Archive for mars, 2012

La pochette annonce donc la couleur : Jeff Scott Soto sert le poing. Et accessoirrement donne un coup d’adrénaline à sa musique singulièrement ramollie depuis le fort poussif, Beautiful Mess. Le gros riff ouvrant le colossal titre d’ouverture « Give A Little » est à l’avenant : nous sommes en plein hard rock, à la fois mélodique, moderne et puissant. L’excellent « Damage Control » enfonce le coul dans la même optique. Les lignes de chant soutenues par la voix toujours aussi superbe de Jeff s’associent à des guitares très musclées pour élaborer un équilibre musical persque parfait entre agressivité et mélodie. Preuve en est que Soto, bien que toujours accaparé par mille et un projets (dont un nouveau disque de W.E.T. à venir) et mille et unes collaborations (récemment Michael Schenker ou Last Autumn’s Dream), sait toujours il va.

Et il le montre en équilibrant ces directions agressives avec quelques appartées moins hard rock et plus orientée AOR, dont le plus calme mais tout aussi réussi « Look Inside Your Heart » qui a donné lieu à une vidéo que l’on peut voir ici. Les tout à fait irrésistibles « Die A Little » et surtout « Never Let Her Go » aux chœurs à la Journey poursuivent dans cette voie avant qu’une nouvelle alternance s’impose pour relancer la vapeur. Comme, selon moi, la carrière de Soto a bien cette dimension de « Janus », le voyant chanter tour à tour pour Yngwie Malmsteen ou pour Journey, respecter cette diversité était très bienvenu. Nous avons donc un parfait résumé des deux visages du chanteur d’origine portoricaine (les influences funk étant évidemment à chercher ailleurs cette fois… sur Beautiful Mess justement).

S’il s’agit d’un disque solo, Soto n’en a pas été le maître d’œuvre omnipotent et a profité de plusieurs soutiens bienvenus, notamment par une foule d’excellents guitaristes, dont l’inattendu Davec Meniketti (Y&T) sur le plutôt apaisé « Bonafide » ou l’artiste bulgare quasiment inconnu Emo Markov sur un très puissant « Afterworld » parfait dans un genre heavy rock hargneux. La présence aux fûts de l’ex-batteur de Talisman, Jamie Borger, satisfera la partie la plus nostalgiques des fans dont manifestement Jeff est à la reconquête.

Cessons les louanges car chacun aura compris de Soto vient de se rappeler à nos bons souvenirs en frappant très fort et en signant un album de hard mélodique bien placé pour être un des meilleurs de cette année. Espérons que nous puissions le voir au plus vite en France sur scène, tant l’homme sait se donner totalement en concert, pour ce qui est à chaque fois le meilleur.

Baptiste (8,5/10)

PS : la version CD + DVD de l’album est assez alléchante puisqu’elle propose quelques clips sur le DVD et trois titres bonus. Ces derniers sont globalement réussis même s’ils s’avèrent qualitativement en-deçà des autres morceaux. Leur principal défaut est d’avoir été intégrés directement au sein de l’album, au milieu des morceaux et non à la fin du disque, comme si cela avait été leur place à l’origine et qu’ils en avaient été extraits ultérieurement. Cette version est donc à conseiller aux fans avant tout.

 

Frontiers / 2012

Tracklist : 01. Give A Little More 02. Damage Control 03. Look Inside Your Heart 04. Die A Little 05. If I Never Let Her Go 06. Tears That I Cry 07. BonaFide 08. Krazy World 09. How to Love Again 10. AfterWorld 11. Neverending War

 

Mercyless revient aux affaires, pour notre plus grand plaisir. On s'est, évidement précipité sur son sympathique leader pour lui poser quelques questions.

 

 

01. Mercyless est de retour pour la sortie de "In Memory Of Agrazabeth". Quelles ont été tes motivations pour revenir sur le devant de la scène après autant de temps ?

Max : Eh bien ,nous sommes de retour tout simplement car nous avions un réel besoin de revenir aux sources de ce qui nous a toujours le plus motivés : le Death-metal de nos débuts. Et  revenir après tellement d’années, c’était un vrai défi comme on les aime. Au delà,on a toujours gardé une certaine rage en nous et il était temps qu’elle ressorte… Et faire du Death-metal après 25 ans c’est du sport de haut niveau pour nous !

02.Peux-tu nous dire qui t'accompagne sur scène et où les as-tu dénichés ?

Max : Il y a toujours mon éternel compère Steph Viard à la guitare (on joue ensemble depuis bientôt plus de 25 ans !) ; il y a Laurent Michalak à la batterie (on joue avec lui depuis quelque temps sur un autre projet. Comme il correspondait bien au style de Mercyless il était évident qu’il prenne le rôle derrière les fûts. En plus, il nous fait énormément penser à notre tout premier batteur. Nerveux, rapide et sans concessions) ; et Matthieu Merklen à la Basse (qui est arrivé tout à la fin mais qui travaille très vite et possède un bagage technique énorme. Ca nous facilite la vie. Humainement, il est génial.

