"21", simple et efficace comme titre d'album, comme le 21ème album du groupe (en tenant compte des compilations et une sortie sous le nom d'Avenger en 1984). Un peu court pour les mauvaises langues, mais vu le nombre d'albums au compteur, le trio à le droit d'aller au plus simple de temps en temps. "21", comme la variante du Poker version "Black Jack Parisian style" dont il est question dans l'intro et le morceau éponyme. 
Passée l'intro, le groupe entame les hostilités ! En comptant l'intro vous avez deux minutes pour vous préparer au choc, on retrouve un Rage qui tabasse, terminé les cordes et les violons, aux oubliettes l'orchestre, on revient aux fondamentaux, la volée de baffes. Le metal tout en puissance qui vous saute à la gorge est de retour. Le trio revient au sommet de sa forme, de quoi faire palir d'envie nombre de jeunes pousses.
L'entame de l'album n'a rien d'un ultime sursaut d'orgeuil, le titre suivant "Forever Dead" est une démonstration de puissance implacable. Pas de quartier, mais en respectant la griffe de Rage. Si la tonalité de l'ensemble de l'album est délibérément plus sombre et agressive, le trio n'en oublie pas sa recette, en maintenant l'équilibre entre les envolées mélodiques de Victor Smolski et le pilonnage intensif d'une section rythmique au sommet de son art. Quant au son il dépote, c'est devenu une habitude avec Rage. C'est le fruit de 10 années de collaboration réussies de ce point de vue avec Charlie Bauerfeind. Rage n'a pas perdu la main. A tel point que les titres un poil moins intenses ("Feel My Pain", plus classique), arrivent à maintenir l'auditeur scotché. 
Et puis surgit "Serial Killer", Peavy se prend au jeu et se lâche sur le chant. Interprétant un tueur en série, il s'en donne à coeur joie dans le registre agressif (les amateurs de Death Metal apprécieront l'incursion).  C'est le titre le plus brutal de l'album, mais le trio encore une fois manie habilement les arrangements mélodiques. "Psycho Terror", seul titre composé par André Hilgers sonne un tantinet différement . Seule ombre au tableau, quelques longueurs sur ce titre qui s'étire un peu inutilement, achevé par le groupe en sifflant et en se marrant. Une fin en queue de poisson qui tranche avec l'ambiance générale. 
En revanche la suite de l'album revient dans la veine agressive et défile sans temps mort, jusqu' à la ballade…  L'album s'achève avec "Eternally", une ballade un  poil incongrue après cette avalanche sonique, logique dans la mesure ou ce titre à été composé en 2007 (et s'est retrouvé dans une compilation – Into The Light), néanmoins elle se situe tout de même dans un registre lourd. 
Rage dément avec classe l'adage qui veut que les groupes vieillissent mal et sétiolent au fil des albums. Voilà un excellent cru 2012, 21 devrait combler les fans et au delà. 
 
Hamster (09/10)
 
 
 
Nuclear Blast / 2012
 
Tracklist (57:59)
01. House Wins 02. Twenty-one 03. Forever Dead 04. Feel My Pain 05. Serial Killer 06. Psycho Terror 07. Destiny 08. Death Romantic 09. Black And White 10. Concrete Wall 11. Eternally