oshy_30032015_Th_Ne_Mor_BaJe vois arriver ce nouvel album de Neal Morse et de son groupe avec un enthousiasme très relative. Je ne doute pas du talent du monsieur, il l’a prouvé à de très nombreuses occasions, mais autant avec un groupe le résultat vaut souvent la chandelle autant en solo, le résultat s’avère souvent décevant. Les plus perspicaces vont dire que je devrais alors être aux anges puisque justement il se présente là en configuration groupe. Oui et non car Morse garde la main sur le projet puisque celui-ci porte son nom. Et puis tout un chacun pourrait également légitimement s’interroger sur l’intérêt de cette formule du NEAL MORSE BAND qui ressemble furieusement à un TRANSATLANTIC ou un un FLYING COLORS. Bien sûr tous les musiciens ne sont pas les mêmes mais à ce jeu-là les combinaisons s’avèrent infinies.

Comme d’habitude, Neal Morse a su s’entourer d’une belle équipe avec Mike Portnoy, Randy George, Eric Gillette et Bill Hubauer. Comme son nom peut le laisser deviner, ces différents musiciens ont adopté une démarche originale en enregistrant ce disque sur une période assez courte et surtout en entrant en studio sans aucune préparation préalable. C’est la première fois que Morse agit ainsi, mettant à l’épreuve la chimie créatrice et musicale entre lui et son groupe. Vu l’expérience et le CV des différents membres, l’auditeur peut véritablement s’attendre au meilleur comme au pire. Sur la forme en tout cas, nous sommes en pleine cohérence avec les gimmicks progressifs avec cinq compositions dont une de plus de dix minutes et surtout un titre fleuve d’une durée supérieure à vingt-six minutes. Il est temps de savoir si cette expérimentation valait le coup.

Dès les premières minutes de « The Call », l’auditeur se retrouvera en terrain connu, ce rock progressif très classique qui a fait le délice des fans de Morse. Les claviers sont comme d’habitude très présents, ainsi que les chœurs. Cela reste toujours très mélodique et accessible, bien lisse et bien gentil. Au niveau technique, chacun des participants offrent une belle performance sans non plus que cela se transforme en démonstration technique. Vous trouverez ici et là quelques solides morceaux de bravoure via ces circonvolutions instrumentales si typiques du style progressif et du style de Neal Morse. C’est souvent un peu trop long et un peu stérile mais jamais désagréable à écouter. « Agenda » s’avère être une des chansons les plus intéressantes pour ces différentes atmosphères et sa séduction immédiate. Et le fait que ce soit le titre le plus court du disque n’est pas étranger à cet état de fait. Quand Morse (et ses camarades) va à l’essentiel, il est toujours bien meilleur. Il évite ainsi l’écueil des développements à rallonge qui finisse presque systématiquement par lasser. « Alive Again » et ses vingt-six minutes au compteur en est un parfait exemple. Le titre allonge la sauce inutilement et l’ennui vient rapidement poindre son nez. On tombe souvent dans le gimmick sans véritable justification musicale. Les différentes parties s’enchainent sans forcément beaucoup de cohérence et l’effet patchwork finit par desservir la chanson dans sa globalité. Il aurait été sans doute plus intéressant de prendre individuellement ces idées et voir où elles pouvaient emmener les cinq musiciens.

Finalement ce The Grand Experiment se laisse écouter sans déplaisir ni grand enthousiasme. Le disque s’avère être une synthèse de ce que propose par ailleurs Morse à travers ses autres projets, en souvnet moins bien tout de même. Et puis si je devais résumer ce disque en un mot, je le qualifierais de « gentil ». Morse joue avec les bons sentiments et toute cette guimauve en écœurera plus d’un. En tout cas votre serviteur a atteint rapidement la saturation. On aime ou on déteste Neal Morse pour cela. Je reste pour ma part assez perplexe.

Oshyrya (06/10)

 

Site Officiel

Facebook Officiel

 

InsideOut Music / 2015

Tracklist (52:55 mn) 01. The Call 02. The Grand Experiment 03. Waterfall 04. Agenda 05. Alive Again