03."In Memory Of Agrazabeth" est une petite mine de démos, live et autres enregistrements. Un boulot incroyable a été réalisé. Combien de temps as-tu mis pour collecter tout ces documents ?

Max : J’ai du fouiller dans nos archives pendant 3 à 4 mois pour trouver les bons trucs. J’aurais pu encore trouver mieux mais bon, il faut savoir qu’à l’époque il n’y avait pas le numérique comme maintenant ; aujourd’hui tout le monde peut filmer et enregistrer tout et n’importe quoi dans une bonne qualité. Et il n'était pas aussi facile d’avoir des live de bonne qualité ; beaucoup de concerts et démos étaient en K7 audio… Il y avait un petit travail de restauration à faire… Pas évident !!

04. Que penses-tu de la scène française d'aujourd'hui ? Un certain nombre de reformations me semblent assez opportunistes et ont, à mon avis, perdu l'esprit qui les animait à la grande époque…

Max : Il est évident qu’une reformation nécessite au minimum 2 personnes (et souvent le chant!) ayant fait partie du projet initial. Sinon, on peut perdre facilement l’essence musicale du groupe. C’est pourquoi on voit souvent des reformations arriver avec un style et une image bien différents des débuts. Et donc pour moi, il n’y a aucun intérêt. Souvent les groupes gardent le même nom juste histoire de récupérer leur notoriété sans avoir à tout recommencer. Mais cela peut être à double tranchant. Souvent labels et médias se précipitent dessus sans trop réfléchir et c’est dommage. Combien de reformations voit-on arriver de nos jours qui jouent un morceau sur scène qui ressemble à une reprise d'un autre groupe ? Dans Mercyless on a toujours voulu éviter cela et même après toutes ces années il est évident que notre musique doit être comme à nos débuts sinon on aurait fait un autre groupe avec un autre nom. Pour nous il faut toujours faire ses preuves même si on a eu un peu de succès il y a quelques années, sinon quel intérêt?….Maintenant, en France, il y quelques retours qui me font plaisir comme celui de Loudblast, Seth, etc.

05. Dans le livret de "In memory…", on parle explicitement d'un retour discographique de Mercyless dans la veine de "Abject offerings". Alors, c'est pour quand ?

Max : On fait encore quelques dates et on attaque l’enregistrement en avril!

 

 

06. Aura-t-on le droit à une réédition, un jour, de "Abject offerings" et de "Coloured funeral" ? Ils se revendent à des prix indécents sur le net et je me disais qu'une petite ressortie serait la bienvenue. Ces albums sont considérés comme des classiques symboles de votre domination de l'époque.

Max : On y travaille depuis un moment (depuis trop longtemps d’ailleurs!) pour aboutir à la réédition de « Abject offerings » en vinyle et Cd car, comme tu le dis, il y a de l’abus en termes de ventes sur Internet concernant les prix …C'est exagéré, surtout que beaucoup de monde n’a pas pu se procurer cet album à l’époque. Donc il est temps. Et c’est vrai, ces deux albums sont cultes!!

Doggone – And The Rain Fell…

Biarrot et rocker, Doggone déboule avec son autoprod sous le bras avec M&O Office comme partenaire de promotion. And The Rain Fell… et ses vingt six minutes s'immisce entre rock et metal en prolongeant son engagement vers des morceaux très accessible et catchy où la recherche du refrain qui marque s'annonce concluante. Au milieu de quelques poussées de fièvre, le quatuor délivre surtout un rock puissant au chant très mélodieux et parfois énervé.
Dans cette catégorie, Doggone est un jeune groupe très influencé par le rock alternatif, le hardcore mélodique des années 90 avec un son puissant et une production calibrée mais très bien équilibrée.
Une musique, qui, dans son ressenti et son mélange se fait de plus en plus rare et pourtant on ne tressaute pas à l'écoute de And The Rain Fell…. Les mélodies sont corrects, les refrains sont accrocheurs et le rythme bien dynamique mais si l'on jurerait avoir déjà entendu quelque part « Modern Love », le reste passe et s'évanouit en un instant, dommage.
 
Un album honnête entre spontanéité et simplicité mettant le pied à l'étrier de musiciens sérieux et appliqués mais manquant d'envergure et de moments marquants pour retenir un souvenir impérissable de ce disque.
 

http://www.myspace.com/enoggod

Clayman (05,5/10)

 

 

Autoproduction – M&O Office / 2012
Track List (26:03): 1. Modern Love 2. Sundance 3. Beauty Face 4. Winterwind 5. Heal Me 6. Imagine 7. And The Rain Fell