Archive for mars, 2013

Markize – A Perfect Lie

oshy_26032013_MarkizA l’aune de la rédaction de cette chronique, ce nouvel album de MARKIZE me laisse pour le moins perplexe. Mais revenons d'abord au groupe. Pour repomper sans vergogne Wikipédia : le groupe est né en 2003 de la démarche d’Alina Dunaevskaya et David Verbecq et propose un rock/métal aux influences pop enrichies de touches classiques et électro. Ils évoluent tantôt en français, anglais et russe. Après une démo Poussières de Vie en 2004, le premier album Transparence sort dans les bacs en mars 2007. MARKIZE commence alors à tourner d'abord en France, puis Belgique et Hollande. En Avril 2009, l'album est réédité, suite à une rupture de stock avec des bonus inédits, et sort officiellement en Russie la même année. Le groupe repart alors sur les routes, une tournée en France et Belgique de plus de 50 dates, tout en commençant l'écriture de son nouvel album. Gros coup d’accélérateur pour la carrière du groupe en 2010 car ils sont choisis par Tarja Turunen pour être son support principal sur sa tournée « What Lies Beneath », et ils partent jouer avec elle sur les plus belles scènes d'Europe. Fort de cette expérience acquise lors de ces tournées, voici le second opus.

Difficile de trouver un angle tant le fond et la forme d’A Perfect Lie m’interroge. Parlons de la forme d’abord : l’album se présente comme un bel objet, un digipak soigné et de bonne qualité. Les différents visuels sont très travaillés parfois assez suggestifs et mettent en avant la plastique très agréable d’une jeune femme (Alina Dunaevskaya ?) dans un décor riche, tendance baroque voire gothique. L’univers visuel du groupe est assez étrange et se fond finalement assez bizarrement avec la musique proposée.

Pour nos oreilles gavées de hurlements, riffs brutaux et rythmiques pachydermiques, l’approche de MARKIZE s’avère assez soft et accessible. On sent bien que la mélodie a été privilégiée et on trouve quelques beaux morceaux de bravoure sur A Perfect Lie. Plus foncièrement rock que métal, nos amis font mouche avec des titres comme « Chto Nas Gdiot » ou « A New Era ». Malgré les rythmiques de guitares, le résultat reste assez pop, parfois très sucré (« Mechanical Hearts ») et m’évoque des groupes comme SUPERBUS, en un poil plus énervé. Et les compositions les plus fortes sont justement les plus sombres et agressives à l’image d’un « Fight Them All ». Sans que ce soit rédhibitoire, MARKIZE souffre de son indécision et semble balancer entre ces deux tendances. Je me dois de souligner la prestation solide de chacun des musiciens et la belle maîtrise d’Alina Dunaevskaya derrière le micro. MARKIZE a effectué le mixage de son nouvel album en studio avec quelques pointures du landerneau métal comme Laurent d'Alessio (ASTON VILLA) et Guillaume Mauduit du Studio Sainte Marthe (AqME, ZUUL FX, THE ARRS).

MARKIZE enfonce le clou avec un deuxième album solide à même de plaire à un large public. Je continue de m’interroger sur l’adéquation entre le visuel et la musique mais ces deux aspects étant soignés, l’essentiel est sauf. Les promesses sont nombreuses et la suite des événements sur scène ne devrait pas nous décevoir.

Oshyrya (07/10)

 

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EdenRecord / 2012

Tracklist (56:32 mn) 01. Mechanical Hearts 02. Vcio Praidiot 03. Laisse le temps s'éteindre 04. A New Era 05. A Perfect Lie 06. J'erre 07. Chto Nas Gdiot 08. Dance With Me 09. My Chains 10. Fight Them All 11. Don't Let This Take Your Life 12. Pracipaicia 13. Erase

Son : Bon.

Lumières : Très bonnes pour LDC.

Affluence : Nouveau Casino plein.

Ambiance : Bonne.

Moments forts : Les prestations de Sólstafir et Long Distance Calling.

 

Première partie d'une affiche diverse et variée, Sahg occupe sans le savoir le rôle des rockers de la soirée. Sans prendre de pincettes, les Norvégiens assènent leur rock/metal à un public qui ne fait pas la fine bouche. La formation menée par Olav Iversen délivre une belle prestation ; elle possède en son sein un atout qui fait la différence :Thomas Tofthagen. Aussi guitariste dans Audrey Horne, il se croit encore dans les glorieuses 80's, poses de guitar-hero à l'appui. Tofthagen se fait plaisir et contamine l'audience avec son enthousiasme. Si Sahg est assez anecdotique sur album, son concert donne envie de redonner une chance à ses trois opus.

