Archive for août, 2003

Linkin Park – Meteora

Et voici donc le second album du douze fois platiné (et au moins un disque d'or dans l'hexagone) phénomène américain du néo-metal. Il fallait donc créer un successeur à Hybrid theory. Et quoi de neuf sur ce nouvel album ? Pas grand chose, ma foi … A peu de chose près, on reprend la même formule et on fait douze nouvelles compos. Ceux qui sont allergiques aux voix rap et aux scratches à outrances ne pourront pas longtemps supporter ce disque. Cette voix rap, dont on a l'impression qu'elle est tout droit issue d'un groupe de rap US commercial (on est très loin de la rage d'un Zach de la Rocha de Rage Against The Machine), m'insupporte sur la longueur.
Le contenu de ce Meteora est, disons, " calibré " : le morceau le plus long dure 3 : 33 et il y'a six morceaux de moins de trois minutes (sans compter l'intro de treize secondes qui est le premier titre de l'album). Effectivement, on peut parler de format radio. Le hic, c'est qu'on va acheter un album pour une durée d'un peu plus de 36 minutes (une concurrence pour Marduk ?), je trouve ça un peu léger.

Et le contenu ? On commence par un Don't stay, véritable petite bombe de néo-metal, avec un super riff et une excellente ligne de chant. Le chant de Linkin Park est son point fort, à n'en pas douter, Chester Bennington est un très bon chanteur sachant varier sa voix entre rage (comme sur Hit the floor) et voix douce et mielleuse (comme sur Easier to run) et surtout des lignes de chant vraiment très réussies sur tout cet album.
Il faut dire qu'à côté de ça la guitare en fait le minimum : riffs pas vraiment originaux mais souvent efficaces. Ce sont les arrangements qui sont vraiment chiadés, à base de scratches et d'un travail remarquable sur les samples (par exemple les cordes samplées sur Faint ) et les contrastes, ainsi que les ambiances. Je suis bien obligé de reconnaître que de temps en temps, la formule voix rap et chant mélodique est sacrément efficace (comme sur Lying from you ou Faint). En fait, on adhère très vite, les morceaux vous trottent dans la tête, ils vont droit au but (et pour cause : les morceaux sont courts avec peu d'idées) et on se retrouve en terrain conquis : on trouve ses marques dès la première écoute.

Les morceaux sont variés et passent tous très bien même si l'album a tendance à s'essouffler sur la fin avec, entre autres, Nobody's listening avec son ambiance orientale et son refrain à la manière de Korn ou l'instrumental Session à la manière de Nine Inch Nails (mais avec beaucoup de scratches) et pour finir sur Numb et là on en a marre, morceau pas vraiment intéressant ressemblant trop à Easier to run (qui est, par contre une réussite). Il est sûr que cet album comporte un bon paquet de single en plus de Somewhere I belong digne successeur de Crawling, on peut donner comme exemple l'excellent, et déjà cité, Don't stay, très entraînant qui vous donne une furieuse envie de headbanger, Easier to run avec ses grandes envolées mélodiques ou Lying from you avec son très bon refrain et un break méchant. En conclusion, rien de neuf mais du néo-metal de haute volée, commercial à souhait. Le carton de Hybrid Theory sera très dur à égaler et si le groupe ne se renouvelle pas, il risquera de se casser le nez sur son troisième album.

Vik (07/10)

www.linkinpark.com/

Warner / 2003

Track listing (..:..) 1. Foreword 2.Don't stay 3.Somewhere I belong 4.Lying from you 5.Hit the floor 6.Easier to run 7.Faint 8.Figure 09 9.Breaking the habit 10.From the inside 11.Nobody's listening 12.Session 13.Numb

Metallica – St Anger

Malgré une certaine surexposition médiatique, Metallica est resté trop longtemps absent du devant de la scène et a vu son trône mis à mal par de jeunes loups aux dents longues. Les four horsemen sont revenus pour remettre les pendules à l'heure et déboulent bille en tête avec ce Saint anger ravageur.
Attendu comme le messie, ce nouvel opus du gang de Frisco est en train de prendre des allures de nouveau testament du trash tant il est vrai que non content de défrayer la chronique en prenant tout le monde à contre pied avec un album brut de décoffrage servi par une production pour le moins surprenante, Hetfield and co sont en train de réaliser une véritable OPA sauvage sur les charts mondiaux et trustent les premières places aux quatres coins du monde. Alors quid de cette galette évènementielle? Mérite elle son succès ou pas ?
 
