Archive for avril, 2012

Lonewolf – Army of the Damned

La rédaction de cette chronique du nouvel album des français de LONEWOLF aura été pour moi une épiphanie et une révélation. Je m’explique. Une épiphanie d’abord car je ne pensais pas, à de rares exceptions près, qu’un groupe français puisse proposer un album de heavy métal traditionnel aussi bien foutu, léché et enthousiasmant. Une révélation ensuite car décidemment je kiffe les loups. Après POWERWOLF, un de mes coups de cœurs de 2011, voici LONEWOLF. Amis canidés, je vous salue !

Je plaide coupable en ce qui concerna LONEWOLF. J’avais déjà vu ici et là le logo du groupe sans vraiment m’y intéresser. D’après wikipedia, le groupe est né à Grenoble en 1991 sous l’impulsion de Jens Börner. Le nom est une référence au titre de RUNNING WILD sur l'album Blazon Stone. Dans l’anonymat et l’indifférence générale, il faut malheureusement le constater, LONEWOLF poursuit son chemin année après année et propose régulièrement un nouvel album studio tous les 2-3 ans : March into the Arena (2000), Unholy Paradise (2003), Made in Hell (2008) et The Dark Crusade (2009). Ils enchainent surtout les tournées dans des contrées plus accueillantes, en Grèce et en Europe centrale en compagnie de PARAGON, SACRED STEEL, PAUL Di'ANNO, WIZARD… La signature avec Napalm Records pour ce nouvel opus, Army of the Damned, offre désormais les espoirs les plus fous à LONEWOLF. En effet ils vont enfin bénéficier d’une distribution et d’une diffusion digne de ce nom. Pour preuve, votre serviteur a reçu l’album avec le livraison mensuelle de Napalm, ils sont présents sur le Cd offert avec un magazine métal français…

D’emblée précisons que LONEWOLF offre un album en tout point largement compétitif par rapport aux cadors européens, allemands en particulier. La pochette est belle, le son est puissant et les compositions très soignées. Le groupe joue depuis toujours un Heavy Metal traditionnel, très ancré années 90 dans la grande tradition des RUNNING WILD et GRAVE DIGGER. D’ailleurs le timbre de voix de Jens Börner n’est pas sans rappeler Kasparek et surtout Boltendahl. Son chant est grave, râpeux et très puissant. Ici, très peu de fioritures, on revient à l’essentiel du heavy metal: deux guitares, une basse et une batterie point barre. Nos amis utilise quelques nappes de claviers en intro mais point d’orchestrations complexes ici. Chaque chanson est finement ciselée pour obtenir un impact maximum et les refrains font presque systématiquement mouche. Les chœurs virils sont bien entendu de la partie et apporte une emphase supplémentaire. Des titres comme « Army of the Damned » ou « Crawling To Hell » sont impressionnants d’efficacité et ne jureraient pas sur la tracklist d’un groupe allemand beaucoup plus expérimenté.

Alors bien sûr n’attendez pas de grandes surprises stylistiques, tout cela reste très classique. Les groupes allemands cités ci-dessous font cela depuis des années mais la maîtrise de LONEWOLF reste digne de louanges. Je suis sûr que notre bon Murder en aurait les larmes aux yeux. Avec surprise, Grenoble devient un bastion important du heavy métal français. NIGHTMARE et LONEWOLF en sont, en tout cas, deux fiers porte-étendards. Il faudra malheureusement s’expatrier pour applaudir nos amis qui participent au très alléchant Wolfsnächte-Tour 2012 avec POWERWOLF, MYSTIC PROPHECY et STORMWARRIOR, la France n’étant pas au menu. Armé d’un tel album et avec le soutien de son label, espérons que LONEWOLF trouve rapidement la reconnaissance qu’il mérite dans l’hexagone.

