Archive for juillet, 2013

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01. Quel est ton état d’esprit à quelques jours de la sortie de Between ? délivrance ou stress ?

Un peu des deux. Le sentiment de délivrance je l’ai eu quand j’ai tenu le master dans les mains et quand j’ai reçu les albums. Là je suis un peu anxieux car Between sort en France mais également à l’étranger. Ce n’était pas la cas pour l’album précédent et je stresse un peu quant à savoir comment sera perçu l’album dans des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège… J’ai déjà eu une première chronique suédoise très très bonne, je croise les doigts pour que cela dure comme cela.

 

02. Comment travailles-tu, un an après la sortie de l’album, déjà un EP. L’annonce d’un futur album avec des titres en commun ?

En fait au départ de cet album il y a deux titres que j’avais du produire pour des samplers de magazine et qui ne faisaient pas partie de l’album. J’avais donc déjà dû trouver à l’époque un sujet, une thématique qui fasse un peu spin-off par rapport à From the Past. Donc passer de la mythologie grecque à la mythologie romaine était voilà, prendre les mêmes sans prendre les mêmes… Et je trouvais dommage de laisser ces deux titres comme ça seuls dans la nature et j’ai développé un peu l’histoire pour être cohérent avec l’univers de MELTED SPACE et j’y ai adjoint leur maman, la louve de Rome et le dieu Janus qui fait un peu office de méchant de l’histoire. Après pourquoi ne pas attendre d’avoir un troisième album complet ? C’est vrai que je le vois comme une transition entre From the Past et le prochain opus qui est déjà bien… L’histoire complète est déjà écrite, concept bouclé…

MELTED SPACE me demande énormément de travail logistique, de mise en place, d’enregistrement, de gestion des planning d’enregistrement des uns et des autres… Je suis donc assez vite frustré, tu vois sur Between il y a une semaine de travail de composition pour huit mois de travail d’organisation, puis l’enregistrement. J’aime le studio mais au niveau de la phase de création, c’est tout petit. Cela nourrit énormément mon appétit de composer et donc dès que Between était terminé, j’avais déjà des idées qui partaient dans tous les sens pour la suite. On cogite, l’enregistrement de celui-là donne des idées et il suffit qu’un Batman sorte ou qu’un God of War sorte entre temps et cela inspire également. Je suis nourri de films, de jeux vidéo, d’albums… J’aime pas rester à ne rien faire.

 

03. Quel type de compositeur es-tu ?

J’évoquais le prochain album, donc l’histoire est écrite et j’ai consacré beaucoup de temps à cela. Je rentrais le soir et je m’y mettais jusqu’à saturation. Depuis je me chantonne des trucs, des fois je n’arrive pas à dormir car j’ai une idée en tête. Donc je retourne dans mon laboratoire, j’enregistre trois trucs et cela me calme jusqu’au lendemain. J’enregistre beaucoup de petites choses et à un moment je décide de faire un assemblage : j’ai des histoires, des mélodies, des thèmes, des rythmiques, qu’est-ce que je fais avec tout cela ? Cela prend forme et je en lâche pas l’affaire jusqu’à atteindre satisfaction. J’écris une histoire en français. Un découpage en terme de scène se fait et donc certains thèmes et personnages émergent. J'ai fait des études de musique de film à Paris et donc mon travail est naturellement cadré et je vois assez rapidement les structures exploitables. Je vois MELTED SPACE comme un film, sans image, et donc j’essaye d’avoir un train d’avance sur la suite, en anticipant et en étant le plus précis possible. Donc je connais déjà la direction prévue pour la suite.

 

04. Between, est-il un avant-gout de l’album avec certains titres en commun ?

Pas du tout. Le futur album n’a rien à voir avec Between. Le seul élément commun c’est le concept de Two Gods mis en place avec Janus mais cela sera développé différemment. Between est une transition, une jonction avec From the Past et le suivant. L’univers sera le même, un personnage ou deux reviendront mais le gros des troupes sera tout neuf, de nouveaux guests, pas de titres communs… Il y aura peut-être quelques références au niveau des thèmes musicaux pour que l’on reconnaisse un personnage mais rien de plus.

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05. Après la crème de la scène métal underground française, voici des figures reconnues du métal européen (Liv Kristine (LEAVES' EYES), Ashmedi (MELECHESH), Black Messiah (SETH) et Emmanuel Lévy (WORMFOOD). Quelle est la suite pour MELTED SPACE ?

On trouve forcément un progression consciente dans l’ampleur de mon travail. On ne peut pas le nier. Le choix d’Ashmedi et de Liv Kristine n’est pas anodin. Elle fait un louve de Rome parfaite et j’avais presque dès le départ pensé à elle mais c’est vrai que dans la mesure où l’album sort à l’étranger, ces noms-là sont des références fortes. On trouve en Allemagne les deux références du genre. J’ai cette envie de travailler avec des gens reconnus. On m’a demandé avec qui je rêverais de bosser et je réponds la chanteuse Sharon van den Adel et le chanteur de DIMMU BORGTIR, Shagrath. C’est serait un vrai bonheur. Cela ne se fera pas pour l’instant mais j’ai contacté quelques chanteurs pour le prochain et j’ai quelques oui de principe Les noms devraient plaire à la communauté métal.

