Archive for juin, 2011

Arch Enemy – Khaos Legions

Hamsteraekhoas062011Chroniquer un album d'Arch Enemy ce n'est vraiment pas une affaire simple qu'on torche entre deux apéros avec la horde de brutes wallonnes. Hélas non, c'est une séance qui nécessite un grand nombre d'écoutes attentives. C'est un impératif afin de pouvoir en déceler la substantifique moelle métallique, tant le groupe maitrise son propos et à, en l'espace d'une décennie, poussé au plus haut niveau ses standards pour produire ses compositions.

Pourtant, il serait aisé de flinguer l'apparente paresse intellectuelle des frères Amott, en taxant le manque d'inspiration de Khaos Legions par exemple. Ce serait un poil expéditif, et négliger le fait que le groupe propose une recette unique en son genre (la concurrence du même niveau ne se bouscule pas). Khaos Legions opére avant tout une synthèse entre les deux albums précédents, la tendance très mélodique de Rise Of The Tyrant, alliée à la brutalité mise en avant dans Doomsday Machine.

Et ce huitième album ne va pas décevoir les fans, après trois ans de longue attente, sans nouveau matériel digne de ce nom à se mettre entre les esgourdes (je fais volontairement l'impasse sur Root Of All Evil dont l'utilité demeure à ce jour très relative). D'emblée, le son est énorme, bonne nouvelle, la production est au poil. Comment pouvait il en être autrement avec le retour de Rickard Bengtsson aux manettes (rappelez vous, il s'était occupé du massif Doomsday…), sans oublier le fidèle Andy Sneap au mixage, garant de la signature sonore du groupe. Et ce premier point positif n'à rien de négligeable dans l'arsenal du groupe, cette fois la batterie n'a pas subi les outrages de l'album précédent (hé non je n'apprécie toujours pas la façon dont Fredrik Nordström s'en était occupé).

Angela et les garçons nous livrent un album efficace, certes sans (bonne ou mauvaise) surprise non plus diront les mauvaises langues. On retrouve la brutalité extrème de Doomsday Machine (« Bloddstained Cross » et « Cruelty Without Beauty » dépotent particulièrement). Cela dit en 15 ans d'existence, il est plus facile de renouveler sa garde robe que son stock de riffs. Il n'en demeure pas moins que les frères Amott font sonner leurs passages mélodiques comme personne et tabassent à coups de riffs thrash qui collent aux murs accompagnés d'une section rythmique implacable.

Aux vocalises, Angela n'en fait pas des tonnes. Ses textes demeurent dans la continuité de ce qu'elle écrit depuis Anthems Of Rebellion, un poil contre l'ordre établi qui saccage la planète. À défaut de faire du neuf, la routine est exécutée brillamment et efficacement. Arch Enemy use sans doute de vieilles ficelles, mais elles sont nombreuses, suffisamment accrocheuses et variées. Les fans devraient s'y retrouver sans peine. Les réfractaires en revanche ne pourront pas être convaincus, mais ça, ce n'est pas nouveau. Alors le manque d'inspiration de cet acabit, ça vaut assurément plus que le silence !

Hamster (08/10)

 

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Century Media Records / 2011

Tracklist : 1. Khaos Overture (instrumental) 2. Yesterday Is Dead and Gone 3. Bloodstained Cross 4. Under Black Flages We March 5. No Gods, No Masters 6. City of the Dead 7. Through The Eyes of a Raven 8. Cruelty Without Beauty 9. We Are A Godless Entity (instrumental) 10. Cult of Chaos 11. Thorns In My Flesh 12. Turn To Dust (instrumental) 13. Revenge Is Mine 14. Secrets

 

Def Leppard – Mirror Ball

Def Leppard aura donc attendu plus de vingt ans pour nous proposer un premier album live, si l'on met de côté la vidéo filmée sur la tournée d'Hysteria, intitulée In The Round In Your Face. C'est dire que le groupe de Joe Elliot a sans doute un peu tardé avant d'enregistrer le live qui aurait saisi Def Leppard au sommet de sa carrière. Sur ce Mirror Ball, c'est la dernière tournée du groupe qui a été enregistrée avec évidemment Vivian Cambell à la guitare et non Steve Clark. Toutefois – et c'est peut-être son principal défaut – Mirror Ball tend à être le live qui aurait pu (dû) être enregistré pour la tournée Hysteria et l'on sent que le groupe l'a conçu comme tel. Ainsi il n'y a aucun extrait du premier album du groupe et que deux titres de High n' Dry alors que Slang, Euphoria et Now sont totalement mis de côté. 