[08/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.lonewolfdivision.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/metalonewolf

FaceBook Officiel: http://www.facebook.com/lonewolfdivision

 

2012, Napalm Records

Tracklist (50:44 mn) 01. Lonewolf 02. Crawling To Hell 03. Army Of The Damned 04. Hellbent For Metal 05. Soulreapers 06. Celtic Heart 07. The Last Defenders 08. Cold 09. The One You Never See 10. Tally Ho 11. One Second In Eternity

Interview par mail avec FOMENTO (Marco Krasinski – chant & basse), avril 2012

 

01. Pourrais-tu présenter le groupe et ses membres ?

MK: FOMENTO en italien signifie créer intentionnellement du trouble, de la discorde et cette idée est également à la base du groupe. Notre premier concert s’est déroulé le 06/06/2006 à Rome et actuellement, le groupe se compose de Marco Krasinski (chant/basse), Fabrizio Damiani (guitares rythmiques), Tommy Aurizzi (guitares lead) et Umberto Maliziotti (batterie).

 

02. De ton point de vue, quelques sont les évolutions musicales les plus profondes entre Either Caesars or Nothing et To Persevere is Diabolical ?

Nous avons dû faire face à d’importants changements de line-up et cela a façonné et fait évoluer le son du groupe. Au niveau du genre, nous avons poussé encore plus loin l’aspect death et black métal donc tout sonne beaucoup plus malsain, plus concentré.

 

03. Comment s’est déroulé l’enregistrement de ce nouvel album ?

Il nous a fallu plus ou moins deux ans pour composer l’album et trois mois supplémentaires de pré-production avant de pouvoir entrer en studio. L’enregistrement s’est déroulé aux Kutso Noise Home Studios à Rome en compagnie de notre bon ami Matteo Gabbianelli. Si vous êtes curieux, de nombreuses photos sont disponibles sur notre page Facebook, pour voir notre matériel…

 

04. Quelles sont vos principales influences ?

SLAYER, HATEBREED, LAMB OF GOD, WaLLS OF JERICHO, MISERY INDEX, TESTAMENT, HATESPHERE, les vieux SEPULTURA et NICKELBACK… non, c’est de l’humour 😛

05. Après Davide Nadalin, comment en êtes-vous venu à travailler avec Brent Elliott White ? Ce Cerbère est génial !

J’avais déjà rédigé la plupart des paroles de l’album quand je l’ai contacté. J’avais donc à l’esprit une idée très claire de ce que je voulais comme visuel. Je l’ai donc approché en lui faisant parvenir du matériel comme des version démos de nos chansons. Je lui ai aussi longuement expliqué notre concept aussi bien au niveau musical que graphique. Il a beaucoup aimé et a été très excité de travaillé avec nous sur ce projet. Il a fallu près de 3 mois pour finir le travail mais cela en valait la peine.

 

06. Un titre comme « Necropotency » est une surprise. Après « After Kill the FashionCore » sur le premier album, vouliez-vous à nouveau créer le buzz ou simplement exprimer votre colère et dégout vis à vis du music business ?

La mort de Ronnie J. Dio a été l’événement déclencheur pour cette chanson. A sa mort, j’ai eu le sentiment qu’ils allaient essayer de profiter au maximum de la poule aux œufs d’or et surtout, le plus vite possible. Et effectivement, un an après, ils annonçaient le reformation du BLACK SABBATH classique. C’est triste et cela suscite beaucoup de colère en moi. Des groupes comme FAITH NO MORE ou SYSTEM OF A DOWN, ne manquent vraiment à personne, en particulier si aucun matériel de qualité ne ressort de ces reformations. Ces tournées événements ne sont là que pour le fric et je n’aime pas cela.

 

07. Pourriez-vous expliciter le titre de l’album ?

Le concept développé dans notre premier album tournait autour de l’idée que l’homme tend à refaire sans cesse les mêmes erreurs sans apprendre des événements passés. Donc dénoncer cela en faisant à nouveau la même chose sur le second album nous ferait passer pour des imbéciles. En réalité, il s’agit d’une phrase de Cicéron : « Il est humain (dans la nature de l'homme) de se tromper, mais persévérer (dans l'erreur) est diabolique ». Pour plus d’information, les livrets, contenant les paroles, de nos deux albums sont disponibles sur mon site internet.

 

08. Quels sont vos espoirs et vos attentes pour FOMENTO à moyen terme ? Pourra-t-on vous voir sur scène hors d’Italie ?

Nous l’espérons sincèrement. Nous essayons de réserver un maximum de dates pour la prochaine saison. Si tout se passe bien nous nous produirons en France également.

