je veux dire, je suis un guitariste qui aime improviser, et on ne peut pas vraiment improviser quand il faut sauter d’une gamme à l’autre, parce que vous vous dites : « oh, il faut que je me prépare pour ce changement de tonalité, et après il faut que j’aille à la tonalité suivante… » Ca peut être très piégeur de temps en temps.

M.: Si je vous posais la question, vous me diriez certainement qu’Age Of The Joker est votre meilleur album à ce jour, alors simplifions les choses : à vos yeux, en quoi est-il votre « meilleur album à ce jour »?
J. L.: Eh bien, d’abord, je peux vous dire quelque chose : quand chaque musicien dit ça, et vous savez qu’ils le disent -tous-, ils le pensent vraiment ! Par exemple quand nous avons sorti Tinnitus Sanctus, il y a trois ans, nous avons dû l’écouter des centaines de fois, joué les morceaux des centaines de fois en concert, et bien sûr c’est excitant d’avoir quelque chose de nouveau, de frais, d’avoir fait quelque chose de différent, à nouveau ! Alors bien sûr c’est « le meilleur album », parce que vous avez l’impression qu’il est tout beau tout frais, c’est l’album « au goût du jour ». Je veux dire que pour chaque groupe, chaque album représente simplement un moment précis : l’album actuel est le plus proche du moment présent, actuel. C’est pour ça que je le préfère ! Peut-être que dans dix ans ça sera complètement différent, mais pour le moment c’est comme ça, et je sais que tout le monde dit ça de son nouvel album : c’est un sentiment honnête, même si ça sonne comme une phrase pour interviews. (rires)

M.: D’ailleurs, dans vos premiers albums, est-ce qu’il y en a que vous n’aimez pas tant que ça finalement, après toutes ces années ?
J. L.: Si vous prenez particulièrement les premiers albums, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis la sortie de Theater Of Salvation [1999] par exemple. Nous avons mûri en tant que musiciens, et j’espère aussi dans nos personnalités ! (rires) Alors bien sûr quand j’écoute Theater Of Salvation ou Vain Glory Opera [1998], aujourd’hui, je ne peux pas m’empêcher de penser : « Ok, nous aurions pu faire ça un peu mieux, ou ça aurait pu être différent. » Mais encore une fois, c’est grâce à l’expérience que j’ai aujourd’hui. J’ai plutôt l’impression que chaque album est une partie de la totalité de l’histoire, et il y a une bonne raison pour laquelle ces albums sont comme ils sont : c’est parce qu’à l’époque, on ne savait pas faire mieux ! (rires) Mais vraiment, c’est un peu comme ça, je me dis que chaque album comprend une partie de toute notre histoire. Si un album comme Vain Glory Opera ne sonnait pas comme il sonne, nous ne sonnerions pas comme nous ne le faisons aujourd’hui. Je ne prendrai jamais le temps de me dire : « c’était un mauvais album. » Par contre je peux prendre le temps de me dire : « cet album est mal joué ! », parce que je ne savais pas jouer de la guitare comme je sais le faire, j’espère, aujourd’hui. D’un autre côté, si vous prenez un album comme Vain Glory Opera et que vous vous souvenez qu’il a été enregistré par des gamins de 18 ans… si vous gardez ça en tête, c’est un très bon album !

M.: C’est peut-être juste moi, mais j’ai l’impression que « Rock Of Cashel » aurait pu être sur un album d’Avantasia, alors est-ce que vous savez si Tobias l’a composée pour Avantasia au départ, ou… ?
J. L.: Non, je sais qu’il l’a composée pour Edguy dès le départ. Mais je comprends ce que vous voulez dire, avec cette « touche celtique » et tout ça. Pourtant, par exemple, sur l’album Mandrake, il y a une chanson appelée « Jerusalem » qui a un peu ce genre d’ambiance. Bien sûr il y a toujours des parallèles entre Avantasia et Edguy parce que le principal compositeur est le même, et il fait ce qu’il fait d’habitude, alors parfois ça peut sonner un peu pareil. Sa manière d’écrire des chansons, sa manière de créer des mélodies… je n’ai aucun problème avec ça, tant que c’est bon et que tout le monde dans le groupe aime ça. D’ailleurs tout le monde dans le groupe est probablement influencé par ces chansons, même moi par exemple, ma manière de jouer de la guitare, qui est probablement différente de celle de Sasha [Paeth]. Tant que le groupe trouve toujours sa propre identité, il peut y avoir énormément de parallèles, ça m’est égal. Et je pense que les gens n’y attachent pas vraiment d’importance non plus. C’est une bonne chanson de toute manière, je l’aime bien, particulièrement la fin avec tous ces trucs celtiques.

M.: Au sujet de cette fin, c’est peut-être juste moi à nouveau, mais la musique me rappelle définitivement quelque chose… je ne peux pas dire quoi parce que j’ai toujours été très mauvaise à ça, mais j’en suis vraiment sûre ?
J. L.: C’est ce qui fait qu’une bonne chanson est une bonne chanson : les gens entrent dans le truc, même s’ils ne savent pas ce qui va suivre ! Bien sûr « Rock Of Cashel » a ce côté irlandais, et pour être honnête il y a des vieilles chansons qui peuvent sonner un peu pareil. Peut-être que c’est pour ça que vous avez le sentiment de déjà connaître ce passage.

