Archive for janvier, 2013

The CNK (Décembre 2012)

Interview réalisée par mail, décembre 2012  

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1. Révisionnisme est en liberté depuis le 19 octobre (contrairement à Gary Glitter.) C’est un album de reprises et tout a été réalisé en interne, faute de label. Le fait de devoir tout gérer, ça vous a plu et vous incite à poursuivre dans cette direction, ou au contraire, c'est une expérience que vous ne voudriez pas renouveler?

Hreidmarr : C’était une volonté de notre part pour ce disque. Notre contrat se terminait avec Season of Mist, et connaissant le peu d’engouement des labels pour les albums de reprises, nous n’avons même pas cherché à démarcher qui que ce soit. C’est vrai que cela a représenté une masse de travail assez considérable, même si nous étions déjà habitués à nous investir à tous les niveaux, mais cela fait aussi un peu office de test pour nous… Pour le moment, difficile de répondre, mais dans tous les cas, nous sommes contents de l’avoir fait. Ne serait-ce que le fait d’avoir sorti un aussi bel objet, sans aucun compromis, nous en sommes très fiers.

 

2. Vous avez décidé de changer la couverture de Révisionnisme ; l'artwork original a d'ailleurs été présenté à l'exposition "GewaltKunstWerk". Pourquoi cette modification?

Hreidmarr : Nous en avons longuement discuté avec Valnoir, qui est à l’origine de cet artwork. Nous trouvions qu’il avait effectivement plus sa place dans une expo, plutôt que sur la pochette d’un disque, où il aurait été fatalement interprété de la façon la plus mongoloïde qui soit, au vu du niveau ambiant et du contexte actuel. Nous acceptons le débat ou la controverse, mais seulement avec des gens qui en ont les moyens, dans le cas contraire, cela devient vite lassant et ennuyeux. Et nous ne nous projetions que moyennement dans la peau d’un Richard Millet, réduit à expliquer l’étymologie des mots qu’il emploie à des journalistes attardés.

 

3. Snowy Shaw est presque un membre à part entière de CNK sur cet album. Concrètement, comment vous avez travaillé avec lui? La collaboration n'a pas été difficile à gérer ?

Hreidmarr : Effectivement, il a été considéré comme le cinquième membre du groupe sur ce disque. Nous avons évidemment beaucoup travaillé à distance. Snowy possède son propre studio, et nous aussi, ce qui nous permettait de maquetter aussitôt les idées que nous avions, tester différentes choses, etc. Nous étions en contact permanent avec lui, il y avait beaucoup d’émulation, ça partait un peu dans tous les sens, c’était très créatif comme ambiance. Après, je mentirais si je disais que ça a été "facile", héhé, il y a eu des moments de tension extrême, il a fallu gérer des crises d’ego, des bastons… Snowy est comme nous, quelqu’un d’entier, à la très forte personnalité, donc cela ne pouvait pas vraiment se passer autrement. Et d’ailleurs, je suis persuadé que si c’était le cas, si ça avait été simple, le résultat ne serait pas aussi cool.

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4. Les morceaux présents sur l'album sont de styles vraiment hétéroclites. Qu'est ce qui a été le plus difficile à reprendre : les morceaux les plus "metal" ou ceux qui en étaient plus éloignés ?

Heinrich : Curieusement, je dirais les morceaux les plus metal. Les titres plus éloignés de notre style étant plus "aérés", ils laissent de fait plus de marge à une réinterprétation… Et puis, il y a forcément un lien plus étroit avec le metal, de l’ordre de l’inconscient, qui rend la manœuvre plus délicate.

 

5. Est-ce-que le travail particulier qu'implique la reprise vous a apporté une meilleure compréhension des arrangements, de nouvelles façons de faire, que vous êtes susceptibles de réutiliser sur votre prochain album ?

Heinrich : Complètement. Le travail de réarrangement, et de  "compréhension" des morceaux a demandé beaucoup de rigueur, et nous a obligé à appréhender les choses de manière différente. Et ça effectivement influé sur ma manière de composer.

