Archive for octobre, 2008

Pain – Cynic Paradise

pain_cynicparadisePas de temps mort pour Peter Tätgren, Horg étant occupé avec ses comparses d'Immortal, Hypocrisy reste en suspend, alors le voilà qui tue le temps libre en sortant un nouvel album de Pain (un an après "Psalm Of Extinction"). Entretemps, il aura encore changé de label, de management… mais cette fois le line up est resté stable !
A l'évidence on pourrait céder à la facilité, trouver ce nouvel album un brin convenu et prévisible, en s'en tenant à une écoute un poil distraite, et renvoyer Peter au death metal qui tâche. Pourtant Cynic Paradise recèle tout ce qui a fait le succès de Pain depuis près de 10 ans, du metal electro indus énervé (l'entame de l'album démarre bien avec le, titre "I'm Going In" très efficace).
Sans surprise ? Il faut être un poil blasé pour l'affirmer, à l'écoute du titre décalé et country « Have A Drink On Me ». On peut faire la fine bouche mais Peter Tätgren met les bouchées doubles pour bousculer l'auditeur (« Monkey Business »), et l'album s'avère bien plus accrocheur que le précédent, plus varié et moins axé sur les mélodies, où les riffs de guitares velus reprennent le dessus (I Don't Care dépote comme il faut). 
Un poil de finesse demeure tout de même avec notamment l'apparition de la chanteuse de Nightwish, Anette Olzon (sur les titres « Follow Me et Feed Us »). La production un brin plus musclée contribue également à relancer le tout. On pouvait se demander si Peter Tätgren n'avait pas fait le tour de la question Pain, de fait il semble bien qu'il ait encore suffisament d'inspiration ! Un album accrocheur et solide qui vaut le détour en attendant le retour à la brutalité avec Hypocrisy.

Hamster (08/10)

www.facebook.com/OfficialPain

 

Nuclear Blast / 2008

Tracklist (42:26) 01. I'm Going In 02. Monkey Business 03. Follow Me 04. Have A Drink On Me 05. Don't Care 06. Reach Out (And Regret) 07. Generation X 08. No One Knows 09. Live Fast / Die Young (It's A Cynic Paradise) 10. Not Your Kind 11. Feed Us L'édition limitée digipack contient : 01. Behind The Wheel (Depeche Mode cover) (04:09) 02. Here Is The News (Electric Light Orchestra cover) (03:53) 03. Follow Me (Peter vox version) (04:09) 04. Clouds Of Ecstasy (bassflow remix) (03:29) 05. No One Knows (rectifier remix) (03:45)

 

Mourning Beloveth – A Disease for the Ages

mourningbeloveth2008Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part, je ne peux m'empêcher d'éprouver une forte déception quand à l'état d'une certaine scène Doom/Death, de plus en plus convertie aux atermoiements gothico-romantiques mollas-sones, et ayant oublié au passage que le Doom est avant tout un style ténébreux, désespéré et pachydermique, et non de la guimauve pleurnicharde. Heureusement, tout espoir n'est pas perdu. Contre toute attente, il existe encore en Irlande un groupe qui sait encore composer une musique dont leurs cousins du Yorkshire ont perdu la recette. Mourning Beloveth, puisque c'est d'eux qu'il s'agit, nous revient aujourd'hui avec un nouvel album, A Disease for the Ages, faisant suite à un album controversé de leur discographie, A Murderous Circus, qui les avait vu abandonner, sous couvert de renouvellement artistique, les éléments musicaux qui faisaient justement la grande force de ce groupe.