M.: Je crois que c’est la première fois depuis longtemps que vous n’avez pas enregistré au Gatestudio : pourquoi avoir « déménagé » ?
J. L.: Nous avons simplement enregistré la batterie dans un autre studio. Avant d’enregistrer l’album, nous nous sommes assis autour d’une table pour nous demander : « ok, quelles peuvent être les chansons que nous voulons avoir, que nous voulons faire », et nous en sommes venus à la conclusion que nous voulions sonner comme -un groupe-. Aujourd’hui il y a beaucoup de productions qui se ressemblent énormément, avec tous ces samples, ces batteries -triggées-et-éditées-à-mort : au final on a plus l’impression d’entendre un ordinateur, et nous voulions avoir un vrai son, organique. Pour les guitaristes, le son de la salle n’a aucune importance, parce que le micro est directement branché à la salle de contrôle, c’est la même chose pour ce qui est chanté et la basse. Mais pour la batterie, si vous utilisez un micro d’ambiance et que vous voulez vraiment récupérer le son de la batterie, alors il vous faut une salle qui ait une bonne acoustique. Nous avons utilisé le Peppermint Studio à Hanovre, nous savions qu’ils avaient une salle énorme pour les batteries, elle est vraiment grande. J’étais debout là-bas et… le son est absolument génial là-bas. C’est pour ça que nous y avons enregistré la batterie. Je suis un peu jaloux, parce que c’est toujours les batteurs qui ont droit aux gros, grands studios, alors que les guitaristes se contentent de s’assoir dans n’importe quel studio ! Je sais que nous avons une vidéo tournée pendant qu’on réglait la batterie, Sasha y est debout à 3 – 4 mètres de la batterie, en train de tenir sa veste en l’air, et on peut voir la veste bouger à cause des vagues de son ! Ca donnait un son génial aux chansons, nous voulions capturer ça pour l’album, essayer d’avoir un son organique. Pour sonner comme un groupe.

C’est aussi la raison pour laquelle Dirk et moi avons enregistré les guitares en même temps : on était assis l’un à côté de l’autre, jouant les chansons du début à la fin, bien sûr certains passages ont dû être réenregistrés (rires), mais procéder comme ça rend les choses beaucoup plus spontanées. Bien sûr vous savez ce que vous devez jouer, mais de temps à autres quelqu’un jouera quelqu’un chose d’un petit peu différent, et c’est un sentiment très agréable, un sentiment très organique. Ca donne l’impression que le groupe est en train de jouer pendant que vous écoutez l’album, c’était très important pour nous.

M.: Au fil des ans, vos albums ont commencé à avoir un côté plus sérieux, il y a de moins en moins de chansons « marrantes parce que c’est marrant d’être marrant ». Pourtant, en concert, vous continuez à accorder une place importantes aux chansons marrantes : est-ce que ça ne donne pas une idée différente, peut-être fausse, de ce qu’est Edguy « à tel moment précis » ?
J. L.: Non, pas vraiment. Nous ne jouons pas juste « les chansons marrantes » en concert. Mais oui, elles prennent beaucoup de place… C’est juste qu’il y a des chansons qui se prêtent mieux à être jouées en concert, alors que d’autres ne s’y prêtent pas si bien. Si vous avez une chanson très complexe où tout le monde devra être très concentré si vous la jouez en concert, vous ne pouvez pas sauter dans tous les sens et donner de l’énergie au public en même temps. Pendant un concert, nous voulons divertir les gens, et des gens qui s’amusent sont bien plus divertissants que des gens qui se concentrent pour suivre une direction compliquée. Et c’est beaucoup plus marrant pour nous de jouer des chansons qui créent de l’amusement. Une chanson avec des parties techniques par exemple, et pour ma part, rend les cordes tout aussi amusantes que « Lavatory Love Machine » : c’est juste une question de ressenti. On ne sépare jamais les chansons entre les « marrantes » et « pas marrantes », nous savons juste que nous devons jouer des trucs tirés des albums plus anciens, et nous voulons faire des chansons que les gens connaissent, et dont nous savons qu’ils les apprécient, qu’ils les chantent, qu’elles les rendent dingues !

M.: Quand vous jouez un « vrai » concert, où les gens viennent pour vous et vous pouvez prendre votre temps, je peux comprendre pourquoi il y a toujours un solo de batterie, tout le monde est venu pour vous après tout… mais en festival, où vous n’avez pas tant de temps ?
J. L.: Parce que ça s’y prête ? Je veux dire, vous avez dit « puisque vous n’avez pas tant de temps », mais par exemple si on joue dans un festival pendant disons 80 minutes, c’est presque le temps d’un concert en tête d’affiche, au final. La batterie fait complètement partie d’un bon concert, tant qu’elle est… bien jouée, bien sûr ! (rires) Personnellement, je ne suis pas le plus grand fan des solos de batterie en général, mais Felix en a un qui est plutôt bon, et puis évidemment nous vieillissons : des jeunes musiciens n’ont pas besoin de pause, et quand vous vieillissez c’est à ça que sert le solo de batterie ! Et évidemment, pour ceux qui n’aiment pas les solos de batterie, ils ont besoin d’une pause pour prendre un autre verre, les solos de batterie sont donc bien quelque chose de nécessaire (rires). Nous ne le faisons pas si nous jouons pendant une heure par exemple, nous le faisons plutôt quand nous avons 70, 80 ou 90 minutes.

