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01. Peux-tu présenter à nos lecteurs VULCAIN ?

Marc Varez : Oh là, tout un programme ! Nous sommes un groupe français qui s’est formé dans les débuts des années 80 et qui, petit tà petit, s’est fait un nom à travers quelques albums et pas mal de tournées. Nous sommes avant tout un groupe de scène. Nous avons souvent été comparé à MOTÖRHEAD et sans doute à juste titre. Cela fait plaisir car nous sommes conscients des ressemblances mais nous ne faisons pas de copier/coller, nous ne sommes pas un tribute band à MOTÖRHEAD. Nous savons que nous avons réussi à avoir une identité et c’est la chose la plus difficile à faire pour un groupe. Si on nous appelle les MOTÖRHEAD français c’est pas grave, il y a pire comme comparaison c’est un problème. VULCAIN a eu la chance de rencontrer ses idoles et de faire des dates avec eux mais aussi avec IRON MAIDEN, SAXON avec beaucoup de gens. Nous avons eu un respect de la part de ces artistes internationaux et aussi un respect de la part du public français et des gens du métier. Nous sommes assez fiers de nos sept albums et deux lives.

Nous nous sommes absentés pendant 10 ans. Séparation en 2000 et retour en 2010 encore plus forts et on sort aujourd’hui notre huitième album studio, tout simplement V8. Le huitième, l’image du moteur puissant qui correspond bien à la musique et nous n’avons jamais caché notre passion pour les sports mécaniques. Notre dernier opus s’appelait Stop la machine et pourtant la machine repart avec un moteur puissant.

 

02. Comment vous sentez-vous quelques semaines avant la sortie de ce huitième album, après 15 ans de silence ?

Nous sommes très heureux de ce qui se passe autour du groupe en ce moment car nous sentons bien un réel engouement pour VULCAIN et ce nouvel album. Si on s’est reformé c’est que nous savions bien que l’attente existait mais nous avons eu la volonté de faire les choses en indépendants, sans maison du disque et donc nous sommes fiers du buzz qui grandit autour de V8.

 

03. Que peux-tu nous dire des sessions d'enregistrement de V8 ?

On n'a rien changé, nous sommes un groupe de rock pur et dur et donc nous nous sommes rassemblés dans un local et nous avons joué. Nous avons jammé mais aussi travaillé sur des riffs déjà composés par l’un ou l’autre. On présente ses idées aux autres, on improvise, on fait des essais et on laisse tourner pour voir si cela prend. On coupe, un fait un break, on rajoute un refrain. Quand nous sommes assez sûrs de notre coup, on hésite pas à les tester en live, ce fut le cas de deux chansons pour V8. Certains fans ont déjà entendu « Avec vous » et « Lâchez nous » qui ont déjà été joués sur scène.

Après la phase d’enregistrement où tout n’a pas été simple à cause de quelques accidents de la vie. Le bassiste s’est cassé le bras deux fois de suite, deux fractures à trois mois d’intervalle, pas de chance. Et au moment où nous étions prêt à nous y remettre, Daniel (NDLR : Puzio), le chanteur-guitariste se casse une côte. Et tous ceux à qui s’est déjà arrivé savent que l’on ne peut pas faire grand-chose dans ce cas-là, pas chanter en tout cas. Donc cela nous a un peu retardé mais sans plus que ça nous miner car nous savions que nous avions le temps. Nous faisons les chose lentement mais sûrement. On a pris notre mal en patience.

L’enregistrement a été réalisé dans une ambiance très conviviale, chez moi, puisque je dispose de mon propre studio. Donc on savait que nous ne serions pas tributaires d’un ingénieur du son ou d’un réalisateur-producteur quoi voudrait nous faire tenter des choses dont nous n’avions pas envies. Cela nous est déjà arrivé. Nous avons réussi à obtenir le son que nous souhaitions depuis bien longtemps, en particulier, bien entendre la basse. On pouvait bosser le week-end en organisant une bouffe en parallèle, en faisant un peu la fête… Donc bon esprit comme on aime chez VULCAIN avec quelques chansons paillardes pour terminer le repas avant de s’y remettre.

 

04. Pour cet album vous êtes-vous plongé dans le passé pour retrouver des vieux riffs ou des titres inachevés ?

Composez-vous beaucoup pour ensuite faire le tri ou ne travaillez-vous que ce qui finit ensuite sur l’album ? Nous pas de vieux riffs ici, tout est tout neuf. Si c’était resté dans les tiroirs à l’époque c’est bien qu’il y avait une raison donc rien du passé. Peut-être que Daniel a réutilisé des choses qu’il avait tenté avec MR JACK, le groupe qu’il avait monté pendant notre séparation, un riff ou deux. Sinon la composition s’est faite à la volée avec l’idée de proposer du vrai VULCAIN, tout frais tout neuf. Nous avons bien dû composer quelques titres de plus qui sont finalement passés à la trappe parce qu’ils n’étaient pas encore mûrs ou pas tout à fait dans le cadre de cet album. Quand nous les mettions bout à bout avec les autres, nous sentions qu’il y avait un truc qui n’allait pas et donc on les a écartés. Maintenant, nous pourrons les retravailler si l’occasion se présente.

