Archive for janvier, 2012

The Answer – Revival

Pourquoi le succès de The Answer reste-t-il, volens nolens, plutôt confidentiel ?  Il y a tout lieu de se poser là question à chaque sortie de disque de l'excellent groupe irlandais. Et ce Revival si réussi ne dérogera pas à la règle à moins que pour une fois, le groupe de Cormac Neeson arrive enfin à exploser commercialement. Ce troisième disque a pourtant tous les atouts pour atteindre cet objectif.

Une qualité de composition d'abord encore supérieure à leur pourtant déjà fort bon disque précédent, Everyday Demons : ici il n'y a à proprement dire aucun point faible, du sensationnel titre d'ouverture, « Waste Your Tears », à la chanson bien plus apaisée « Lights Are Down », touchante d'émotion. Et entre ces deux chansons il n'y a rien à rejter de l'exhubérant « Use Me », au tubesque « Nowhere Freeway » interprétée en duo avec Lynne Jackaman de Saint Jude, en passant par « One More Revival » dont les chœurs typés gospel en fin de chanson sont du meilleur effet. On sent que le groupe s'est très investi dans les compositions, ne se satisfaisant jamais de « l'a peu près ». Une mention spéciale est à réserver pour les refrains de Cormac Neeson : jamais le chanteur, dont on connaît pourtant les qualités, n'a semblé aussi à à son avantage. Certaines de ses prestations sur de Revival sont époustouflantes et en font un des tous meilleurs chanteurs de hard rock. L'influence de Robert Plant sur sa voix est toujours présente mais nullement envahissante et nul ne lui refusera une vraie originalité. 

Le deuxième point fort est la production, extrêmement claire et puissante, qui donne beaucoup de relief à la musique du groupe. On remarquera que cela déplace légèrement l'influence typiquement seventies jusqu'alors vers les années 80. L'ensemble semble donc plus rapidement accrocheur que jadis sans que pour autant le groupe ne renie ses influences : Led Zeppelin, AC/DC, Rose Tatoo et Thin Lizzy. 

Jusqu'alors, The Answer était un très bon groupe, dans le sillage du hard rock « classique » des 70'. Aujourd'hui le groupe franchit un seuil tant en terme de qualité musicale que de construction d'une personnalité propre. Il accouche ici d'un disque incontournable. Espérons que l'explosion tant attendue soit au rendez-vous.

Baptiste [8,5/10]

PS : l'édition limitée de l'album contient un deuxième CD non rempli par une banale interview ou par un reportage en studio mais par des inédits, des reprises, des démos et des versions acoustiques de très bonne tenue. Elle est donc à recommander au plus haut point. 

 

Cooperative music / 2011

Tracklist : 1. Waste Your Tears (03:58) 02. Use Me (03:37) 03. Trouble (03:09) 04. Nowhere Freeway (03:38) 05. Tornado (03:46) 06. Vida (I Want You) (04:15) 07. Caught On The Riverbed (04:42) 08. Destroy Me (04:26)09. New Day Rising (04:40) 10. Can’t Remember, Can’t Forget (03:17) 11. One More Revival (06:32) 12. Lights Are Down (04:06)

Napalm Death – Utilitarian

S'il y a bien un groupe quasi irréprochable, c'est Napalm Death. Institution incontournable du death/grind britannique depuis 1987, sortie du séminal « Scum », la bande des quatre de Birmingham n'a jamais laissé personne indifférent. Vénéré mais aussi détesté, le groupe reste constant dans sa manière d'agir et dans ses convictions. Hautement qualitatif depuis « The Code is Red… », le travail de Napalm Death est en constante évolution. Patchwork punk, hardcore, grindcore et death, le gang british décide une fois de plus de frapper là où ça fait mal avec sa cuvée 2012: « Utilitarian ».

L'album commence de façon assez classique avec la traditionnelle introduction préparant l'auditeur à l'impact sonore tant attendu. Classique aussi, ce « Errors In The Signals » qui vous prend littéralement à la gorge. Du déjà-vu ? Peut-être, mais la grande force de Napalm Death est de préserver ce sentiment d'urgence (« Collision Course ») depuis presque 25 ans. Des titres « à la Napalm », vous en trouverez un paquet sur « Utilitarian » et on ne s'en plaindra pas. C'est ce que le groupe fait de mieux.