M.: Bien, comme je n’ai jamais eu l’occasion de vous interviewer, parlons un peu de -vous- maintenant. Par exemple : en général, ceux qui s’occupent de la guitare solo dans un groupe adorent composer… mais on dirait que ça n’est pas votre cas ?
J. L.: J’adore ça ! Je compose, réellement, c’est juste que Tobi n’aime pas mes idées ! (rires) Non, je peux le comprendre, parce qu’il a besoin d’être à l’aise avec ce qu’il a en tête. Pour le reste d’entre nous, dans le groupe, c’est un peu différent, parce que quand Tobi arrive en répétition et nous présente une idée, ça sera juste quelques accords au clavier, ou un riff, quelque chose : nous ne voyons pas l’image complète qu’il a déjà en tête. Et il a besoin de cette image pour travailler sur une chanson. Si bien que si je viens vers lui avec des idées ou quelques riffs, bien sûr j’aurai déjà une image finale en tête, mais pas lui. Et pour lui c’est très difficile de continuer à travailler sur quelque chose qu’il ne visualise pas encore. Il perd tout intérêt pour quelque chose qu’il ne -voit- pas encore. En fait, nous sommes pour le moins un peu différents là-dessus ! (rires)

M.: Dans ce cas, n’avez-vous jamais pensé à faire votre propre projet ou album, où vous pourriez présenter votre propre musique ?
J. L.: Oui, il faut que je le fasse un jour. Parce que bien sûr, les idées s’empilent encore, et encore, et encore ! Mais il me faut un endroit pour réaliser ça, alors tôt ou tard il y aura bel et bien quelque chose où je pourrai être aussi créatif que je le veux, c’est certain.

M.: En tant que musicien, quelles sont vos influences ?
J. L.: Il y en a tellement ! J’écoute des genres de musique très différents, depuis AC/DC jusqu’à In Flames avec tout ce qu’il y a entre les deux.

M.: Ca reste très « hard-rock et autour »…
J. L.: Oui, peut-être. En « hard-rock » aujourd’hui j’aime beaucoup Paul Gilbert aussi. Au fil des ans je suis passé par… beaucoup de choses, comme tout le monde. Comme changer de groupe préféré, toutes ces choses. Bien sûr j’ai commencé avec Scorpions et AC/DC, puis j’ai découvert Iron Maiden, Helloween… Je suis un peu plus ouvert maintenant, par exemple j’aime beaucoup un groupe qui s’appelle The Talent : quelqu’un qui écoute strictement du metal détesterait ce groupe, mais je trouve qu’ils sont uniques, qu’ils ont un son unique, c’est pour ça que je les apprécie. Je ne peux pas dire que j’écoute du power metal traditionnel, tout ce que je peux dire c’est que j’aime la musique rock à guitares. Ce qui couvre tout ce qui peut exister depuis AC/DC jusqu’à Slayer.

M.: Puisque vous avez dit adorer improviser, est-ce que vous le faites aussi en concert, ou est-ce que c’est limité aux séances d’enregistrement ?
J. L.: En concert, il n’y a pas vraiment d’occasion pour improviser. L’occasion vient plutôt en studio, quand vous travaillez sur un arrangement qui n’est pas encore fixé. Mais pour ce qui est des concerts, bien sûr, vous voulez jouer les chansons en restant aussi proche que possible de la version CD, si bien que vous avez une très, très petite marge. Je pense que c’est surtout centré sur les solos de guitare, là vous pouvez improviser des petites choses ici et là, mais la base doit rester là. Surtout quand il y a deux guitaristes. Si Dirk et moi arrivions un soir en disant : « ok, maintenant on va commencer à improviser ! »… si nous commencions tous les deux à improviser en même temps, le résultat serait assez affreux. (rires) Les gens ne diraient pas : « oh, c’était la vraie chanson ! », mais plutôt : « ils ont joué n’importe quoi, ils ont complètement détruit la chanson ! »… il faut faire attention à ça.

M.: Un dernier mot pour les lecteurs, ou quelque chose que vous souhaitez dire mais que j’ai oublié de demander ?
J. L.: Eh bien ! Merci pour votre soutien jusque là, et nous allons continuer à faire de notre mieux pour pour rendre le groupe, sa musique et nous-mêmes heureux.
 

-Entretien réalisé par Polochon le 6 juillet 2011. Photos par Polochon.-
[Chronique d'Age Of The Joker d'Edguy.]

Edguy – Age Of The Joker

Le précédent album des allemands, Tinnitus Sanctus, est loin d'avoir fait l'unanimité. Il faut dire qu'Edguy ne se contentait pas d'y faire du heavy basique, chantant et sautillant, mais quelle horreur! Comment ont-ils pu oser! Sache donc, cher lecteur, que l'humble chroniqueuse de cet Age Of The Joker a aimé Tinnitus Sanctus, beaucoup, même aujourd'hui cet album tourne régulièrement sur sa platine (oui parce qu'en plus cette chroniqueuse est une vieille bique qui continue de penser, et de crier sur tous les toits, que la qualité de son d'un cd est juste incomparable avec celle d'un MP3).

Les présentations étant faites, venons-en à la cuvée 2011 de ce groupe autrefois porté aux nues, quand le heavy mélodique était encore à la mode. Seulement, quand on fait toujours la même chose, on finit par se lasser. C'est vrai de l'ouvrier qui fait les mêmes gestes du matin au soir… comme du musicien qui répète ses chansons jusqu'à plus soif. Tous ces groupes ont donc évolué, chacun à leur manière: Edguy a pris le parti d'assumer ses amour des années 80 et 70 jusqu'au bout des mediators. Et ça ne changera pas énormément avec cet album… Il est moins sombre que le précédent, mais moins varié aussi. Il y perd en atmosphères, en profondeur. Ceci-dit ceux qui étaient en manque de gros riffs et ambiances épiques pourront trouver leur bonheur dans « Nobody's Hero », « Rock Of Cashel » (qui est d'ailleurs sans doute la chanson la plus réussie de l'album) ou « The Arcane Guild ». Edguy repart dans son amour des années 80, à partir de « Pandora's Box », avec diverses déclinaisons selon les chansons et juste une petite pause pour « The Arcane Guild »… à moins que l'on ne la considère comme « la chanson-débuts-du-heavy-dans-les-années-80 », forcément. Les structures de ces titres sont cependant plus directes que sur Tinnitus Sanctus, et avec des rythmes plus binaires (donc faciles à « attraper ») etc. : le fan des « albums du milieu » (= à partir de Mandrake) a peut-être plus de chances d'accrocher à cette nouvelle production.

