Archive for juin, 2011

HammerFall – Infected

Ca fait quelques années qu’Hammerfall ne créé plus le buzz à la sortie d’un de ses disques. Aux grands mots les grands remèdes, et c’est ainsi que pour ce huitième album studio les Suédois ont pris le parti d’une pochette très éloignée de l’imagerie attachée au groupe : exit le chevalier Hector, voici… euh comment dire un truc affreux. La première version montrait le logo indiquant un danger biologique (surement au cas où on n’aurait pas bien compris le titre) mais par peur d’un procès (!) nous avons droit à cet avant-bras et aux deux impacts sur la vitre, le tout fait pour 2€50 par un enfant découvrant les calques de photoshop.

Le pire c’est qu’avec cela on pouvait se dire que le groupe, pensant avoir fait le tour de son sujet, allait s’ouvrir à d’autres horizons musicaux… et la a débarqué le premier single « One More Time » qui a tout d’insignifiant, sonnant comme du mauvais Hammerfall.

Tout cela n’était pas très encourageant je vous l’accorde, car même si les albums récents du groupe n’avaient pas soulevé l’enthousiasme, ils avaient au moins le mérite de renfermer quelques bonnes chansons qui, sans atteindre les standards des deux premiers disques, venaient chatouiller le conduit auditif du fan. Pour vous dire, et avec du recul, même « No Sacrifice, No Victory » (2009) qui de prime abord n’était pas transcendant, mérite sa place au sein de la discographie Hammerfallienne.

Mais là ce « Infected » a tout de l’infection, et un méchant microbe étant venu dévorer la créativité des compositeurs qui se sentent désormais obligés d’enfiler les clichés et autres poncifs, donnant un disque décousu et l’impression d’entendre un groupe qui tenterait de s’auto-parodier.

Il faut ainsi attendre « The Outlaw » pour obtenir le premier morceau correct… et réellement  « Dia De Los Muertos » pour commencer à esquisser le premier sourire de satisfaction. Mais l’intermède n’est que de courte durée et l’on retombe rapidement dans l’inconsistant et seul « Let’s Get It On » vient ré-éveiller de l’intérêt. Je passe volontairement sur la contractuelle et insignifiante ballade « Send Me A Sign » qui donne envie d’adresser au groupe un majeur rageur en guise de signe !

Même en cherchant bien, je ne décèle que deux points positifs à ce disque : la co-production du nouveau venu James Michael est excellente et les soli de Pontus Norgren qui est résolument le seul à éclabousser ce disque de son talent.

Alors n’y allons pas par quatre chemin « Infected » pour Hammerfall c’est la grande classe : Aucun nouveau fan ne sera conquis et le groupe devrait finir par perdre le peu qui lui reste. Même moi, fidèle parmi les fidèles et défenseur des templiers de l’acier, je ne pourrai parvenir à plaider en la faveur du groupe qui, manifestement, est arrivé au bout de la route… Mais comme tout fan j’en serai à espérer un redressement salvateur, qui aura des allures de miracle s’il se produit, vu la pauvreté proposée avec ce disque qui est définitivement infecte !
[03/10] Murder-One

Nuclear Blast / 2011
Tracklist (51:18) :   01. Patient Zero / 02. Bang Your Head / 03. One More Time / 04. The Outlaw / 05. Send Me A Sign / 06. Dia De Los Muertos / 07. I Refuse / 08. 666 – The Enemy Within / 09. Immortalized / 10. Let’s Get It On /11. Redemption

Site Officiel : www.hammerfall.net

Myspace Officiel : www.myspace.com/hammerfall

Facebook Officiel : www.facebook.com/hammerfall

Shining – VII Född Forlorare

 Le voilà enfin ! Dire que ce septième album de Shining se sera fait attendre relève de l’euphémisme. Et une telle attente (presque deux ans quand même !) n’étant pas particulièrement une bonne chose, je me dis que cela n’aurai pu que jouer contre VII Född Forlorare (que l’on pourrait traduire par « Born Looser ». Tout un programme qui sent une de fois de plus la déprime enragée et l’ironie à la Kvarforth). A trop attendre on se retrouve souvent déçu une fois l’occasion d’écouter la galette enfin venue…