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05. Quelles sont vos influences passées et présentes ?

Bizarrement l’évolution de nos influences musicales s’est faite pendant notre carrière d’avant. On vient du rock n’roll des années 70 forcément : MC5, THE STOOGES, GRAND FUNK RAILROAD. Dans les trucs plus guitares TEN YEARS AFTER, Alvin Lee qui nous a quitté très récemment, LED ZEPPELIN, DEEP PURPLE, les STONES, des choses classiques. Le punk a aussi eu une grande influence puis ensuite la vague MOTÖRHEAD, SAXON est arrivée. Tout cela fait partie de notre culture. Et puis dans notre évolution, nous avons tenté de nous écarter de MOTORHEAD avec des albums comme Transition ou Big Bang qui ont déplu à certains fans de la première heure mais artistiquement nous avions besoin d’innover. On assume, on ne regrette rien.

Après 15 ou 20 ans de carrière, il faut évoluer, tu ne peux pas toujours faire la même chose, c’est évident. Les dix ans d’arrêt n’ont rien changé vraiment, nous avons tous individuellement écouté ce qui se faisait autour de nous. Mais finalement, dans VULCAIN, nous avons toujours écouté chacun des choses assez différentes. Après 10 ans d’absence personne n’est venu pour dire maintenant moi je veux faire du grunge ou je ne sais quoi d’autres. Nous devions faire du VULCAIN et ce que nous avons fait. Ce qui a pu peut-être évoluer, je l’espère, c’est notre jeu mais musicalement, V8 reste du pur VULCAIN.

 

06. De ton point de vue quelles sont les principales différences entre Stoppe La Machine & V8 ?

Je ne sais pas pourquoi les gens ont pu être déçus par Stoppe la Machine car je trouve que c’est un superbe album. Justement on y trouve une maturité, on sent bien qu’il s’agit d’un groupe qui a vécu sur scène, dans la maîtrise et les compos. En plus l’enregistrement s’était déroulé magnifiquement bien, un super studio à Toulouse, des conditions idéales… On savait juste qu’un truc nous pendait au-dessus de la tête, car on y pensait depuis un moment c’était de s’arrêter. Donc même si notre esprit était, on savait que cela nous servirait aussi pour dire au revoir, peut-être pas adieu, mais au moins au revoir. Et le titre lui-même, Stoppe la machine, était assez révélateur. Et donc c’est album était celui de la maturité mais pas de bol on s’arrêtait.

Je pense que V8 aussi est un album solide et fort mais au contraire il est là pour recommencer. Les titres sont speed comme d’habitude, certains titres sont plus médium à la AC/DC… On peu de blues car on vient de là aussi. Les ingrédients sont les mêmes que pour Stoppe la machine. On revient, et au niveau, et les perspectives sont intéressantes. Les gens ont l’air de ressentir que l’on est gonflés à bloc et prêts à repartir comme avant. Les histoires d’âge ne sont jamais rentrées en compte.

 

07. Est-ce important pour Vulcain d’avoir des textes engagés ?

En fait c’est différent pour chacun, cela dépend de ce que tu fais. Comme dit Daniel, sur la musique que l’ont fait, il serait difficile de parler de la musique et des petits oiseaux. Je ne dirai pas que VULCAIN est un groupe engagé mais un vrai groupe de rock qui garde un côté rebelle, c’est la base de notre genre musical. Donc forcément un peu anarchiste et contestataire mais nous ne sommes pas engagés politiquement dans un camp ou une autre. On en demande pas aux gens de se rassembler autour de telle ou telle idéologie mais nous faisons des constats. Et nous donnons des coups de gueule où nous avons envie de les donner. On est des rockers et fiers de l’être.

 

08. Est-ce un avantage ou un inconvénient à travailler avec deux frères ?

(Rires)… Ils ont forcément un lien privilégié, fusionnel lié au sang. Depuis le temps que je suis avec eux, ils me considèrent comme un petit frère. Le problème de tous les groupes c’est quand tu as trois caractères différents c’est pas facile tous les jours. Mais cela fait partie de la vie, du quotidien d’un groupe de rock. Comme je le dit souvent, un groupe c’est comme un couple, mais on est plus de deux. C’est déjà pas facile à deux alors bon, on fait avec. Mais on s’en sort bien, on se connait et si un jour un sujet fâche on va attendre pour en reparler que les choses se tassent… En tournée nous sommes les uns sur les autres toute la journée et c’est bien cela qui fatigue un groupe. Tout ne se passe pas toujours bien, cela crée des tensions. Maintenant c’est derrière, nous avons l’expérience et nous savons gérer sans souci. On s’engueule pas souvent.