Edguy a évolué. Ils ne font plus de speed metal basique, ils n'en feront sans doute plus. Leur truc maintenant, c'est le revival des années 80, avec une bonne grosse touche de modernité, histoire que l'auditeur d'aujourd'hui ait envie de bouger du cou et du poing. En tant que représentante de la grande minorité qui a beaucoup aimé Tinnitus Sanctus pour son mélange de styles et d'atmosphères, je regrette qu'ils n'aient gardé sur Age Of The Joker que le mélange de styles (il y a certes des atmosphères un peu différentes, mais c'est moins marqué). Mais bon, je suppose que c'est justement ce qui permettra aux fans déçus du précédent album de mieux apprécier le nouveau !
(Note: la ballade de fin d'album est plus qu'accessoire, mais peu importe, c'est une ballade de fin d'album. D'ailleurs même en la zappant on arrive à une heure d'écoute, ce qui est plus que suffisant pour un album!)

Site officiel : http://www.edguy.net/
Facebook officiel: http://www.facebook.com/edguy

[08/10] Polochon

Nuclear Blast / 2011

Tracklist (65:19) : 01. Robin Hood 02. Nobody's Hero 03. Rock Of Cashel 04. Pandora's Box 05. Breathe 06. Two Out Of Seven 07. Faces In The Darkness 08. The Arcane Guild 09. Behind The Gates To Midnight World 10. Every Night Without You

Power Prog & Metal Fest
Lotto Mons Expo – Mons (Belgique) – 30/04/2011

 

Réveil aux aurores pour ce festival : 5h15 le réveil sonne, 6h45 départ de l’appartement, 7h45 départ théorique en voiture… 8h et des poussières dans les faits, le temps de régler quelques broutilles administratives (ne perdez pas votre permis de conduire dans un déménagement, jamais, on ne vous dira jamais deux fois la même chose sur les démarches à faire après !) La route n’est pas des plus faciles, parce qu’il y a un peu de monde mais surtout parce que c’est un festival de poids lourds qui se doublent, de voitures à 110km/h sur la voie du milieu, etc… : vive les week-ends chargés. Nous arrivons à Mons à 11h30, le temps de récupérer l’appareil photo de Patate qui n’a peur de rien (j’aurais pu le lui ruiner son reflex, eh !) et direction le centre ville vers l’auberge de jeunesse… et une petite pause déjeuner avant le gros effort de l’après-midi : de la musique en quasi-continu jusqu’à 1h du matin, fiesta !

Avec toutes ces largesses de « festival en charentaise », nous arrivons alors que NIGHTMARE entre en scène. Je ne vais pas m’éterniser sur eux : en soit ça devrait me plaire, leur style correspond tout à fait à ce que j’aime en général, ils jouent bien etc., mais je ne sais pas, je n’arrive jamais à accrocher. Peut-être à cause d’un côté trop sérieux dans leur manière de jouer de la musique, dans leur attitude… peut-être. Ils se démènent sur scène, une reprise de « Holy Diver » en hommage à Dio de bonne facture, le public les soutient bien… et pour ma part je reste tranquillement au fond, ça me fera une petite introduction en douceur.

Set-list de Nightmare: indéterminée.

Moment comique à la toute fin de Nightmare ou juste avant le groupe suivant : J’avais envoyé un sms à un autre membre de Metalchroniques, qui avait fait le relais pour me passer cet appareil photo, parce que je n’arrivais pas à enclencher la moindre photo. Je finis par me demander si l’objectif de l’appareil n’aurait pas un problème : a vue de nez rien, il y a certes la marque à l’avant mais… *pause* « Il y a la marque à l’avant »… ‘Vindieu, il y avait un cache sur l’objectif ! Sur l’objectif d’un reflex ! Le truc improbable et à ne jamais vérifier quoi, pas comme si c’était complètement habituel histoire de protéger les objectifs !
*Envoyez les vannes et les tomates, pas de problème, j’assume toutes mes âneries et surtout les plus idiotes !*

Direction la scène opposée pour le groupe suivant : ce festival a en fait lieu dans une sorte de grand hangar en longueur, avec une scène à chaque extrémité. Ce qui permet aux groupes de se suivre très rapidement : quand un groupe finit sur une scène, le suivant commence sur l’autre cinq minutes après. D’où aucun temps mort dans la journée !

Enchaînons avec le premier groupe inconnu de la journée : MIND KEY.

Ces espagnols, d’après ce que j’ai cru comprendre, officient dans ce que j’appelle « le heavy-prog gentillet ». Dans le sens où c’est recherché, certes, mais pas non plus d’une complexité absolue. Un peu à la Symphony X, si vous voulez un exemple (le côté symphonique-plan-plan en moins, quand même). J’ai bien aimé, rien d’exceptionnel mais c’est bien fait, et ils y mettent du coeur. Le public belge semble prôner le « tout blanc ou tout noir » : ça réagit certes bien entre les morceaux, mais pendant… s’il n’y avait pas les trois espagnols tout devant, ça serait sans doute assez mort. Mais bon, il faut aussi dire que les rangs sont beaucoup plus clairsemés que pendant Nightmare, qui avait très bien rempli sa moitié de salle : beaucoup de gens ont visiblement choisi d’aller faire une pause emplettes/buvette/sieste.

