Archive for juin, 2006

CodPer_-_LEftLIls portent un nom de groupe de prog, une pochette à la mode prog, jouent une musique majoritairement instrumentale comme nombre de combos prog…. mais Code of Perfection fait tout sauf du prog. Ce serait plutôt l'auberge espagnole version metal. Une sorte de compile pour ados metalleux omnivores, autant branchés power metal que goth atmosphérique.

Ce trio composé de deux ex-Demon Drive et d'un bassiste japonais abonné aux shredders (Kelly simonz, Jennifer Batten) se veut l'héritier du Cacophony de Friedman et Becker. Curieux groupe, curieux album, et résultat assez médiocre. Ca commence avec une sorte de pop metal à la The Rasmus, bidouillages electro en prime, sans l'ombre d'une orginalité. S'ensuivent diverses tentatives viriles orientées power comme "flyin high" ou "polka beast stampede" (goûtez ce second degré délicieusement décalé). Les morceaux chantés par le guest Carsten Lizard Schulz (Domain, Evidence One) évoquent du hard mélodique passé de mode, tendance américaine ; "superwoman" est même clairement pompé sur "bad medecine" de Bon Jovi.

Histoire de plaire aussi aux demoiselles, Code of perfection se fend de deux ballades :"hearts in Atlantis" du Satriani trop dosé en sirop et "underneath a blue kiss" (poésie quand tu nous tiens…) qui se la joue hispanisant sans réussir à décoller. Outre la platitude des compos, le groupe pâtit d'une rythmique terriblement basique, sans l'ombre d'une trouvaille. Les batteurs et bassistes ne semblent là que pour marquer le tempo. Quant aux solos de guitare, sensés apporter le frisson supplémentaire sur ce genre d'album, ils se contentent de déplier les gammes habituelles, celles que Malmsteen a catapultées il y a déjà vingt ans. On se gardera bien de critiquer la technique pure de ces musiciens, mais vu la pauvreté de l'album, et son aspect putassier, on évitera de le recommander aux amateurs de metal instrumental. Pour les autres, la limite d'âge à 18-20 ans devrait suffire à éviter les demandes de remboursement.

David Taugis (05/10)

www.codeofperfection.com

Limb – Underclass / 2006

Tracklist (47:31 mn) 01. Last Exit For The Lost 02. Flyin' High 03. Miracle Times 04. Polka Beast Stampede 05. Hearts In Atlantis 06. Walkin' On Thin Ice 07. Evil : FEX 08. Psychotic Nightmare 09. Superwoman 10. Underneath A Blue Kiss 11. Shred It !

 

Au sortir d'une carrière d'un peu plus de dix ans, les mauvaises langues (ou les plus lucides) constateront que Ten a raté largement le coche des années 90' : malgré son nombre de disques, un talent réel présent chez son chanteur Gary Hughes et la pratique d'un style musical au croisé du heavy, du hard british et du mélodique, Ten n'a jamais intéressé qu'un petit cercle d'initiés d'amateur de hard mélodique. Ce n'est sans doute pas le passage chez Frontiers, le label du genre par excellence, qui devrait élargir et diversifier son audience. Au moins la distribution sera-t-elle de meilleure qualité et la promotion plus importante. Mais s'il s'agit de présenter des produits comme cette Essential Collection, on aura tout lieu de voir le groupe stagner dans l'entre-deux eaux d'une carrière en demi teinte.

À l'origine, je n'ai personnellement pas beaucoup d'attraits pour les best of mais celui-ci se montre particulièrement maladroit et malvenu. Ainsi, sans doute pour des questions de droits, Gary Hughes a choisi de réenregistrer ses vieux titres avec ses nouveaux musiciens : or ces deux nouvelles composantes musicales n'entraînent aucun renouveau des titres. Si la nouvelle équipe constituée autour de Gary Hughes n'est pas déméritante, son interprétation n'a rien ni de neuf, ni de particulièrement racée. Elle est, par ailleurs, déservie par une production très moyenne, sans doute inférieure aux originales.

Pour finir, le choix de diviser ce best of en deux CDs, l'un rock, l'autre plus soft, constitue une nouvelle erreur : les ballades de Ten ne sont pas toutes incontournables et méritaient moins d'espace. Par ailleurs cette dualité crée une image du groupe à mon avis factice : Ten reste avant tout un groupe de hard mélodique lorgnant souvent vers le heavy.

Il va falloir, pour Ten, proposer autre chose pour se réinscrire dans la course musicale du nouveau millénaire.

Baptiste [04/10]

 

Frontiers / 2006

Tracklist: 

Essential Rockers Disc 1 : 1. The Name Of The Rose/Wildest Dreams 2. The March Of The Argonauts/Fear The Force 3. Ten Fathoms Deep 4. Apparition 5. After The Love Has Gone 6. Remembrance For The Brave/Red 7. Spellbound 8. The Robe 9. Evermore

Essential Ballads : Disc 2. 1. Till The End Of Time 2. You're In My Heart 3. Yesterday Lies In The Flames 4. Virtual Reality 5. We Rule The Night 6. Silent Rain 7. Through The Fire 8. Sail Away 9. Valentine

Ten – The Twilight Chronicles

Il y a lieu de s'interroger si le cas de Gary Hughes ne voisinerait pas depuis quelques albums celui d'Yngwie Malmsteen. Non pour établir une analogie maladroite entre le guitariste virtuose suédois et le chanteur anglais mais pour mettre en valeur certains points communs à deux carrières à ce jour dans l'impasse. Dégageons succinctement ceux-ci : répétition au fur et à mesure de disques de moins en moins inspirés d'un même propos, à savoir du côté de l'Anglais, un heavy metal mélodique un peu désuet ; rotation systématique des musiciens sans justification évidente ; adoption d'un son très daté, du fait d'une obstination inébranlable à refuser de déléguer les tâches à un producteur digne de ce nom.

Les amateurs d'explication psychologique remarqueront que cet autoritarisme (turnover des musiciens) et cette auto-satisfaction (volonté de produire son propre disque malgré les défaillances depuis longtemps établies) se combinent parfaitement à une frilosité artistique qui apparaît alors comme le symptôme d'une fragilité qui s'ignorerait. Un séjour sur le divan serait-il solution à des travers musicaux n'échappant qu'aux intéressés ?

Dans un tel cadre musical et humain, que reste-t'il au final de ce nouveau disque de Ten ? À la suite d'un best of inintéressant et des difficultés de contrat, on aurait pu espérer que Gary Hughes allait retrouver la grâce après avoir signé chez Frontiers. Il n'en est rien malheureusement et ce Twilight Chronicles revêt la forme d'un pensum musical assez indigeste : engongées dans une production sans relief, des compositions pas foncièrement désagréables s'étalent sur des durées excessives ; l'écoute perd ainsi vite tout intérêt malgré le professionnalisme du disque et nous incitent à conclure que les éclats créatifs de l'époque de Spellbound sont bien loin et n'éclairent plus en rien la musique du groupe.

Baptiste (4,5/10)

 

Frontiers / 2006

Tracklist : 1. I – The Prologue (The Elysian Fields – Part I) II – Rome 2. The Chronicles 3. The Elysian Fields 4. Hallowed Ground 5. This Heart Goes One 6. Oblivion 7. The Twilight Masquerade 8. Tourniquet 9. Born To The Grave 10. I – When This Night Is Done II – The Epilogue (The Last Moments Before Dawn)