Archive for mars, 2013

waytoendWay to End est formé en 2006 en Normandie par Hazard, et probablement par accident. On me rétorquera que de grandes découvertes ont eu lieu par hasard. Et je suis d'accord. D'ailleurs, si péter dans un vase était une expérience scientifique, ce Various Shades of Black serait en lice pour le prix Nobel. Malheureusement, ce n'est pas encore le cas. On dit souvent que la vie est injuste avec ceux qui ont raison trop tôt  ; je vais me contenter d'être cynique avec ceux qui arrivent trop tard. Qu'une chose soit claire. Certains mettent un pied dans le metal noir avec un pied dans le fossé. La carte du "on cherche à s'éloigner des sentiers battus", ce n'est pas la première fois qu'on me la fait. L'inventeur du dimanche, on en connait tous un. Il entre d'ailleurs dans sa phase créative de préférence quand l'individu lambda essaye de dormir. En soi, c'est déjà un pousse-au-crime. Transposer cette situation dans le domaine musical, c'est me délivrer un permis de tuer. Je n'ai rien contre l'originalité, la vraie. Celle qui cherche à dépasser les limites. Celles qui connait les règles et se permet de les briser – plutôt que de me les briser.

L'intro de l'album est tout ce qu'il y a de plus basique. Il y a peu d'instruments en action, et la pression monte lentement. Rien de plus normal pour un album qui revendique plusieurs nuances de noirceur. Et justement, c'est au stade supérieur que ça se gâte, quand "L'apprenti" commence. Ouais, c'est vraiment le titre. Ils me facilitent le boulot c'est pas croyable.
Way to End considère que rien n'est satisfaisait en terme de black, car personne ne va assez loin dans le coté extrême. C'est un peu l'équivalent artistique du  "je pisse plus loin que tout le monde". Soit. Après tout le metalhead a une fascination pour tout ce qui touche aux sécrétions humaines. Seulement le groupe brasse du vent. Et je ne saurais rappeler la mauvaise interaction de cet élément avec les liquides….

Tenter de conserver l'héritage du black, y ajouter des structures alambiquées et du triturage de manche est totalement vain. L'approche en elle même n'a aucune raison d'être, car elle ne change pas la façon d'appréhender la musique. Ce n'est que de la paraphrase. Pendant près d'une heure.  La démarche est vide, outrances gratuites, montées délires, lyrisme con… On assiste à une surimpression et surcompression d'éléments inutiles. Comme pour créer une symétrie dans le néant, le chant subit le même traitement. Tous les membres exécutent des parties gaffeusement abusives – le chaos né de l'impuissance. On sent l'idée qui sous-tend "Oh et on va mettre beaucoup de voix bizarres. Comme ça on peut revendiquer un  cheminement différent. Et puis ça fait penser à la folie, c'est trve ça, la folie".

Les petits fantoches pseudos-virtuoses rassemblés à baver dans le Palais de la découverte parlent de black avant-gardiste. Forcément ça devait me mettre la puce à l'oreille. Comme quand j'ai lu dans le press kit que " les morceaux sont difficiles à appréhender à la première écoute". Ou encore que "plusieurs écoutes sont nécessaires pour tirer la subtilité de chaque instrument". À moins qu'il ne s'agisse d'un moyen de mettre en avant la sublime prod de l'album? Non, je déconne. Elle est aussi crédible qu'un client du Black Dog avec une culture musicale.
En somme, heureusement que d'autres groupes n'ont pas attendu nos géniaux précurseurs Way To End pour réinventer le black. La boucle est bouclée, on peut pousser le tabouret une fois pour toutes. 

Ymishima (3/10)

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LADLO Productions / 2013

Tracklist (50:41): 1. Sous les Rangs  2. L'Apprenti  3. Evolution Fictive   4. Vain   5. Aganippe   6. La Figure Dansante de l'Incompréhension   7. A Mon Ombre  8. Au Fond d'un Verre de Poussière   9. Ixtab   10. La Ronde des Muses Fânées  11. Various Shades of Black

 

Amplifier – Echo Street

KSCOPE250 Bk.inddJ'avais beaucoup aimé l'album précédent d'Amplifier, The Octopus, avec ses deux cds complètement barrés, dont l'un était plus dans la puissance et l'autre restait assez accessible (pour de la musique barrée). C'est donc avec une impatience non feinte que j'attendais le successeur de cet album, les groupes sachant voguer dans le juste milieu entre « rugueux » et mélodique tout en restant avant tout rock dans l'esprit m'inspirant toujours au moins la curiosité. Alors si en plus c'est dans le prog, où il est tellement facile de se perdre dans la complexité exagérée, c'est banco!