Set-list de Mind Key: indéterminée.
[Photos de Mind Key.]

Deuxième groupe inconnu de la journée, peut-être des locaux puisqu’ils parlent français : RESISTANCE.

Pour faire court : je reste pendant quelques morceaux histoire de prendre des photos, puis j’effectue un repli stratégique vers la scène opposée histoire de m’asseoir en attendant le groupe suivant. Ce qui me permet aussi de reposer mon dos (le reflex commence à peser, ne pas oublier que j’ai un dos en papier mâché…) tout en regardant Resistance de loin, des fois que… mais non. Parce que c’est du (je-ne-sais-quoi)-core. Et je suis totalement imperméable à ce genre de musique. Ils avaient des copains sur le côté de la scène qui étaient à fond dans le truc, s’improvisant une fosse à cinq ou six, c’était marrant à voir. Le reste du public n’a pas l’air d'accrocher beaucoup plus que moi, il faut dire que si tout ce qui est metal-core est très apprécié en Belgique, le reste de l’affiche de ce festival est beaucoup plus mélodique : pas sûre que le public présent corresponde à la cible de ce groupe, à de rares exceptions près. Pour ma part en tout cas, impossible de vous dire s’ils étaient bons ou non, je ne sais pas juger ce genre de musique.

Set-list de Resistance: indéterminée.
[Photos de Resistance.]

J’avais prévu d’aller voir de la séance de dédicaces d’Hammerfall prévue à cette heure, je n’avais rien à leur faire signer mais parfois les groupes amènent des broutilles à signer, pour les étourdis comme moi… mais en vérifiant le planning (répété un peu partout dans la salle, pratique), je remarque que ça a été reporté… et aucun nouvel horaire ne sera jamais donné : enchaînons avec le troisième et dernier groupe inconnu pour moi, à savoir EMPYRIOS.

Je ne sais pas trop comment se définit leur style, sur le moment j’ai pensé « Mind Key en plus extrême, sans doute un peu plus tarabiscoté aussi. » Dans tous les cas ça m’a bien plus, j’ai beaucoup aimé leur énergie… sauf pour le chanteur : ça sert à quoi de monter sur scène si c’est pour ne -jamais- regarder le public ? Certes le bassiste et surtout le guitariste faisaient très bien le travail de « allez public, réponds public ! », mais cette attitude à toujours regarder en l’air, sans arrêt faire des tours sur soi-même etc. était très désagréable, il donnait l’impression de répéter chez lui… au lieu d’être sur une scène pour défendre sa musique. Le public est encore un peu clairsemé et brille toujours par ses réactions « tant que je n’adhère pas à 100% je ne réagis pour ainsi dire pas », mais ça se remplit petit à petit.

Je crois que c’est pour Empyrios que j’ai vu « la présentatrice des groupes » pour la première fois : juste avant qu’un groupe n’entre en scène, elle lisait un petit papier où étaient résumés en quelques lignes la carrière et l’esprit de ce groupe. C’était parfois dit de manière assez pompeuse, mais je suppose que ça avait été lu voire écrit donc avalisé par les groupes : ils assument. Et au moins comme ça « les petits nouveaux » dans le public pouvaient savoir qui jouait sans avoir à déchiffrer la bannière derrière !

Set-list d'Empyrios: indéterminée.
[Photos d'Empyrios.]

Il est temps de commencer à aborder les groupes connus, avec VANDEN PLAS :

Petit moment de frayeur en arrivant : eh ?! Ils sont entrés en scène à la seconde où Empyrios finissait son concert ou quoi ?! Mais en fait non, sitôt un morceau express expédié, ils repartent en coulisse en nous disant « à tout à l’heure » : ils se sont occupés eux-mêmes et en groupe de leur balance, en gros.

Quoi qu’il en soit : là encore, c’est un groupe qui a tout pour que j’y accroche… mais je n’arrive jamais à apprécier. Passons sur le fait que je n’ai jamais compris comment on pouvait les qualifier de « prog » (franchement…), c’est juste que… je pense qu’il y a un côté trop froid, trop calculé dans leur musique : ça ne parle pas du tout. Même pour les musiciens, le seul qui paraisse à peu près sincère dans son attitude est Andy Kuntz, le chanteur, encore que je n’arrive pas vraiment à accrocher à sa voix. Pourtant le public se masse à nouveau devant la scène, participe bien (pour des belges qui en sont encore à se chauffer…), et en effet musicalement c’est efficace… et pourtant, en ce qui me concerne , ça rentre par une oreille et ressort par l’autre. Je finis par décider d’aller m’asseoir devant la scène opposée à nouveau, où je bénéficie de toute manière encore d'une très bonne vue sur la scène où joue Vanden Plas.

Set-list de Vanden Plas :
Postcard To God
Scar Of An Angel
Holes In The Sky
Cold Wind
Frequency
Christ 0
Silently

[Photos de Vanden Plas.]

Edguy n’ayant pas confirmé sa séance de dédicaces (annoncée comme « sous réserve d’acceptation par le groupe ») qui allait tomber en plein milieu du concert de RAGE, je peux consacrer toute mon attention aux allemands :

Je n’attendais pas grand chose de ce concert, parce que généralement quand je les vois… je m’ennuie ferme. Je ne les avais pas vus depuis que Mike Terrana a quitté le groupe ceci-dit… pour ne pas dire que je me rappelle son départ du groupe en remarquant que ce que j’entends à la batterie ne ressemble pas à ce dont je me souviens de son style… mais d’ailleurs ça n’est pas lui ! C’est le gars de Silent Force ! Pourquoi que ce groupe ne fait plus rien d’ailleurs, scrmbl de scrmbl !!! *mes excuses pour le hors-sujet*

Au final… ça sera ma première séance de sérieux headbanguing du festival. C’est bien joué, pas si simple que ça et pourtant bougrement efficace, un très bon son (…ça change des fois où j’entendais surtout/seulement la batterie à leurs concerts…), excellente attitude des musiciens : tout pour me plaire ! J’avais tendance à les éviter dès qu’ils passaient quelque part, maintenant je me précipiterai pour retourner les voir.