Fort heureusement, quelques années et un changement de bassiste plus tard, les doutes se dissipent dès le morceau d'ouverture de ce nouvel opus, avec le désespéré « The Sickness », morceau qui porte particulièrement bien son nom. Le premier riff sonne comme un uppercut, la voix de Darren est toujours aussi impressionnante, et la voix lyrique de Frank vient lui répondre dès le refrain, donnant une dimension à la fois tragique et épique, celle qui faisait justement défaut à son prédécesseur. À peine le temps de reprendre son souffle, qu'un « Trace Decay », aux couleurs très doom anglais du début des années 90' déboule… et on se surprend un instant à se demander ce que donnerait le même morceau avec comme vocaliste Aaron Stainthorpe (My Dying Bride), tellement ce morceau emprunte à ce qui s'est fait de meilleur en angleterre dans ces années là… mais bien vite, la touche personnelle du groupe ressort, à savoir l'efficacité redoutable de ce dialogue entre la voix lyrique et la voix death, l'une tragique et aérienne, l'autre vous envoyant sans pitié dans les bas-fonds. Malheureusement, malgré des débuts aussi tonitruants, le milieu de l'album s' essoufle un peu, avec un troisième morceau, « Primeval Rush », qui semble presque une chute de studio de l'album précédent. Dommage, car c'est en fait le seul moment de faiblesse de l'album, les deux morceaux clôturant l'album étant eux plus inspirés.

Voici donc un album qui aurait quasiment pu être la suite logique de Dust et The Sullen Sulcus, à une exception près, l'effet de surprise peut être en moins. On est ravis en tous cas que Mourning Beloveth ait été capable de se recentrer sur son identité propre, et de nous offrir un album digne de la réputation que s'est taillée ce groupe auprès des doomeux en tout genre.

Doomfred (07/10)

 

mourningbeloveth.com

Grau Records / 2008

Tracklist (55:56) : 01. The Sickness 02. Trace Decay 03. Primeval Rush 04. The Burning Man 05. Poison Beyond All

 

Allguilty-primaryPour cette première sortie, les canadiens d’Allguilty se distinguent par leur propension à prendre l’inspiration à droite et à gauche. Mélange assez hétéroclite de Death, Grind, Doom et d’autres bidouillages qui n’ont pas forcément de nom, Primary Colour Solution semble être l’objectivation sur galette d’un amour pour la musique extrême s’acoquinant avec une envie de délirer entre potes. Le problème de l’auditeur, pour apprécier un tel album, étant de se faire un avis tranché pour avoir une position d’écoute confortable et ainsi tirer le meilleur de ce qu’Allguilty nous offre.

Cet album se distingue dans un premier temps par une bonne production, je dirais même très bonne production étant donné qu’il s’agit d’une autoproduction. Le son est puissant, naturel, assez brut de décoffrage mais agréable. Du côté des compositions, on a droit là aussi à quelque chose de très froid, de lourd, brutal et sans fioritures en ce qui concerne les parties strictement extrêmes. Le groupe ne fait pas dans la dentelle et envoie la sauce sans prendre de gants, quitte à ne pas être subtile. Mais on comprendra de toute façon très vite que la subtilité n’est pas le but d’Allguilty, qui semble plutôt attiré par le côté « défouloir » et primitif que peuvent contenir les styles extrêmes. Les huit titres de cet album on un impact par la puissance qu’ils dégagent, et par une sorte d’impulsivité constante, certes, mais ils restent tout de même un tantinet « grossiers » pour être réellement intéressants. Primary Colour Solution manque cruellement de relief et d’inspiration, et reste trop basique notamment au niveau des guitares. 

Même si du point de vue de la maîtrise des instruments le groupe est loin d’être mauvais, les compositions ne décollent pas et restent bien trop superficielles pour que l’on ait envie de s’attarder dessus. Et ce ne sont pas les quelques bidouillages sonores que l’on pourra rencontrer aux détours de certains morceaux qui changeront la donne, ceux-ci tirant plutôt les compos vers le bas par leur manque de crédibilité : fait intentionnel ou pas, la question reste entière, mais je me dis que si les intentions du groupe étaient réelles et que le but était d’être crédible dans un registre brutal et froid, les éléments s’ajoutant aux compositions sous forme  de bruitages et d’effets sur les voix sont une réelle faute de goût.

Sheol (03/10)

 myspace.com/allguilty

Autoproduction / 2008

Tracklist (35:51 mn) :
1. Mathias 2. Train 3. All those… 4. Bagman 5. Let’s go motivation 6. Frank O. Gehry 7. I of against 8. Cake & steak