Ævangelist est une formation américaine en activité depuis 2010 s’articulant principalement autours de deux activistes de la scène extrême, alternative et indépendante : Matron Thorn aux guitares et au chant qui est passé aux seins des réputés Bethlehem ou Leviathan (ma chronique du dernier album ici) et Ascaris au chant et au saxophone qui est également le leader de Shavasana un groupe de Death Metal Expérimental. Il accompagne également pour le live à tous les instruments Matron au sein de sa formation Black Metal très active et reconnue  Benighted in Sodom. 

Avant toutes choses il faut savoir que Ævangelist opère plus à la manière d’un collectif que d’un réel groupe et qu’il a même splité pendant une courte durée autour de l’année 2012 soit juste après les sorties de leur excellent EP Oracle of Infinite Despair (2011) et de leur génial premier album De Masticatione Mortuorum in Tumulis (2012). C’est à cette période que j’ai découvert leur Black Death Metal très Ambient et expérimental. J’avoue ne pas avoir suivi tout ce qui est sorti entre 2013 et 2014  et j’ai pu constater avec étonnement qu’ Ævangelist ne s’est pas tourné les pouces ces trois dernières années puisque on dénombre pas moins de six sorties : Omen Ex Simulacra (2013) et Writhes in the Murk (2014) ainsi qu'un EP Nightmare Flesh Offering (2013) et un split album la même année To the Dream Plateau of Hideous Revelation en compagnie de leurs compatriotes de Esoterica (Black Metal Ambient).

Ce n’est qu’en Août avec la mise en ligne de manière indépendante d’un morceau (qui n’apparaît pas sur le dernier album et n’est disponible qu’en version digitale ici) « Abstract Catharsis » que j’ai renoué avec leur musique (façon de parler puisque il m’arrivait souvent de me plonger dans les 2 premières sorties). En septembre Ævangelist enfonce le clou avec une longue plage d’une petite quarantaine de minutes qu’il laisse en offrande aux amoureux de violence et de catharsis par l’intermédiaire du EP Dream An Evil Dream disponible en streaming et version digitale ici et en format cd ici. C’est par le biais de Debemur Morti Productions (facebook ici) que ce EP est sorti, il en va de même pour les albums Writhes in the Murk et Omen Ex Simulacra ainsi que le petit dernier Enthrall To The Void Of Bliss qui nous intéresse plus particulièrement aujourd’hui (cependant en collaboration avec le label 20 Buck Spin site ici). 

L’artwork au mystique sobre et énigmatique de Stephen Wilson (Facebook ici) est réussi car il sied au concept musical développé par Ævangelist sur ce Enthrall To The Void Of Bliss. Dès sa découverte vous êtes comme absorbé et interpellé… Pour ce qui est de la production elle est l’œuvre de A à Z d’Ævangelist (comprendre le binôme Matron Thorn et Ascaris) dans ce qui apparaît comme le home studio The Parish de Matron Thorn. Il n’y a rien à redire à ce niveau et les parties Ambient / Atmosphériques s’amalgament et fusionnent toujours très bien aux parties Black Death Metal. Les vocalises Black Death et autres sont en majeure partie l’œuvre de Ascaris qui est à l’aise dans tous les registres et qui a une nouvelle fois fait une prestation parfaitement convaincante !


Pour ceux qui suivent mes chroniques, le son de Ævangelist se situerait quelques parts entre celui du dernier album de Abyssal (ma chronique ici) avec cependant bien moins de profondeurs et Adversarial (ma chronique ici). En fait la démarche artistique de nos joyeux drilles reprend les codes de ce Black Death Metal barré et très extrême prisé par des formations comme Abyssal (sur des titres comme « Levitating Stones » ou « Emanation »), Portal, Adversarial (c'est frapant sur« Arcan Manifestia »), Antediluvian, Mitochondrion, Malthusian, Diocletian ou notre Autokrator (ma chronique ici) national. Cependant il prend un malin plaisir à tordre ses composition par le biais de structures et de bruits expérimentaux voire d’instrumentations Ambient et Néoclassiques. 