Et pour être tout à fait honnête, j’ai presque été déçu lors des premières écoutes. Mais « presque » seulement. Car je me suis vite aperçu que ce sentiment mitigé des premières écoutes n’était en fait pas du à la déception, mais plutôt à la déstabilisation. Je m’explique.
Alors que les précédents albums avaient un impact direct et squattaient immédiatement et irrémédiablement l’esprit (le paroxysme de l’efficacité ayant été atteint avec l’indispensable et magique V Halmstad), VII Född Forlorare demande plus de temps et de patience pour faire son effet. Il évolue au fil des écoutes et ne se livre qu’après un certain temps. Pourquoi ? Parce que Shining, discrètement, évolue sur chaque album et ne nous propose jamais deux fois la même chose, c’est indéniable. Ce septième album marque peut être une évolution plus forte que les précédents. Il fait d’ailleurs appel à quelques guest prestigieux qui démontrent l’ouverture d’esprit que le groupe à su acquérir au fil des années, jugez par vous-même : Erik Danielsson de Watain aux vocaux sur « Tiden Läker Inga Sår », Chris Amott de Arch Enemy au solo sur "Människa O'Avskyvärda Människa", Nordman (Pop star suédoise) aux vocaux sur "Tillsammans Är Vi Allt" et Peter Bjärgö (Arcana) au Piano, Mellotron and guest vocals sur "I Nattens Timma". Même si d’habitude je suis d’avis que la multiplication des guest n’est pas forcément une bonne chose pour l’homogénéité, je dois avouer qu’elle est ici très bien gérée et qu’elle ne dessert pas l’album, au contraire.

Je parlais donc d’ouverture d’esprit : un élément important pour ce nouvel album des suédois, qui nous proposent leur ensemble le plus paradoxal, car le moins homogène mais peut être le plus intéressant artistiquement parlant. Chacun des six morceaux possède son propre esprit mais tient si bien sa place dans l’ensemble que les six morceaux forment au final un bloc dont il n’y a absolument rien à retirer. Un délice : insidieux, vicieux, prenant. Un album à part dans la discographie du groupe. Le plus osé en tout cas, cela ne fait aucun doute. Shining ose, et Shining élargi un peu plus son champ d’action, avec cet album qui est le plus mélodique et le plus nuancé du groupe. Et Shining tape en plein dans le mille, car l’ensemble qui apparait au départ comme peu homogène acquiert au final une cohérence sublime dans la démarche et l’atmosphère. Quelle ambiance ! Passé la déstabilisation du début, en réécoutant les albums précédents, je ne peux m’empêcher de penser bien fort qu’il s’agit là du meilleur album du groupe, avec le génial V Halmstad. Et si mes oreilles ne me trompent pas, il me semble que le dernier morceau mystérieusement nommé « FFF » tient une place importante parmi les six pièces de cet étonnant VII Född Forlorare, car on y trouve une montée en puissance et une profondeur qui donnent à mon sens un aspect épique et progressif, mais aussi une tension dramatico-théâtrale (ces chœurs !) jamais atteinte auparavant par le groupe…jouissif !

Que dire de plus ? Il me semble évident que VII Född Forlorare rejoint V Halmstad au rang des albums indispensable du groupe. Shining est au sommet de son art. Espérons que les bouleversements de line-up qui ont suivi l’enregistrement de cet album ne fragiliseront par ce groupe génial.