 

6. Quelques aspects m'ont énormément fait penser à Laibach sur l'album (Le titre "Gat Ist Gott", le concept même de la reprise, la voix sur  "Seasons In The Abyss"…) et il est amusant de voir que comme Laibach, vous avez tendance à décliner vos créations sur différents supports (timbre, toile…) Vous avez d'autres projets de ce genre pour le futur ?

Hreidmarr : Nous ne nous sommes jamais caché de l’énorme influence qu’a pu avoir Laibach sur CNK, y compris dans son approche "globale" de l’art, qui pourrait se rapprocher de ce que Wagner nommait le Gesamkunstwerk, l’œuvre d’art intégrale, une œuvre qui ne néglige aucun support. Après, évidemment, notre démarche reste plus légère, plus rock n’roll, et moins "art contemporain", même si, effectivement, la boucle a été finalement bouclée avec les fameuses planches de timbres CNK, éditées et exposées par le collectif IRWIN, rattaché au NSK.

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7. Une tournée est annoncée ; le show va-t-il évoluer pour l'occasion, ou rester sur la base de vos précédents live?

Hreidmarr : Il va évoluer progressivement, il y aura de nouvelles projections, de nouveaux visuels, et nous avons déjà commencé à incorporer des morceaux de Révisionnisme à la setlist…

 

8. D'ailleurs, c'est la première fois que vous allez véritablement tourner en Europe, à commencer par une date aux Pays-Bas et une au Danemark. Vous avez déjà une idée de la façon dont vous êtes perçu à l'étranger ?

Hreidmarr : Pour le moment, nous n’avons que des bons retours de l’étranger. J’ai l’impression que souvent, les gens semblent mieux comprendre notre démarche et notre humour qu’en France, du moins, si l’on exclue bien sûr la Perfide Albion. Mais au final, cela ne me surprend pas vraiment… Ceci dit, nous avons encore TOUT à faire à l’étranger, et nous sommes en train de nous y atteler!

 

9. Le groupe joue beaucoup sur le second degré et le cynisme – d'une manière générale, le public metal pour qui humour rime avec Gronibard comprend assez mal votre démarche. À une époque où faire de la musique permet tout juste de rentrer dans ses frais, ça ne donne pas envie de tout arrêter ?

Hreidmarr : Oh si, effroyablement souvent. Mais à chaque fois que l’on s’efforce d’arrêter, on y revient toujours en courant, comme vers un gros tas de coke ou un sauna gay, alors…

 

Chronique de l'album ici

Facebook / Site internet

 

Krisiun

 

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Krisiun (Brésil)

 Statut : actif.

Genre : Death Metal (un poil brutal)
 
Biographie Le brésil regorge de trésors étonnants outre ses plages nudistes, la drogue bon marché, et le coup de bistouris pas cher ! Je ne veux pas parler ici des diamants d’Amazonie ni même de temples sacrés ou encore de tribus cannibales mais bien des Sarcofago, Sepultura, Rebaellion, Nailbomb et bien sur Krisiun.

Il ne s’agit pas de vous gratifier ici d’une énième biographie du groupe à grands renforts d’anecdotes bidons sur la collection de pins du batteur ou la grand-mère diabétique de l’ancien chanteur, soyons simple. Ici c’est la musique qui prime et bien sur le plaisir de faire connaître l’un des groupes les plus intègres de la scène brutal depuis près de 20 ans : KRISIUN.

Krisiun Session 29.03.2008Que dire ? Krisiun c’est trois frangins Alex au chant/Basse, Moyses à la guitare et Max à la batterie. Tout à été dit sur cette alliance incroyable de trois petits gars des favelas brésiliennes. Ce qu’on oublie pourtant de dire c’est que le groupe a vu le jour à Rio Grande puis migra dès 1993 vers Sao Paolo en faisant des reprises de Dio et Slayer en écumant des dizaines de clubs brésiliens dans son bus pourri entre 1990 et 1995 année du premier vrai album « Black Force Domain ». Si le groupe jouissait d’une petite réputation au Brésil et d’une habitude chevronnée des concerts (on parle de quelques 400 concerts en cinq ans !) le groupe n’est pas au point en studio. Ce premier album de 1995 est un bordel sonore dans lequel on ne distingue pas grand chose mais la conviction y est . C’est brutal très brutal ! Quand on entend le niveau d’intensité on se demande d’où vient cette colère. À mon avis seuls les Raebellion (collègues brésiliens de Krisiun) peuvent rivaliser avec l’énergie développée par les trois frangins. 

