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rhap_chliCet album a été enregistré sur la dernière tournée en date de Rhapsody (Of Fire), au printemps 2012 (dont la France: on reconnaît bien l'accent français des « RHAPSODY – RHAPSODY » sur l'introduction de l'album). A en croire Alex Staropoli (claviériste et maintenant Dictateur En Chef du groupe), dans le petit laïus de promotion de l'album : « Nous voulions proposer un album live qui puisse réellement être appelé un album LIVE [« en direct » / « en concert »]. Absolument rien n’a été réenregistré en studio, contrairement à ce que font la plupart des groupes. Pour ma part je recherche toujours la perfection mais dans le cas de cet album live je pense sincèrement qu’il fallait avant tout qu’il sonne ‘live’ et conserve à la fois le jeu du ‘live’ et le ‘feeling’ à 100%. »

Moui, moui, moui. Personnellement, je me demanderai toujours comment on peut faire un seul album enregistré à partir de plusieurs concerts (donc a priori plusieurs qualités de prise de son… et des erreurs et réactions différentes) sans rien retoucher du tout en studio, même pas pour « harmoniser » un peu le tout. D’autant que je trouve la batterie de cet enregistrement bien « stérile ». Mais bon, admettons, disons que c’est une simple affaire de réglages, et que par exemple telle chanson a été enregistrée dans tel endroit, puis telle autre dans tel autre endroit, que sais-je encore.

Il n’empêche que cet album a autant de patate qu’un concert du Nouvel An à Vienne (et encore, là-bas la mode est aux blagues qui viennent réchauffer l’atmosphère depuis quelques années), principalement parce qu’il n’y a aucun dynamisme. Oui on entend quelques pains, les simplifications sont flagrantes (ça permet de confirmer que c’est avant tout grâce au chant que l’on reconnaissait les chansons !)… mais tout ça est d’un froid ! L’intérêt d’un concert, à mes yeux, est principalement son énergie, alors qu’ici tout a tellement été mis « tous boutons à fond » qu’on ne ressent plus aucune montée-descente, ça n’est qu’un flux continu, constant : pour une durée de deux cds, ça manque quelque peu de nuances, dirons-nous. Les simplifications et coupes n’en sont d’ailleurs que plus évidentes. Toujours est-il qu’assez rapidement, ça finit par entrer par une oreille et sortir par l’autre, sans passer par la case « intérêt », qu’il soit positif ou négatif.
(Et puis remplacer la « pause violon » dans « March of The Swordmaster » par des « tut-tut » au clavier (+ sans grand intérêt), franchement !)

Accessoirement, ça confirme l’impression que j’avais en sortant de leur concert au Bataclan : Fabio est un très bon chanteur, l’ambiance était excellente, mais musicalement c’était quelque peu la foire… Souhaitons aux guitaristes de mieux réussir à se mettre en valeur sur de futures compositions, par et pour eux, car ici… entre ces problèmes et ce manque d’ambiance (pour un live + double !!!), cet album est vraiment à réserver aux plus gros fans (voire les plus gros des plus gros fans).

(05/10) Polochon

 

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AFM Records – Replica / 2013

Tracklist (106 minutes) :

CD 1 : 01. Dark Mystic Vision 02. Ad Infinitum 03. From Chaos To Eternity 04. Triumph Or Agony 05. I Belong To The Stars 06. The Dark Secret 07. Unholy Warcry 08. Lost In Cold Dreams 09. Land Of Immortals 10. Aeons Of Raging Darkness 11. Dark Reign Of Fire 12. Drum Solo

CD 2 : 01. The March Of The Swordmaster 02. Dawn Of Victory 03. Toccata On Bass 04. The Village Of Dwarves 05. The Magic Of The Wizard's Dream 06. Holy Thunderforce 07. Reign Of Terror 08. Knightrider Of Doom 09. Epicus Furor 10. Emerald Sword 11. Erian's Lost Secrets 12. The Splendour Of Angels’ Glory (A Final Revelation)

Quelques jours avant la sortie de Now What ?!, nouvel album de Deep Purple, plusieurs webzines sont conviés à une écoute de l’album puis conférence de presse avec Ian Gillan (chant) et Ian Paice (batterie). Les conditions d’écoute sont plus que correctes étant donné les circonstances (une boîte de nuit avec une bonne sono) : ça reste juste pour rédiger une véritable chronique, mais c'est tout à fait correct pour quelques premières impressions à la volée. Disons donc cet album paraît très bon, Deep Purple m’ennuie parfois un peu (les trips instrumentalistes…) mais ici quand ça commençait à me peser ils passaient à autre chose ou la chanson s’arrêtait. Un bon équilibre de styles aussi, avec tantôt du plus jazzy, tantôt du plus énergique, tantôt du plus calme, jamais trop expérimental… au bout du compte, j’ai un peu eu l’impression de vivre une viréée à Las Vegas avec cet album (le jour, la nuit, le départ sur les routes américaines après cette petite escapade,…), mais j’ai l’habitude étrange de facilement visualiser la musique : dans une vraie interview et après des écoutes correctes j'aurais pu rebondir là-dessus, mais là… est-ce que cette impression sera seulement confirmée par une deuxième écoute, dans des conditions plus habituelles ? Enfin, peu importe : il y a quelque chose de très naturel qui se dégage de cet album, dans son son; il est énormément pensé et ça se sent, malgré tout ils ont su laisser la place à quelque chose de très organique. D'où quelque chose de très prometteur, mais « sous réserves ».

Quant à la conférence de presse voici ce qui s’est dit, les questions étaient parfois un peu étranges (sans jeter la pierre à qui que ce soit, il est pratiquement impossible de poser « une bonne question de conférence de presse ») mais comme nous avons à faire à deux Dinosaures de l’exercice, ils rebondissent toujours de manière magnifique : n’hésitez pas à parcourir les réponses même (/surtout) aux questions les plus incongrues, ils sont un peu paternalistes parfois mais on ne saurait leur en vouloir, et surtout quelles pipelettes !
[Mes excuses à mes collègues dont je n’ai pas relevé les noms et/ou les médias, mais… mon enregistrement n’est pas de qualité optimale !]

