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A l’instar de la collection initiée par Jacobim Mugatu dans le film Zoolander, on peut affirmer que Pensées nocturnes est le groupe de la « déglingue ». Une sacrée bande de clowns, à l’image de l’immense Will Ferrel interprétant le styliste fou… Mais revenons à nos moutons.

Pensées Nocturnes est un groupe clivant. Adulé d’un côté, vomi de l’autre. Pas de demi-mesure possible. Au sein même de cette rédaction, le groupe provoque débats et échanges d’une virulence sans nom. Pour preuve, le papier écrit sur l’album Nom d’une pipe !

Que l’on soit d’accord ou non avec ce point de vue n’est pas la question. De l’eau a coulé sous les ponts : Pensées Nocturnes a évolué. Il est devenu grand et a su nous délivrer des albums particuliers (Grand guignol orchestra) qui changent du train-train quotidien de la musique extrême. Pas de doutes, nous avons affaire à un groupe original. On vous parlera de black-metal avant-gardiste, franchouillard, avide de pinard, de cirque, avec un langage hérité de nos grands-parents. Une fois ce postulat accepté, le groupe peut nous embarquer dans son monde : Douce fange, cher pays de notre enfance (qui ne le chantera pas ?).

A sec, la formation nous emmène dans son univers fou avec le charmant « Viens tâter d’mon carrousel ». Un morceau/ introduction qui annonce la couleur. Douce fange sera folie. Douce fange sera dinguerie. Douce fange sera unique.

« Quel sale bourreau » embraye. Chœurs grandiloquents, contrebasse, cuivres et hurlements se mélangent pour créer un morceau étrange à l’ambiance indéfinissable. La suite est à l’avenant et réserve une surprise à la minute. C’est évidemment réjouissant, malgré des vocaux quelquefois pénibles. La formation francilienne va jusqu’au bout de sa démarche, prend des risques et n’a pas peur du qu’en-dira-t-on.

Douce fange est l’œuvre d’un groupe libre et fier de l’être. En créant cette musique unique, Pensées Nocturnes s’absout de tout. « Saignant et à poing » rendrait presque supportable le « Padam Padam » de la môme Piaf tandis que le « Charmant charnier » part dans une sorte de « gloubi boulga » jazzy on ne peut plus « free »…

L’affaire se termine avec le gargantuesque « Gnole, torgnoles et roubignoles ». Une relecture tarée de la valse N°2 de Chostakovitch qui clôture ce grand moment de folie. Et mine de rien, Douce Fange se positionne naturellement comme un potentiel album de l’année.

Nico (8/10)

Site Officiel : https://penseesnocturnes.bandcamp.com/

Les Acteurs de l’Ombre /2022

1. Viens tâter d’mon Carrousel 2. Quel sale Bourreau 3. PN mais Costaud ! 4. Saignant et à Poing 5. Charmant Charnier 6. Le Tango du Vieuloniste 7. Fin Défunt 8. La Semaine Sanglante 9. Gnole, Torgnoles et Roubignoles

Outre-Tombe est un groupe de branleurs. Le genre qui ne respecte rien, qui se vautre dans la fange, qui te crache au visage sans penser au qu’en dira-t-on. Le cas social au fond de la classe qui restera à jamais dans la catégorie des cancres. Pourtant, malgré toutes ces tares, Outre-Tombe mérite tout votre intérêt.

Depuis leur première démo (2012), ces fiers Québécois se vautrent dans un death-metal putride rappelant le meilleur d’Autopsy, Nihilist ou encore les défunts Bolt Thrower. Plus old-school que le old-school. On ne se refait pas.

Abysse mortifère, troisième album, est la suite logique du travail de sape effectué sur Répurgation et Nécrovortex. Crachat (voix et guitare basse) et consorts ne s’embarrassent pas en fioritures ; ils enregistrent l’affaire en deux/trois jours et réussissent, malgré tout, à impressionner l’assistance.

