Archive for avril, 2013

Russkaja – Energia!

oshy_07042013_RusskaNouvelle sortie du label Napalm Records, RUSSKAJA propose du Russian Turbo Polka Metal. Sous cette expression énigmatique se cache un joyeux mélange entre MADNESS et KORPIKLAANI en version slave. Le groupe rassemble des russes, des ukrainiens et des autrichiens et se produit depuis 2005 à Vienne. Energia! est le troisième méfait de nos amis après Kasatchok Superstar (2008) et Russian Voodoo (2010). Ils ne ménagent pas non plus leurs efforts sur scène avec pas moins de 300 concerts donnés depuis 2006 et en particulier quatre apparitions au Wacken Open Air.

Dès les premières secondes de la première composition, les russes donnent le ton: rythme endiablé, très dansant et vraiment amusant. Difficile de résister à ce groove, cette bonne humeur et de ne pas immédiatement taper du pied. Georgij A. Makazaria ne ménage pas ses efforts derrière le micro et alterne le chant en russe ou en anglais. La musique de RUSSKAJA reste souvent très accessible avec des guitares discrètes et l’utilisation de cuivre pour rendre le tout plus festif. Les mélodies sont très soignées et font quasiment systématiquement mouches. Les russes vont à l’essentiel via des compositions courtes et ramassées concentrées en trois minutes. Assez éloignés de l’orthodoxie métal, Energia! distille des vertus positives bien agréables en ces temps moroses.

Avec RUSSKAJA, le folklore russe prend d’un coup un coup de jeune et ces sonorités pas si communes pour nos oreilles occidentales sont un petit vent de fraicheur. Une belle surprise.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Napalm Records / 2013

Tracklist (40:04 mn) 01. Energia 02. Barada 3. Radost Moja (feat. Wladimir Kaminer + Yuriy Gurzhy) 04. Autodrom 05. Istanbul feat. Ozden Öksüz 06. Violina Mia 07. Kartuli Vino 08. Surrealnaja 09. Dikije Deti 10. Ajajaj feat. Mizgebonez 11. Tanzi Tanzi 12. Sorry

oshy_07042013_GloryhamLe premier contact avec GLORYHAMMER peut prêter à sourire. Une pochette un peu cheap, un nom de groupe très cliché, une histoire d’héroïque fantasy dont le méchant s’appelle Zargothrax… Aoutez à cela un clip un peu ridicule à la RHAPSODY et il n’en faut pas plus pour commencer à aiguiser ses couteaux. Et puis on appuie sur la touche play et les moqueries cessent, l’auditeur fini par se laisser emporter dans l’univers des britanniques.

Rappelons qu’il s’agit d’un groupe de power métal aux influences médiévales originaire du Royaume-Uni. Formé comme projet parallèle du claviériste/chanteur Christopher Bowes du groupe de pirate métal ALESTORM, le groupe se fait vite remarquer par Napalm Records (également label d'ALESTORM) qui les signe dans le courant de l'année 2012. Ils se définissent eux-mêmes sur leur site officiel comme un groupe de Heroic Fantasy Power Metal. Leur premier album Tales from the Kingdom of Fife sort ces jours-ci. Christopher Bowes s’est entouré d’une solide équipe pour mener à bien son projet. Il a recruté en particulier Thomas Winkler le chanteur d’EMERALD. L’album se place dans une Ecosse fantastique et raconte la légende d’Angus McFife un héros qui lutte contre le sorcier maléfique Zargothrax pour libérer le people de Dundee.

Après l’introduction de rigueur, les choses sérieuses commencent avec un « The Unicorn Invasion of Dundee » rapide et enlevé. Les power métal des britanniques est très classique mais sacrément efficace. La basse est ronflante, les guitares lumineuses et les claviers omniprésents. Mais surtout, GLORYHAMMER se distingue de ses concurrents par des chansons extrêmement attrayantes qui marque au fer rouge l’auditeur presque immédiatement. Il est franchement aventureux de vouloir échapper aux hymnes métal proposés tout au long du disque. Les compositions sont millimétrées et super catchy à l’image d’un « Angus McFife ». Rien de bien sorcier là-dedans si ce n’est des mélodies inspirées et une belle interprétation. Mention spéciale pour Thomas Winkler qui assure avec talent derrière le micro. Je découvre un chanteur bourré de talent et de feeling. Ils ne se dispensent d’aucune épreuve et offre ainsi un morceau fleuve de plus de dix minutes qui clôt l’album. Exercice délicat mais exercice réussi avec une chanson variée et solide. Il s’agit là d’une preuve supplémentaire du talent de ce groupe.