Les choses accélèrent assez vite puisque le groupe signe en 1997 un contrat avec Gun Record qui lui ouvre les portes de l’Europe et des scènes qui ont pignons sur rue avec les Tankard, Kreator, etc. Et du coup le groupe sort véritablement de l’underground brésilien pour transformer l’essai avec le second méfait : « Apocalyptic Revelation ». Cette fois les choses sont posées clairement. Le disque est puissant, les compos assurées avec des solis très inspirés par l’école Morbid Angel et la batterie de Max gagne en puissante tout en développant un particularisme : un blast avec des doubles croches aux grosses caisses, ce qui donne à l’écoute une impression de tondeuse à gazon avec un moteur de Harley ! 
Bref le groupe sort de l’ombre et pénètre dans les ténèbres du metal et s’engage dans des tournées sans fins aux côtés d’Angelcorpse, Napalm Death, Sodom, Incantation, du lourd donc !
Les choses vont vite très vite. Dès 1999 le territoire nord américain est conquis par la musique des trois comparses et rapidement une tournée de plus de trente dates s’engage pour diffuser la bonne parole.

En 2000 armageddon oblige, mauvais prophétie dispensée par Paco Rabane himself le groupe accouche d’un troisième missile « Conquerors Of Armageddon » enrolé dans l’écurie de Century media. Cette fois les brésiliens sont dans la cour des grands puisque ce ne sont rien moins qu’Andy Classen et Erik Rutan qui emmènent le groupe au sommet de son art au Stage One Studio chez Monsieur Classen en Allemagne. On ne déconne plus cette fois. Le son est aboutit la voix d’Alex est claire et puissante, les compos n’ont jamais été aussi en place. Alors bien sur que reste t-il d’underground si tout est propre ? Et bien l’attitude mon capitaine ! Parce que Krisiun c’est une attitude sur scène, sur disque et bien sur dans la vie. J’ai eu la chance de les rencontrer à différentes reprises, ces mecs-là ne se prennent pas la tête. Si une corde pète sur scène on continue. Si une cymbale se casse la gueule, on continue aussi. Backstage c’est cubis de rouge et cigarette qui fait rigoler (Sisi photo à l’appui). Ces trois gaillards (très costauds) savent ce qu’ils veulent et c’est avec un troisième disque hyper chiadé qu’ils investissent leur première tournée mondiale. On ne citera pas tous les groupes avec lesquels ils ont tourné mais retenons au passage : Immortal, Old Man’s Child, Slayer etc.

En 2001 les frangins reviennent sur leur terre brésilienne pour accoucher d’un « Ageless Venomous » extrêmement froid à la production malheureuse. La batterie est archi triguée les grattes ne sonnent pas, l’ensemble se veut violent et pourtant on assiste à un calvaire auditif tant le son est compressé. Ce disque n’empêche pas les brésiliens de visiter le Japon et de participer à tous les festivals européens de l’été 2002. Le groupe gagne en notoriété et ses compos, qu’elles soient ou non dotées d’une prod solide sur album, font mouche sur scène. 
C’est en 2003 que le groupe décide de donner naissance au digne successeur de « Conquerors Of Armageddon » toujours chez Century media sous le nom délicat et poétique de » Works Of Carnage ». Ne nous y trompons pas, il s’agit à ce jour du disque le plus aboutit de la carrière des brésiliens. Sur ce disque figure une reprise du fameux In League With Satan de Venom, n’ayant plus grand chose à voir avec l’original tant la versions des brésiliens est « surboostée » et speed !
Les chose s’enchainent de mieux en mieux avec des signatures bien méritée chez Digitech, Meteoro, Gretsch, (récemment Zildjian), Dean etc.
En 2005 le groupe gratifie ses fans d’un dvd dont les prises sont issues de différents show en Pologne au Brésil en Allemagne et aux States. L’année suivante (2006) sort un Assassination très engagé moins portée sur des thématiques sataniques et plus ralenti au niveau du tempo, peut être le disque ovni de la disco de Krisiun. C’est aussi un disque produit par l’allemand Andy Classen ave toujours cette patte précise et violente des groupes de metal. Encore une fois le disque démontre la capacité de Krisiun à produire de très bonnes compos mais aussi les possibilités des brésiliens, jusqu’ici inexplorées, hors du giron du metal extrême. 
Entre 2008 et 2011 les frères Kolesne nous pondent deux disques ni bons ni mauvais, un peu des resucées des précédents. Alors bien sur y figurent de bons titres à l’image de Minotaur sur Southern Storm ( 2008) ou encore ce cover de Sepultura « Refuse/Resist » sur le même album. 
Cette année pour marquer les vingt ans de brutalité, les krisiuns exhument de leurs différents EP le jus substantiel de ce qui a fait leur marque de fabrique. Un disque au titre évocateur : « Arise From Blackness » qui a pour particularité de nous faire découvrir le jeu d’Altemir Souza, guitariste de son état et grand fan de Kerry King devant l’éternel. Le plus amusant avec ce disque est qu’il permet de mettre à jour toute la puissance du jeu de Krisiun et cela dès 1991. 
Vingt ans déjà ! 

