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Lord Agheros – Demiurgo

lademiuLe Black Metal ambient est un genre pour le moins risqué. Si les éléments « ambient » ne sont pas suffisamment présents, on risque bien vite de verser dans le Black de base, au risque de passer inaperçu parmi la pléthore de sorties dans ce genre. Trop d’éléments « ambient », par contre, cassent la dynamique de l’album et peuvent rapidement lasser. À ce petit jeu, des formations telles que Vinterriket et Paysage d’Hiver s’en tirent bien, grâce à cette incursion de la notion d’hiver dans leur musique. Mais danser sur la corde raide du Black ambient n’est pas donné à tout le monde, et Lord Agheros en fait l’amère expérience.

D’un point de vue purement Black Metal, Lord Agheros ne casse pas deux bras à un manchot : voix quelconque, riffs qui manquent de puissance, on aligne les poncifs du genre sans entrain. Je peux donc comprendre qu’ils aient voulu étoffer leur propos afin qu’il semble moins pauvre, plus étoffé… L’ennui est que les autres éléments sont du même tonneau. C’est creux, insipide, Demiurgo se traîne pendant 60 longues minutes. Certaines nappes de clavier rappellent un Dimmu Borgir époque For All Tid, le talent en moins… et dire que c’est sorti en 2012 !

Vous l’aurez compris, Lord Agheros, malgré une discographie qui s’étoffe lentement mais sûrement, n’a pas vraiment les atouts nécessaires pour vraiment séduire… Persévérer jusqu’à atteindre un niveau plus élevé fait certainement partie de leurs ambitions, mais il serait alors temps de se retrousser les manches et de montrer qu’on en veut vraiment !

Jäkelunge (3/10)

Myspace officiel 

My Kingdom Music – 2012
Tracklist 1. Prologue 2. Eris 3. Styx 4. Thanatos 5. Moros 6. Nemesi 7. Lyssa 8. Letum 9. Erebo 10. Nyx 11. Oizys 12. Emera 13. Geras 14. Lysimele 15. Ker 16. Apate 17. Etere

 

denoupyre

On pourrait réduire l’Australie à ses kangourous, sa quantité anormalement élevée d’animaux dangereux et à quelques groupes qui ont réussi, au fil des ans, à taper dans l’œil d’un gros label et ainsi à jouir d’une réputation un peu plus internationale. Cependant, l’Australie est aussi un vivier de groupes certes moins connus d’un public large, mais qui ravira les connaisseurs aux goûts plus pointus. Parmi eux, Denouncement Pyre, formation qui aura vu défiler une belle brochette de musiciens de la scène black/death/thrash Down Under depuis 2003 et qui nous livre aujourd’hui un deuxième album plus qu’efficace.

Contrairement à d’autres combos de Black/Death, Denouncement Pyre n’opte pas pour le massacre auditif en règle. Au contraire, les Australiens excellent aussi dans l’art de tisser une ambiance, comme en témoigne cette intro qui fait monter la pression avant « An Extension Of The Void », le premier assaut de cette galette. À certains égards, Denouncement Pyre m’évoque aussi Watain, pas au niveau du genre (et encore), mais plutôt dans cette volonté de composer des morceaux longs, complexes et ambiancés (« He Who Conquers All », ce mid-tempo, ces guitares presque mélodiques, on touche au sublime, là !).

En trouvant le bon équilibre entre violence et ambiance, Denouncement Pyre nous propose un des albums les plus enthousiasmants de ce début d’année. Tous les regards sont tournés vers d’autres combos plus réputés dont l’album sortira aussi en 2013 (je cite en vrac Suffocation, Hypocrisy, Satyricon et Carcass), au risque de laisser passer de petits bijoux certes plus bruts et moins réputés, mais qui méritent pourtant toute notre attention…

Jäkelunge (8/10)

Myspace officiel 

Hells Headbangers Records – 2013
Tracklist (42:19) 1. Intro: Breath of Tehom 2. An Extension of the Void 3. Almighty Arcanum 4. He Who Conquers All 5. The Deceiver 6. Drakon: All Is One 7. Circle of Serpents 8. Darkness Manifest 9. The Redeemer

 

 

pathoIl suffit d’un rien pour gâcher le plaisir de l’écoute d’un album… et encore, tout est subjectif, comme vous pourrez le constater dans cette chronique. Souvent, le bât blesse au niveau de la production, pas assez claire / puissante / crade / (ajouter l’adjectif qui vous convient) au goût de certains. Dans le cas de Pathology, l’élément perturbateur est le chant. Voilà qui est tout de suite plus gênant.

Et pourtant, The Time Of Great Purification a de beaux atouts pour lui. D’un point de vue musical, ainsi, Pathology nous livre un album des plus solides, qui sait faire la part belle à la brutalité sans oublier la technicité et la maîtrise. Les morceaux s’enchaînent naturellement, sans sentiment de lassitude. Le propos a beau être lourd, il est suffisamment varié et maîtrisé pour éviter cette sensation de trop-plein dont on souffre parfois à l’écoute de certains albums qui misent tout sur la brutalité. Ajoutez à cela une production bien équilibrée qui met chaque instrument en valeur (et un son de caisse claire correcte, pas comme sur le dernier album de Visceral Throne, encore un groupe qui perd de son intérêt à cause de ce qui pourrait sembler une broutille) et vous vous dites que vous tenez un sacré morceau.

Toutefois, c’était sans compter sur le chant qui hésite entre deux registres : le porcin et la bouche d’égout. Bon, sur un album de slam, un tel registre fait toujours plaisir. Il serait même indispensable. Par contre, sur un album de Death technique (bien qu’il soit brutal), ce registre devient vite lassant et ne colle pas aux compos. Je pensais tenir là une des claques de l’année, je finis avec un album certes intéressant, mais entaché d’une erreur de casting… Du moins à mes yeux. Je suis d’ailleurs persuadé que beaucoup me donneront tort et loueront les qualités de cette galette. Les coups et les douleurs, ça ne se discute pas.

Jäkelunge (6,5/10)

Myspace officiel

Victory Records – 2012
Tracklist (30:04) 1. Imprisoned by Fear 2. Tyrannical Decay 3. Corporate Harvest 4. Torment in Salvation 5. Asphyxiation Through Consumption 6. Remnants of Freedom 7. Dissection of Origins 8. Distorted Conscious 9. A Bleak Future 10. Oppression by Faith 11. Cultivating Humanity 12. Earth's Downfall 13. The Everlasting Plague