SGH

Aussi attendu que la tête d'affiche, si ce n'est plus, c'est au tour de Sólstafir de prendre possession de la scène. Le groupe islandais illumine le Nouveau Casino avec sa musique hybride ; sorte de post-metal pop où mélancolie et sensibilité exacerbée prédominent. Le longiligne leader Aðalbjörn Tryggvason et ses cow-boys emportent le public dans un voyage dont on ne voudrait pas qu'il se finisse. Beaucoup d'émotions se dégagent des compositions ; l'audience vacille sous l'effet d'un « Farja » sublime, entre autres. En quarante-cinq minutes bien trop courtes, Sólstafir a su envoûter la petite salle parisienne. Pour le plus beau concert de la soirée.

SLSFR

Long Distance Calling est un groupe exigeant. Il suffit de jeter une oreille sur son dernier album, le brillant The flood Inside, pour le constater. Dire que l'attente de les voir sur scène était faible serait mentir. Car le groupe allemand est juste bluffant. Tant sur le plan technique que musical. La preuve ce soir, où le groupe se dépense sans compter. A l'image de Florian Füntmann (guitares), Long Distance Calling est passionné ; il délivre une prestation sans faille. Les morceaux instrumentaux sont fluides et accrocheurs (« Nucleus ») tandis que le chant de Marsen Fischer ajoute à l'ensemble une rare richesse. Le public attentif est rassasié au bout d'une bonne heure et demie et quitte la salle comblé.

LDC

Nico.

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01. Peux-tu présenter à nos lecteurs ASYLUM PYRE ?

Johann Cadot: Le groupe est né un peu par hasard, de ma rencontre avec Julien Peuch (basse) dans le cadre du travail. On a commencé à faire un bœuf ensemble un soir, cela nous a plu.  Nous avons réuni d’autres musiciens puis commencé à faire des morceaux… Il n’y avait rien de calculé du tout au départ mais nous avons aimé la démarche et cela a plu aux gens. Nous avons continué à composer pour une première démo puis un premier album, Natural Instinct?, en 2009. Ce disque, autoproduit, obtint de bons retours. Nous étions très agréablement surpris car le feedback était vraiment positif, on ne s’attendait pas à cela. Nous avons eu alors très envie de continuer pour faire un deuxième album et donner encore plus, travailler encore plus. Entre temps un petit changement de line-up avec l’arrivée d’une nouvelle chanteuse et d'un batteur. Sur ce deuxième album l’envie était vraiment plus affirmée de faire quelquechose de plus abouti, de professionnel en travaillant avec des professionnels.

 

02. Aviez-vous tous les deux, à l’origine, du groupe les mêmes influences ?

JC : Plus au moins en fait. Julien était beaucoup plus immergé que moi dans la musique d’IRON MAIDEN ou DREAM THEATER pour schématiser ou encore des groupes de rock psyché. Finalement ou s’est retrouvé sur les aspects prog, l’intérêt pour la mélodie. Moi je venais de choses plus traditionnelles comme HELLOWEEN époque Keeper ou BLIND GUARDIAN. Nous avons mélangé tout cela, nous avons tous évolué, nous avons découvert de nouveaux univers…

 

03. En tant que musiciens, qui sont vos références ?

Vince Kreyder : Personnellement, j’ai démarré la musique grâce à TOTO. Mon père écoutait beaucoup de rock, de rock US quand j’étais gamin et j’ai grandi avec TOTO ou encore ZZ TOP. Et un jour en écoutant un live de TOTO, le live à Paris de 1990 je crois, et je me suis dit que j’avais envie de faire ça. Donc du rock californien, je me suis mis au métal plutôt les groupes prog, les groupes techniques. Cette recherche de sophistication m’intéresse et ne m’a jamais lâché depuis même si j’écoutais aussi des trucs plus primaires. Au niveau de mes influences, il y en a des tonnes. Mike Terrana que je me dois de citer en premier, ce genre de batteur avec une grosse énergie, un petit côté allemand mais avec une sensibilité et un groove important. Les "machines" qui évoluent dans le brutal death par exemple me laisse de marbre.

JC : je suis pas tellement influencé par un guitariste en particulier, ce sont plutôt les compositeurs qui m’intéressent. Je dirai Jon Oliva, Tobias Sammet, les gens qui ont énormément de chose à proposer comme André Matos…

 

04. C’est la voix qui t’intéresse alors, le fait de chanter ?

JC : Oui c’est vrai je ne m’étais pas posé la question mais ils chantent tous effectivement… C’est plus la construction d’un univers qui me touche. Au niveau de mon jeu, je ne crois pas être influencé par l’un ou l’autre des guitaristes. On est tous marqué par certains mais consciemment je suis bien incapable de te citer des noms.