Ce dernier aspect lui donne par moments les apparences décalées et avantgardistes d’un Lychgate (ma chronique ici) je pense à une composition comme « Cloister of the Temple of Death » mais attention le propos de Enthrall To The Void Of Bliss sonne résolument plus Black Death Metal et chaotique ! Ces samples ou orchestrations Néoclassiques sont généralement noyés et fusionnés aux violentes contorsions Black Death Metal, ce qui donne un résultat stupéfiant mais très intriguant par moments pétrifiant même ! Personelement j’ai adoré !  En y regardant de plus près,  les champs d’actions générés sont assez  vastes et divers : je prendrais  deux exemples comme le délire acide et jazzy du long « Meditation of Transcendental Evil » et ses expérimentations au saxophone qui évolue par la suite vers un Black Death toujours aussi proche d’un Abyssal ou « Alchemy »  qui évolue lui en quasi Dubstep Electro et Spoken Words avec quelques parties Shoegaze et des voix Dark saturées sur sa seconde moitié. Pour sûr deux grands moments de l’album parmi tant d’autres !

A l’arrivée on a une nouvelle fois un album de Metal Extrême très conséquent ! Rien est moyen sur Enthrall To The Void Of Bliss ! Ævangelist peut être fier car il a accouché d’un album que l’on peut aisément ranger aux côtés des dernières productions de Autokrator, Lychgate, Abyssal, Leviathan, Porta Nigra, Gnaw Their Tongues ou Mastery qui ont tous sorti selon moi cette année les meilleurs skeuds en matière de Metal Extrême Avant-gardiste ! Bien évidement on le retrouvera dans mes Top 2015 ! Décidément Le Metal Extrême et indépendant se porte très bien !

FalculA (9/10)


Facebook officiel
Site Officiel
Bandcamp Officiel où Enthrall To The Void Of Bliss est en écoute intégrale.


20 Buck Spin – Debemur Morti Productions / 2015 
Tracklist (56:23) : 01. Arcan Manifestia 02. Cloister of the Temple of Death 03. Gatekeeper's Scroll 04. Alchemy 05. Levitating Stones 06. Emanation 07. Meditation of Transcendental Evil.

https://www.youtube.com/watch?v=8Bu6Q5jUupA

https://www.youtube.com/watch?v=zx7l9sz4_9w

https://www.youtube.com/watch?v=Of1FosmWg7k

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Cruciamentum – Charnel Passages

Je vous ai parlé de Cruciamentum lors de la chronique du dernier album d’Indesinence le génial III (chronique ici). Il s’agit d’une jeune formation de Death Metal Oldschool britannique initiée par le guitariste chanteur Dan Lowndes connu pour son activité au sein de Imindain, le statut de ce groupe de Doom Death Metal  n’est pas très clair et leur dernière sortie date un peu maintenant (2009). Pour ce qui est de Cruciamentum il s’est entouré de fines gâchettes du Metal extrême britannique puisque en plus du batteur Dani Ben-Haim qui jouait encore il y a peu au sein de Indesinence et officie également dans Adorior et Grave Miasma, on retrouve aussi le guitariste Roland C. du cultissime groupe australien Deströyer666 qui comme Dani officie dans Grave Miasma ainsi que le bassiste Richard Brass qu’on retrouve dans Atavist, Wodensthrone et qui est passé par bon nombres de formations comme le renommé Winterfylleth (Pagan Black Metal) dont il était le guitariste chanteur de 2007 à 2009. 

Je tenais à être précis au risque d’être un peu lourdingue afin de vous signifier à quel point Cruciamentum regorge de musiciens qui ont tous un lourd passif et c’est ce qui explique à mon humble avis le très bon accueil que lui a réservé le publique lors de la sortie de leur démo Convocation of Crawling Chaos (2009). C’est aussi une des raison du grand intérêt porté à leur seconde réalisation le EP Engulfed in Desolation (2011) ainsi que le fait qu’ils se retrouvent en contrat avec le label canadien Profound Lore Records pour ce premier album le dénommé  Charnel Passages !

