Archive for the ‘ Chroniques ’ Category

Cemetery Skyline est un projet où Mikaël Stanne (Dark Tranquility), Markus Vanhalla (Insomnium), Santeri Kallio (Amorphis), Victor Brandt (Dimmu Borgir) et Vesa Ranta (Sentenced) ont uni leur forces pour célébrer leur amour du rock dit « gothique ».

A l’instar de pas mal de formations actuelles (les excellents Sang Froid, Unto Others…), le quintet assume ses influences eighties. Et tant mieux ! Nordic Gothic est traversé par un feeling rappelant Depeche Mode (période Playing the angel), The sisters of mercy, Paradise Lost (époque One Second) ou encore Fields of Nifelheim. De jolies et solides références.

« Torn away », premier tube de l’album, annonce la couleur. Il s’agit d’un titre très efficace au refrain instantanément mémorisable ; tout comme l’ensemble des morceaux suivants (« In darkness », « Violent storm »…). Musicalement, nous n’avons pas affaire à des manchots, l’ensemble se tient très bien. Chacun réussit à s’adapter sans anicroches au style « rock goth ». Mais, la grande surprise vient de Mikaël Stanne. Nous le connaissions hurlant dans Dark Tranquility, nous le redécouvrons dans un registre insoupçonné : sensible (« When silence speaks », « Together alone »), pop (« Never look back ») évidemment rock. Sa polyvalence éclate au grand jour. C’est le point fort de Nordic Gothic.

Avec ce premier opus au songwriting imparable, Stanne et ses camarades nous livrent un album tout bonnement indispensable.

Nico (9,5/10)

Site Officiel : https://www.facebook.com/cemeteryskylineofficial

Century Media /2024

01. Torn Away 02. In Darkness 03. Violent Storm 04. Behind The Lie 05. When Silence Speaks 06. The Darkest Night 07. Never Look Back 08. The Coldest Heart 09. Anomalie 10. Together Alone

À moins d’avoir vécu dans une grotte au cours des 6 derniers mois, il est quasi impossible d’être passé à côté de la déferlante Knocked Loose. Nomination aux Grammy Awards, performance live avec Poppy chez Jimmy Kimmel : 2024 a été l’année de la consécration pour la bande à Bryan Garris. Et à l’écoute de ce troisième album sorti chez Pure Noise Records, je ne peux que reconnaître que cette consécration est méritée.

Bon, commençons par LE point « négatif » de l’album : le chant de Bryan. Si vous n’aimiez pas son ton qui vrille les tympans (j’ai lu quelque part « on dirait Mickey en crise d’adolescence »), cette nouvelle plaque ne va pas vous réconcilier avec le groupe. C’est toujours aussi agressif, toujours aussi vrillant, toujours aussi aigu (même s’il a prouvé sur scène, chez Jimmy Kimmel, qu’il est aussi capable de sortir un pig squeal particulièrement réussi). Perso, je trouve au contraire que ce timbre si particulier ajoute un petit je-ne-sais-quoi qui aide le groupe à sortir du lot.

Et au niveau des compos ? Le mot d’ordre est la lourdeur. Les riffs sont pesants ; les breaks, pachydermiques. On frise le Deathcore par moments et, ici et là, certains passages me rappellent même Fange (j’associe automatiquement le premier riff de « Suffocate » avec l’intro de « Tombé Pour La France »). Rares sont les groupes de Metalcore capables de pondre, en moins d’une demi-heure, un tel enchaînement sans véritable temps mort… si l’on fait abstraction de la doublette « Moss Covers All » – « Take Me Home » qui lève un peu le pied avant un retour aux affaires plus énervé avec Chris Motionless sur « Slaughterhouse 2 ».

Depuis A Tear In The Fabric Of Life, le groupe a entamé une mue pour devenir une des formations les plus excitantes, un groupe qui dégueule la confiance et n’a qu’une envie : partir à la conquête de notre microcosme Metal. Avec ce troisième album qui marque une nouvelle ascension pour le groupe et une tournée européenne avec Harm’s Way d’ici quelques mois, 2025 s’annonce un très grand cru. Et on a hâte de voir ce que l’avenir lui réserve. Espérons juste que leur rythme de sortie s’accélère un peu, parce qu’à peine 30 minutes après 3 ans d’attente, cela ne suscite qu’un seul sentiment : le manque.

9/10

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Pure Noise Records / 2024
Tracklist (27:34) 1. Thirst 2. Piece By Piece 3. Suffocate (feat. Poppy) 4. Don’t Reach For Me 5. Moss Covers All 6. Take Me Home 7. Slaughterhouse 2 (feat. Chris Motionless) 8. The Calm That Keeps You Awake 9. Blinding Faith 10. Sit & Mourn

Au rayon des groupes à tendance « -core », The Acacia Strain a toujours occupé une place spéciale dans mon cœur. Probablement parce que mon tout premier contact avec le groupe a été en live, dans une salle surchauffée, sur une affiche de furieux aux côtés de All Shall Perish et de Terror pour ne citer qu’eux. Vincent Bennett était au sommet de son art, (sur)jouant sa misanthropie sur les planches du Trix (qui s’appelait encore Hof Ter Lo, c’est dire que ça remonte à longtemps). Le voir s’époumoner sur « JFC » et son « I Am The End Of The World » désormais iconique m’avait marqué. S’il ne devait rester qu’un groupe du genre, ce serait celui-là.

Fast forward à 2025, Failure Will Follow va bientôt fêter ses 2 ans. Il serait peut-être temps d’en parler, non ? Trois morceaux, à l’exact opposé des agressions sonores de Step Into The Light sorti le même jour. Un cheminement, une lente marche dans un marais étouffant. Le doom revisité par une bande de coreux. Et des invités de marque : Dylan Walker, Sam Sawyer, Ethan McCarthy, sans oublier Abra Ingham et iRis.EXE. Là où Step Into The Light alignait les droites sans retenue, Failure Will Follow prend le temps de poser ses ambiances, de s’introduire pernicieusement dans l’esprit de l’auditeur, se permettant même une petite excursion sur les terrains du sludge avec son « Bog Walker » absolument grandiose. La bande à Vincent avait déjà dévoilé une partie de son potentiel doomesque sur son EP It Comes In Waves, il enfonce ici le clou avec conviction.

Chaque morceau est marquant, mais s’il faut en ressortir un du lot, ce serait sans aucun doute « Basin Of Vows ». Le growl de Vincent n’a jamais été aussi menaçant, Ethan vient en rajouter une couche avec ses growls made in une tonne de plomb (l’ambiance Primitive Man, y’a que ça de vrai) et on pense se diriger lentement mais sûrement sur un écrasement ininterrompu jusqu’à ce break aérien, presque lumineux.

« I don’t wish you the worst, because the worst is inside of you. ALWAYS »

Et la machine à annihiler se remet en route, inlassable, jusqu’à un final dantesque. J’ai arrêté de compter le nombre d’écoutes de ce morceau. Et à chaque fois, il me colle la chair de poule. En trois morceaux et presque 39 minutes, The Acacia Strain a pleinement dévoilé son potentiel et prouve à qui voudra bien l’entendre qu’un « bête » groupe de Deathcore peut sortir de sa zone de confort et de ses riffs d’homme des cavernes pour pondre une pure pépite de lourdeur et de misanthropie. Indispensable

9/10

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Rise Records / 2023
Tracklist (38:43) 1. Pillar Of Salt 2. Bog Walker 3. Basin Of Vows