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05. Comment s’est passé la progression entre autoproduction et signature chez Massacre Records ?

JC : En fait la signature s’est faite après l’enregistrement, avec un produit fini. On leur a envoyé, ils ont aimé et nous ont signé pour prendre en charge l’aspect promotion et distribution. Nous avons beaucoup démarché et Massacre nous a proposé le meilleur deal parmi les réponses reçues. Ce label possède un catalogue varié et nous sommes contents du boulot accompli. L’exposition a été indéniablement plus grande, le concours de Replica Promotion en France a aussi beaucoup aidé. Le label apporte une autre dimension, une autre crédibilité.

 

06. Que peux-tu nous dire des sessions d'enregistrement de Fifty Years Later ? La vibe était-elle différente que pour le premier opus ?

JC : Oui tout était assez différent. Déjà l’enregistrement a été assez étalé. On a pris plus de temps et l’implication de Didier (NDLR : Didier Chesneau derrière les manettes) a été très forte, comme un membre supplémentaire du groupe pour guider et conseiller. L’ambiance était assez détendue. Tout était peaufiné avant l’entrée en studio mais finalement tout a été remis en question avec la sensibilité des nouveaux musiciens. Tout le monde a proposé des choses et nous avons essayé, expérimenté.

VK : Nous avons tous développé une certaine capacité d’adaptation. Moi je suis vraiment arrivé dans le groupe pour les prises de batterie. Et entre imaginer une chose et l’écouter en réel, c’est toujours différent. Entre la figuration et l’interprétation, il se passe toujours quelque chose. Et heureusement nous avons eu dès le départ la possibilité de faire des essais. J’ai bénéficié de cinq jours pour les partie de batterie. Nous avons pris une journée pour nous installer et j’ai fait les prises en deux. Donc on a pu prendre le temps d’y réfléchir et d’explorer différentes pistes. L’ambiance était détendu, j’avais déjà travaillé avec Didier et donc je faisais une prise et puis on se disait : tien si j’essayais ça à tel moment… On réécoutait et on se rendait compte qu’un truc qui avait été défini, écrit, n’allait pas… J’improvisais autre chose et cela fonctionnait mieux… Pareil pour la voix… Bref une grosse faculté d’adaptation qui marque la différence entre les deux premiers albums.

JC : Nous avons gagné beaucoup en maturité et en expérience musicale. Nous avons progressé grâce à ce temps en studio, grâce aux conseils des uns et des autres du matériel disponible… C’était difficile mais très enrichissant avec des remises en question, mais cela fait du bien.

 

07. Pourrais-tu expliciter le concept du groupe et pourrait-on imaginer un troisième album sans ligne directrice thématique comme les deux premiers ?

JC : On a une approche assez cérébrale de la chose. D’où peut-être nos influences prog. Nous faisons de la musique avec nos tripes mais aussi avec notre cerveau et les textes sont très réfléchis. On veut montrer aussi que le métal peut être intelligent. Sur le nom du groupe. ASYLUM PYRE signifie « Le Bûcher de l’Asile ». C’est à la fois un bûcher sur lequel les fous ou ceux considérés comme fou sont brûlés. Métaphoriquement, cela nous sert aussi à brûler les clichés. Quel que soit le milieu, les généralisations sont assez insupportables. Pour venir à la musique, le heavy métal a une image tronquée en France, on fait des mélanges avec le milieu sataniste. Difficile de ne pas voir quelqu’un sourire et se moquer quand on parle de métal mélodique. On essaye de casser cela en France, une envie de faire quelque chose de construit. On a tous dans le groupe une certaine culture, une réflexion sur ce que nous faisons. Nous ne sommes pas des génies ou des stars mais le groupe permet de parler de sujet parfois grave et ce n’est pas possible pour tout le monde. Le côté fun demeure mais on veut aller plus loin. On reste pour l’instant plutôt sur la démarche d’albums concepts mais on ne se refusera rien. Nos idées pour le troisième voir le quatrième album continuent de suivre une ligne thématique cohérente mais on pourrait imaginer dans le futur faire sans cette construction.

 

08. De ton point de vue quelles sont les principales différences entre votre premier album Natural Instinct? & Fifty Years Later ?

JC : Le premier était très très écrit avant de rentrer en studio et nous n’avons pratiquement rien changer. Nous avons peut-être manqué un peu de fraicheur alors que pour le second tout était aussi écrit mais tout a volé en éclat une fois en studio. Notre cahier des charges était aussi très différent puisqu’il fallait avoir tout bouclé en trois semaines. Là sur une période plus longue, nous avons eu deux ou trois fois plus de temps.