Tout d’abord j’ai grandement apprécié le sublime artwork, une illustration de l’artiste chilien Daniel Desecrator (site ici) ainsi que la production du son qui cette fois-ci d’après ce que j’ai compris est l’œuvre intégrale de Greg Chandler (leader de Esoteric et qui a notamment bossé sur les dernières productions de Lychgate, Indesinence) au Priory Recording Studio (facebook ici). Par le passé on le retrouvait à divers moments du processus de production (prise de son batterie ou mastering) mais jamais de manière intégrale. Le son de l’album s’en ressent automatiquement et même si on peu regretter le côté raw et malsain de la démo Convocation of Crawling Chaos ou l’effet rouleau compresseur et abyssal du EP Engulfed in Desolation, force est de constater que cette production actuelle plus claire et affinée s’avère judicieuse et sied à merveille aux nouvelles compositions épiques, ambiancées, techniques, mélodieuses  et percutantes de Charnel Passages

En étant plus saillante elle permet de mettre en valeurs l’incroyable technicité et mélodicité dont font preuve tous les musiciens de Cruciamentum et nous permet d’entrevoir une face du groupe qui était déjà présente par le passé mais moins mise en exergue par la production. De fait même si le groupe s’inscrit toujours dans une démarche Death Oldschool comme le pratiquent des formations comme Grave Miasma, Disma ou Desecresy, il m’a aussi fait beaucoup penser au Death Metal ultime, saillant et virtuose des américains de Deteriorot (facebook ici) ou des finlandais de Adramelech (facebook ici). C’est prégnant sur des titres comme  « Necrophagous Communion », « Rites To The Abduction Of Essenceou », « Dissolution Of Mortal Perception », « Piety Carved From Flesh » ou « Tongues Of Nightshade » avec leurs passages très bourrin d’efficacité, rigoureux rythmiquement et techniquement sans oublier leurs solos d’hallucinés ! 

On peut aussi penser à certaines formations contemporaines en écoutant Cruciamentum tels que Morbus Chron (qui a splité récemment d’ailleurs chronique de Nico ici), Horrendous (dont la chronique arrive sous peu) ou Execration (que Mister Brute Force nous a chroniqué cette année ici) qui évoluent dans un Death Metal Oldschool mais se qui montre un peu plus progressives dans leur démarche. En effet Cruciamentum prend généralement son temps et installe un climat épique et contrasté par le biais de longues compositions ambiancées où quelques discrets claviers « The Conquered Sun (The Dying Light Beyond Morpheus Realms) », « Dissolution Of Mortal Perceptionain » ainsi que de nombreuses lead guitares ou furtifs arpèges acoustiques comme sur « Collapse ». 

Pour un premier album Cruciamentum frappe très fort et nous récite un Death Metal homogène et cohérent aux codes immuables mais en le conjuguant de manière efficace sur plusieurs formes toutes plus ultimes les unes que les autres ! Un album qui satisfera autant l’amateur d’extrémisme musical que l’esthète et rien que pour cette prouesse on met une très bonne note !

FalculA (8,5/10)


Facebook Officiel
Bandcamp Officiel
Bandcamp de Profound Lore Records où Charnel Passages est en streaming intégral 


Profound Lore Records / 2015 
Tracklist (44:47) : 01. The Conquered Sun (The Dying Light Beyond Morpheus Realms) 02. Necrophagous Communion 03. Tongues Of Nightshade 04. Rites To The Abduction Of Essence 05. Piety Carved From Flesh 06. Dissolution Of Mortal Perception 07. Collapse.

https://www.youtube.com/watch?v=YbqL1xtj7jY

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Öxxö Xööx – Nämïdäë

Je me rappelle, il y a de cela quatre ans maintenant, du choc qu’a été pour moi la découverte puis la totale immersion dans la musique de Öxxö Xööx avec leur premier opus Rëvëürt. Je me souviens qu’avant même de me plonger dans son écoute j’avais été fortement interpellé par l’orthographe du nom de cette formation ainsi que du titre du dit opus qui m’avaient fait penser à l’univers de Magma. Je ne m’étais point trompé ! Il faut dire que le fait de retrouver Igorrr (dont notre Mr Brute Force a fait plusieurs chroniques de son projet solo Hallelujah ici et Maigre ici) et son acolyte au sein de Igorrr et Whourkr le dénommé Laurent Lunoir alias Öxxö Xööx que l’ont retrouve aussi dans Rïcïnn le projet de Laure Le Prunenec qui assure les vocaux féminins sur Rëvëürt et Nämïdäë ainsi qu’au sein de Corpo-Mente (formation plus que recommandable dont je vous mets le Facebook Officiel ici), m’avait rendu très curieux !