Face à la concurrence venue surtout d’Italie, difficile de ne pas régulièrement sentir l’ombre de RHAPSODY, GLORYHAMMER repositionne en force la Grande-Bretagne sur la carte du power-métal mélodique européen. Sans réinventer le poudre mais en proposant des chansons soignées, les britanniques réussissent un coup de maître pour un premier album. Ils ne se sont pas facilité la tâche (cf les écueils mentionnés plus haut) mais le fan aventureux qui saura passer outre sera récompensé.

Oshyrya (08/10)

 

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Napalm Records / 2013

Tracklist (49:38 mn) 01. Anstruther´s Dark Prophecy 02. The Unicorn Invasion of Dundee 03. Angus McFife 04. Quest for the Hammer of Glory 05. Magic Dragon 06. Silent Tears of Frozen Princess 07. Amulet of Justice 08. Hail to Crail 09. Beneath Cowdenbeath 10. The Epic Rage of Furious Thunder

Malemort – French Romances

malemortCombiner le rock et une identité française est assurément une tâche délicate. Et ce constat est encore plus valable pour le hard rock. Comme si la provenance anglo-saxonne du rock et du hard rock formait un obstacle quasiment insurmontable pour les musiciens de ce côté de la Manche. On comprend que beaucoup choisissent de surmonter la difficulté en « anglicisant » totalement leur propos à la manière de ce qu'on sut faire très tôt nos cousins allemands (Scorpions et Accept n'ont jamais chanté en allemand tout comme la majorité des groupes de thrash germains). C'est assurément le chemin qu'a pris Gojira et on ne peut leur donner tort tant le succès est manifestement là. 

Un groupe différent

Certains groupes font différemment. Malemort est de cela. Peut-être parce que ce « jeune » groupe dont c'est le premier essai est l'œuvre de musiciens expérimentés, qui ont longtemps bourlingué entre hard rock et rock. On imagine que ce qu'ont pu réaliser à une époque Trust, Satan Jokers ou Vulcain n'est pas indifférent à Xavier (chant et guitare) et les siens. Mais ce French Romances n'est en rien une redite et malgré l'hommage qu'il contient aux groupes des années 80, il n'y a rien là de passéiste. 

On pourrait plutôt parler de « nostalgie » à voir l'habillement des musiciens, l'imagerie « art déco » affichée et les photos en noir et blanc des années 20/30 présentées dans un livret intérieur très soigné. Mais cette nostalgie est aussi une manière particulièrement intelligente d'intégrer une identité française sans sombrer dans la facilité. Car on sait que chanter en français est sans doute bien plus aventureux que chanter en anglais : la superficialité sombre vite dans le grotesque et les assonances et les allitérations sont plus difficiles à maîtriser que dans la langue de Shakespeare. Un gros travail a été fait au niveau des textes par Xavier, les fils conducteur étant tour à tour la nostalgie pour une époque révolue (« Le Domaine »), mais aussi l'ironique sarcastique (« Atomatique Diplomatie ») voire la romance (« Diamond »). Le sens des images, la capacité à créer des atmosphères, le jeu avec la langue sont là et corroborent ce que je pense depuis longtemps : le chant en français peut être un atout si on le prend au sérieux. 

Météore dans un ciel bien terne

Quand on parle de « paroles » (et non de lyrics, un mot d'ailleurs piqué au français), on en vient très vite à la question du chant. Celui de Xavier étonne d'abord par son énergie presque punk, son timbre plutôt aigu et personnel, mais aussi par son rythme très nerveux dont le rapide « Home Sweet Home » donne d'emblée un aperçu. Au final, il est un gros point fort de ce French Romances. Il s'associe à une hard rock très immédiat (Twisted Sisters, Motley Crüe première époque voire parfois Iron Maiden sont là), fortement imprégné de ce que le rock français a produit de meilleur (Noir Désir, les Rita mais aussi des combos de rock alternatifs) et d'énergie punk (les Beruriers noirs ne sont pas loin parfois).

Le cocktail semble improbable mais s'avère au final totalement capiteux. Malemort prend ainsi, en France, la forme d'un OVNI entre quelques groupes de metalcore conformistes et les disques de quelques grands anciens plus ou moins vaillants (Satan Jokers, ADX…). On espère qu'il intéressera un public large, ouvert aux démarches personnelles et à contre-courant, aux voies détournées et aux chemins de traverse en quelque sorte.   

Baptiste (8/10)

 

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Brennus (distribution) / 2012

Tracklist (42:00) : 01. Home Sweet Home 02. Insoumission 03. Atomique Diplomatique 04. La Meute 05. Le Domaine 06. L’Enfant-Machette 07. Jamais ! 08. Japan Airline 09. Nous Les Barbares 10. Diamond 11. Les Derniers 12. Fils D’Eve