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Pourquoi la couverture de cet album est-elle si « naturelle  »?
Ian Gillan : Ma foi, ça n’est que des signes de ponctuation ? « Qu’est-ce que tu veux ? », voilà ce que ça veut dire, rien de plus compliqué. Après huit ans, il fallait qu’on fasse un album : [prenant une grosse voix] « Très bien, nous allons faire un album ! Qu’est-ce que tu veux maintenant ?! »

Ian Paice : Pour attirer l’attention des gens, tu peux faire quelque chose de simple, par exemple une photo d’endroits étranges et l’appeler « Le 19.. », mais si tu créées un symbole, quelque chose d’un peu ambigu, les gens vont s’interroger là-dessus, se demander ce que ça veut dire. Et ça créé de l’intérêt dans les médias, comme dans ton cas : c’est comme ça que ça marche ! Ici, ce symbole représentera aussi la prochaine tournée, pendant un ou deux ans, et ce qui paraît étrange aujourd’hui sera devenu tout à fait normal dans un an.

Il s’est passé beaucoup de temps entre la sortie de votre album précédent et celui-ci, alors qu’est-ce qui vous a pris autant de temps ?
Egalement, au sujet de la production, pourquoi avoir choisi de travailler avec Bob Erzin : est-ce que vous cherchiez à avoir une équipe un peu « vintage », pour travailler à l’ancienne, pour avoir un « son d’époque » ?
Ian Gillan : La vitesse à laquelle le temps passe, c’est marrant. Nous avons suivi le courant, en quelque sorte, parce que nous nous faisions tellement plaisir sur les routes : nous ne pensions jamais à faire un nouvel album ! Quelqu’un nous a enfoncé un doigt dans l’œil à un moment, pour nous dire d’entrer en studio. Nous en parlions un peu de temps en temps, évidemment, mais c’était sans arrêt repoussé à l’année suivante… peut-être. Puis Bob est venu nous voir au Canada, en février 2012, et nous avons commencé à parler des éléments nécessaires à un nouvel album. Ça a permis de mettre en lumière certaines choses, qui étaient vraiment intéressantes : comme nous ne soucions pas spécialement d’un nouvel album à ce moment-là, on nous a rappelé la manière avec laquelle nous avions l’habitude de faire des albums, qui revient à suivre la musique, après tout. In Rock (1970), Fireball (1971) et Machine Head (1972) n’avaient que sept chansons chacun, pourtant ils étaient plutôt longs : nous nous sommes rappelés qu’au départ, nous sommes un groupe instrumental. Avec un chanteur évidemment, mais c’est avant tout un groupe instrumental ! Si bien que ce que nous avions l’habitude de faire, c’est de la musique, pas des chansons ! Alors qu’avec le temps, nous nous étions peut-être conformés à cette formule que tout le monde applique à la musique aujourd’hui, avec introduction – quelques vers – un chœur – solo de guitare – solo de clavier – on répète – fin – suivante. Selon moi, être revenus à cette approche plus fraiche, combinée à cette empathie merveilleuse qui est née dans le van entre les membres du groupe avec cette tournée sans fin [ils tournent encore dans un van Deep Purple ? Mmh…]. Parce que ça impose un véritable défi chaque soir, avec les improvisations pour que la musique reste toujours fraiche.

Pour ce qui est de choisir Bob, nous n’avons pas étudié les choses comme ça mais… nous savions qu’il allait donner un bon son à l’album, mais nous ne savions pas à quel point ça allait être bon avant d’aller à Nashville ! J’étais presque en larmes le premier matin quand j’ai entendu le playback [le chant étant généralement la dernière chose enregistrée, on peut supposer qu’il parle de la version « tout est prêt, chante et j’enregistre coco »] tellement c’était magnifique. La manière avec laquelle il avait saisi le son de la guitare ou l’orgue Hammond, qui a toujours été caractéristique de Deep Purple mais à mon sens nous n’avons jamais, jamais réussi à réaliser avec ce que nous aurions dû faire, avant cet album. Au final c’est lui qui a fait tous les choix en ce qui concerne le rendu sonore. Et le fait qu’il soit là pour diriger notre passion, notre professionnalisme, notre créativité… d’autant plus qu’il avait tout notre respect, du fait de son passé en tant que musicien aussi, c’est un très bon musicien qui a tout produit, depuis la musique classique jusqu’au jazz, des trucs pop, des trucs rock comme Queen. En plus de tout ça, il a agi comme un véritable catalyseur, spirituel au moins, ça représente beaucoup.
Si bien que quand je l’ai amené à la maison pour écouter le son, j’étais absolument soufflé. Je ne peux pas dire grand-chose sur la musique parce que c’est trop subjectif, mais je peux être objectif au sujet du son et je pense qu’il est fantastique.

Ian Paice : Ce qu’il faut savoir avec Bob, c’est qu’il apporte vraiment quelque chose de sérieux et de constructif quand vous êtes en studio. Il cherche à saisir l’instant, l’excitation, l’innovation mais sans la difficulté de la création. Si tu ne laisses pas les chansons aller là où elles veulent, tu arrêtes de créer, de recréer. Il faut se souvenir qu’une chanson peut ne pas être parfaite mais elle n’a aucun sentiment, aucune imagination, aucun « feu ». C’est pour ça qu’il faut se souvenir de ce que doit être chaque titre, ce à quoi il doit mener. C’est ça qu’on appelle un « son classique ». En ce qui nous concerne, nous n’avons jamais arrêté d’enregistrer : il y avait quatre types en studio, ensemble, en train d’enregistrer pour que le chanteur ajoute sa voix après. Bob, grâce au génie de la technologie moderne, a saisi ça, cet ensemble ; c’est très difficile, ça change la manière avec laquelle on enregistrer le son ! Mais au final, c’est comme ça que la musique doit être. Et vous pouvez l’entendre, ça créé cette connexion avec l’instrument.


Il y a une chanson dont le titre est en français sur cet album, « Après-vous » : pourquoi ce choix ?
Ian Gillan : C’est une longue histoire. J’étais avec d’autres musiciens sur une tournée intitulée « Rock Meets Classic » en janvier 2012, avec Steve Lukather notamment. A la fin de la soirée, tous les musiciens sont venus sur scène et nous avons joué « Smoke On The Water » pour le rappel. Steve était censé jouer l’introduction, mais au moment où nous allions commencer tout le public s’est levé et a couru vers la scène et l’une d’elle… Je suis désolé mais je dois décrire cette personne ! Vous savez ce qu’est un « … » ? [je ne comprends pas le mot, mais Ian Paice mime quelque chose de très valloné, à l’horizontale et visiblement pour des terres en général… mais pas là, donc.] Eh bien c’était une femme « vallonnée ». Elle était habillée de manière très excentrique, avec du cuir et on voyait beaucoup de peau. Elle avait une chevelure épaisse, des lèvres énormes avec du rouge à lèvres, des yeux étincelants… on avait l’impression qu’elle voulait nous dévorer, nous manger, j’en suis sûr. J’ai eu un mouvement de recul et je me suis penché vers Steve, qui commençait l’introduction de « Smoke On The Water » pour lui dire à l’oreille : « tu l’as vue en premier, mon gars ! »

Ian Paice : « Après toi » [en français]

Ian Gillan : « Après vous » [en français]. Et ça a intégré la liste des expressions françaises que nous utilisons régulièrement, pour plaisanter. Les gens ne le savent peut-être pas mais nous utilisons beaucoup d’expressions françaises.

