Archive for novembre, 2014

Son : Bon.

Lumières : Assez bonnes.

Affluence : Un Trabendo étonnamment clairsemé.

Ambiance : Bouillante.

Moments forts : Les 10 dernières minutes du set de Napalm Death. « Everyone bleeds now » et l'obligatoire « Destroy everything » pour Hatebreed.

Deep In Hate a l'honneur de débuter la soirée et investit avec énergie la scène du Trabendo. Accueilli très chaleureusement par ses fans, le quintet Francilien les a enthousiasmés. C'est réussi. Son death-metal-core passe plutôt bien même s'il reste assez générique. Les titres de Chronicles Of Oblivion (acclamé ici même) claquent ; c'est du tout bon. Passons à la suite.

Deep In Hate (83)

C'est dans une configuration inédite que nous apparaît Napalm Death. Accompagné de John Cooke (Corrupt Moral Altar, Out For Blood…), remplaçant provisoirement Mitch Harris, le quartet de Birmingham s'en tire une fois de plus haut la main. Pas nés de la dernière pluie, ces pionniers maîtrisent leur sujet mieux que personne. Le groupe affiche une bonne forme. Embury tabasse son instrument, Danny Herrera fait le job, tandis que Barney, plus loquace que d'habitude, taquine l'assistance. N'oublions pas John Cooke qui supplée avec talent les vocaux de Mitch Harris.

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Le set surprend, tout en restant dans la continuité. C'est un véritable florilège auquel nous sommes conviés. La set-list est canon : que des tubes (« Breed to breathe », « Suffer the children »…) où un bon pan de la discographie est représenté. Cerises sur le gâteau, deux titres du prochain album, Apex Predator, sont joués, du pur Napalm Death dans le texte. C'est sans compter les dernières minutes du show, où l’enchaînement « Scum/Life ?/Deceiver/You Suffer » est joué. Jouissif, intemporel, imbattable.

Véloce et urgent, Napalm Death ne fait pas son âge et continue à rentrer dans le lard des institutions. Et puis un groupe qui annonce « une chanson contre le Front National », avant de balancer un rageur « Nazi Punks Fuck Off », ne peut qu'être plébiscité. Le tout se finit sur un « Siege of power » définitif qui impose le RESPECT.

HateBreed (14)

Hatebreed n'est pas un groupe avare. Pas moins d'une vingtaine de titres pour un concert chaud comme la braise. Jasta et ses acolytes sont, comme d'habitude, au taquet. Les fans sont dedans du début à la fin, conquis. Pourtant, à y voir de plus près, nous avons face à nous un groupe dépassé qui tourne en rond. Il est certes louable de produire autant d'énergie, mais avec le temps, Hatebreed est devenu vain… C'est dommage car Hatebreed a sorti de grands albums et a amené pas mal de jeunes au metal. Ce qui est louable.

Pourtant, cette prestation laisse un goût amer dans la bouche ; on aimerait que Hatebreed retrouve sa superbe d’antan. Au vu de ses dernières productions, nous sommes encore loin du compte. Nous préférerons nous tourner vers les valeurs sûres (Agnostic front, Sick of it all) en continuant d’espérer un vrai retour de l'ancien fils prodige.

Nico.

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01. Quelle était votre idée à l’aune de la composition de Hymns for the Broken ?

Rikard Zander : Cela fait environ trois et demi depuis la sortie du précédent opus, Glorious Collision et nous avons ressenti le besoin de créer un nouvel album. Cela datait et donc Tom (Tom S. Englund – chant, guitare) et moi avons commencé à travailler ensemble avant que Henrik (Henrik Danhage – guitare) et Jonas (Jonas Ekdahl – batterie) ne nous rejoigne à nouveau.

 

02. Comment se passe l’alchimie créatrice dans le groupe ?

Nous avons agis de manière différente pour chaque album. Pour le précédent, ce fut en réalité Tom et moi qui avons réalisé une majorité du boulot de composition. Mais pour celui-ci, Jonas le batteur, a fait de grosses contributions en termes de chansons avec des titres déjà très finalisés à l’exception des guitares et des lignes vocales. Il nous a présenté ces chansons très arrangées et cela nous a plu. Le processus créatif est très varié, parfois je viens moi-même avec une idée, une mélodie et je la soumets aux autres qui rebondissent dessus… Chacun propose des ajouts, modifications…

 

03. Si l’on revient un moment sur la période Glorious Collision, que retiens-tu de cette époque ?

Pour moi le plus important était de prendre la décision de continuer et donc une certaine fierté à pouvoir proposer un nouvel album. Nous étions en réalité un nouveau groupe avec de nombreux nouveaux membres avec moi et Tom. Ce fut difficile au départ de tous ces membres, tu te sens un peu abandonner et à deux nous ne savions pas su nous allions pouvoir gérer et composer un nouveau disque. Face à l’adversité, il faut réagir et avancer. Nous l’avons fait alors que nous avons eu beaucoup de doutes, nous ne savions pas si nous en étions capables. Henrik et Jonas composaient beaucoup. Nous avons passé de bons moments avec les nouveaux membres et je conserve un souvenir positif de cette période.

