Archive for février, 2012

En direct du Calvados et suivant deux E.P., les rockeurs de Five ((0)) très américanisé dans leur son développe une musique électrique parfois metallisé avec un aspect « desert rock » directement inspiré des groupes d'Amérique du Nord.
Sans renier la bonne tenue de l'album, il est difficile de s'enthousiasmer pour une musique qui semble sortir de chute ponctionner ici ou là sur d'autres albums.
Pourtant le chanteur est un gaillard tenant la dragée haute à n'importe quelle référence, la section rythmique parvient quelquefois à booster les compos peu développées de ce côté là. L'immersion dans le trip psyché, space rock comme l'aime à l'entendre les QoTSA ou l'aspect plus grungy à la Soundgarden coule de source mais l'emprise de ses différenciations de style au sein des titres ne permet pas de sortir des mélodies imparables ou des insufflations suffisantes pour donner corps et personnalité à ce There is a Name for Everything.
Reconnaissons là tout de même une certaine maîtrise de Five ((0)) dans l'élaboration de sa musique mais il faudra un surplus de prise de risque ou un affinage d'interprétations et d'inspirations pour sortir du lot commun.

 

Clayman (05,5/10)

http://www.myspace.com/fiveotheband

M&O Music / 2011
Track List : 01. In tuition 02. Coffin cruiser03. A moment in time 04. Thuein 05. Foursquare 06. The score 07. Silhouette 08. A split second 09. Dynamite glove 10. Capricorn 11. Interplanetary

 

Sunstorm – Emotional Fire

Joe Lynn Turner est un homme manifestement très occupé puisqu'il se partage entre son tribute band à Rainbow, Over The Rainbow, sa carrière solo plus ou moins passionnante et ce side project typé AOR, intitulé Sunstorm. Il est vrai que de nos jours les joies d'internet permettent de composer un album par dessus les océans sans aucun soucis. Et pour ce troisième disque de Sunstorm, c'est le le même « topo », puisque cet Emotional Fire a été enregistré par Turner chez lui aux États-Unis, par Denis Ward toujours à la production en Allemagne avec quelques autres musiciens de la même contrée tout en ayant conçu par les éminences grises de Frontiers en Italie. 

Il n'y a pas de grandes nouveautés ici par rapport à l'essai précédent de Sunstorm et l'on pourrait reconduire une grande partie des critiques et des éloges : le Hard mélodique présenté ici et composé par quelques membres de l'écurie Frontiers (Soren Kronkvist de Crash the System, Tom and James Martin ayant déjà œuvre pour Vega et… Sunstorm,  et Daniel Palmqvist – Xorigin, The Murder of My Sweet) est fort agréable et à la qualité homogène. Il est bien interprété bien que de manière un peu classique et Turner chante franchement bien sur ce disque, délaissant la voix un peu rauque de ses disques solo pour chercher plus de mélodie. C'est très bien ainsi. Franchement, je ne vois pas pourquoi les amateurs du genre (les seuls qui sont concernés ici), pourraient faire la fine bouche sur « Never Give Up », sur « Wish You Were Here » ou « Follow Your Heart ». 

Toutefois, pour épicer le tout, Frontiers a eu l'idée de faire réenregister à Turner des chansons sur lesquelles il avait effectué les chœurs dans les années quatre vingt. Franchement : quelle idée douteuse… Faire réenregister à un artiste ses propres chansons est une pratique souvent incertaine. Mais lui faire réenregistrer des chansons sur lesquelles il n'a posé que des chœurs démontre bien une volonté d'aguicher à tout prix l'acheteur. Mais passons… Il s'agit ici de trois chansons composées par Michael Bolton : « Emotional Fire » à l'origine chantée par Cher, « Gina » et « You Wouldn't Know Love ».

Ces titres, qui n'ont rien des ballades larmoyantes que nous gratifie depuis plus de vingt ans Bolton, sont très bons et sans doute supérieurs aux autres chansons de l'album ce qui est un peu inquiétant. Elles sont proposées dans des versions légèrement plus puissantes que les originales ce qui n'est pas pour déplaire évidemment. Le problème de taille est que le chant de Turner s'avère un cran en deçà de celui de Bolton. C'est patent sur « Gina » qui perd ainsi pas mal de son attrait. Ce dernier Sunstorm tourne ainsi à l'hommage involontaire au Michael Bolton des années 80 ! S'il pouvait donner envie à ce dernier de cesser ses roucoulades pour reprendre sa guitare, ça serait au moins un succès. Mais n'y croyons pas trop… 

Baptiste (7/10)

 

Frontiers / 2012

Tracklist : 1. Never Give Up 2. Emotional Fire 3. Lay Down Your Arms 4. You Wouldn't Know Love 5. Wish You Were Here 6. Torn In Half 7. Gina 8. The Higher You Rise 9. Emily 10. Follow Your Heart 11. All I Am

Throne of Katarsis – Ved Graven

Dire que le précédent opus du groupe, Det Iskaldte Mørket, m’avait impressionné est un doux euphémisme. En effet, rarement un groupe de black n’avait su, à mon sens, capter toute l’essence des différents courants du genre pour les rassembler en un seul album. 
 
Deux ans donc après cet opus, revoici les Norvégiens de Throne of Katarsis pour nous hurlent ici leur dernière offrande aux dieux du black metal, Ved Graven. Dès les premières secondes, on replonge dans le metal du combo : des plages-fleuves, où le groupe laisse libre cours à ses influences diverses, que ce soit des passages trve, des passages sympho, des blasts à tout va, des litanies entêtantes. Vous l’aurez compris, Throne of Katarsis réussit à faire tout aussi fort que sur l’opus précédent : proposer un album de black metal aux influences très nombreuses mais où chacune de ses influences est correctement dosée et s’intègre à merveille dans l’ensemble. Qui plus est, ils y arrivent sans que les compos ne soient monotones ou ennuyeuses (souvent un écueil des plages-fleuves). Cet album est-il donc une pure redite de ce qui a été dit/fait sur l’album précédent ? Ce serait bien évidemment trop simple. En plus d’intégrer tout un éventail d’influences diverses, Throne of Katarsis semble pousser sa démarche encore plus loin en proposant un album plus sombre encore, plus violent, plus malsain. Une musique qui vous attrape et veut vous mettre mal à l’aise en vous glaçant le sang par sa noirceur. Malheureusement, cette démarche a un écueil majeur : l’album est moins « digeste » de prime abord que le précédant opus et pourrait donc décourager les novices du genre. 
 
Plus qu’un album fait de compos diverses s’enchainant l’une à la suite de l’autre, Ved Graven, à l’instar de son prédécesseur est un véritable voyage au cœur du petit monde du Black metal, une expérience riche et intense, grâce à une musique à vous glacer les sangs mais qui ne vous laissera pas de marbre.
 
   
 
[9/10] Supercastor
 
Candlelight Records – 2011
Liste des morceaux (47’11): 1. Profetens Siste Vandring/2. Helvete Kaller/3. Av Dypets Kulde/4. The Holy Remains The Weak/5. Mesterens Tilbakekomst/6. Åpne Alle Sår/7. The Ultimate Shrine