Site web :

Site : www.krisiun.com.br/

Myspace Officiel : www.myspace.com/krisiun666

Facebook : www.facebook.com/krisiun.official
 
Discographie :
Evil Age (1991)
The Plague – Demo (1992)
Curse of the Evil One – EP- (1993)
Krisiun/Harmony Dies – Split (1993)
Unmerciful Order – EP (1994)
Black Force Domain (1995)
Apocalyptic Revelation (1998)
Conquerors Of Armageddon (2000)
Ageless Venomous (2001)
Works Of Carnage (2003)
Bloodshed (2004)
Live Armageddon – DVD (2005)
AssassiNation (2006)
Southern Storm (2008)
The Great Execution (2011)
Arrise from Blackness (2012)

Chroniques :

Works Of Carnage

AssassiNation.

Southern Storm.

The Great Execution.

Forged In Fury.

Interviews :

Live Reports :

Metal Mean 2012.

Paris – La Locomotive (08.09.2002).
 
Photos :
Metal Mean 2012.

Death Feast Open Air 2011.

Eindhoven Metal Meeting 2009.

Summer Breeze 2005.

Paris – La Locomotive (08.09.2002).

Gamma Ray – Heading For Tomorrow

album_610Kai Hansen était attendu au tournant en 1990. Après avoir quitté à la surprise générale l'année précédente Helloween, fatigué des problèmes d'égos au sein du groupe et lassé du caractère de plus en plus imposant de l'organisation de ce dernier, le guitariste s'était remis très vite à la tâche. Et il avait sans doute beaucoup à prouver, notamment qu'il constituait bien la colonne vertébrale créatrice d'Helloween. Après avoir recontacté Ralph Scheepers qu'il avait déjà démarché pour intégrer Helloween en 1986, Kai Hansen put obtenir l'accord de l'ex Tyrant Pace et ainsi constituer un nouveau groupe intitulé Gamma Ray. Aussitôt signé par l'ancien label d'Helloween, Noise, trop content de damner le pion aux citrouilles avec lesquelles il était en conflit juridique, Gamma Ray put profiter pour son premier essai, Heading For Tomorrow, d'un gros soutien. Il n'est ainsi pas surprenant de trouver directement le visage de Kai Hansen sur le premier disque du nouveau combo. La réputation du guitariste était un atout sur lequel Noise avait décidé de miser. Toutefois, plus que le nom de Kai Hansen c'est bien le contenu de Heading For Tomorrow qui explique l'excellent écho qu'il eut alors. 

Une nouvelle recrue exemplaire

D'emblée le groupe se posait comme un gros rival à Helloween dans le genre, Kai Hansen ayant réussi à placer la barre très haut. Et ce notamment grâce à l'apport de Ralf Scheepers. Dès les premiers paroles de « Lust For Life », les capacités vocales et la classe du chanteur éclatent à l'oreille de l'auditeur. Voici bien un chanteur presque inconnu qui dévoilait une tessiture vocale digne d'un Michael Kiske tout en possédant un timbre très personnel, mais aussi la capacité à forcer sur voix dans un sens bien plus agressif que ne pouvait s'autoriser le chanteur d'Helloween.