Ian Paice : Nous volons beaucoup votre langue !

Ian Gillan : Cette histoire a servi de déclencheur, ça a inspiré l’histoire de deux types qui sortent la nuit et, comme je le sais d’expérience, les gens ne sont plus si doux après quelques verres : au final, cette chanson réunit plusieurs expériences que l’on a pu avoir en tournée, avec celle-ci comme déclencheur.

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Comment s’est passé l’enregistrement à Nashville, est-ce que ça a apporté quelque chose de particulier à l’album ?
Ian Gillan : La température était de 110°F la plupart du temps.

Ian Paice : 43°C.

Ian Gillan : C’est vraiment une ville de musique. Dès le début, quand nous sommes arrivés dans ce complexe qui ressemblait à une grande usine, un hangar, mais avec des salles qui faisaient à peine la taille d’une chambre d’hôtel. C’était fantastique, il y avait des musiciens derrière chaque porte, des gens qui passaient des auditions, qui écrivaient des chansons, qui répétaient, toutes sortes de musiques. L’inspiration transpire dans toute la ville, avec les clubs, les bars, les studios d’enregistrement, des maisons d’édition… tout le monde là-bas est plus ou moins impliqué dans la musique. Bob Erzin, notre producteur, vit à Nashville, les ingénieurs du son que nous avons utilisés ont été formés par Bob Erzin, le studio était absolument parfait pour l’acoustique et la production. Nous avons juste fourni notre travail, puisque tout nous était tellement facilité. Cette ville n’est plus seulement consacrée à la musique country, il y a vraiment -tout- là-bas.

Ian Paice : New York et Los Angeles ne font plus partie de cette industrie. Toute personne qui fait quelque chose aux Etats-Unis va à Nashville. Parce qu’ils ont les meilleurs musiciens, les meilleurs locaux, les meilleurs studios c’est certain. Alors avec en plus des gens comme Bob qui vivent là-bas… c’est l’endroit où il faut être, nous avons vraiment aimé notre passage là-bas. Si nous décidons de refaire un album dans les années qui viennent, nous y retournerons surement.


Vous avez plus d’un milliard de fans sur votre page Facebook : est-ce c’est un bon moyen pour communiquer et avoir un retour des fans, selon vous ?
Ian Gillan : C’est un changement fantastique, dans le fonctionnement des choses. Quand nous étions gamins, nous avons appris une certaine vision de la musique, suivant laquelle on faisait de la musique depuis de très nombreuses années ; pas seulement pour la promotion mais aussi l’aspect « physique » du son. Nous avions appris des choses sur le marketing, la promotion et la production. Mais ça a changé, tout a changé. Tu continues à faire de la musique, tu attires toujours des gens et on continue à prendre ta photo, mais le média a complètement changé, et le contact que l’on a avec les gens avec. Ca a des bons côtés et des mauvais côtés.

Dans les mauvais côtés par exemple, nous n’avons pas pu jouer une seule de nos nouvelles chansons en Australie quand nous y avons tourné il y a quelques mois, ou à Singapour, ou en Nouvelle-Zélande. Nous en mourions d’envie, mais nous ne pouvions pas, sinon cinq minutes après ça se serait retrouvé sur Youtube. D’un autre côté, ça permet de fournir des informations de manière plus personnelle, c’est une bonne chose.

Ian Paice : Dans un moment d’ébriété, je me suis inscrit sur Facebook. Il devait être deux heures du matin… et j’aurais mieux fait d’être mis sous les verrous à ce moment-là. J’ai trouvé que cette invitation sur Facebook que je venais de recevoir était une bonne idée ! Le lendemain matin, c’était un enfer, quelque chose comme 3 000 demandes, et à la fin de la journée il y avait eu peut-être 25 000 vues. Dans cette situation… qu’est-ce qu’on peut faire ? Il faut quitter Facebook, c’est impossible : j’ai demandé à un de mes amis de me sortir de là, c’était vraiment effrayant.


A propos de la chanson « Vincent Price » sur votre dernier album, est-ce qu’il y a une histoire derrière ?
Ian Gillan : Oh oui. Il y a toujours une histoire ! « Vincent Price » était le nom de travail pour cette chanson, parce que ça avait quelque chose d’effrayant, ça aurait pu être le titre d’une chanson pour un film d’horreur. Nous connaissions Vincent Price [acteur américain, mort en 1993, surtout connu pour ses rôles dans des films d’horreur à la fin de sa carrière], nous avons tous travaillé avec lui à un moment donné. Bob a travaillé pour lui comme producteur, j’ai travaillé avec lui, Roger Glover aussi. Nous connaissons sa voix, son caractère, sa personnalité, qui était très différente de celle que vous voyez à l’écran. Quoi qu’il en soit : Roger est venu me voir dans mon petit studio au Portugal avec ce titre, Vincent Price, et entre deux bières et une tête dans l’eau nous nous asseyions pour travailler un peu. Il m’a proposé d’imaginer que je faisais un film d’horreur avec Vincent Price dans les années 60 : je serais le metteur en scène, mais quels seraient les ingrédients que je souhaiterais voir dans ce film ? On a noté tout ça sur un papier : des portes qui grincent, des chaines que l’on secoue, des vampires, des chiens qui hurlent, des femmes nues, du tonnerre et des éclairs, des zombies et… attends une seconde, voilà, c’est bon ! On a de quoi faire une chanson avec ça ! En fait, cette chanson est avant tout la liste des ingrédients que le metteur en scène voudrait mettre dans le film, et cette idée selon laquelle tout gamin adore être effrayé, même quand on est petit. On n’aime pas avoir peur, mais d’une certaine manière on aime bien ça, quand même.