09. Vue de France, la scène extrême italienne semble être en pleine ébullition (FLESHGOD APOCALYPSE, BLASPHEMER, PUTRIDITY, SEPTYCAL GORGE ou HOUR OF PENANCE). Comment l’expliquez-vous et que pouvez-vous nous dire sur la scène métal italienne ?

La scène métal italienne est vraiment difficile. Il n’y a pas de de culture métal, ni même rock dans le pays donc il n’y a pas vraiment de public non plus. Difficulté supplémentaire, la communauté métal n’apporte plus beaucoup de soutien aux groupes et il est plus efficace de travailler pour se faire un nom à l’étranger que dans ton propre pays.

 

10. Merci, les derniers mots t’appartiennent…

Merci pour cette interview et la bonne chronique. Intéressez-vous à notre nouvel album, To Persevere is Diabolical, dans les bacs en ce moment ! Fomento Puro !

 

Comme d’habitude, le questionnaire Métal Chroniques pour conclure cette interview :

1. Quelle est ta chanson favorite ? « Raining Blood » de SLAYER

2. Premier album acheté ? Yabba Dabba Dance Vol. 1 (ITA)

3. Dernier album acheté ? Equilibrium de GOD FORBID

4. Quel est votre juron favori ? Porca Mignotta !

5. Quel son ou bruit aimez-vous ? Palm-Muting (NDLR : une technique de jeu pour la guitare et la basse)

6. Quel son ou bruit détestez-vous ? Tout ce qui est Dubstep

7. Si l’enfer existe, qu’aimeriez-vous entendre Satan vous dire à votre arrivée ? Bienvenue à la maison

 

Chronique de l’album ici

 

www.fomento.it

www.facebook.com/fomentometal

www.marcokrasinski.com

Stigmhate – The Sun Collapse

Stigmhate c'est une vieille histoire, un groupe italien constitué sur les cendres de Sulphureous Church, un premier album dans les bacs en 2003. Les turpitudes du line up réduisent le groupe à un projet solo, puis tout redémarre pour aboutir au deuxième album en 2006. 5 années de plus au compteur et voilà le troisième album qui sort. 14 années d'existence résumées en quelques lignes, qui ne donnent pas d'indication pertinente sur la furie apocalyptique développée par le combo.
D'entrée le groupe jette en pature une mixture énergique. Vocalises en avant, mur de guitares et une section rythmique qui suit tant bien que mal le carnage imposé. Une cadence infernale qui ne connait pas de répit. Efficace et teigneux, mais  un poil datée cette formule, que de grands anciens ont élaboré au fin fond de la Norvège. 
Si l'on vit comme un ermite, complètement ignorant de tout ce qui a pu être produit dans le genre depuis 30 ans, alors en tant qu'ermite, tu peux crier au génie et acclamer comme il se doit ces Caligula du Black Metal. Sauf que voilà, les ermites ne seront jamais assez nombreux pour enrichir Stigmhate, comme il se doit, c'est  statistique. Et implacable aussi. 
Stigmhate aime la haine délivrée à toute vitesse, et c'est une constante depuis leurs débuts. Au moins, reconnaissons là une certaine cohérence et un entètement à toute épreuve. Le problème c'est que le groupe ne varie pas son propos dans l'album et s'en tient à une recette linéraire, le matraquage répétitif, une poignée de riffs, des hurlements et du tabassage des conduits auditifs. Au risque d'en faire décrocher plus d'un. Le savoir faire du groupe est indéniable, mais malheureusement il manque au groupe quelque chose qui lui permettrait de dépasser le statut d'outsider efficace. Là on a juste un solide recyclage qui manque de fraicheur.  Mieux que rien, me direz vous, mais la concurrence est rude.
 
Hamster (06/10)
 
 
Bakerteam Records / 2012
 
Tracklist (34 minutes)
1. Throne of the Eternal Flame 2. Charon 3. Gathered Isolation 4. Sinless Progeny 5. Architects of Fate 6. Plenary Repulsion 7. In The Last Wake 8. The Sun Collapse 9. Luce