Mais voilà, le côté « rugueux » a pratiquement disparu d'Echo Street. C'est excessivement bien composé, très pensé, très intelligent sans doute, et surtout très atmosphérique. Absolument pas "pop" pour autant, comprenons-nous bien, un fan de Will.I.Am aurait de quoi se faire imploser le cerveau avec cet album. Mais quand un fan de metal écoute ces chansons, il a envie que beaucoup de choses décollent une bonne fois pour toutes: c'est toujours quand le moment fatidique commence à arriver que ces traîtres d'Amplifier arrêtent tout d'un coup, et hop la pression retombe. Et on repart dans de l'atmosphérique. Mouais… frustrant tout ça! Si au moins Amplifier allait au fond des choses dans cet aspect atmosphérique, en faisant naître de véritables sentiments, profonds, ça pourrait passer. Mais on reste souvent en surface, « spectateurs » du sentiment qui se créé sous nos yeux, peut-être parce que les morceaux sont trop réfléchis? A tout le moins, on a l'impression que le groupe a voulu se démarquer de The Octopus en évitant ces immersions, en les arrêtant pile au moment où on allait poser le pied dedans. La démarche peut se comprendre, musicalement (étant donné leur manière de le faire) comme intellectuellement, mais là encore ça peut être frustrant, messieurs. Sans compter qu'un peu plus d'une heure, c'est peut-être un peu long pour un album aussi planant, dans l'ensemble: vers la fin, on commence à avoir l'impression que « oh? ça n'était donc pas la dernière? »

Si vous aimez le rock barré qui vous transporte ailleurs, foncez, vous allez adorer cet album. Si vous avez besoin d'une petite poussée d'adrénaline au moins de temps en temps pour apprécier un album… essayez des chansons comme « Extra Vehicular » ou « The Wheel » peut-être, mais il est probable que la deuxième moitié de l'album (au moins) vous paraisse très linéaire. Egalement, si vous appréciez le rock anglais des années 60 voire 70, vous pourrez apprécier les versions modernes de détails harmoniques qui ne pourront que vous rappeler quelque chose!

(06/10) (pour un fan de metal)
Polochon

Site officiel: http://www.amplifiertheband.com/
MySpace officiel: http://www.myspace.com/amplifiertheband

KScope Music – 2013
Tracklist (61:14) : 01. Matmos 02. The Wheel 03. Extra Vehicular 04. Paris In The Spring 05. Never & Always 06. Between Today & Yesterday 07. Echo Street 08. Mary Rose

Album-cover-finalCCGénéralement, lorsque je choisis un disque ça fonctionne au coup de cœur. Et comme disait le poète Jean-Marie Bigard « le cœur a ses raisons un peu comme la quequette ». En fait, je me permets ce petit laïus pour vous dire que j’ai vu en Reign Of Vengeance l’occasion de me replonger dans du bon vieux death, moi qui crapahute depuis quelques temps dans les fabuleuses contrées du british heavy metal.

Par quoi dois-je commencer ? Peut-être par le titre du disque dont la délicatesse impose une proposition assez ambiguë : « The Final Solution, the final rebellion ». Par quoi dois-je continuer ? La pochette peut-être ? Un aigle allemand du plus bel effet. Vous savez le même qu’on trouvait sur les uniformes SS. Et enfin le concept : la seconde guerre mondiale. Et c’est l’argu de cet Ep qui vient en renfort pour nous fournir une explication dont je vous laisse seul juge : « The Final Rebellion focuses on the cause and unraveling of this conflict » en prenant le soin d’ajouter « But, do not worry common civilians; this EP is all just a work of fiction…. Sleep well ». Nous voilà donc rassuré, j’ai pensé un instant qu’il s’agissait d’un fan-club politisé douteux.

Une fois l’hypothèse extrémiste éliminée je me penche sur la musique avec un intérêt non-dissimulé puisqu’il s’agit d’un disque étiqueté « old-school ». Au niveau de la voix on gravite entre grawls et voix rauque l’ensemble emmené dans des riffs caverneux et une batterie assez bien structurée. Ce cinq titres s’avère assez court (20 minutes) et très hétérogène. « The grande hecatomb » a tout du bon vieux old-school à la Suffocation, batterie à fond, grattes au fond du morceau, voix en avant. Pourtant les choses sont plus modernes avec un « Amassing Towards Truth » plus chiadé. On note des grattes plus tranchantes ainsi qu’une voix qui ose le « chant » à la place des cris.

Toutefois des bizarreries font de ce disque un demi-ratage. Par moment ont entend le click de la batterie (dans les parties creuses de « Fuck The Recession ») ! Ou encore, les copier-coller (Sur « The Grande Hecatomb » à partir de 1 :11, 1 : 55). Par ailleurs je ne comprends pas le mix de cet Ep. Quand on se paye les services d’un Doug Williams (Cephalic CarnageOrigin) on le met un peu en avant, histoire de frimer deux minutes. Rien de tout cela. C’est dommage car les accroches sont bonnes et les riffs efficaces.

Enfin, je réitère ma remarque du début à propos de la pochette en disant que le choix d’un aigle nazi est très peu judicieux, quand bien-même, il s’agirait de donner une leçon d'histoire. Je n’étais pas loin de penser la même chose à l’époque ou Iced Earth avait sorti son "Glorious Burden" et son triste drapeau de sécession.

Bref à écouter pour les puristes du genre.

Aske (06/10)

Myspace Officiel : http://www.myspace.com/reignofvengeance

Brain Damage / 2013

Tracklisting (20 minutes) :1. Fuck The Recession 2. Amassing Towards Truth 3. The Master's Summons  4. The Grande Hecatomb
5. The Final Rebellion