Deep Purple est aujourd’hui un des groupes les plus anciens encore actifs : d’autres plus jeunes que vous sont partis en retraite mais pas vous. Quel est votre secret ?
Ian Paice : Eh bien, nous avons commencé à faire ça quand nous étions adolescents, et nous faisions ça parce que nous aimions ça. Ca n’était pas « notre travail », nous nous faisions plaisir. Et même aujourd’hui quand nous montons sur scène nous nous faisons plaisir. Le public est devenu plus grand, il se trouve que nous en vivons, mais nous arrivons encore à monter sur scène et être des gamins de 15 ans cinq soirs par semaine. C’est fantastique, comme si nous avions deux vies : la réalité et la scène pour s’amuser. Et en plus on nous paie pour ça ! Pourquoi arrêter ça ? Pourquoi partir en retraite ?

Ian Gillan : Et puis c’est un défi. Chaque soir est différent, il y a toujours quelque chose de nouveau. Pas seulement du fait du public ou de la salle, mais ce que l’on joue, ça change tous les soirs. Les chansons peuvent être les mêmes, à deux ou trois changements près peut-être mais globalement ça ne change pas beaucoup sur une même tournée. Par exemple quelqu’un qui nous avait vus à Francfort et à Hambourg, où nous avions joué les mêmes chansons, nous demandait pourquoi nous n’avions pas changé ne serait-ce qu’une chanson. Mais à Francfort le concert avait duré 1h45, à Hambourg 2h15 ! C’était les mêmes chansons, mais à Hambourg il y a eu plus d’improvisation. Ca me donne des frissons, à cause de l’excitation, à chaque fois que l’on commence à improviser devant un public… aussi longtemps que ça dure !


Maintenant que Deep Purple est une référence, que vous êtes toujours mentionnés comme des pionniers, avez-vous le sentiment que, du fait de ce statut, les critiques sont, disons partiaux vis-à-vis de vous, qu’il faut [encore plus] vous justifier et justifier votre musique à chaque fois que vous sortez un album ?
Ian Paice : Ma foi, ils peuvent être aussi partiaux qu’ils le veulent ! Par rapport à ça, nous ne pouvons rien faire. Tout ce que je sais, c’est que s’ils écoutent l’album ils sont incroyablement intelligents, et s’ils ne l’écoutent pas ce sont des abrutis finis !

Ian Gillan : J’avais un entretien avec quelqu’un un peu plus tôt aujourd’hui où on m’a posé une question similaire, et aussi s’il y avait une différence par rapport aux années 60 ou 70. Je lui ai fait remarquer que les journalistes de 1969 me posaient exactement les mêmes questions que celles que j’entends aujourd’hui. Alors peut-être qu’ils devraient penser à des choses originales à dire ? De manière générale, nous avons une bonne relation avec les critiques, je pense que c’est parce qu’ils comprennent que la seule chose qui nous motive c’est d’essayer de faire de notre mieux et de nous amuser. Il n’y a pas vraiment de visée commerciale ou quoi que ce soit de ce genre, nous n’avons même jamais été très bons dans le côté commercial de tout ça. Nous n’avons jamais eu d’attaché de presse par exemple, même aujourd’hui. On nous aide, énormément, sur des projets précis comme les tournées, mais nous n’avons personne pour s’occuper de ça au quotidien, des organismes extérieurs s’occupent de ça. Même en ce qui concerne les motivations pour faire un nouvel album, nous n’avons pas pensé une seule fois aux critiques quand nous avons réalisé cet album, c’est la dernière chose que nous souhaitons. Personne n’arrive dans le studio avec un plan en tête, tout part de zéro. Nous commençons à midi tous les jours et finissons à six heures, nous jouons, nous improvisons chaque jour et après deux ou trois jours une idée émerge : nous la mettons de côté pour la développer, et ça devient une chanson. La musique vient en premier, toujours, les paroles suivent. Ce qui est plutôt inhabituel d’ailleurs [pas si sûr d’après nos entretiens passés avec d’autres musiciens, mais passons].

Malgré tout, une certaine frange de « journalistes », si vous voulez les appeler comme ça, sera toujours contre ce qu’ils considèreront comme non parfaitement tendance, ou ne correspondant pas à l’époque. Mais le truc avec la mode, à mon sens du moins, est que si vous êtes à la mode aujourd’hui vous ne le serez plus demain. C’est pour ça qu’il vaut beaucoup mieux rester fidèle à ce que l’on croit et agir avec conviction et passion. Si ça se trouve vous serez dans ou en dehors de la mode : si vous êtes à la mode très bien, sinon vivez heureux.

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On dit souvent que les fans préfèrent entendre les vieilles chansons sur scène, mais à voir vos set-lists ça n’est pas forcément le cas des fans de Deep Purple ?
Ian Paice : Il suffit de mélanger les deux ? Nous comprenons bien que ces chansons populaires et à succès qui sont dans les esprits depuis longtemps doivent être jouées. Si nous ne les jouons pas, le public sera mécontent, alors que si tu vas à un concert tu veux rentrer chez toi heureux. Mais il y a quand même de l’espace pour mettre des chansons nouvelles ou moins connues. Par contre, il ne faut pas mettre toutes les chansons nouvelles ensemble, c’est déloyal envers les nouvelles chansons et assez diabolique pour le public : s’il y a trois ou quatre chansons nouvelles, il faut les entourer avec leurs frères et sœurs plus connus. Grâce à ça elles auront une bonne chance d’être écoutées par le public, qui sera encore dans cet état d’esprit heureux, dans lequel il veut être en concert. On fait comme ça : on essaie de mélanger l’ancien avec le nouveau et le moins connu. Mais jamais nous ne monterions sur scène pour jouer la totalité du nouvel album, avant que les gens ne sachent même à quoi il ressemble ! Ca ne serait vraiment pas aimable envers les nouvelles chansons. Elles ont besoin d’être entourées de  leurs grands-frères.

Ian Gillan : Nous construisons des concerts et des programmes de spectacle depuis longtemps maintenant, et cette question revient souvent. Nous nous posons la même question nous-mêmes ! Mais petit à petit, on développe des techniques qui ne s’appliqueront pas seulement à une seule chanson ou projet. Déjà, il faut que le spectacle ait un certain équilibre, que ça soit fluide [en faisant des mouvements de vagues avec sa main, avec leurs hauts et leurs bas]. Ensuite il faut le séparer en plusieurs parties. Parfois certains passages demandent plus d’implication aussi, cérébrale je veux dire, alors qu’à d’autres moments il faut se lâcher, ça sera plus physique. A la fin aussi on a envie de se libérer, jusqu’à construire l’apogée. Il faut malgré tout mettre des mini-apogées tout au long du concert. A la fin des années 60 et au début des années 70, j’invitais le public à s’asseoir pendant que nous faisions un peu de blues, en improvisant, ça pouvait durer 15 ou 20 minutes, après je leur demandais de se relever puisque nous allions repasser à du rock’n’roll. Et la plupart du temps ils le faisaient, sauf s’ils s’étaient déjà endormis sur le sol évidemment ! On finit toujours par se souvenir de ces petites techniques pour construire un spectacle, c’est nécessaire, ça ne tombera pas du ciel. Pour les chansons plus récentes c’est même nécessaire pour survivre au milieu des trucs plus anciens.

