Bon, à force de crier sur les toits que la scène Metal est composée à 95 %, voire plus, de suiveurs, de copieurs, de clones et autres, je devais me douter que tôt ou tard, un album « original » (vous comprendrez le pourquoi des guillemets dans un instant) tomberait dans la boîte de la rédac’ de Metalchroniques, qu’on se souviendrait de mes propos au sein de l’équipe et que je serais le candidat rêvé pour m’en occuper. Ce jour est arrivé récemment, lorsque nous avons pu jeter une oreille sur le deuxième album des Norvégiens de Vulture Industries. Orthodoxes, intégristes musicaux et autres esprits étroits, passez votre chemin, ceci ne s’adresse pas à vous. Les autres, suivez-moi, c’est par ici que ça se passe…
Malgré ses 12 ans d’existence, ce projet (composé notamment de membres de Sulphur, un groupe au style plus orthodoxe) n’en est qu’à son deuxième album, mais quel album ! Le style ? Non, je ne me hasarderai pas au petit jeu du « qui trouvera la meilleure étiquette », tout au plus dirais-je que le Metal proposé par Vulture Industries est expérimental, au sens presque noble du terme. En effet, plutôt que de prendre plic-ploc quelques éléments à gauche et à droite et de les mélanger maladroitement, nos amis norvégiens s’ingénient à nous proposer un album complet, complexe, où chaque morceau recèle quelques surprises. Malgré leur CV relativement modeste (aucun ne vient en effet d’un « gros » groupe), ces musiciens nous livrent des compos intelligentes, réfléchies, et la somme de chaque instrument donne un résultat ébouriffant. Les écoutes se succèdent, et pourtant l’ennui ne pointe jamais le bout du nez. Ajoutez à cela la prestation d’un chanteur à l’aise dans tous les registres (chuchotements, chant clair, hurlements) et vous avez un candidat sérieux au titre de Meilleure Surprise de l’Année.
Oui, The Malefactor's Bloody Register est un album original, ce qui semble inciter bon nombre de mes confrères à le rattacher à tout prix à Arcturus et La Masquerade Infernale… Comme quoi, être original n’est pas forcément une bonne chose : chacun tente à tout prix, face à cette originalité, de lui trouver des points communs avec des sorties précédentes pour se rattacher à un terrain connu, comme un enfant se cramponnant au bord de la piscine. Lâchez le bord de la piscine, surmontez vos craintes et explorez ces eaux inconnues…
Mister patate (08.5/10)
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Dark Essence / 2010
Tracklist (44:22 mn) 1. Crooks & Sinners 2. Race For The Gallows 3. The Hangman’s Hatch 4. The Bolted Door 5. This Cursed Flesh 6. I Hung My Heart On Harrow Square 7. Crowning The Cycle 8. Of Branded Blood
"The plague of primitive nuclear doom". On ne peut mieux résumer cet obscur objet en provenance du Nevada, un trio qui balance un produit hautement radioactif et qui devrait défriser à grande vitesse toute sorte de mélomane maniaque qui n'admire que les productions sonores propres sur elles et bien léchées. Lecteur, lectrice, si tu veux tenter l'expérience d'un doom post nucléaire, barré, post apocalyptique, qui décrit par le menu le chaos et l'agonie des survivants d'un holocauste nucléaire, alors tu vas être servi(e). Une dizaine de compos en comptant l'intro instrumentale, et du doom crade et psychédélique. Pas de concession, une production aride et minimaliste qui souligne un propos qui ne l'est pas moins. Côté inspiration, on peut retenir un Black Sabbath, ou du stoner ayant subi une bonne dose de radiations. Au delà de ça, c'est féroce et accrocheur les amateurs du genre qui n'ont pas froid aux yeux. Et cela pourrait convenir comme bande son pour tout joueur de Fallout New Vegas ou Stalker qui ne craint pas l'immersion ultime. Pour garder un poil de cohérence avec son univers, le groupe propose l'album à la vente en cassette audio. Un trio promis à un bel avenir, un poil sombre mais intéressant, comme le promet le titre final un peu décalé (dans un style qui détonne), Ride The Light. Seul regret pour ma part, c'est un exercice un poil trop court.
Fidèle à son habitude, Cliteater fait une nouvelle fois un clin d’œil à un groupe dans le titre de son dernier opus. Après Metallica, Stormtroopers of Death ou encore Death, c’est cette fois à Pantera que le groupe « rend hommage ». Enfin, cela reste un simple clin d’œil car musicalement, le groupe est loin de ce que proposent les cowboys de l’enfer.