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04. Quelle est ta vision de l’évolution du groupe depuis ton intégration en 2002 ?

Quand on parle de nous et de nos albums, In Search Of Truth est rapidement évoqué et vient souvent en tête de liste pour les fans. Je ne sais pas, Recreation Day est aussi très bon et je crois savoir que Recreation Day et Inner Circle ont en réalité fait de meilleures ventes qu’In Search Of Truth. Pour moi nous avons avancé, progressé, nous avons toujours cherché à aller un peu plus haut avec chaque nouvel album. Et si l’on considère les épreuves que nous avons dû gérer, nous pouvons être fiers de notre bilan et de notre passé.

 

05. Il me semble discerner un petit gout d’In Search of Truth à l’écoute d’Hymns for the Broken. Es-tu d’accord ?

Franchement, non pas spécialement. Cela ne nous a pas traverse l’esprit, il n’y a pas de notre côté de volonté consciente de vouloir revenir vers le passé et rappeler ce disque. Nous n’agissons pas ainsi et nous essayons d’aller de l’avant plutôt et de continuer à progresser. Tu ne peux pas travailler ainsi. Et nous n’avons pas la nostalgie d’un passé sensé être glorieux pour nous. Finalement, nous avons toujours été un petit groupe et n’avons pas connu un âge d’or fabuleux dans le passé que nous voudrions pouvoir atteindre à nouveau. Nous faisons notre petit bonhomme de chemin en espérant plaire à nos fans.

 

06. Ce fut bien sûr une surprise de revoir Henrik et Jonas de retour dans le groupe en découvrant le clip de “King of Errors”. Comment cela s’est-il passé ?

Eh bien nous avons perdu notre batteur, Hannes Van Dahl, qui a eu l’opportunité de rejoindre SABATON. Il s’agit d’un très gros groupe, en Suède et en ailleurs et il pouvait difficilement rater cette chance. Il avait des doutes et ne voulait pas quitter EVERGREY mais nous l’avons encouragé à sauter le pas. Nos relations restent super amicales et il avait notre bénédiction et nos encouragements. C’est un jeune homme qui devait vivre l’aventure à fond. Donc du point de vue d’EVERGREY cela rajoutait la difficulté de trouver un nouveau membre, à nouveau.

Et bien sûr le seul qui nous venait à l’esprit était Jonas et nous sommes restés très amis. Toutes ces années où il était concentré sur DEATHDESTRUCTION nous passions beaucoup de temps tous ensembles. Donc nous lui avons demandé si Jonas acceptait d’être notre batteur de session. Mais il était hésitant car en fait il voulait à nouveau nous rejoindre comme membre permanent. Il était déçu que nous ne lui demandions pas directement de nous rejoindre à nouveau alors que nous avions été prudents justement pour ne pas le froisser. Nous n’avions pas osé lui demander directement. Donc nous avons continué à le sollicité et puis Marcus (Marcus Jidell – guitare) est parti et finalement toutes les pièces du puzzle se sont mises naturellement en place.

Comme nous étions toujours très amis, tout a été très naturel de réintégrer Jonas puis Henrik. Et en plus cerise sur le gâteau, Jonas avait des chansons déjà composées à nous proposer et c’était excellent. C’est assez bizarre maintenant que j’y pense qu’il avait sous la main des chansons assez mélodiques qui n’auraient pas convenues à DEATHDESTRUCTION donc il ne les a peut-être pas consciemment écrites pour EVERGREY mais cela devrait lui trotter derrière la tête quand même d’une façon ou d’une autre. Henrik aussi a contribué sur cet album, cela aurait été bizarre d’avoir Jonas avec nous mais pas Henrik. Marcus partant il nous fallait assurer des shows déjà programmées. Donc ils nous ont donné un coup de main et cela a été si bon que tout le monde es resté.

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07. Du côté des paroles des chansons et du titre de l’album, que faut-il comprendre ?

Tom rédige quasiment toutes les paroles des chansons. C’est le cas ici où il a tout fait. Nous en avions discuté avant bien sûr mais il met tout cela en forme et donne à ces idées une réalité.

 

08. Que peux-tu nous dire des sessions d’enregistrement d’Hymns for the Broken ?

Nous avons agi un peu différemment de l’habitude. Une très bonne chose est d’avoir enregistré la batterie et la basse en même temps, en condition live en studio et cela donne une ampleur, une force supplémentaire aux rythmiques sur ce disque. D’habitude tu fais l’un après l’autre mais tu perds alors en groove. C’est bien mieux sur ce nouvel album. Il pourrait même être intéressant d’essayer la guitare aussi voir les claviers dans ces conditions-là la prochaine fois, je ne sais pas. Ce serait très difficile mais cela sonnerait de manière génial, nous sommes à notre meilleur en condition live, nous sommes fait pour jouer notre musique sur scène. Tout a été enregistré à Göteborg.

 

09. La pochette est très réussie, avec de forts contrastes. Qui est l’artiste qui a œuvré ici et comment cela se passe-t-il en général avec l’artiste en charge de la pochette ?