La comparaison s'impose car les compositions de Hansen avaient largement été construitres dans la perspective d'être chantées par Kiske. Scheepers a signalé plus tard que la hauteur des notes imposées par les compositions du guitariste n'étaient pas naturelles pour lui et qu'il fut poussé jusqu'à ses plus extrêmes limites durant l'enregistrement pour interpréter des refrains comme ceux du single « Space Eater » ou de « Lust For Life ». Pourtant à l'entendre, on n'en perçoit strictement rien. On constate même une grande aisance notamment sur la somptueuse ballade « The Silence », à la construction à tiroirs très riche, et aux harmonisations vocales somptueuses. C'est qu'il y avait un gros travail de composition effectué par Hansen manifestement désireux de faire ses preuves et de surclasser ses anciens acolytes d'Helloween.

La troisième partie de Keeper Of The Seven Keys ? 

Même si Hansen s'en est défendu, la composition et la construction d'Heading For Tomorrow incitent fortement à établir un parallèle avec Helloween et notamment avec les deux Keepers Of The Seven Keys. C'est dire qu'il n'y a aucun retour au speed thrashy de Walls Of Jericho ici. S'ouvrant sur une introduction orchestrale, « Welcome », évoquant évidemment les « Invitation » et « Initiation » des Keepers, le disque culmine sur une très longue pièce éponyme de quatorze minutes placée en avant dernière positition, à la manière de « Halloween » et de « Keeper Of The Seven Keys ». Plus généralement, dans son orientation globale, Heading For Tomorrow apparaît comme un croisement entre les deux Keepers, hargneux comme le premier mais aussi enjoué et accessible comme le second. On trouve donc ici des titres de speed mélodique de haute tenue, comme « Lust For Life » ou « Hold Your Ground », sur lesquels un gros travail au niveau des guitares et des solos a été fait. Mais l'on trouve aussi des influences plus joyeuses à la manière des « Future World » et « I Want Out » de jadis : « Heaven Can Wait » et son refrain immédiat, ou l'hilarant « Money » et son duo au chant entre Scheepers et Hansen qui se montre du meilleur effet. Il n'y a bien que le titre Scheepers, « Free Time », un hard mélodique enjoué mais un peu facile, qui ne convainc pas totalement. La reprise d'Uriah Heep, « Look At Yourself » est elle plus réussie et s'avère parfaitement seoir à Gamma Ray. 

Heading For Tomorrow n'est pourtant pas un plagiat éhonté : la ballade « The Silence » révèle les influences de Queen d'Hansen et la structure de « Heading For Tomorrow », comprenant un long break lent à la Gilmour, interdisent de confondre totalement le disque avec les deux magnum opus d'Helloween. Par ailleurs, la voix très personnelle de Scheepers donne une touche très spécifique au premier disque de Gamma Ray. 

À l'époque ce premier essai m'avait totalement acquis à la cause de Kai Hanse et la médiocrité de Pink Bubbles Go Ape finit de me convaincre que l'âme créatrice d'Helloween se trouvait maintenant dans Gamma Ray. Je n'ai pas tant que ça changé d'avis depuis tant Heading For Tomorrow reste une incontestable réussite dans le genre. Et un des tous meilleurs disques de Gamma Ray. Couplé avec quelques compositions de Weikath, il aurait été proprement monstrueux. Mais il ne s'agit que de conjectures. De vrai Keeper Of The Seven Keys part III, il n'y en a pas et il n'y en aura pas. C'est ce que compris d'ailleurs vite Kai Hansen qui imposera pour le disque suivant de Gamma Ray, Sigh No More, un tournant musical finalement bienvenu. Il n'en reste pas moins que ce premier essai est assurément un des grands classiques du speed mélodique.

Baptiste (8,5/10)

 

Noise / 1990

Tracklist (54:18) : 1. Welcome 2. Lust For Life 3. Heaven Can Wait 4. Space Eater 5. Money 6. The Silence 7. Hold Your Ground 8. Free Time 9. Heading For Tomorrow 10. Look At Yourself