Eh bien le moins qu'on puisse dire c'est que cet album ne laisse personne indifférent. Affublés d'une production très « roots » avec une caisse claire dont la clarté justement ne manquera pas de déranger les plus frileux d'entres nous, les morceaux n'en ont pas moins la patate. Je dirais même plus qu'ils y gagnent en impact et l'aspect ravageur de certains riffs s'en trouve décuplé insufflant une bonne dynamique à l'ensemble malgé la longueur et le caractère répétitif des morceaux. Alors oui l'absence de soli de guitares ne manquera pas de faire jurer tous leurs grands dieux aux fans die hard de la première époque qui vont aller hurler à qui veut l'entendre que Metallica est maintenant un groupe de vendu qui s'est mis à faire du neo. Quant à moi je dirais que si réminiscences new metal il y a elles sont plutôt à chercher sur des morceaux tels que « Dirty Window » ou « All Within My Hand » dont les passages calmes lorgnent furieusement du côté de System of a Down avec un peu moins de bonheur que Serj et ses sbires il faut bien le dire. James hetfield se déchire les cordes vocales à chacune de ses interventions et ses lignes de chant sont assez agréables à entendre à défaut de toujours sonner justes.
 
Les morceaux sont de qualité inégale, et même si il n'y a pas de mauvais titres à proprement parler certains relèvent plus de l'anecdotique qu'autre chose (« Invisible Kid » avec son refrain limite popisant ou « Some Kind Of Monster » qui n'a rien d'exceptionnel) et seraient probablement passé inapercus si ils avaient été le fait d'un groupe inconnu. Il y a quelques pépites comme le puissant "Frantic" et son refrain entêtant, « Saint Anger » mélodique à souhait, l'excellent « Shoot Me Again » avec son antienne adictive ou encore « Sweet Ambers ». Mais ne nous voilons pas la face cela ne suffit pas à faire de Saint Anger l'album du siècle, surtout comparé ne serait ce qu'aux derniers brulôts en date delivrés par la fine fleur de la scène trash suédoise. Alors qu'est ce qui fait que cette « sainte colère » de Metallica me file le gourdin à chaque écoute?
 
Car il est indéniable que selon les canons actuels du trash cette album est loin d'être parfait et ne constituera pas une pierre angulaire en la matière. Pourtant il tourne en boucle dans mon walk man et je l'écoute avec jubilation. Pourquoi ? parce que ce putain d'album a l'accent de la vérité et sonne comme une véritable catharsis musicale pour un groupe qui a mis ses trippes sur la table. Et croyez moi des trippes comme ca j'en boufferais tous les jours! La production qui peut paraître cheap au premier abord n'entame en rien l'énergie des morceaux et on se surprend vite à fredonner certains refrains qui finissent par vous trotter dans la tête pour ne plus vous lâcher. A une époque ou l'heure est à la surenchère en matière de production avec des albums estampillés gros son mais qui se suivent et se ressemblent Metallica se paye le luxe de redéfinir la norme et impose un nouveau standard en matière de puissance musicale. Sur ce je vous laisse je vais aller me retaper une portion de trippes métallique j'ai la dalle!
 
Black Hole Cluster (08/10)
 
 
 
Universal / 2003
 
Track listing (77:00)  : 1. Frantic 2. St. Anger 3. Some Kind Of Monster 4. Dirty Window 5. Invisible Kid 6. My World 7. Shoot Me Again 8. Sweet Amber 9. The Unnamed Feeling 10. Purity
11. All With In My Hands (+ 1DVD Bonus)

 

Mephistopheles – Death Unveiled

Quatrième opus pour le groupe teuton de Death / Black fondé en 1994. Mephistopheles oeuvre cette fois dans un black metal mélodique rageur et haineux, aux compos survitaminées et directes ou alternent des passages habilement ponctués par les claviers avec des moments de folie furieuse portés par les guitares.
Les compos accrocheuses et énergiques sont très convaincantes, seule ombre au tableau, le manque flagrant de puissance de la production très crue qui ne met pas suffisamment en valeur la sombre mixture concoctée par le groupe, et c'est bien dommage, vu l'efficacité des arrangements. Cela dit Death unveiled pourrait bien s'avérer être une des galettes les plus intéressantes du style cette année. Avis aux amateurs (les amateurs d'Emperor ne seront pas dépaysés) !
 
Web Hamster (07.5/10)
 
 
Remedy records – Underclass / 2003
 
Track listing (49:56)
1. Cryosphere trimension 2. from end to end 3. Far beyond redemption 4. Summon primal trinity 5. Stigmata (seed of anti Babylon) 6. By fiery death devoured 7. Intoxicate the sun 8. Earthborn 9. Whispering shadows (cover Unanimated – bonus track)