Archive for décembre, 2005

Cradle_of_filth_peace_throughUn DVD live de Cradle Of Filth ?  Forcément, quand on a subi plusieurs carnages auditifs de leur part, on peut craindre le pire, étant donné que le groupe s'acharne depuis ses débuts à transformer sa discographie en une bouillie sonore infame sur scène…  Hé bien ici, il faut reconnaitre que le berceau de la pourriture à soigné ce DVD, et dans les moindres détails : chose rare pour être soulignée, un livret est inclut, côté son justement, les overdubbs sont bien travaillés sans être grossiers et l'on dispose d'une configuration sonore idéale (reste à la reproduire sur scène, mais il s'agit bien d'une autre histoire). Côté visuel, tout le cirque qui accompagne Cradle est mis en valuer (je ne parle pas seulement du nain hurlant et sautillant ou des gogo danseuses), les lights sont au poil, et le groupe plie un public tout acquis (plutôt jeune si l'on regarde bien l'audience qui a rempli l'Elysée Montmartre deux jours durant). 90 minutes de show, ou le groupe met logiquement au premier plan les compos des deux derniers albums.

Reste les vidéos clips, qui, au choix des fans ou des détracteurs, feront rire ou fascineront tant le groupe sort des sentiers battus des vidéos metalliques (pas de répète dans le garage, c'est un peu plus travaillé, parfois au risque de sombrer dans le ridicule). Enfin le documentaire lui, ne recèle rien de particulier, les conneries backstages telles qu'on les voit et revoit, il suffit de changer le nom du groupe, la marque d'alcool favorite qui sert à torcher l'assistance et le tour est joué. La séance de dédicace (10 longues minutes) n'épargne pas non plus les clichés inhérents à ce genre d'apparition. Les fans seront ravis, les autres ne devraient pas changer d'avis…

Hamster (07/10)

theorderofthedragon.com

www.facebook.com/cradleoffilth

Tracklisting (135 mlinutes) :
Live : Target… Paris 1. Gilded Cunt 2. Nemesis 3. Mannequin 4. Black Goddess Rises 5. Gothic Romance 6. Her Ghost In The Fog 7. Nymphetamine 8. Tortured Soul Asylum 9. The Forest Whispers My Name 10. Bruise Upon The Silent Moon 11. The Promise of Fever 12. 13 Autumns and a Widow 13. Mother of Abominations 14. Painting Flowers White Never Suited My Palette 15. From The Cradle to Enslave
Extra Rounds : Video Propaganda 1. Nymphetamine 2. Mannequin 3. A Promise of Fever 4. Babylon AD 5. Her Ghost in the Fog 6. No Time To Cry (Sisters of Mercy cover) + various extra-bonus

 

In Flames – Come Clarity

inflames_come_clarityDire que cet album est attendu est un doux euphémisme, parmi les fans de la première heure, In Flames ne rime plus qu’avec perte de personnalité, changement rédhibitoire depuis les vénérés Jester Race, Whoracle voire Colony, l’envie de découvrir un nouvel opus des suédois découle donc plus de la curiosité dans l’espoir de confirmer que c’était mieux avant. Il y a ensuite les inconditionnels du groupe qui acceptent tous les albums en évoquant la sacro sainte évolution nécessaire dans une carrière au risque de perdre une partie de sa fan base si bien sûr la dite évolution provoque toujours un émoi particulier à l’écoute de la musique des Anders et consorts. Pour finir on trouvera quelques novices ayant découvert et adoré les deux derniers albums (à savoir « Reroute To Remain » et « Soundtrack To Your Escape ») tant contestés par les autres, ceux-ci ne peuvent que se réjouir dans l’espoir de perfectionner leur affection pour In Flames.

Un mélange subtil et intelligent

Qu’en est-il donc de ce huitième album qui va forcément engendrer nombre de commentaires de part et d’autres des fidèles et des déçus. Retour aux sources ? Prolongation indéfectible du death mélodique modernisé à la sauce des deux dernières offrandes ? Ou encore une nouvelle formule dont seul In Flames possède le secret ?

Il faudra accepter l’idée que je considère (et oui, autant de fans autant d’avis) cet album comme un mélange subtil et intelligent des ères différentes du groupe. A la fois plus brut et direct dans le son tout en restant mélodique sans lâcher l’accessibilité au plus grand nombre échafaudée avec ses dernières productions.

Anders officie toujours dans un registre écorché voire parfois plaintif avec une énergie toujours accrue mais il a désormais la capacité de nous réjouir avec ses vocaux clairs sans aucun doute mis en valeur par une musique prenante à tous les niveaux d’autant que les solos sont cette fois mis en avant. Les rythmiques bétonnent les structures, il y a des choses qui ne changent pas (tant mieux), mais elles se veulent moins « bondissantes » (type « The Quiet Place ») éliminant de ce fait la sensation désagréable d’avoir à faire à un ultime combo de néo metal. Cette impression demeurera uniquement avec l’un des titres pourtant les plus agressifs « Scream » dont le doublement des voix n’est pas à proprement parler un régal. Avant cela « Take this life » aura mis le moteur en marche de la plus belle des manières bien qu’au final ce ne sera pas le titre fédérateur que j’aurais espéré. « Leeches » basé fortement sur les sonorités synthétiques en rebutera un grand nombre mais il conviendra de se concentrer sur les solos à la moitié de ses trois minutes, ils raviront votre écoute comme bon nombre sur ce « Come Clarity ».