Sheol 8,5/10

Sites officiels http://www.myspace.com/shininghalmstad , http://www.facebook.com/shiningofficial

Season of Mist / 2011
Tracklist (42 min) 1. Förtvivlan, Min Arvedel (Despair, My Heredity) 2. Tiden Läker Inga Sår (Time Heals No Wounds) 3. Människa O'Avskyvärda Människa (Man, Oh Despicable Man 4. Tillsammans Är Vi Allt (Together We Are Everything) 5. I Nattens Timma (In the Hour of Night) 6. FFF

La bande à Herr Morbid nous aura fait attendre ce cinquième album quatre longues années. Quatre années qui séparent donc Under Saturn Retrograde de l’excellent Negative Megalomania qui avait amené le groupe vers une énorme évolution, au grand regret des fans du Black Metal suicidaire des débuts, mais une évolution nécessaire selon moi qui aura permis au groupe de ne pas stagner et de se réinventer presque totalement. Exit donc, le Forgotten Tomb des débuts, Under Saturn Retrograde confirme la direction prise par le groupe avec Negative Megalomania : ce qui pouvait encore être considéré comme une sorte de Blackened Rock il y a quatre ans s’est encore affiné en mettant un peu plus de côté le côté Blackened pour donner dans une sorte de Dark/Rock presque progressif par moments.

Néanmoins, je dois avouer que ma déception a été grande lors de la première écoute, et que, même si les écoutes suivantes l’atténuent et m’obligent à nuancer quelque peu cette première impression, elle reste tenace… L’impression de me retrouver face à un ensemble manquant presque totalement de surprise et étant par bien des aspects prévisible et répétitif m’a très vite filé une demi molle. Dès les premières secondes de « Reject Existence » la griffe Forgotten Tomb est certes reconnaissable et restera présente durant tout l’album, mais je ne peux m’empêcher de penser que le groupe ne s’est pas vraiment foulé sur ce coup là…Ou alors que la direction prise par la bande du sieur Morbid ne me sied guère.
Pourtant, Under Saturn Retrograde plaira sans aucun doute à ceux qui ont connu le groupe sur le tard ; son côté légèrement easy listening va en tout cas dans ce sens. Mais aux fans qui connaissent Forgotten Tomb depuis sa création, j’en doute. Je fais pourtant partie de ceux qui ont adoré Negative Megalomania et qui ont adhéré à l’évolution du groupe. Mais ce cinquième album est, à mon goût, clairement moins prenant en ce qui concerne les ambiances, et il est aussi largement moins nuancé et moins varié. Il est certain que l’homogénéité et la cohérence sont bien souvent des atouts, mais ici elles amènent un côté linéaire et presque répétitif assez décevant particulièrement sur certains morceaux qui se ressemblent trop (« Reject existence » et « Downlift » par exemple) alors que d’autres combinent le bon et le moins bon (« Joyless »). Et que dire, du choix étonnant qu’à fait le groupe de placer en plein milieu de l’album une reprise du fameux « I wanna be your dog » des Stooges ?? Voilà un choix plutôt incongru, car même si la reprise en elle-même n’est pas mauvaise, elle est dispensable et brise un peu la dynamique de l’album. Etrange décision.

Certains morceaux, comme l’excellent « Shutter », ou l’éponyme en deux parties valent toutefois le détour, et créent l’ambiance qui fait défaut par ailleurs. Cela suffira t-il à faire d’Under Saturn Retrograde un album bon et prenant ? Non. Forgotten Tomb se montre bien trop sage, et me déçoit pour la première fois. Ce cinquième album manque cruellement de folie et de nuances, et donc d’impact. Mon verdict final est donc très contrasté car il y a tout de même du bon dans cet ensemble, mais trop peu…Je penche donc clairement vers la déception.

Sheol (06/10)

www.myspace.com/darknessinstereo

Agonia Records / 2011
Tracklist (50:45min) 1. Reject Existence 2. Shutter 3. Downlift 4. I Wanna Be Your Dog 5. Joyless 6. Under Saturn Retrograde Part I 7. Under Saturn Retrograde Part II 8. You Can't Kill Whos Already Dead 9. Spectres Over Venice