Cela fait près de sept longues années que votre serviteur attend après un retour de Runemagick. Cette formation s’est mise en sommeil juste après la sortie de Dawn of the End  (2007) le dixième album de ce trio suédois composé du couple Nicklas et Emma Rudolfsson respectivement à la guitare/chant et à la basse (Nicklas est passé dans un nombre conséquent de formations et joue aussi dans Necrocurse, Rapid Terrör et The Funeral Orchestra) ainsi que du batteur Daniel Moilanen. Si mes souvenirs sont bons, j’ai du vous parler de mon manque pour les compositions Doom Death Metal drapées de groove et de mysticisme psychédélique de Runemagick dans ma chronique du dernier album de Serpentine Path le monstrueux Emanations (chronique ici).

Pourquoi vous parler de Runemagick en préambule de la chronique du premier album de Heavydeath le bien nommé Eternal Sleepwalker ? Tout simplement car ces deux formations ont énormément en commun et j’irai même jusqu’à dire que leurs destins sont intimement liés ! Tout d’abords sachez que l’on retrouve les 2/3 du Runemagick de la période Dawn of the End dans le line-up de Heavydeath à savoir sir Nicklas Rudolfsson au chant et à la gratte ainsi que Daniel Moilanen à la batterie, ce duo est complété par Johan Bäckman à la basse qui officie également actuellement au sein de Necrocurse mais qui joua aussi dans Masticator et (oh comme c'est bizarre !) il fut également membre de Runemagick au début de la carrière de la formation durant l'année 1993 principalement pour le live et les répètes.

Tout comme Runemagick l’était, Heavydeath est très fécond puisque cet album Eternal Sleepwalker fait suite à pas moins de huit démos qui sont sorties durant l’année 2014 et d’un Ep toujours la même année They Had No Names. Pffffiou ! On peut dire que quand nos trois loustics se mettent à composer ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère ! Ils ont même décidé de nous faire boire leur breuvage jusqu’à la lie puisque au moment où j’écris ces lignes un second album  Dark Phoenix Rising à vu le jour dans le mois d’Août disponible de manière indé en version digital (bandcamp du groupe ici) et en version k7 audio via Caligari Records (site ici) : rappelez-vous j’en ai glissé quelques mots dans ma chronique ici du premier Ep des français de Abjvration. 

Eternal Sleepwalker est sorti lui via le label finlandais Svart Records (site ici). Un label très en vogue chez nos amis Punk car il a ré édité bon nombre de classiques du genre mais il bosse aussi avec des formations Metal et pas des moindres ! Visez un peu : Skepticism, Convulse, Deathchain, Demilich, Oranssi Pazuzu, Rippikoulu, Acid king, Callisto ou le cultissime Abhorrence (Fin). 

Comme je le sous-entendais plus haut,  Eternal Sleepwalker est une petite sensation du moment et agite pas mal le bocal qu’est le petit monde de passionnés du Doom Metal dont beaucoup vouent un culte à Runemagick ! Sachez-le ! J’en suis !  Cet album ravira toutes ces personnes car il est une suite logique à la musique que pratiquait Runemagick juste avant sa mise en veille. Quand je dis « suite logique » c’est que l’on ressent dès les premières minutes d’écoute de Eternal Sleepwalker  plus que des accointances. En effet on a tout de suite cette impression que la musique des deux formations sort d’un même moule ! Cette manière de faire tourner leurs riffs, de laisser la composition s’installer sur la longueur et de distiller un groove contagieux et poisseux, deux beaux exemples sur « Eternal Sleepwalker » ou « Heavy As Death ». Les mêmes propensions à introduire au sein de leurs compositions des moments cérémonieux par le biais de chœurs emprunts au Doom Traditionnel (c’est le cas sur l’intégralité de l’album) ou des instants plus psychédélique par divers effets (comme la pédale wawa) sur la seconde moitié de « Bow Down » par exemple mais là encore c’est le cas tout du long de l’album. Un autre point commun est cette manière de lier les titres les uns autres de sorte que l’on a l’impression d’écouter une seule longue et même plage. 

Les liaisons entre les titres se font par des larsens ininterrompus et c’est ce qui donne une couleur Drone Doom à la musique de Heavydeath. Cette emphase Drone touche son point d’orgue sur « Beyond The Riphean Mountains ». En ce sens la musique de Heavydeath varie à la marge de celle de Runemagick mais aussi comme ce riffings typé Black Metal  que l’on retrouve dans des compositions sur « Ascending » ou la seconde moitié de « Heavy As Death ». La production concocté par le groupe dans son home studio est parfaite et est plus feutré donc moins frontal que sur les dernières productions de Runemagick. Il faut aussi signaler que le chant de Nicklas est bien varié sur cet album et qu’il passe des registres Black au Death en passant par ce chant rocailleux ou purement claire et incantatoire.  

Heavydeath n’est pas une copie mais bien le prolongement des pérégrinations de Runemagick ! Je suis vraiment heureux d’avoir retrouvé tout ce qui faisait le charme de Runemagick avec un champ d’investigations encore plus large ! Cette année 2015 sera définitivement une année Doom et Eternal Sleepwalker un point fort et marquant ! Qu’on se le dise il va falloir compter avec Heavydeath dans le futur ! J’en suis maintenant certain !

FalculA (9/10)
 
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Svart Records / 2015 
Tracklist (52:21) : 01. Ascending 02. Road To The Fire 03. Bow Down 04. Eat The Sun 05. Eternal Sleepwalker 06. Heavy As Death 07. Beyond The Riphean Mountains.