Effrayant…  Comment devenir la caricature d'une caricature. C'est bien à cela que semble s'atteler Malmsteen depuis quelques temps. La carrière du suédois avait déjà perdu beaucoup de sa crédibilité au cours des années malgré quelques retours en grâce (The Seventh Sign ou Alchemy). Depuis War To End All Wars notre virtuose ne pouvait que pouvoir remonter la pente. On ne pourra dire ici que c'est vraiment le cas, nonobstant l'homme lui-même qui avance dans les interviews avoir été d'une créativité renversante durant l'enregistrement du disque en mettant en boîte trente-quatre chansons. Comme seules les douze meilleures ont été conservées pour cette « Flamme perpétuelle », il y a de quoi s'effrayer quant à la qualité des autres.  

Pourtant la production est ici un peu meilleure que celle de War… (Yngwie semble avoir en partie abandonné les manettes) mais rien n'y fait. Car les compositions se révèlent d'un manque de saveur impensable : outre une absence d'inspiration réelle et la linéarité de plus en plus insoutenable de la section rythmique, le sentiment de replagiat est dominant. L'auto-citation atteint des sommets si fait que l'on ne peut même plus parler de redondance. Même les instrumentaux sont navrants (« Capricio Di Diablo » – parmi ce que le guitariste a fait de pire), alors que Malmsteen a réussi à mettre la main sur Derek Sherinian (outrageusement sous-employé il est vrai) aux claviers.

Il n'y a bien qu'à quelques moments que l'intérêt s'éveille (« Priest Of The Unholy » et son introduction aux claviers), intérêt d'ailleurs vite dispersé par les vocalises d'un Tim Ripper Owen dont le grain de chant, plus agressif qu'il n'est de coutume chez les chanteurs de Malmsteen, ne convainc pas. Il semble d'ailleurs que l'homme ait fait pire en live en massacrant abondamment en concert les anciens titres du répertoire d'Yngwie. 

Comme dit le dicton : « en creusant encore un peu plus profond, il va peut-être trouver du pétrole ». On ne sait encore si l'or noir est au rendez-vous mais le fond paraît bel et bien atteint. 

 
Baptiste (3/10)
 
 

Rising Force / 2008

Tracklist : 1. Death Dealer 2. Damnation Game 3. Live To Fight (Another Day) 4. Red Evil 5. Four Horsemen (Of Apocalypse) 6. Priest Of The Unholy 7. Be Careful What You Wish For 8. Capricio Di Diablo 9. Lament 10. Magic City 11. Eleventh Hour 12. Heavy Heart