Je m’étonne que la foule, pourtant assez compacte au début du concert, devienne sacrément éparse à la toute fin… les gens semblent prendre l’habitude de partir vers le milieu du dernier morceau d’un groupe histoire d’avoir une bonne place pour le groupe suivant, cette fois-ci ça a commencé dès l’avant-dernier (voire avant-avant-dernier) morceau… Pourtant, vu la réaction, ça plaît… boah, j’ai oublié qui suit de l’autre côté, mais vu ce qui reste à l’affiche ça ne peut pas être un mauvais groupe !

Set-list de Rage :
The Edge of Darkness
Soundchaser
Hunter & Prey
Drop Dead
Empty Hollow
Set This World On Fire
Down
Higher Than The Sky

[Photos de Rage.]

*regard rapide vers l’autre extrémité de la salle dès que Rage commence à saluer*
Ah oui, c’est quand même déjà bien plein derrière…
Mais je ne remarque pas de bannière, il y a quoi sur les côtés de la scène…

Woh purée, le logo utilisé par Gamma Ray pour son album (et sa tournée) acoustique !
*5ème vitesse enclenchée pour foncer droit vers l’entrée des photographes, tout obstacle étant pulvérisé sans le moindre regret !*

GAMMA RAY commence en retard, apparemment à cause d'un « problème technique », mais pas plus de cinq minutes :
Petite remarque préalable : prendre des photos d'un groupe en ayant une moitié de cerveau concentrée sur les poses et prises de vue pendant que l’autre s’occupe de la musique histoire de chantonner en coeur, c’est quand même grandiose.

Deuxième remarque préalable : Une entrée en scène 100% repompée sur celle de X Japan (et pas juste inspirée hein, vraiment complètement repompée, avec un version simplifiée d’Amethyst sur laquelle parle une demoiselle avec une voix suave, pour une très courte biographie puis la présentation des musiciens et un « The Rays, The Rays, The Rays… » qui s’efface petit à petit), j'aime ces petits clins d’oeil !
(Il faut dire qu'X Japan avait fait la première partie de Helloween en 88 ou 89, juste avant que Kai ne quitte le groupe… mais pas d'Amethyst ou d'entrée en scène pompeuse à l'époque, les membres de X étaient beaucoup moins « rôdés », et ils n'avaient pas énormément marqué les esprits!)

J’adore ce groupe (je veux dire : j’ADOOOOOORE ce groupe), et j’ai adoré ce concert. D’autant qu’ils ont joué une set-list avec pas mal de raretés, vu le peut de temps qui leur était imparti. Je me suis fait mon petit délire sur « Men, Martians and Machines », sur laquelle j’ai tendance à brailler « men, mushrooms and machines » (pourquoi des champignons ? j ’en sais rien, je sais juste que ça m’amuse !), etc. Petits bémols : Kai (guitariste-chanteur) avait… les yeux éteints ? Je ne sais pas comment dire ça, mais en général, même quand il est fatigué, il a quand même un côté rieur, un peu mutin… là il lui a fallu du temps pour en montrer quelques bribes, et elles duraient moins longtemps que d’habitude. Un énervement causé par « le problème technique » peut-être? Même au tout début du concert, alors que j’essayais de prendre un cliché de Dirk (bassiste) / Kai et Dirk sur la même image, Kai a fait un signe énervé envers Dirk pour qu’il vienne devant (il était franchement au fond), un peu comme : « tu vas te ramener, ouais ! »… déjà que le Dirk n’avait pas l’air dans son assiette, je n’ai pas l’impression que ça ait amélioré son humeur. Et autant Kai est régulièrement allé jouer avec Henjo (guitariste), autant il n’est jamais allé titiller Dirk… qui est resté de son côté tout du long. Même Henjo semblait prendre des pincettes avec Kai, à vrai dire. J’dis ça j’dis rien, mais bon… je les ai vus beaucoup moins tendus, en résumé. Dans tous les cas ça ne m’a pas empêchée de m’amuser pendant leur concert, et je n’étais visiblement pas la seule, peut-être que ça a fini par aider Kaiounet à se détendre !

Les 50mn (ou un peu moins vu que le pépin technique les a mis en retard) passent vite mais il faut partir vers l’autre scène, même si je passe une ou deux minutes à faire semblant de demander un rappel avec les gens autour, tout en sachant bien qu’il n’y en aura pas, timing de festival oblige…
*à la moitié du chemin*
Tiens, du son qui vient de derrière ?
Tiens, il y a encore des lumières de scène ?
On dirait bien qu’ils commencent une chanson… Woh purée, c’est « I Want Out » !!!
*Turbo enclenché pour repartir vers la scène de Gamma Ray !*

Set-list de Gamma Ray :
Empathy
Men, Martians and Machines
To the Metal
Gamma Ray
Time to Break Free
Rebellion in Dreamland
Watcher in the Sky
Brothers
– Rappel –
I Want Out

[Photos de Gamma Ray.]