Mais là où le gang de Shane Embury et Barney Greenway est le plus intéressant, c'est dans ce désir d'avancer vers une musique plus décalée et moins conventionnelle. Pour preuve ce « Everyday Pox » qui lorgne sans vergogne du coté de la musique décomplexée de Painkiller ou Naked City. Normal. On peut y entendre le grand John Zorn (leader des deux groupes précités et grand ordonnateur de musique jazz & bruitiste) au saxophone. Cela apporte un petit côté « arty » au morceau, ce qui n'est pas négligeable. Autre innovation: le chant clair (rarement usité hormis sur « Words from the Exit Wound ») que l'on peut ouïr dans le très mélodique « The Wolf I need ». On croira y entendre Burton C. Bell de Fear Factory, ce qui rajoute une dimension « mécanique » à l'ensemble. Et je ne vous parle pas des ambiances gothiques (« Fall on their Swords ») et des surprises que recèle ce nouvel album… Il n'y aurait pas assez de place.

Napalm Death, groupe solide, novateur, fidèle à son glorieux background, nous livre ici un de ses meilleurs albums, qui justifie et confirme bien ses 25 ans de carrière dans la musique extrême. A ce stade là, on a l'impression que rien ne peut plus les arrêter. Grand groupe. Grand album.

Nico [09/10]

Site Officiel: www.napalmdeath.org

Century media / 2012

1. Circumspect 2. Errors In The Signals 3. Everyday Pox 4. Protection Racket 5. The Wolf I Feed 6. Quarantined 7. Fall On Their Swords 8. Collision Course 9. Orders Of Magnitude 10. Think Tank Trials 11. Blank Look About Face 12. Leper Colony 13. Nom De Guerre 14. Analysis Paralysis 15. Opposite Repellent 16. A Gag Reflex

The Moor – The Moor EP

Saluons l'entrée en scène de THE MOOR, nouvelle engeance du metal italien. Les membres ne sont pas tout à fait inconnus pour les plus connaisseurs, puisque nous retrouvons les guitaristes (Enrico Longhin, Davide Carraro), le chanteur (toujours Enrico Longhin), et le bassiste (Massimo Cocchetto) de l'ancien groupe BLEED IN VAIN. Ce dernier était dans le style death metal symphonique, et a connu un succès honorable. Enfin, pendant un temps seulement.

D'où l'habile résurrection sous la forme de THE MOOR, qui, pour la peine, change d'étiquette, et devient du metal progressif. Alors les fans sont déjà là, puisqu'avant même la sortie de cet album EP, les trublions de THE MOOR ont déjà testé leurs mélodies lors d'une grande tournée en Italie l'année passée. Confortés dans leur succès, ils proposent donc sous format numérique cinq titres de bonne facture.

En effet, cinq titres seulement, puisque je rappelle qu'il s'agit d'un EP (Extended Play). Les morceaux, ne dépassant pas les 04 minutes 30 secondes, seront bien exécutés. Puissants, virils, suffisamment complexes pour justifier leur présence dans du progressif, ils devraient vous satisfaire si vous aimez le metal italien. Ne cherchez pas de clavier, il n'y en a pas. Ne cherchez pas non plus l'originalité, il n'y en a pas. Ce n'est pas un défaut pour autant, mais on devine le choix de proposer des morceaux bien formatés pour satisfaire les anciens fans, et attirer de nouvelles et innocentes proies. Bref, du consensuel.

Par exemple, vous trouverez deux morceaux ambivalents (Before Abigail et Antikythera), dans le sens que vous devriez en aimer l'un et pas trop l'autre. Un peu comme si vous êtes dans une douche et que vous pouvez vous faire rejoindre soit par une jolie blonde à forte poitrine soit par un grand black musclé. Souvent, votre préférence ira spontanément vers l'un des deux.

Sinon, le chanteur Enrico Longhin n'a pas besoin de sucer des cailloux pour se faire entendre, car sa voix domine sans problème les instruments. Douce par moment, il s'aventurera même à se donner par moments de faux airs de Lemmy Kilmister de MOTORHEAD (à moins qu'il y ait un guest non précisé). C'est tout dire. Les titres offrent une belle démonstration des capacités du groupe, les soli sont effectués avec soin. Les fans d'OPETH et de DREAM THEATER devraient y trouver de quoi susciter leur curiosité, mais pas au point d'intégrer ces titres dans leur playlist habituelle. Oui, belle transition pour préciser que cet album se trouve uniquement sous format numérique auprès d'iTunes, Amazon, etc..

THE MOOR limite donc sa prise de risque et la recherche d'originalité. Tiendra-t-il la longueur ou se verra-t-il finir comme BLEED IN VAIN, tel un yaourt à la cerise crashé sur un mur? Pour l'instant, suivons ce groupe avec bienveillance.

[6,5/10] Meliadus

Site officiel : www.themoor.org

Lion Music – 2012

Tracklist 1. Covered 2. Before Abigail 3. Antikythera 4.Venice 5. The Road