Voilà un album d’une formation chilienne étant sorti il y a deux ans maintenant et qui mérite pourtant largement une chronique en ces colonnes ! Lui accorder de l’attention n’est que justice ! Je vous préviens par avance que l’écoute de cet album peut vous blaser de tout ce qui se fait actuellement dans le Death Metal… Je vous aurais prévenu.
Je m’explique. Premièrement je me suis aperçu que je citais Obscure Rituals Of Death And Destruction souvent dans les chroniques dont j’ai la charge. Souvenez-vous ! J’en parlais notamment lors de ma chronique du très bon album des algériens de Lelahell (chronique ici) et j’avais poussé ma fixette jusqu’à en parler à Redouane lui-même lors de notre entretient pour une interview (interview de Lelahell ici) et plus récemment lors de ma chronique du dernier album des canadiens de Adversarial (chronique ici). Je suis sûr qu’en cherchant un peu plus j’y ai fait allusion à d’autres occasions. Deuxièmement ce skeud est sorti dans une certaine discrétion et votre serviteur serait passé à côté si je n’avais pas suivi les recommandations de Yann Keta-Leroy de Metal Youth ! Troisièmement l’écoute récente de Forged In Fury la dernière réalisation de Krisiun, dont Hamster Forever a fait la chronique ici et qui est très juste, m’a laissé une grosse frustration. Il vous sera aisé de faire le comparatif vous aussi avec cet opus de Inferis : vous constaterez alors très vite comme moi que Obscure Rituals Of Death And Destruction tient la dragée haute à Forged In Fury que se soit en termes de production, de dynamique de composition, de fluidité et d’intensité !
Comme je le disais plus haut Inferis nous vient du Chili et est en activité depuis, accrochez-vous bien… 1998 ! On peut dire que nos amis chiliens ont de la bouteille et que c’est certainement ce qui explique leur maîtrise technique ainsi que leur science du son et de la composition. Cependant la formation n’a sorti que peu de chose pendant ses dix-sept années d’activité puisque on dénombre deux démos Demo (2002) et Destroying the Light (2004) ainsi qu’un autre album In the Path of Malignant Spirits (2007) qu’il vous est possible d’écouter en full streaming ici via youtube suivi d’un Ep Surrendering Honors to the Black Arts (2009) et d’un split-album en compagnie des polonais de Ebola (ce split-album est en full streaming ici via Bandcamp) sorti sur le label Rex Diaboli (site du label ici). Obscure Rituals Of Death And Destruction tout comme leur Ep et leur premier album sont sortis via le label polonais Old Temple (site ici).
Musicalement Inferis s’inscrit dans l’école Black Death Metal sud-américaine (on peut même dire brésilienne) à l’instar de Krisiun, Abhorrence (les brésiliens pas les finlandais !) ou Rebaelliun. En ce sens des compositions comme « Visions From An Apocalyptic Environment » ou « Prayer To Leviathan » sont éloquentes et j’irais jusqu’à dire que dans ce domaine Inferis mets la pâtée à bon nombre de formations, cependant il accorde aussi une très grosse importance à l’enrobage du son de ses compositions. Je voulais d’ailleurs préciser à ce sujet que vous avez à faire sur Obscure Rituals Of Death And Destruction à une production entièrement Do It Yourself puisque elle est l’œuvre du groupe qui s’est aménagé un home studio chez Rodrigo Manzor´(le chanteur) avec l’aide extérieur de José Miguel Cáceres pour le mixage. Le tout s’est réalisé sur une période d’Octobre 2010 à Janvier 2011. Une fois de plus Inferis a pris sont temps et le résultat bluffant a de quoi laisser sans voix !