Ce sont évidemment les cultissimes Pyromania (5 morceaux) et Hysteria (6 titres) qui sont extrêmement mis en avant, même si un petit coup d'œil sur le contesté Adrenalize est effectué par l'intermédiaire de « Let's Get Rocked » et « Make Love Like A Man ». Tournée du dernier album oblige, trois titres de Song From The Sparkle Lounge sont proposés ; ils sont franchement de bonne facture, à l'image du disque, mais on ne peut s'empêcher de penser que quelques perles d'Euphoria ou de Slang auraient été tout aussi bienvenues. Et ce d'autant plus que le groupe nous a infligé une nouvelle version de la gluante « Two Steps Behind » dont on se serait bien dispensé. Pour finir, de manière un peu étrange, le groupe nous propose trois nouveaux morceaux alors que les deux disques sont quand même très pleins. On remarquera l'excellent et très rythmé « Undefeated », si bon qu'on aurait très bien pu le placer sur le disque à venir du Léopard sourd. « It's All About Believing » tient bien son rang de sympathique face B, dans un style assez pop et mélodique. « King Of The World », composée par Rick Savage, est tellement influencée par Queen que cela étouffe les qualités du morceau. 

Voici pour l'architecture de ce double live. Qu'en est-il de son interprétation ? Et bien elle nous fera admettre que, d'une certaine manière, le groupe a bien fait d'attendre car il est impressionnant de maîtrise ici. On savait le musiciens du groupe très professionnels et exigeants avec eux-mêmes. C'est évidemment toujours le cas même si les grincheux remarqueront que Joe Elliott a certains problèmes dans les aigus, notamment sur « Hysteria » qui perd un peu de son panache. Il est heureusement secondé par des chœurs aussi maîtrisés ici qu'en studio, et qui donnent un énorme dynamisme à une musique franchement plus hard (c'est évident par exemple sur « Rocket » ou « Armaggedon It »). Ce n'est pas pour surprendre que les solos soient ici plus nombreux que sur les versions originales et l'on pourra goûter donc tout le talent de Vivian Cambell mais aussi surtout de Phil Collen qui semble totalement désinhibé. J'ai toujours regretté qu'il ne soit pas assez reconnu et ce live sera ainsi une nouvelle occasion de le découvrir. 

Malgré mes a priori de départ, je dois reconnaître que ce Mirror Ball va globalement bien au-delà des attentes. Il n'est peut-être pas culte, non, mais incontournable, oui. 

Baptiste [9/10] 

 

Frontiers / 2011

Disque 1 : 01. Rock ! Rock ! (Till You Drop) 02. Rocket 03. Animal 04. C'Mon C'Mon 05. Make Love Like A Man 06. Too Late For Love 07. Foolin' 08. Nine Lives 09. Love Bites 10. Rock On

Disque 2 : 01. Two Steps Behind 02. Bringin' On The Heartbreak 03. Switch 625 04. Hysteria 05. Armageddon It 06. Photograph 07. Pour Some Sugar On Me 08. Rock Of Ages 09. Let's Get Rocked 10. Action 11. Bad Actress 12. Undefeated 13. Kings Of The World 14. It's All About Believin'

oshy_26062011_Book_of_BlLe changement opéré au niveau du logo du groupe (beaucoup moins type Black Metal qu’avant) nous donne peut être un indice quant à la teneur de ce troisième album des américains Book Of Black Earth. Peut être ce changement vient –il du fait que le groupe s’est rendu compte qu’un tel logo peut être trompeur, et amener l’auditeur à poser une étiquette qui ne convient pas vraiment sur le groupe, en le considérant comme un simple groupe de Black Metal.

En tout les cas, The Cold Testament nous démontre que ce changement de logo est plutôt bienvenu, car BOBE ne se limite pas à sa facette Black loin de là. Les compos puissantes et carrées de ce troisième album des américains démontrent par A+B que le style du groupe fait encore plus appel au Death Metal qu’au Black, et qu’il est pour le reste une combinaison habile des deux que l’on pourrait qualifier de Blackened Death. On percevra aisément que cet album est clairement marqué par le sceau du Death : section rythmique puissante et implacable mise bien en avant dans le mix, compos dégageant une grande puissance, chant à la frontière du Black et du Death, ne donnant ni dans le growl caverneux ni dans un chant Black, mais plutôt dans un chant crié entre les deux. En tout cas, c’est au Death que le chant emprunte son côté brut de décoffrage, voilà qui ne laisse aucun doute. La prod délivre un son vraiment puissant aux compos, mais assez clair pour que l’on puisse facilement percevoir les passages mélodiques ou encore la basse. Il y a comme une espèce de relent old school derrière tout cela, et même si le dernier morceau commence presque tout doux, l’ensemble est bien bourrin et ne laisse aucun temps mort à l’auditeur.

The Cold Testament est un album couillu qui, même s’il ne marque pas particulièrement, s’avère agréable et réussi, mais je regrette toutefois que certains morceaux soient aussi répétitifs (Cf. « Weight of the world ») et que le groupe semble surtout miser sur sa force de frappe, alors qu’il est intéressant sur des morceaux plus nuancés comme le dernier « I see demons ». Le potentiel est là, Book Of Black Earth doit encore trouver le « truc » pour se faire remarquer et accrocher l’auditeur. L’ensemble s’avère encore trop classique pour s’extraire de la masse.

Sheol (07/10)

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Prosthetics Records / 2011

Tracklist (36:28 mn) 1. Weight of the World 2. Cross Contamination 3. Antarctica 4. Irritating Spectre 5. Termination 6. Research and Destroy 7. Road Dogs From Hell 8. I See Demons