« Reflect the Storm » et « Dead End », accrocheurs comme jamais, resteront insidieusement en vous comme tant de refrains mémorisables, de rythmiques plombées et de variations de tempos salvatrices marquant de deux pierres blanches le talent de composition impressionnant des Jesper and Co, la voix suave de la chanteuse suédoise Lisa Miskovsky (non dénuée d’un relent d’Amy Lee, Evanescence) vient en confrontation avec l’énergie d’Anders, il était loin le temps de « Everlost (Part II) » où une demoiselle, Jennica Johansson, fréquentait les bancs de l’école In Flames. 

Un titre « pivôt »

De pause toute relative, il va être question avec la semi balade éponyme « Come Clarity » faisant intervenir une guitare acoustique du plus effet, un solo ravageur et une intensité bien présente malgré tout grâce au savoir faire de Björn et ses potes.

“I want you to lead me 
Take me somewhere 
Don’t want to live in a dream one more day”

Après ce titre rien ne sera plus pareil, cet album prend toute son ampleur, un bloc compact de titres va faire son apparition chacun étant vital pour l’autre afin de marquer les esprits et confirmer que ce fichu album (dont la sortie est prévue début février, oui je sais j’aurais pu vous en informer dès le début) est une nouvelle fois un point névralgique de la carrière des suédois, n’en déplaise à certains. « Pacing Death’s Trail » et « Crawl Through Knives » (un temps pressenti pour être le titre de l’album ce qui aurait constitué une solution de facilité à l’écoute du morceau) n’auraient pas dépareillé sur les deux prédécesseurs, la constante des refrains prenants et accrocheurs est à son apogée, la suite confortera les rouages de la machine à baffes mise en place et soutenue par la paire Peter et Daniel. Le cœur léger à la moitié de « Our infinite Struggle » et à peine remis, voilà que le speed « Vanishing Light » n’aura de cesse de marteler sa rythmique dans votre crâne déjà mis à rude épreuve.

Pour cela et uniquement dans ce cas, l’atmosphérique et linéaire outro « Your Bedtime Story Is Scaring Everyone » saura justifier sa présence, sur plus de cinq minutes, s’étale un titre à l’ambiance très Final Fantasy (réécouter la musique de FF IX) où seule une petite minute de vrai In Flames vient perturber cette sérénité de fin d’album qui marque l’accomplissement d’un travail comme en son temps le mémorable « Whoracle ».

Nul besoin de préciser qu’une fois de plus la production est mémorable. In Flames se sort avec les honneurs de l’épreuve du temps sachant une nouvelle fois prendre le contre pied de la linéarité, le groupe s’est renouvelé même s’il use d’un fin stratège, recyclant à l’envie toute son expérience dans un condensé au sein duquel on ne s’ennuie jamais faisant donc de ce Come Clarity l’un des meilleurs albums de nos amis suédois.

In Flames trône de nouveau sur la plus haute marche du podium et bien malin celui qui pourra devenir calife à la place du calife, c’est pas demain la veille.

A savoir : l’édition limitée proposera un DVD bonus montrant le groupe jouer live la totalité de son album dans un studio à l’instar de Metallica et son St Anger.

Clayman (09,5/10)

 

Site officiel

Nuclear Blast / 2005

Track List (48:06) : 01. Take This Life 02. Leeches 03. Reflect The Storm 04. Dead End 05. Scream 06. Come Clarity 07. Vacuum 08. Pacing Death's Trail 09. Crawling Through Knives 10. Versus Terminus 11. Our Infinite Struggle 12. Vanishing Light 13. Your Bedtime Story Is Scaring Everyone

 

Rammstein – Rosenrot

Rammstein-Rosenrot-FrontTrès vite Rosenrot de Rammstein semble avoir créé la polémique autour de lui tant le groupe paraissait peu enclin à défendre son dernier disque. Il est vrai que son statut est quelque peu bâtard : si Rosenrot arrive aussi vite après le si réussi Reise, Reise c’est qu’il est largement constitué de chutes du disque précédent, dont il n’atteint ainsi jamais la majesté. Tout semble plus banal sur Rosenrot, à l’image du puissant « Benzin » en ouverture, réellement rentre-dedans mais néanmoins très convenu. Le groupe joue en outre d’emblée ses meilleurs cartes en entame de disque : « Spring » et « Du Bist Du » attirent l’oreille et conservent l’attention même si le mélancolique single, « Rosenrot », n’égale en rien ses prédécesseurs. Tout cela aurait incontestablement pu figurer sur l’opus précédent des Allemands.

Puis tout se désarticule très vite pour laisser la place à ce qui pourrait sembler être un ratage à l’instar de la ballade en duo avec la chanteuse de Texas, « Stirb Nicht Vor Mir », où l’on touche aux tréfonds de l’insipide. Et que dire de cette vision de pacotille de la musique hispanique qu’est « Te Quiero Puta ! » ? Qu’elle est d’un mauvais goût indicible ? Porte-parole d’une certaine diversité culturelle, Rammstein nous avait habitué à bien plus d’intelligence et d’empathie musicale. Car à certains moments nous ne sommes pas très loin du désastre musical.

Espérons que le groupe mette à profit le long break qu’il a annoncé pour reconcentrer sa créativité musicale dans une direction plus pertinente.

Baptiste (5,5/10)

Universal / 2005

Tracklist : 1. Benzin 2. Mann Gegen Mann 3. Rosenrot 4. Spring 5. Do Bist Du 6. Stirb Nicht Vor Mir (Don’t Die Before I Do) 7. Zterstoren 8. Hilf Mir 9. Te Quiero Puta ! 10. Feuer Und Wasser 11. Ein Lied