Dès les premières mesures de « Skulls & Bones To The Altar » on est saisi par cet alliage de lignes de basses vrombissantes, de martelages de caisse claire et de magma rythmique qui vous enrobe en occupant bien l’espace sonore. Inferis se fait l’orfèvre d’un travail de sape par le biais d’une succession de rythmiques up ou mid tempos enchaînées le unes aux autres par des temps et contre temps imparables. Il procède toujours par couches successives et on finit toujours par se retrouver sur les fesses suite à ses assauts ! C’est bien simple : les pilonnages de « Thou Who Lurks In The Nightmares », « Black Blood Rituals » (peut-être ma préférée) ou « Nexion With The Infernal Spirits » sont de véritables encyclopédies du bourrinage qui prennent leur temps mais arrivent toujours à leurs fins ! On retrouve aussi chez Inferis un brio en termes guitaristique ainsi qu’une esthétique du riff qui rappelle méchamment Morbid Angel comme sur la longue dernière piste « In The Path Of Malignant Spirits ». Il faut ajouter à toutes ces qualités un artwork classique mais très soigné signé Cesar Pezoa ainsi que la qualité des deathgrawls de Rodrigo Manzor qui sans être exubérants ne perdent jamais en efficacité de par leur locution et leur force de conviction.
Depuis deux ans maintenant cet album est devenu un de mes classiques du Death Metal et pour finir de vous convaincre de l’écouter je peux aussi vous dire que je n’ai encore jamais rencontré quelqu’un qui ait été déçu par ma recommandation de Obscure Rituals Of Death And Destruction dont toutes les qualités ici présentées en font un véritable mètre étalon du genre !
FalculA (10/10)
Myspace
Old Temple / 2013
Tracklist (39:55) : 01. The Necromancer Begins The Ritual 02. Skulls & Bones To The Altar 3. Thou Who Lurks In The Nightmares 04. Black Blood Rituals 05. Nexion With The Infernal Spirits 06. Visions From An Apocalyptic Environment 07. Leviathan_S Dream (We Will Wake You Up With Our Prayers) 08. Prayer To Leviathan 09. In The Path Of Malignant Spirits.
https://www.youtube.com/watch?v=vvHUBdm6XOQ
Author:
nathanael
Août
28
Pour tout fan de hardcore, la sortie d’un album de Pro-Pain est, en soi, un événement. L’arrivée dans les bacs de leur quinzième effort, depuis l’éruption qu’a constitué Naird en 1992, ne dément pas la règle. Voice of Rebellion a tout du pavé dans la vitrine fraîchement lavée du metal actuel. Un recueil compact de quatorze titres furieux qui rappelle à tout un chacun que le gang new-yorkais est un des pères fondateurs du crossover entre le hardcore – en tant que dérivé du punk – et le metal. C’est bien dans cette veine-ci, plus proche du Henry Rollins Band que des monstruosités streetcrore, que vient piocher cet album, produit par Corey Williams avec l’aide du leader et bassiste du groupe, Gary Meskil.
Il y a dans Voice of Rebellion tout ce qui fait de Pro-Pain un groupe essentiel aujourd’hui encore : la brutalité, l’intensité et un surcroît de puissance qui ferait passer Suicidal Tendancies pour des gentils garçons. Il faut dire que les deux groupes ne sont en rien comparables, qui constituent chacun une des deux bornes opposées du hardcore moderne. Là où Suicidal incarne la skate attitude, Pro-Pain est plus du côté des enragés. En ce sens, au niveau de l’ambiance et des textes, Voice of Rebellion s’inscrit totalement dans la lignée de The Final Revolution. Mais la similitude s’arrête là. L’effort le plus récent se révèle bien plus percutant, alors que son tempo est au final plus lent.
C’est que les guitares et la batterie ont plus été piocher dans les fondamentaux, délaissant les solos inutiles – même s’il en reste toujours quelques-uns – qui ne font que griffer les chapes de plomb fondu compactées par le quatuor. Voice Of Rebellion s’impose, d’emblée, comme un objet plus collectif que son prédécesseur. Le lead guitar Adam Phillips le confirme : « Le processus d’écriture de Voice Of Rebellion a été totalement collaboratif ». Il en résulte cette noirceur, cette colère sourde, qui s’orchestre autour d’un axe Age Of Disgust – Bella Morte, qui aurait pu ne faire qu’un seul titre tant les deux s’enchaînent à la perfection.