Véloce, rapide, méchant, le métal de la mort d’Outre-Tombe touche sa cible à chaque fois. Les premiers mollards que sont « Coupe-gorge », « Abysse mortifère », « Cenobytes » et le délicieux « Désossé » sont juste une mise en bouche ; un échauffement pour la suite. Avec « Exsangue », Outre-Tombe bascule alors dans le plus bel hommage que l’on puisse faire à la formation de Karl Willetts, Gavin Ward et Jo Bench. Le quartet concasse, écrase, détruit avec une puissance de feu intarissable. On en ressort soufflé malgré ce sale sentiment de trop peu.

Avec Abysse mortifère, Outre-Tombe gagne une fois de plus la bataille et annihile la concurrence en trente-six trop courtes minutes. Sortez vos vieux patchs de Mantas, votre t-shirt usé de In battle there is no law et il ne vous restera plus qu’à vous ruer sur ce troisième opus sorti chez le vénérable label québécois Temple of mystery records. Ces mecs méritent autre chose que le succès confidentiel dans lequel ils sont encore confinés. Tabarnak !

Nico (9/10)

Site Officiel : https://www.facebook.com/people/Outre-Tombe

Temple of mystery /2021

1. Abysse Mortifère 2. Cenobytes 3. Coupe-Gorge 4. Désossé 5. Exsangue 6. Tombeau de Glace 7. Haut et Court 8. Nécrophage 9. Haruspex

Il y a encore peu, Corpus Diavolis se complaisait dans les tréfonds de l’underground. Existant depuis plus de 10 ans, les Marseillais aimaient vivre cachés. Avec leurs deux premiers albums auto-produits à très peu d’exemplaires et un troisième distribué par un obscur label italien (Aeternitas Tenebrarum Musicae Fundamentum), le quatuor n’était pas au top de l’exposition médiatique. Distribué par les Nantais des Acteurs de l’Ombre, et bénéficiant donc d’une promotion beaucoup plus conséquente, ce quatrième opus risque bien de changer la donne.

Apocatastase est une invitation au sabbat luciférien. Ici, on célèbre le grand cornu dans la tradition. Rien de nouveau au programme. Tout ce que vous pouviez attendre d’un album de black-metal se trouve ici, prêt à satisfaire l’auditeur. Et même si les deux premiers morceaux ne nous emballent pas plus que ça, malgré quelques passages réussis, la suite mérite que l’on se penche avec une plus grande attention sur ce quatrième effort.

« The Dissolution And Eternal Ecstasy In The Embrace Of Satan » est le morceau qui fait définitivement basculer Apocatastase dans l’univers de Corpus Diavolis. On passe d’un black-metal relativement standard à un black incantatoire ; profond ; malade ; malsain. Le rythme se fait plus haletant, la voix ne fait qu’un avec la musique. Satan est au centre de tout. Mieux encore, l’ ombre d’Inquisition plane sur ces sept minutes et quarante-sept secondes. On a vu pire comme référence.

La suite est du même tonneau. Le vicieux « The pillar of the snake » se fait grandiloquent tandis que « Triumphant black flame » se noie dans une noirceur opaque. C’est impeccable de bout en bout.

« At The Altar Of Infinite Night » est la parfaite conclusion à Apocatastase : une célébration rituelle qui ne laisse que peu d’espoir de revoir un jour la lumière. Corpus Diavoli s’enfonce avec son auditoire dans les ténèbres pour ne plus en sortir.

Espérons qu’Apocatastase apporte gloire et fortune à Corvus Diavolis. Ou en tous cas la reconnaissance que cette formation mérite plus que jamais. Il s’agit, en tous cas, de la révélation black de l’année.

Nico (666/10)

Site Officiel : https://corpusdiavolis.bandcamp.com/

Les Acteurs de l’Ombre /2021

01. Apocatastase 02. Colludium 03. The Dissolution And Eternal Ecstasy In The Embrace Of Satan 04. The Pillar Of The Snake 05. Triumphant Black Flame 06. At The Altar Of Infinite Night