Sans vouloir raconter ma vie, un peu désœuvré ce soir, je faisais le point et classais méticuleusement mes chroniques en attente. Je suis alors à nouveau tombé sur le mail d’annonce de ce premier album du groupe allemand EKLIPSE. Je dois avouer être admiratif de la construction marketing qui se déploie gracieusement sous mes yeux. Franchement c’est la classe et nos amis teutons sont décidemment trop forts. Ce n’était pas vraiment prévu mais comme je sens que la muse de l’inspiration m’habite désormais, je m'en vais rédiger dans la foulé cette chronique.

Alors voyons, un quatuor à cordes reprend des chansons célèbres, des standards, et les réinterprètent sous forme d’instrumentaux, sans fioritures, sans batterie… Bizarre, cela me rappelle quelque chose mais je ne parviens pas à mettre le doigt dessus. Les initiateurs de ce projets tout à fait original auraient-ils vécu dans une caverne depuis plus d'une décennie ? Auraient-ils pu manquer le phénomène APOCALYPTICA qui a connu un très gros succès en Europe et particulièrement en Allemagne ? On dirait bien, je ne peux imaginer qu’ils auraient ainsi osé pomper aussi lamentablement une telle idée.

Mais je suis décidemment mauvaise langue car il existe des différences. APOCALYPTICA c’est 4 garçons, EKLIPSE c’est 4 filles. Franchement c’est vachement mieux, elles ont toutes la vingtaine et elles sont super mignonnes. APOCALYPTICA a repris des classiques métal, EKLIPSE reprend à sa sauce des tubes pop/rock. Vous voyez bien, rien à voir en fait. Ah ah ah, je suis naïf, mes plus plates excuses pour ce procès d’intention. En tout cas, les producteurs ont vraiment mis tous les atouts de leurs côtés : les visuels sont très soignés, style gothique avec un soupçon d’érotisme (cuir, corset, lingerie, sado chic) et la biographie accompagnant le Cd annonce la diffusion prochaine de matériel « explicite ». De quoi plaire à la cible marketing des jeunes cadres dynamiques masculin. Soulignons quand même que les teutons se réveillent un peu tard car les russes de SILENZIUM exploitent déjà largement ce créneau des « jolies filles qui reprennent des tubes aux violons ».

Tout cela s’est bien beau, très brillant, strass et paillettes mais au fond et l’album dans tout ça ? Musicalement c’est un vrai boulevard, c’est archi facile. On connait tous quasiment par cœur ces tubes, les mélodies sont ultra-efficaces donc le résultat fait mouche. Presque tous les métalleux ont pleuré de bonheur en redécouvrant « Nothing Else Matters » ou « Refuse, Resist » interprétés par APOCALYPTICA ? Et bien là pareil, il est très agréable de retrouver « Home » (DEPECHE MODE), « In the End » (LINKIN PARK) ou « Clocks » (COLDPLAY) dans ces versions allégées, épurées. C’est beau et souvent assez touchant. Par contre le choix des reprises est très discutable, le fruit d’intérêts marketing avec du LADY GAGA, JUSTIN TIMBERLAKE, de célèbres thèmes de BO de films… Bref de quoi plaire à tous les publics de 7 à 77 ans.

J’espère que le public de NIGHTWISH sera compréhensif car sinon EKLIPSE, qui assure la première partie des finlandais en Europe, risque de souffrir. Mais avec leurs jolies minois et quelques poses lascives, tout devrait rentrer dans l’ordre. Je sais, je suis méchant mais franchement ce type de produit pré-maché et pré-digéré ne vole pas beaucoup plus haut que les produits made in TF1 ou M6. Helena, Viola, Miss E. et Scarlett, on vous devine talentueuses, maitriser un instrument comme le vôtre nécessite de très longues années de pratique alors, que venez-vous faire dans cette galère ? Un beau gâchis…

[03/10] Oshyrya

 

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2012, Mrs Green Records / Premium / Soulfood

Tracklist (48:46 mn) 01. Wonderful Life 02. In the End 03. New Moon-Theme 04. Home 05. Cry Me A River 06. Cloudbusting 07. Paparazzi 08. Run 09. Mumbai 10. Clocks