Il y a quatre éléments dans un concert de Deep Purple : le vieux, le nouveau, le peu connu, l’improvisation. C’est une vieille formule, ça fait longtemps qu’elle marche pour nous. Mais chaque album présente ses propres difficultés. Si tu sors un nouvel album et que tu essaies de l’inclure dans un spectacle qui tourne depuis un moment sans que rien n’ait été changé, il est très probable que les anciens titres vont représenter un problème pour les nouveaux : ça peut amener à tout changer. Chaque nouvel album représente un nouveau défi, mais en général on s’en sort. Au départ, nous allons commencer par faire quatre ou cinq chansons de ce nouvel album, et après un mois ou deux nous verrons lesquelles sont des candidates naturelles pour rester dans le spectacle principal et lesquelles il vaut mieux laisser sur l’album, dans leur version studio. Parce que certaines ne marchent pas, et on ne le sait jamais vraiment à l’avance ! Elles peuvent donner quelque chose de correct dans la salle de répétition, mais face à un public, à son électricité, on sent que ça ne prend pas. Ou peut-être qu’elles sont mal placées dans la liste ? Peu importe. En tout cas il faut essayer et voir ce que ça donne.


Ces sept dernières années, vous avez joué près de soixante concerts en France : avez-vous une relation si spéciale avec le public français ? [et trois sont déjà annoncés d’ici la fin de l’année… et nous ne sommes qu’en avril : ils nous aiment !]
Ian Gillan : Je ne sais pas ce qui s’est passé, je crois que ça a commencé avec un concert à Marseille ou quelque part dans le sud. Nous avons fait quelques concerts et tout à coup sur site Internet j’ai reçu des centaines et des centaines de lettres ? De gamins qui avaient 16 ou 17 ans et qui me parlaient de projets à l’école, me posaient des questions et me racontaient des choses au sujet de Deep Purple… c’était bouleversant. Ca s’est répandu, je crois que l’on appelle ça « viral » dans le monde moderne. Quoi qu’il en soit ça s’est propagé, et tout à coup il y avait une demande énorme pour nous en France ? Et naturellement, quand on nous invite, nous ne refusons jamais une invitation ! Je ne sais pas combien de temps nous serons bienvenus, mais nous espérons que ça sera long, parce que nous aimons beaucoup être ici.

Ian Paice : Pendant de nombreuses années, la France était un très petit marché pour nous. Une tournée en France se résumait à trois ou quatre concerts : Paris, quelque part dans le nord, quelque part dans l’ouest et quelque part dans le sud [« la France » étant très pari(go)-centriste, culturellement parlant entre autres, on considère ça comme une « grosse » tournée de la part d’un artiste international en France, en fait, mon bon Ian… mais c’est gentil de considérer que c’était « petit », à savoir que la France peut être plus vaste que ça, même pour un groupe de rock !] Nous avons vraiment travaillé pour essayer de marcher ici avant, mais ça n’était pas… le bon moment peut-être ? En tout cas nous n’avons pas changé, c’est vous qui avez changé, et nous en sommes ravis ! Vous avez trouvé quelque chose que vous appréciez dans ce que nous faisons, et c’est vraiment agréable de venir dans votre pays, qui est grand, et de jouer dans toutes ces villes géniales. Parce que vous avez vraiment de la chance d’avoir autant de bonnes salles, aussi ! Beaucoup de petites villes ont un Zénith, ces salles qui ne sont pas trop grandes, ça peut rester intime, mais c’est assez grand pour créer un évènement, pour une nuit. Et c’est vraiment agréable de venir ici et de couvrir le pays correctement. Nous nous faisons vraiment plaisir avec ça, et nous vous remercions d’avoir découvert que vous nous appréciez.

Ian Gillan : Oui, je tiens à appuyer ce que Ian vient de dire. Vous avez vraiment en France le meilleur réseau de salles populaires en province, avec des salles systématiquement bonnes, par rapport à n’importe où dans le monde. C’est incroyable. Chaque ville a une salle de trois ou quatre mille personnes, un complexe qui servira entre autres pour des concerts. Nous n’avons rien de ce genre en Angleterre, absolument rien. En Allemagne ils ont de bonnes salles quand on cherche du haut de gamme, mais dans les petites villes de province ça sera plutôt de vieilles salles des fêtes, des choses comme ça. C’est vraiment impressionnant, cette infrastructure, le réseau social qui a permis de mettre en place ces salles fantastiques. Grâce à ça c’est vraiment un plaisir de tourner ici.


-Traduction de Polochon, questions de divers webzines, photos officielles librement adaptées.-

Samedi 13 avril

Aimant oublier des choses à l’hôtel obligeant à repartir en arrière alors qu’on a déjà fait les 2/3 du trajet, je rate Aktarum (nous étions de toute manière partis trop tard pour voir Dyscordia, qui jouait encore avant). Petite photo de Dyscordia, puisque Christophe était arrivé à temps, lui:

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(Les photos de Dyscordia)

A en croire mes co-chambriers (arrivés à temps pour AKTARUM, eux) c’était un groupe de folk-metal tout à fait correct, peut-être pas la folie ultime mais qui fait passer un bon moment : on a vu largement pire en ouverture de festival.