 

Imaginez un peu l’univers de Magma (comme lui Öxxö Xööx a créé son propre langage et utilise le même genre de locution et vocalises) percutant le Metal Gothic, le Funeral Doom ainsi que les musiques Electro / Industriel et symphonique ou néoclassique ! Öxxö Xööx est tout ça et bien plus même ! Comme je le dis plus haut Rëvëürt avait marqué mon année 2011 et depuis je cite d’ailleurs souvent ce groupe (que ce soit via forum ou réseau sociaux) je les ai même énormément passé dans mon émission de radio sur Radio Kaos Caribou (qui n’est plus d’actualité, je le dis au passage) ainsi que lors de chroniques ici même (la plus récente étant celle de Valborg ici). Bref je suis devenu très friand de la musique du groupe et attendais ce deuxième album Nämïdäë de pied ferme ! Il est sorti en CD, version digitale et vinyle  au mois de Mars sur le label finlandais Blood Music (Facebook ici) dont je vous ai déjà parlé lors de ma chronique du dernier album de Lychgate (chronique ici) et c’est donc avec un peu de retards que je me décide à vous causer de cet album. Mieux vaut tard que jamais comme on dit !

 

On peut remarquer que le line-up s’est étoffé puisque Isarnos qui est aussi l’actuel batteur de Wormfood a rejoint la formation et pris en charge la batterie et les percussions. Concernant le son qui est une nouvelle fois l’ouvrage de Igorrr, je l’ai  trouvé plus organique et affuté avec énormément de rondeurs et de reliefs là où il avait tendance à être trop clinique sur Rëvëürt. C’était d’ailleurs à mon sens la seule faiblesse dans la musique du groupe. En ce sens Öxxö Xööx  a énormément gagné en lisibilité et envergure sonore. Je ne vais pas m’amuser à décortiquer la musique de Öxxö Xööx morceau par morceau mais sachez que tout est optimal sur Nämïdäë. Öxxö Xööx se montre tout aussi exubérant, contemplatif et évolutif dans l’approche de ses pièces orchestrales que sur son premier album.

 

Les parties Metal sont vraiment bien plus léchées aussi et vous aurez droit à une multitude de solo Heavy Metal et autres leads guitares ou arpèges de guitares acoustiques tout du long de Nämïdäë. Comme c’était également le cas sur Rëvëürt, Nämïdäë nous montre toujours d’abondantes alternances up tempo et down tempo ainsi que d’ambiances funèbres et lumineuses. J’insiste sur le caractère Néoclassique, Symphonique  et Baroque de Öxxö Xööx qui une fois de plus use de grandes orgues, de clavecins, d’ensembles de cordes et de choeurs d'opéra. Le tout reste barré mais très séduisant et on pourrait qualifier le style pratiqué de Doom Metal Avant-gardiste et expérimental.

 

Öxxö Xööx est vraiment un groupe à part et passionnant ! Sa musique s’adresse aux plus raffinés et esthètes d’entrevous mais elle devrait aussi parler au Doomster lambda et aux férus de Magma ou à des personnes ayant accrochés aux univers musicaux de Corpo-Mente, Igorrr et Liturgy of Decay. Je vous recommande grandement Öxxö Xööx ! Faites-moi confiance et jetez vous dans ce nouveau et étonnant vortex sonore entre modernisme, neoclassicisme et tradition Metal nommé Nämïdäë ! Vous ne le regretterez pas ! Je me porte garant !

 

FalculA (8,5/10)


Facebook Officiel
Bandcamp Officiel où Rëvëürt & Nämïdäë sont en full streaming !


Bood Music / 2015 
Tracklist (01:14:46) : 01. Därkäë 02. LMDLM 03. Ländäë 04. Dä Ï Lün 05. Lör 06. Lücï 07. Äbÿm 08. Dälëïth.

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