 

09. Trois après la sortie du disque, qu’en pensez-vous ? Vous n’entendez que les défauts ou vous restez toujours très fiers du résultat ?

JC : Je ne réécoute quasiment jamais mes albums…

VK : Et bien moi au contraire je le réécoute beaucoup en ce moment pour bien apprendre et garder à l’esprit mes parties de batterie pour le live. Aussi le premier disque. C’est intéressant de voir ce travail finalement spontané. J’ai eu deux mois pour m’approprier les compositions, faire fi des lignes de batterie qui servait de guide et ce n’était pas moi. Je devais y ajouter ma patte. Je ne regrette rien dans les prises. Si j’avais eu plus de recul j’aurais fait certaines choses différemment mais je suis fier de faire écouter ce disque sur lequel je joue.

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10. J’ai deux remarques sur le chant sur l’album. Pourquoi s’acharner à proposer un chant type opéra quand cela sonne ridicule parfois (« The Herd ») et que peux-tu nous dire de ta prestation sur « Fisherman’s Day » ou tu sembles défaillir ?

JC : Je ne sais pas quoi dire. Sur « Fisherman’s Day » mon chant évolue tout au long de la chanson car c’est un personnage qui a quelque chose à dire. Donc mon interprétation varie beaucoup et puis il est en train de mourir… Chacun son ressenti, c’est la première fois que l’on me fait ce type de remarque. Le retour a même été très bon sur ce titre alors que je ne m’y attendais même pas. Quand je le réécoute, j’aurais préféré faire certaines choses autrement mais il tient la route. Concernant le chant lyrique, ce n’est pas un exercice imposé pour nous, c’est là parce que nous trouvons que cela a sa place à ce moment-là. La passage sonnait mieux comme cela.

VK : Je ne suis pas non plus personnellement fan de ce chant pseudo-lyrique mais je trouve que cela a sa place ici, cela contribue à donner un certain relief sur l’album. Le côté multi-facettes de l’album est un plus.

JC : Il y avait beaucoup plus de ces passages sur le premier album ou même les démos donc on en a enlevé mais là cela nous semblait utiles, le chant a été conservé. Ce qui compte le plus c’est que le passage sonne le mieux possible, quelque soit le type de chant qui devra être utilisé. (Chaos Heïdi se joint à nous)

 

11. Quels sont tes espoirs et tes attentes pour ASYLUM PYRE ?

CH : On est très heureux de ce qui se passe actuellement et il faut que cela dure. Un nouveau public a pu nous connaître et nous espérons toucher encore plus de gens. Nous allons passer pas mal de temps sur scène en 2013 avec pas mal de dates de prévues. On croise les doigts pour que tout se passe bien. Nous espérons avoir l’opportunité de jouer en dehors de nos frontières, là ce serait parfait. Mes espoirs sont là, continuez notre route et se faire connaître. On ira en Suisse au mois de juin mais c’est dur côté Allemagne, surtout pour un groupe français.

 

12. Comment voyez-vous la scène métal française ?

CH : Il y a de bonnes et de mauvaises choses. L’entraide existe et les relations restent bonnes entre groupes en général.

JC : Ensuite il existe un fort cloisonnement entre la scène extrême et les autres. On trouve énormément de groupes appartenant à la scène metalcore. Ils ne sont pas forcément ouverts à notre style plus accessible. Ils ne ressemblent tous beaucoup et cela me passe complétement au-dessus de la tête. On sent parfois une certaine réticence de cette scène vis-à-vis de nous. Il faut rester ouvert.

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Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

1. Quelle est votre chanson préférée (tous artistes, époques,…) ?

JC : « Believe » de SAVATAGE, je la veux à mon enterrement… 

VK : « The Odyssey » de SYMPHONY X

CH : « Don't Stop Me Now » de QUEEN

 

2. Premier album acheté ?

JC : un Best Of d’EUROPE

VK : Silence de SONATA ARTICA et Death Cult Armageddon de DIMMU BORGIR

CH : Smash de THE OFFSPRING

 

3. Dernier album acheté ?

JC : le dernier HELLOWEEN et un album de BIG BIG TRAIN

VK : SWEET SMOKE – Just A Poke

CH : GALDERIA – The Universality

 

4. Quel son ou bruit aimez-vous ?

JC : l’ambiance de la nature (j’ai passé une nuit dans la jungle en début d’année)

VK : l’eau qui coule

CH : le miaulement de mon chat

 

5. Quel son ou bruit détestez-vous ?

JC : mes voisins qui font le fête jusqu’à pas d’heure

VK : l’eau dans mon mur suite à l’inondation de mes voisins

CH : le bruit de la hotte dans la cuisine

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

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