D’habitude Tom prend en charge et aspect là car il a une vision très forte à chaque fois de ce que notre pochette doit être. Cette image est très marquée bien sûr par les paroles des chansons avec l’idée de cette lutte, ces révolutions et Tom avait en tête ces vieilles affiches de propagande soviétiques. Nous aimions l’impact et donc il a demandé à un artiste-tatoueur de réaliser le dessin avec cette idée à l’esprit et il a proposé ce dessin. Le gars est excellent en dessin.

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10. Vous aviez tourné une vidéo pour la chanson titre « King of Errors » de ce nouvel album avec Patric Ullaeus (HAMMERFALL, IN FLAMES). Comment cela s’est-il passé et appréciez-vous ce type d’exercice ?

Comme tu peux le voir nous sommes montés assez haut et nous avons dû jouer là-haut pendant 8 heures pour mettre en boite toutes les séquences nécessaire. Ce ne fut pas facile, avec beaucoup de vent. C’était amusant mais cela nécessite toujours un gros effort de travailler avec Patric Ullaeus, il est perfectionniste et nous avons dû jouer des centaines de fois ce titre pour avoir ce qu’il voulait. Mais c’est super et nous sommes très fiers. Pouvoir utiliser cette énorme grue était génial avec ces images d’hélicoptère.

 

11. Ce disque est le premier publié par AFM Records. Avant vous étiez avec SPV ou InsideOut. Pourquoi ce choix ?

Nous étions arrivés à la fin de nos engagements avec notre précédent label et Tom a été en contact avec AFM à travers sa collaboration avec le groupe EPYSODE et cela a bien collé. Nous avons eu une offre de la part et nous avons accepté. Tout va bien pour l’instant nous verrons après la sortie du disque. Le feedback a été très bon jusqu’à présent et j’espère qu’ils sont heureux également de nous.

 

Et enfin "Le Quizz De Métal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

1. Quelle est votre chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

“Heaven and Hell” de BLACK SABBATH

 

2. Premier album acheté ?

JUDAS PRIEST – Point of Entry

 

3. Dernier album acheté ?

J’écoute beaucoup de vieux groupes comme KANSAS ou LED ZEPPELIN car je n’étais pas dedans plus jeune.

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

Site internet

[gaeleri] – Gates of Rome

oshy_24112014_gaeleGates of Rome où le quatre cent douzième comeback de l’année 2014. [gaeleri] a arrêté ses activités en 2004 après avoir publié très difficilement (deux banqueroutes de labels entre autres) trois albums: Gallery (1996), Still Here (1998) et A Brighter Day (2002). Et l’histoire reste (presque) toujours la même. A l’automne 2012, Anders Vidhav (chant) et Niklas Rollgard (guitares) partage quelques bières et parlent du bon vieux temps et émerge alors l’irrésistible envie de remettre le couvert. Ils rappellent les autres membres du groupe et youkaidi youkaida voici un nouvel opus, Gates of Rome.

Loin de moi l’idée de remettre en cause ce scénario, mais on nous l’a ressorti tellement de fois que cela devient maintenant un gimmick. Malgré sans doute bien des qualités, [gaeleri] n’avait quand même pas fait des étincelles inoubliables une décennie de cela et on se demande vraiment quelle est l’intérêt de ce projet. Espérons au moins que la musique est bonne…

Eh bien oui c’est plutôt pas mal avec quelques mélodies qui font mouches ici et là mais vous ne trouverez cependant pas ici de quoi vous relever la nuit. Tout cela reste bien classique dans un veine Hard FM doux et sucré comme on sait si bien le faire en Scandinavie. Les suédois ont du métier, on l’a vue, et possède un vrai talent pour composer de bonnes chansons. Le riff lancinant et presque hypnotique d’un « Ready or Not » fait des merveilles même si le refrain un peu bateau aurait mérité mieux. La performance d’Anders Vidhav derrière le micro est une très bonne surprise, sa voix chaude et expressive apporte une vraie valeur ajoutée à ces chansons. [gaeleri] a bien des kilomètres sur le compteur et a su ici utiliser toutes les ficelles à sa disposition : quelques touches de claviers où cela s’avérait nécessaire, des chœurs sur les refrains… Assez rock dans l’ensemble, Gates of Rome présente plusieurs variations dans les rythmes et les atmosphères. Cela renouvelle l’attention de l’auditeur même si les chansons finiront par beaucoup se ressembler.

Gates of Rome est un bon album, pétri de qualité malgré une certaine inconstance sur la longueur du disque. Une preuve que la scène AOR, Hard FM et hard rock traditionnel reste très vivace en Scandinavie et recelle de bien des talents. Il faut néanmoins craindre que [gaeleri] peine à toucher les foules et reste, comme lors de sa première vie, dans un relatif anonymat. Dommage.

Oshyrya (6,5/10)

 

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TBM Records – RoastingHouse / 2014

Tracklist (41:48 mn) 01. Ready or Not 02. Queen of Time 03. Wannabe 04. Gates of Rome 05. Let your Love Bleed 06. One touch 07. Entertain You 08. No Boundaries 09. One Step Closer 10. Time has Come