 

09. Tu as participé au retour sur le devant de la scène de SATAN JOKERS en 2009, que peux-tu nous en dire ?

Rien.

 

10. Pourquoi le choix de la batterie ? Et comme fais-tu évoluer ton jeu ?

Le départ c’est LED ZEPPELIN et John Bonham. Au départ je faisais de la guitare et je pensais que c’était mieux pour draguer les filles. Et le jour où j’ai arrêté de draguer les filles et que je me suis intéressé aux instruments, la batterie s’est imposée. Je fais évoluer mon instrument selon mes envies et ce que j’écoute. Je suis assez ouvert et j’écoute beaucoup de choses. Rien que dans la famille du Hard Rock je suis éclectique, jazz, la techno, rien ne me dérange, je ne suis pas raciste. Il faut juste que cela me fasse vibrer. Et forcément parfois des éléments extérieurs, des musiques et des rythmes me plaisent et je les intègre dans mon jeu. Je suis aussi à l’écoute des autres et j’apprends au niveau des influences, du jeu. Je ne suis pas un fou de la technique, bien sûr il en faut pour arriver à jouer correctement mais cela ne va pas en premier. L’esprit de groupe en premier.

Je ne bosse pas autant que je le devrais mon instrument mais je me maintiens. Sur scène, on fait évoluer et des gens ont remarqué que nous ne jouons pas d’anciens titres comme avant. Nous avions la fâcheuse tendance à jouer tout trop vite sur scène, à speeder. C’est une erreur de jeunesse, tu montes sur scènes et tu joues tout deux fois trop vite et ce n’est pas toujours très bon. Et pas mal de titres, surtout les tempos plus groovys et médiums, « Les Damnés » par exemple, beaucoup ont noté que nous le jouons plus lentement. C’est vrai, en répétition on s’est dit maintenant on calme le jeu et on veut que cela groove. Moi j’ai évolué dans mes jeu, des roulements que je fais plus pareil. On se permet encore des petits arrangements.

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11.Comment vois-tu la scène métal française ?

Elle existe c’est déjà bien. Il y a de bonnes choses. On est moins maintenant dans le tirage de bourre par rapport à une époque du passé. Dans les années 80 c’était parfois compliqué et cela explique que VULCAIN était toujours un peu à part sur la scène française. On ne s’occupait pas de ce que disait les autres et on avançait. Notre priorité était la convivialité avec les autres groupes même si les styles étaient différents mais on s’entendait bien avec par exemple BLASPHEME et ATTENTAT ROCK car cela passait au niveau humain et que nous savions que nous étions là pour jouer. Des tensions existaient avec d’autres groupes. Désormais c’est loin, l’évolution a pris la bonne direction et les groupes font de plus en plus comme nous et se gèrent eux-mêmes. Tout est plus organisé structuré et ils savent gérer les parties business qui nous passaient au-dessus nous à l’époque. Nous n’étions que musicien et nous laissions faire.

 

Et enfin "Le Quizz De Métal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview :

1. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

Je reviens à mon premier amour, LED ZEPPELIN, « Since I've Been Loving You ». Le plus beau blues du monde…

 

2. Premier album acheté ?

Les hardos vont être déçus mais c’est un album des BEATLES. J’étais très jeune et c’était une double compil achetée avec mes sous. J’avais un frère et des sœurs pour les STONES ou TEN YEARS AFTER mais la révélation a été ALICE COOPER. Un jour j’ai trouvé Billion Dollar Babies (1973) chez mon frère, j’ai ouvert la pochette et je suis allé voir ma mère pour lui dire : « plus tard je serai comme ces mecs ». Et alors j’ai commencé à filer un mauvais coton.

 

3. Dernier album acheté ?

Heaven Is Gone de SEVENTH VOID, le projet du guitariste de TYPE O NEGATIVE. Sinon le dernier DEFTONES, Koi No Yokan, car j’aime beaucoup ce groupe.

 

4. Quel son ou bruit aimes-tu ?

Le crépitement de ma cheminée car là je sais que je peux me reposer un peu.

 

5. Quel son ou bruit détestes-tu ?

J’habite à la campagne et quand le coq chante trop tôt le matin…

 

 

Tous nos remerciements à Olivier Garnier (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

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