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Set-list d’Aktarum :
Fight to Death
Black Troll
Imperial Troll
Air Force Troll
Rock'n Troll
Spiritual Troll
(Les photos d'Aktarum)

J’arrive donc tranquillement à la salle, vais retirer mon pass press même si a priori il ne me sera pas très utile, puisque d’interview il n’y aura plus. Dans tous les cas, si jamais j’ai besoin de faire des exercices pour mon dos en plein milieu de la journée, ça fera un endroit plus au calme… Là, on me dit que le responsable de la presse voulait être prévenu de mon arrivée, ça tombe bien, le voilà qui arrive : c’était pour l’interview d’hier.
– « Bah, c’était certainement non de toute manière ? »
– [mini temps de réflexion] « C’était oui. »
[Image mentale d’un bon gros tapage de tête dans un mur. Vraiment solide, le mur.]
[Pour info fut une époque j’achetais des albums juste parce que Sascha Paeth les produisait, j’adore (et regrette énormément) Heaven’s Gate, aujourd’hui encore il produit une bonne partie des albums que je préfère… en gros ça fait 15 ans que je me dis que vraiment j’adore tout ce que fait ce type, c’est juste dommage que je n’aurai vraisemblablement jamais l’occasion de l’interviewer… SALETE D’ACCIDENT A VALENCIENNES !!!]
– [après un petit « gloups » pas que mental] « Mais c’était à quelle heure ? » [après tout, si c’était dans les 18h ou 19h, il n’y aurait pas vraiment de regrets à avoir, puisqu’on était englués autour de Valenciennes.]
– « 20h. »
[Image mentale de fracassement de tête contre un mur. Vraiment absolument monumental le fracassement de tête.]
…Respirons, et tâchons d’aller voir ce groupe qui est en train de commencer son concert…

INFERNAL TENEBRA :

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Soit du death metal pas trop méchant (incroyable vu le nom, je sais), en tout cas avec ce qu’il faut de mélodique pour me causer en début de journée. Pas la folie ultime non plus, mais je m’étais attendue à subir ce groupe alors que pas du tout, ça passe plutôt bien. (…pour du gros méchant metal).
(Les photos d'Infernal Tenebra)
…Même si, forcément, je passe une partie non négligeable du concert à me dire : « 20h… à 19h45 nous étions sur le parking, j’ai bien envisagé deux secondes d’aller voir ce qu’il en était, mais s’il n’y avait pas eu d’évolution dans la journée, pourquoi y en aurait-il si tard ? Oh, allez, inutile, allons nous enregistrer à l’hôtel avec les autres, pas la peine de les charger avec mes affaires après tout. » / « 20h… » / « Au pire, si je n’étais pas partie du principe que le point presse était forcément fermé quand je suis arrivée hier, ne voyant personne devant, peut-être que… » / « Mais pourquoi suis-je donc si gourde ? » / « Mais pourquoi y a-t-il eu un embouteillage pour nous faire perdre 2h30 ? » / « MAIS POURQUOI LE MONDE EST-IL AUSSI INJUSTE !!!!! »
(etc., etc.)
Je ne vous cache pas qu’il me faudra un certain temps avant de dépasser tout ça… (ou du moins à arrêter de le ressasser, parce qu’au moment où j’écris ces lignes je ne sais pas si je l’ai déjà « dépassé »… *petite larme*)

Suit SEVEN KINGDOMS :

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Déjà vus en première partie de Stratovarius il y a quelques jours, j’ai préféré leur prestation belge. Déjà parce que la chanteuse était plus en voix (peut-être était-elle un peu malade à Paris, contaminant la chanteuse d’Amaranthe qui a dû se faire porter pâle pour un autre concert quelques jours après ?), peut-être aussi que l’on entendait mieux les instruments. Malgré tout, je persiste à dire que ce groupe manque de mélodies (en dehors des solos et du chant), à cause de ça ils sont agréables à suivre, d’autant qu’ils tiennent bien la scène, mais je n’arrive pas à accrocher totalement à ce qu’ils font, même si c’est tout à fait correct.
Set-list de Seven Kingdoms :
After the Fall
Forever Brave
Flame of Olympus
Fragile Minds Collapse
The King In The North
Into the Darkness
(Les photos de Seven Kingdoms)

Je profite de la pause pour faire un tour au « metal market », qui paraît léger au premier abord, mais quand on regarde plus attentivement il y a quand même un nombre raisonnable de vendeurs de disques et vinyles (seules choses qui m’intéressent vraiment dans un « metal market ») pour un festival de cette taille. Même pour ceux qui aiment s’habiller sur place, il y a largement de quoi faire. Après, c’est sûr, pour la nourriture ça a l’air léger… ceci-dit je ne mange jamais ce qui est vendu dans un festival, souvent trop gras pour moi (ou sinon c’est que je suis en pleine crise de tremblements pour cause de manque de nourriture) : voir si peu de choix peut choquer, surtout qu’il n’y a pas trois pelés deux tondus à ce festival, mais il faut dire qu’il y a une galerie marchande avec des restaurants juste en face de l’entrée de la salle, et pour le dimanche où la galerie est fermée vous avez un Quick et un ou deux autres trucs 3 minutes plus loin sur la droite. Il faut donc quitter l’enceinte du festival pour manger (correctement, en plus), c’t’horreur.

Retour à l’intérieur pour EMPYRIOS :

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Qui sont restés fidèles à eux-mêmes depuis que je les ai vus ici-même il y a deux ans : un truc assez déjanté, à fortes influences extrêmes à l’image d’un chanteur aux mouvements tout à fait originaux et improbables pour un groupe de metal… mais il est tellement dans son truc que ça passe comme une lettre à la Poste. Malgré tout, je n’arrive pas totalement à accrocher à ce qu’ils font… et l’estomac commence à se creuser : partons nous restaurer dans le centre commercial en face, ils proposeront sans doute moins d’accumulations de gras que ce qui est vendu dans l’enceinte-même du festival.
Set-list d’Empyrios :
Nescience
Renovation
Pandaemonium
The Eve Arose
Domino
The Glorious Sickness
Masters
Timelapse
A New Dawn
(Les photos d'Empyrios)

Et retour pour la fin du passage d’ASTRA :

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Qui me paraît très bien ! C’est puissant, mélodique, très bien chanté, ce qu’il faut de recherché mais pas trop histoire de ne pas verser dans le lourdingue saoulant : ma première découverte intéressante de ce festival, assurément. Je regrette de n’avoir vu que la moitié de leur set, mais je vais me rattraper sur les albums, c’est certain !
(Les photos d'Astra)

Direction la scène d’en face pour MANTICORA :