Après ces quelques minutes de lâchage complet, EDGUY commence non pas 5mn après le passage de Gamma Ray mais… pour ainsi dire une seconde après : re-turbo pour foncer vers la fosse à photographes de l’autre scène !

Et c’est reparti pour une séance « prenons des photos en chantonnant en choeur avec le groupe », car oui ils commencent avec deux chansons de leur si décrié dernier album en date… mais ça tombe bien je l’aime beaucoup cet album ! Sinon sur scène ils restent fidèles à eux-mêmes, certains diront un peu trop : c’est le show de leur tournée précédente, qui a quand même commencé en 2009, et c’est certes efficace mais ça manque peut-être de spontanéité ? Mais je chipote, en toute honnêteté ça ne m’a pas dérangée plus que ça, je sais bien que le moindre placement, surtout des guitaristes et du bassiste, a déjà été fait des dizaines de fois, mais ils ont l’air de se faire plaisir : c’est le plus important. Enfin j’ai toujours un doute sur les deux messieurs à gauche, mais bon, passons. En tout cas c’est efficace, Tobias mène bougrement bien son public, Jens bouge tellement vite qu’il est presque impossible de prendre la moindre photo de lui… Edguy quoi ! Un Tobias qui se laisse toujours autant emporter par ses discours aussi, expliquant avec énormément d’enthousiasme que ce qu’il aime avec ce festival c’est le côté « tous les types de heavy-metal » (pour résumer), on pourrait croire que c’est juste des paroles d’opportunité mais… en voyant Tinnitus Sanctus, on se dit que c'est sans doute sincère. Car c'est justement pour sa diversité que j’aime beaucoup cet album… et que certains le détestent. Egalement toujours le même reproche avec Edguy en festival : est-il bien utile de passer autant de temps à nous faire chanter ? C’est marrant à faire hein, mais… ça prend presque la place d’une chanson entière ? Surtout que nous avons « le bonheur » d’avoir le solo de batterie version complète, et là oui c’est certain ça prend la place d’une chanson complète… pour un solo et un batteur qui n’ont rien d’exceptionnel, quand même.

Voyant que ce satané solo de batterie ne se termine pas, et puisque l’heure de la dédicace de Gamma Ray approche, je quitte la salle pour aller vers le stand des dédicaces…

Set-list d’Edguy :
Dead or Rock
Speedhoven
Tears of a Mandrake
Lavatory Love Machine
Ministry of Saints
-Solo de batterie
Superheroes
Save Me
Vain Glory Opera
King of Fools

[Photos d'Edguy.]

…Ce qui me permet d’être un peu tôt dans la file : même s’ils papotent avec à peu près tout le monde, ce qui fait qu’elle avance leeeeentement, je ne manque qu’un morceau de Hammerfall. Et j’admire toujours autant l’attitude de Dan Zimmerman, qui martèle ses fûts avec une tête de serial-killer pendant un concert, et 30mn après il vous signe votre truc avec le sourire le plus amical du monde… ce type m’éclate !

Nouvel enclenchement du turbo pour rejoindre HAMMERFALL, j’ai trois morceaux pour prendre des photos « de près » et je sais juste qu’ils ont déjà commencé à jouer : c’est uniquement en voyant qu’il y a encore des photographes que je sais que je peux m’incruster pour quelques minutes !

Ce soir, soyons honnêtes… j’ai été déçue. Mes derniers concerts de Hammerfall remontent à loin, j’admets. Mais j’ai quand même l’habitude d’un groupe ultra efficace sur scène. Là j’ai l’impression de voir un groupe… « qui fait son boulot », et point ? Je ne perçois même plus l’amusement à la fois complètement premier degré et complètement décalé qu’ils dégageaient, fut une époque… Et depuis quand Hammerfall fait des concerts en jean-tshirt ?!? Allez, soyons gentils, supposons que les nouveaux costumes ne sont pas encore prêts… Même musicalement, pour les anciennes chansons, les lignes marrantes des anciens membres sont devenues des trucs simples et linéaires… pas gégé quoi. C’était bien hein, mais… juste « bien ». Comme un groupe lambda. Alors que j’ai l’habitude qu’ils soient excellents sur scène. Pas comme un groupe lambda… Le public semble partager mon opinion : ça réagit bien, mais c’était beaucoup plus sonore et « mains en l’air » pendant Gamma Ray et Edguy.
Au final ça m’a fait plaisir de les revoir… mais je n’aurais pas été contre 70mn pour Gamma Ray et 50mn pour Hammerfall, soit le contraire de la programmation du jour. Et à en croire les commentaires post-concert, je suis loin d’être la seule !

Set-list de Hammerfall :
Treshold
Riders Of The Storm
The Dragon Lies Bleeding
Blood Bound
Any Means Necessary
Heeding The Call
Last Man Standing
Punish And Enslave
Renegade
Let The Hammer Fall
One More Time
Hearts On Fire

[Photos de Hammerfall.]

Dernière traversée de salle pour aller voir EUROPE :

Pour être totalement honnête, je ne connaissais pas grand chose d’Europe avant ce concert, en dehors évidemment de « The Final Countdown » et de la rumeur « cette chanson est très peu représentative du groupe, qui est vraiment un groupe de hard/heavy-rock ». Et en effet c’était pas mal du tout, accessoirement autant quelques groupes de poseurs les ont précédés… autant Joey Tempest à lui seul les éclate tous question poses, et naturel dans la pose s'il vous plaît ! On voit bien d’où Tobias Sammet tient son inspiration pour tenir une scène, par exemple… Pourtant le public reste assez statique, même entre les chansons… et même pendant « The Final Countdown ». Peut-être parce que ça faisait bien calme après l’enchaînement Gamma Ray – Edguy – Hammerfall, peut-être la fatigue de la journée, peut-être l’abus de bières (peu probable ceci-dit : apparemment les bières étaient soit coupées à l’eau soit sans alcool !) Et enfin -la- marque du groupe qui est bien rodé et sait tenir un public : sur un morceau (« Rock The Night » peut-être), ils avaient prévu un break où faire participer le public… sauf qu’ils ont complètement planté leur break. Alors que d’autres groupes essaieraient maladroitement d’enchaîner, Joey nous a expliqué le truc en riant de bon coeur, pendant que les autres riaient tout autant de leur bourde, avant de reprendre puis enchaîner correctement ce break : c’est passé comme une lettre à la Poste !

