Son : top, rien à redire (si ce n’est un ou deux larsens par moments)
Lumières : très bonnes
Affluence : sans doute pas sold-out mais très fourni, dès le matin.
Ambiance : excellente ! Très « fête entre potes ».
Moments forts : Krisiun
Photos : ici

Proposant une affiche avec Krisiun, Immolation, Nile ou encore Taake, le Metal Mean avait de gros atouts pour nous attirer dans les Ardennes cette année. Retour sur une longue journée au soleil.

Pour entamer les hostilités, Ackros, emmené par un nouveau frontman (le même qu’Orion’s Night), semble visiblement à l’aise sur scène et nous offrit un show très carré et très énergique (qui ne sera malheureusement pas trop suivi par le public encore très calme vu l’heure). Le metal du gorupe fit pourtant mouche parmi les personnes présentes.  Dommage pour le groupe que le public n’ait pas plus suivi mais vivement le nouvel album.
Après une courte pause pour changer la scène (félicitations d’ailleurs à toute la logistique du fest car les enchainements de scène était très rapide- les soundcheck de certains groupes beaucoup moins…), Chaos Invocation monte sur scène. (faux) Sang sur le visage et le corps, clous, chandeliers, encens, pas de doute, le groupe joue du black metal. Est-ce parce qu’il était tôt ou que la chaleur écrasait déjà les festivaliers mais le set, pourtant très bon, sembla avoir un accueil un poil en retenue du public. Dommage car le groupe, au vu de ce qu’il a proposé, mérite d’être plus connu. À approfondir sur cd.
Après une pause méritée au bar (qui aura tourné à mort vu la chaleur et le soleil de plomb régnant toute la journée), retour dans le chapiteau pour voir Farsot. Et là, je dois dire, le groupe ne m’a laissé un souvenir impérissable. C’était certes pas mal mais voilà, sans plus. Le groupe jouant plus sur les ambiances, cela n’a sans doute pas aidé à vraiment mettre l’ambiance et le grain de folie nécessaire dans la fosse.
Nouvelle pause bar avant d’aller voir le dernier show en Wallonie de Gorath. Aller voir un groupe en sachant que c’est sans doute la dernière fois qu’on va les voir sur scène est assez particulier comme sentiment. Pourtant, même si le metal du groupe n’a pas réussi à mettre le feu dans la fosse, le contrat de nous faire passer un bon moment est réussi. Cependant, sachant qu’il s’agissait là du dernier show du groupe, on aura pu attendre un poil plus de folie (comme un Mystica l’avait fait il y a quelques années au Mass Deathtruction).
Celestial Season, groupe inconnu pour moi, monta ensuite sur scène. Les quelques crevards de la plaine devant pour bien voir la violoniste, le set ne m’aura vraiment pas attiré, le groupe jouant plus sur les mélodies, les ambiances que sur l’énergie. Ce qui malheureusement donna un concert peu entrainant selon moi. Typiquement le genre de musique à écouter sur cd mais dispensable en live.
Mais bien vite, Krisiun monta sur scène et nous en mit tellement sur la gueule que toute la déception que les groupes précédents avaient pu nous donner s’envola en un riff. Krisiun en concert, c’est un peu comme être un pantin de crash test. On se prend un mur dans la gueule à pleine vitesse et on en ressort cassé. Pourtant, à chaque fois, on en redemande. Il est loin le temps où le groupe m’avait laissé une impression un peu brouillonne. Le groupe maitrise son sujet sur le bout des doigts et mis la meilleure ambiance du fest dans la fosse selon moi. Les compos s’enchainait comme les balles d’un fusil mitrailleur mais trop vite, le groupe dut laisser sa place aux canadiens de Gorguts.
Après une telle charge de Krisiun, Gorguts, pourtant très en forme et très content de l’accueil que le public lui fit, parut un poil faiblard. Ça reste très très bon mais pourtant en dessous de Krisiun. Dommage aussi que le public suivit un peu moins mais la chaleur ne faisant que monter au cours de la journée, il est vrai qu’il devenait parfois dur de suivre.
Après deux groupes death, il fallait bien un peu de Black et Taake pour se changer les idées. Le groupe est certes connu aussi pour les débordements du chanteur mais je dois avouer qu’ils ont fait soft dans la provoc et le côté destructeur du black pour livrer un très bon concert. Hoest était visiblement très content d’être là, allant régulièrement dans la zone photo pour arranger le public ou même lui passer le micro. Le set parut très court, malheureusement dirais-je car un groupe en forme, qui maitrise son metal de main de maitre, qui met une bonne ambiance dans la fosse, on en aurait voulu plus.
Pour la fin du fest, les organisateurs avaient prévu du très lourd avec Immolation. Immolation en live, c’est un peu comme la scène du baffle gigantesque dans Retour vers le futur : ça vous envoie une telle puissance, un tel mur de riffs, un tel mur de growls que ça vous envoie dans le mur en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. À l’instar d’un Asphyx, c’était même parfois limite contre-productif tellement c’était intense. Mais au final, quand le groupe quitte la scène, on reste déçus de ne pas les avoir vu plus longtemps.
Mais Nile allait bien vite dissiper cette déception. Enfin, je l’espérais. Et là, je dois dire que je suis mitigé. Le groupe était visiblement très content d’être là (ils n’ont pas arrêté de sourire) mais est-ce la fatigue ou la chaleur, toujours est-il que je n’ai pas réussi à accrocher. Nile a pourtant bien joué, balayant toute sa carrière mais il manquait un petit quelque chose. À tel point qu’au final, le set m’a paru trop long…
Après cela, ce fut l’erreur du jour : rester un peu pour voir The Devil’s Blood (surtout pour faire plaisir aux personnes venues avec moi en voiture). Pourquoi une erreur ? Simplement parce que le groupe semble plus préoccupé par sa mise en scène « mystique » que par sa musique. Parce que le groupe semble vouloir se donner un genre dont il n’a pas les moyens selon moi. Mais surtout parce que le groupe a non seulement déçu mais aussi choqué pas mal de monde (même si beaucoup de gens était déjà repartis après Nile). Lorsqu’un spectateur visiblement plus que bourré arrive à monter sur scène (seul couac de la sécu de toute la journée), quel est le but de le jeter à terre de toute ses forces, visiblement pour lui faire mal, de lui donner des coups et lorsque la sécu arrive pour l’évacuer de scène, continuer à vouloir le tabasser ? Une telle mentalité ne mérite aucun respect.
Alors au final, ce metal mean 2012 ? Bien ou pas ? Cela dépend un peu de quel point de vue on se place. Si vous cherchez un petit festival « familial », alors, c’est top. Si vous cherchez un festival ou la musique vous importe peu, tant que vous faites la fête avec vos potes, alors c’est top (pour cet aspect, le mean, c’est un peu « un barbecue » entre potes metalleux, avec des groupes qui jouent plutôt qu’un cd qui tourne). Si vous cherchez un fest où la musique importe, alors, cette année, la programmation était peut-être un poil short. Mais il ne s’agit pas ici d’une faute de l’organisation (très pro malgré la « petitesse » du fest)je pense, mais plus des groupes (certains du moins)qui n’ont pas donné tout leur potentiel. Mais il s’agit à nul doute d’un fest que je vous conseille de faire, ne fut-ce que pour l’ambiance festive parmi les spectateurs. 

Supercastor