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…qui reste fidèle à l’image (certes ancienne) que j’avais d’eux, à savoir un groupe calibré, trop calibré. Plus précisément, c’est un groupe qui, sur papier, a tout pour me plaire : c’est mélodique, puissant, bien chanté et bien joué. Mais dans les faits, j’aime bien ressentir un peu de « l’âme » des musiciens, pour ne pas dire que c’est avant tout ça qui fait l’intérêt d’un groupe à mes yeux. J’admets qu’ils n’ont pas été servis par un son assez fouillis (premier son désagréable de la journée, voire du festival, pour moi), mais l’attitude sur scène ça c’est eux et uniquement eux. Or, ça se voit trop qu’ils ont prévu le moindre mouvement d’orteil auparavant, le chanteur me saoule à vouloir en faire des caisses dans le registre du bellâtre, etc. : au final, c’est autant ultra calibré que peu (res)senti. Et ça, pour moi, c’est rédhibitoire. Le public, assez massif pour la journée, les reçoit d’ailleurs plutôt fraîchement, comme quoi je ne dois pas être la seule à avoir un sentiment mitigé.
Set-list de Manticora :
In The Abyss of Desperation
Cantos
The Nightfall War
A Lake That Drained
Playing God
(Les photos de Manticora)

Nouveau retournement pour ROTTING CHRIST :

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Musicalement, c’est très bien : du black metal plutôt mélodique, bien joué et avec une bonne attitude des musiciens. Le chanteur se fendra même de quelques mots en français sans trop d’accent, c’est tout choupi (mais peut-être pas au goût des néerlandophones présents aujourd’hui ? Ils sont vraiment en nombre, je n’entends parler presque que flamand depuis le début de la journée, à tel point que je prends le réflexe de parler allemand au lieu de l’anglais quand on me parle « en étranger » !) Mais il y a quelque chose de profondément négatif dans certaines de leurs chansons, qui finit par me mettre mal à l’aise : je préfère aller prendre l’air vers la moitié ou les deux-tiers de leur concert. Certaines paroles profondément anticatholiques m’ont aussi fait tiquer (je suis croyante et pratiquante, si, si, c’est possible quand on aime le metal), mais ça n’est vraiment pas ça qui m’a fait baisser les bras avant la fin.
(Les photos de Rotting Christ)

Je reviens pour ORPHANED LAND dont j’ai toujours entendu beaucoup de bien :

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Peut-être justement attendais-je trop de ce concert, mais il m’a énormément déçue. Oui c’est original, oui c’est bien fait, oui ça a un côté puissant… mais il n’empêche que je me suis ennuyée. Peut-être parce que tout ça se fait sur un rythme trop plan-plan / calme, je ne sais pas, mais en tout cas je n’arrive pas du tout à accrocher, et ça n’est pas faute d’avoir essayé, croyez-moi. Une chose à noter cependant : heureusement que le chanteur n’a jamais tenté une carrière de gourou, parce qu’il a quelque chose d’envoûtant dans la voix, même parlée… je suis sure qu’il aurait fait fortune ! Une danseuse « à pans de tissus » (aucune idée du nom de ces choses) qui se débrouillait très bien aussi, je me suis amusée à vraiment détailler le moindre de ses mouvements et les mouvements que ça entraînait pour les pans de tissu… on est une fille ou on ne l’est pas !
Set-list d’Orphaned Land :
Barakah
The Kiss of Babylon
Birth of the Three
Olat Ha'tamid
Sapari
From Broken Vessels
Ocean Land
El Meod Na'Ala
Norra el Norra
Ornaments of Gold
(Les photos d'Orphaned Land)

Suit AMARANTHE :

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Inutile de revenir sur le côté trop commercial / « metal pour adolescents en pleine crise » que je leur reproche, disons juste qu’au moins leur set est suffisamment rôdé pour que ça soit le premier concert de la journée que je vois vraiment en entier. La chanteuse est moins exubérante qu’à Paris, mais c’est peut-être aussi parce que le public se montre moins réceptif, pour ne pas dire qu’il est particulièrement peu réactif aujourd’hui… parce que Behemoth a attiré des blackeux, parce que le public belge est comme ça en général ? Aucune idée, mais ça m’a marquée à plusieurs occasions. Elle gardera aussi son blouson en cuir pendant tout leur concert, l’ouvrant juste sur la fin : temps couvert + hangar = même moi je garde mon manteau pour regarder les concerts depuis au moins Manticora… et devant Amaranthe, je plains quelque peu le chanteur « bourrin » du groupe, qui réussit à rester en tshirt tout du long ! Il faut dire qu’il n’est pas présent sur toutes les chansons, ça aide peut-être… Le son étant mieux équilibré qu’à Paris on entend mieux les parties électro, renforçant le côté commercial de leur musique, mais tant qu’ils assument… Parce qu’Amaranthe c’est simple, dans le fond : une chanson rentre-dedans ? Une boucle électro-technoïde va marquer le temps et inspirer les heandbangings. Une chanson plus calme ? Les instruments habituels suffisent. Et là, je pose une question toute simple : depuis quand de bonnes guitares et une bonne rythmique ne suffisent pas à mettre une patate énorme à un morceau de metal ? Ah, à moins de considérer qu’Amaranthe ne fait pas vraiment du metal, mais un truc pour ados en mal de sensations fortes, d’où la présence de valeurs connues (« l’électro, c’trop puissant ») et de facteurs de différenciation (« il y a des guitares tu vois, eux c’est un vrai groupe, pas comme les autres vendus qui ont des gens qui composent pour eux »)… Mais peu importe, tant mieux pour eux si leur label les pousse et que ça marche pour eux : en soi, sur scène, ils sont efficaces.         
Set-list d’Amaranthe :
Invincible
Leave Everything Behind
1.000.000 Lightyears
Serendipity
Burn With Me
Mechanical Illusion
Rain
The Nexus
Amaranthine
Call Out My Name
Automatic
Hunger
(Les photos d'Amaranthe)

Passons aux pirates d’ALESTORM :

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…qui me permettent de comprendre pourquoi je croise régulièrement des gens grimmés en Jack Sparow depuis le début de la journée : c’est vrai que c’est de la musique pour pirates tout ça, LeChuck n’aurait pas renié ce groupe !
Par contre évidemment c’est marrant les premières minutes, mais au bout d’un moment je trouve quand même qu’on a fait le tour… et ça devient sacrément répétitif. Je veux bien croire que quand on a bien bu on est fin prêt à reprendre en chœur toutes ces chansons à boire, mais quand on n’aime pas particulièrement boire… bouairf, un peu lassant tout ça. Enfin, il n’empêche que c’est plutôt drôle, au minimum il y a toujours des comiques pour faire des âneries sur ce genre de groupe (…même s’il y a eu une tentative complètement avortée de chenille ? Y’a pas à dire, ils ne sont pas joueurs ces belges !), donc leur concert est globalement agréable, mais… j’avais beaucoup entendu parler de ce groupe : j’en attendais beaucoup, et au final je ressors un peu déçue de leur concert.  
Set-list d’Alestorm :
The Quest
The Sunk'n Norwegian
Shipwrecked
Wolves of the Sea
Nancy the Tavern Wench
Pirate Song
Back Through Time
Wenches & Mead
Midget Saw
Keelhauled
Rumpelkombo
The Huntmaster
Captain Morgan's Revenge
Rum
(Les photos d'Alestorm)