Set-list d’Europe :
Last Look At Eden
The Beast
Superstitious
Seven Doors Hotel
No Stone Unturned
Carrie
The Getaway Plan
Seventh Sign
New Love in Town
Love is Not The Enemy
More Than Meets The Eye
Start From The Dark
-Solo de batterie
Cherokee
Rock The Night
– Rappel –
Scream of Anger
The Final Countdown

[Photos d'Europe.]

 

S’en suit un départ immédiat pour l’hôtel (il est un peu plus d’1h et je me suis levée à 5h15 !), notez au passage que l’Auberge de Jeunesse de Mons c’est un *** des Auberges de Jeunesse, un réveil tranquille vers 7h30 (vive les réveils naturels), somnolage dans le lit pendant 1h-1h30… et moment grandiose au petit déjeuner : j’amène mon portable avec moi, histoire que la sonnerie ne réveille pas mes camarades de chambrée. Je pourrai éteindre la sonnerie en bas en plus, cool. Sauf que, forcément, une fois assise j’oublie complètement le dit-réveil… qui finit par sonner, fatalement. Quelqu’un à la table à côté me chambre, je bafouille une réponse sans importance puisque je suis surtout occupée à me moquer de moi-même dans cette seconde… mais pourquoi n’enchaînent-ils pas sur une autre conversation entre eux, et semblent-ils me fixer ? *Levage de tête* Aaaaah, c’est le chanteur de Nightmare ! Euh… ouais ? et ? Inutile de me fixer comme si vous attendiez une remarque cinglante hein, je n’ai jamais eu « l’instinct de la remarque cinglante », les gars et la cocotte ! *Repose le portable et repart à son petit déjeuner, rotudju.*

La route vers Paris aura été plus calme que l’aller… au début : en arrivant sur Paris, une voiture arrive pour s’insérer… directement vers la troisième voie, en ligne droite, aucune pause pour faciliter son insertion, woohooo pas de doute on est de retour ! Puis l’entrée dans Paris, avec les travaux qui bloquent la porte par laquelle j’ai l’habitude de passer : on se retrouve à traverser Paris… dans Paris. Ce que je -déteste- faire. Mais bon, c’est un dimanche, ça devrait être plus calme… Plus calme ?! Pourquoi y a-t-il autant de monde dans Paris, voitures et piétons inclus, un dimanche + joue férié ?! On se croirait en pleine semaine ! Avec les voitures comme les piétons ou les cyclistes qui ne cherchent même pas à appliquer le code de la route… à supposer qu’ils se souviennent des règles, soit dit en passant !
*Grand moment de soulagement une fois la voiture garée et les clés rendues à l’agence de location, je dois le confesser.*

Note finale 1 : Une bonne ambiance entre photographes, autant à Paris tu les sens près à te mordre dès que tu approches de leur pré carré, ce qui ne les empêche pas de scruter vers l’endroit où tu cibles s’ils voient que tu ne prends pas le même angle que tous les autres, autant là on se rangeait par ordre de grandeur. Avec 3-4 autres photographes on se retrouvait souvent, la grande se mettait derrière moi, je laissait une ou deux plus petites devant moi, et un ou deux moyens à côté à l’occasion, chacun vivant sa vie et ne cherchant pas à viser aaaaaabsolument ce que visent les autres parce que s’ils ont un cliché que lui n’a pas il en ferait une crise cardiaque…

Note finale 2 : Alors que l’on avait été assez tranquilles dans la fosse aux photographes pendant tout le festival, elle se retrouve envahie de vigiles pour Europe : il y en avait sur toute la longueur de la scène, ils se touchaient presque les épaules. Alors qu’elle n’était déjà pas particulièrement large, cette fosse aux photographes. Et en plus un de ces vigiles a cru très intelligent, assez rapidement, de se prendre pour un photographe et tenter de prendre quelques clichés… alors qu’il était assez grand, le bougre. Et il ne s’est pas privé pour se mettre en plein milieu d'un coin à petits photographes, prenant ses aises, s’imposant, etc… Je ne sais pas ce qui leur a pris, mais ce fut bien désagréable… et ce vigile-là a saoulé pas mal de monde.

Note finale 3 : Les barrettes, certes bien fixées, ça tient bigrement bien les séances de headbanguing effréné, en fait !

Note finale 4 : Un festival de bourdes et autres oublis pour ma part, forcément, sinon la vie est triste dirons-nous. Mon préféré : je pars rendre l’appareil photo dimanche matin, sur une place à quelques minutes de l’Auberge de Jeunesse, attends quelques minutes et… Tiens, je suis certes venue à l’heure, mais n’aurais-je pas oublié le sac à dos, avec l'appareil à l'intérieur, dans la chambre, par le plus grand des hasards ?
(…soyons gentils, disons simplement qu’il y a peut-être trop de choses dans ce qui me sert de cerveau : parfois il s’accorde des pauses…)

-Polochon-
[Toutes les photos du festival.]