La perfection, c’est d’ailleurs le stade qu’aurait pu atteindre ce Voice of Rebellion si sa formidable explosivité et sa cohérence musicale de bout en bout n’étaient défigurées par ces soli parfaitement dispensables.
Nathanaël Uhl (9,5/10)
www.pro-pain.com
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Steamhammer – SPV / 2015
Tracklisting : 1. Voice Of Rebellion 2. No Fly Zone 3. Righteous Annihilation 4. Souls On Fire 5. Take It To The Grave 6. Age Of Disgust 7. Bella Morte 8. Cognitive Dissonance 9. Blade Of The Cursed 10. Crushed To Dust 11. Enraged 12. Hellride 13. DNR (Do Not Resuscitate) 14. Fuck This Life
Il était temps ! Nous serons nombreux à être surpris de constater que DRAGONFORCE prenne tant de temps pour proposer à ses fans un disque live, un témoignage du groupe en concert alors que le sextet s’est construit une joli réputation dans ce domaine-là. Et les britanniques mènent une solide carrière depuis près de quinze ans maintenant. C’est désormais chose faite avec la sortie de In the Line of Fire, un DVD présentant leur prestation au Loud Park Festival, en 2014, à la Saitama Super Arena, à Tokyo. Ils ont fait les choses en grand avec neufs caméras dernier cri pour une image dynamique et haute définition. N’ayant reçu que le son, nous ne porterons aucun jugement sur le DVD lui-même.
DRAGONFORCE compte six albums à son tableau de chasse, donc la possibilité de construire une setlist variée piochant dans un vaste catalogue de chansons. Quelques tubes incontournables doivent également forcément être de la partie comme ce « Valley of the Damned » qui a tout fait exploser en 1999/2000. Le groupe a donner bien sûr la part du lion à son dernier opus, Maximum Overload (chronique ici) avec pas moins de quatre extraits, The Power Within (chronique là) et Valley of the Damned apparaissent deux fois chacun alors qu'Inhuman Rampage et Sonic Firestorm donne une chanson. Terminons par une reprise, le « Ring of Fire ». La musique du groupe étant très technique et surtout jouée sur un tempo infernal, ceux qui n’ont jamais vu le sextet sur scène pouvaient légitimement se demander ce que cela peut donner en condition live. On les rassure le groupe est bien en place et maîtrise sur le bout des doigts ces chansons. Tout n’est pas parfait, parfois cela sonne comme un drôle de maelstrom mais les fans retrouveront leurs petits sans difficulté. Intéressant aussi de d’entendre le chanteur Marc Hudson à l’œuvre. Rien à redire sur sa prestation, il assure et ses montées dans les aigus passent sans problème. Il a su s’approprier le vieux répertoire naturellement et il communique bien avec le public. Dernier venu, Gee Anzalone offre lui aussi une sacrée prestation derrière les fûts. Et Dieu sait qu’il n’a pas une partie facile avec DRAGONFORCE qui joue à fond tout le temps.
Alors que groupe assure en ce moment même et pendant deux ans sa tournée mondiale, le Maximum Overload World Tour, à travers 135 villes dans le monde, In The Line Of Fire confirme la réputation scénique flatteuse des britanniques. Ce témoignage ne peut qu’encourager les fans à sauter le pas et aller applaudir le groupe sur scène. Le travail au niveau du son a été bien fait ici, espérons que le même soin ait été apporté au niveau de l’image. Fan de DRAGONFORCE, n’hésitez pas.
Oshyrya (7,5/10)
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earMUSIC – Verycords / 2015
Tracklist (59:13 mn) 01. Fury of the Storm 02. Three Hammers 03. Black Winter Night 04. Tomorrow’s Kings 05. Seasons 06. Symphony of the Night 07. Cry Thunder 08. Ring of Fire 09. Through the Fire and the Flames 10. Valley of the Damned 11. Defenders (CD only)