C’est pas tout ça, mais STRATOVARIUS s’apprête à entrer en scène… :

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…il est donc temps de partir à la recherche d’une place correcte ! Quelqu’un qui n’est pas sûr de rester devant me propose de le doubler, ce qui me donne droit à une vue du feu de Zeus… mais je ne resterai pas là pour autant : que le son ne soit pas parfait sur la première chanson ça arrive, qu’on n’entende pas du tout le clavier sur « Speed Of Light » (deuxième chanson de la soirée) c’est proprement intolérable ! Je recule donc un peu, trouve un endroit où le son est absolument nickel chrome, le hasard me met même juste derrière une bande de tout fous qui mettront une ambiance grandiose pendant tout le concert : il en faudrait plus des comme ça…surtout en Belgique ! Sur pratiquement toutes les chansons ils inventent une nouvelle ânerie, que ça soit le traditionnel « mouvement de guitares à la Scorpions », des « cornes » à trois mains – une et demi – trois mains, des bras dessus – bras dessous, etc. : ils assurent le spectacle dans la fosse. Timo est moins en forme qu’à Paris, mais comme il connaît bien sa voix ça passe bien : aucune note ratée, juste des notes baissées et le tout toujours bien juste. Mais surtout quelle patate ! Au final, c’est le premier groupe de la journée qui me donne vraiment envie de me lâcher, d’autant que les chansons du nouvel album passent vraiment bien sur scène. Pour la communication avec le public c’est dommage que le « nouveau » guitariste soit aussi souvent en mode Cousin Machin, mais au moins ce qu’il joue convient parfaitement. J’ai essayé de faire un peu plus attention au batteur, qui est en effet très porté sur le « tac-tac-boum / tac-tac-boum », mais dans le fond les Beatles ça n’est guère plus que ça et ça passe très bien avec eux : ce qu’il joue soutient bien les chansons, voire leur donne plus de pêche que le martellement répétitif de Michaels, donc bah bien. Histoire de ne pas se faire avoir (comme à Paris !), ce concert est joué en mode TGV : aucun temps mort, 15 secondes maximum pour introduire une chanson, même le solo de batterie est très écourté ce me semble, ce soir on enquille ! Ca leur permet de jouer « Unbreakable », qui n’était pas forcément prévue au départ d’après ce que dit Timo : je persiste à dire qu’elle ne me cause pas tant que ça cette chanson, de toutes celles du nouvel album jouées ce soir, c’est de loin celle que j’ai le moins aimé… elle a ses partisans, mais pour le coup je ne les rejoins pas. Enfin, pour entretenir la fierté nationale (de temps en temps, ça fait du bien), il faut remarquer que pour faire brailler le public sur « Hunting High And Low », Timo fait le coup de l’habituel « hier nous étions… », mais il évoque aussi Paris et à quel point ça a braillé chez nous (seule autre ville évoquée) ! Pour jouer sur une rivalité franco-belge complètement imaginaire ou parce que vraiment on a tellement braillé à Paris que nous sommes devenus la référence de la tournée ? Allez, soyons chauvins, disons que c’est parce que nous avons été excellents, après tout il est vrai que le public s’est d’autant plus lâché que Timo venait de dire qu’ils étaient obligés de raccourcir la set-list pour cause de couvre-feu arrivant à grands pas… Dans tous les cas, vraiment heureuse de voir Stratovarius revenir à ce niveau d’énergie sur scène.
Set-list de Stratovarius :
Abandon
Speed of Light
Halcyon Days
Dragons
-solo : batterie
Eagleheart
Fantasy
Destiny
Black Diamond
Stand My Ground
Unbreakable
Hunting High and Low
(Les photos de Stratovarius)

Les finlandais ont vraiment mis une patate énorme aux spectateurs : est-ce parce que de toute manière la majorité des gens n’apprécie pas du tout Behemoth ou parce qu’ils préfèrent aller rejoindre Morphée en restant dans cette énergie ultra positive, toujours est-il que la salle se vide d’au moins une grosse moitié quand BEHEMOTH entre en scène :

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Je dois avouer avoir moi-même tenu deux morceaux et demi, mais pas plus, je n’ai pas tenu ! Déjà, pendant les balances, c’était amusant de les voir passer deux à trois plus de temps sur la batterie que sur quoi que ce soit d’autre. Ensuite, c’est étonnant de voir si peu de monde devant cette scène alors que la Belgique a souvent l’image d’un pays où l’extrême est en vogue ? Mais voilà, la foule est déjà très clairsemée quand les polonais entrent en scène, et quand je partirai après ces deux morceaux et demi, il n’y a déjà plus que… le quart de ce qui était devant Stratovarius ? Au plus ? J’ai essayé pourtant, sincèrement, mes collègues de MetalChroniques se perdent si souvent en compliments sur Behemoth en concert que j’ai réellement cherché la lumière… mais je reste dans l’obscurité la plus totale, la masse sonore pour la masse sonore très peu pour moi. Après tout, musicalement, Behemoth c’est simple : deux-trois riffs, pas plus sinon ça ferait « vendu commercial », une petite variation à l’occasion mais rien de mélodique sinon ça fait vendu, etc. Le public est comique dans son genre aussi : je comprends mieux pourquoi il a été aussi froid pendant toute la journée, même/surtout pendant les groupes plus extrêmes… ça doit être mal vu de manifester de l’enthousiasme (vocal) chez les extrêmeux, en fait. Au bout d’un moment, ça saoule, ça lasse, ça fait répétitif (mes excuses aux fans) : allons dormir (après la séance bouillote et médicaments d’usage, forcément).
Set-list de Behemoth :
Ov Fire and the Void
Demigod
Moonspell Rites
Conquer All
Christians to the Lions
The Seed ov I
Alas, Lord Is Upon Me
Decade of Therion
At the Left Hand ov God
Slaves Shall Serve
Chant for Eschaton 2000
– Rappel –
23 (The Youth Manifesto)
Lucifer
(Les photos de Behemoth)

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