 

06. Comment contacte-t-on et intéresse-t-on ce type d’artistes internationaux ?

Pour Ashmedi cela s’est déroulé via mon éditeur qui avait déjà bossé avec lui et donc il nous a mis en contact. Cela s’est fait finalement assez simplement. Pour Liv Kristine, je suis passé par le management et je leur ai envoyé un mail : « Je m’appelle untel, j’ai fait si j’ai fait ça et j’aimerais travailler avec Liv Kristine. Est-ce possible ? comment ?… ». Ils en ont parlé avec elle, j’ai envoyé From the Past, ils ont écouté et je pense regardé sur internet voir qui je suis. Donc elle apprécie From the Past, elle apprécie mes maquettes. Je l’ai rencontré lors de son passage avec LEAVE’S EYES et FIREWIND, on a pu discuter une heure en backstage, elle est adorable. Elle est très investie dans son travail.

Même chose avec Ashmedi, lors de l’enregistrement ils proposent des doubles voix et idées de mixage, ils n’ont pas bêtement cachetonné. Elle me l’a dit, « j’aime les chansons, je trouve le projet cool et cela me fait plaisir de le faire ». Pour Liv Kristine, je suis allé dans leur studio, le Mastersound, et j’ai passé une journée de rêve. Je fournis la mélodie, les textes… Sur les démos il y a la voix témoin de la chère et tendre et Liv Kristine s’était préparé quelques jours avant et nous avons donc pu tout boucler en une journée. Après ils sont libres de faire toute suggestion et modification… Nous avons composé les doubles voix ensembles et donc petit moment de grâce de travailler avec l’une des pionnières de ce type de chant métal. Elle avait enregistré des trucs en avance pour que je ne reparte pas trop tard à cause de la neige, bref une charmante collaboration. Et cerise sur le gâteau, elle fait le meilleur café du monde ! (rires).

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07. Le double digipak était déjà beau et ce digipak est magnifique et à prix modique. La forme est-elle aussi importante que le fond ? Comment travailles-tu avec l’artiste en charge de la pochette ?

Effectivement pour moi le voyage commence quand l’auditeur a l’objet entre le mains, que l’on ouvre l’album, quand on met le disque dans la platine et que l’on découvre le livret alors que les premières notes résonnent. On le disait, moi assez dans des AYREON ou AVANTASIA voir DIMMU BORGIR sont des groupes connus pour soigner le visuels et proposer des collectors… J’en ai une armoire pleine… Dans la mesure où mon ambition première est de faire voyages les gens… J’ai l’image de ces films pour enfants où le gamin ouvre un bouquin magique et il est aspiré pour vivre des aventures merveilleuses. C’est ça l’idée avec ce Digipak, cela commence dès que l’objet arrive. Et cela pour un prix modique, 7 euros je crois sur le site de Seasons of Mist… Oui mais il n’y a 35 minutes de musique, ce n’est pas un triple album bourré de chansons. Enfin c’est pourtant le durée d’un album de SLAYER… Pour la pochette, c’est l’œuvre d’Hicham Haddaji de Strychneen Studio. Je lui ai donné les morceaux et deux trois directives générales pour l’inspirer. Et il m’a fait une proposition qui était à 90% le résultat final. C’était pas la statue des jumeaux et on a modifié l’arbre pour lui donner un touche plus « Guillermo Del Toro ». Tout cela pour souligner la dualité de cet album. Il y a deux chansons pour les jumeaux et deux chansons pour la louve et Janus. L’un des instrumental est présenté en miroir pour illustrer les deux visages de Janus, les deux « e » inversé sur le titre… Bref une envie de cohérence jusqu’aux plus petits détails.

 

08. Toujours pas de scène ?

C’est le moment du scoop ! Une tournée est prévue pour le mois d’octobre en première partie de THE OLD DEAD TREE. Voir les dates sur internet pour le détail. Je dois recruter une fière équipe sur défendre cette musique sur scène. Le temps sera limité et donc je tente de résoudre une équation difficile : qui fait quoi ? quelle chanson ? mise en scène ou pas ? C’est très compliquée mais j’en suis très heureux et tout le monde est enthousiaste !

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Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques" pour terminer cette interview :

01. Paul Di’Anno ou Bruce Dickinson ?

Bruce Dickinson car je connais beaucoup moins son prédécesseur et je préfère au niveau de la voix.

 

02. Ozzy Osbourne ou Ronnie James Dio ?

Très compliqué. Les deux mais pas pour les mêmes raisons. Je vais dire Ozzy Osbourne parce que je l’ai vu récemment en concert. Dio je l’ai malheureusement jamais vu et là ça va être compliqué. Osbourne a pris de l’âge mais il continue à assurer.

 

03. DIMMU BORGIR ou BEHEMOTH ?

C’est quasiment mes deux groupes préférés… DIMMU BORGIR parce que je fais de black métal dans la vie et que j’ai plus de t-shirts des norvégiens.

 

04. AYREON ou AVANTASIA ?

AYREON ! J’ai récemment acheté le dernier Sammet et je n’ai pas eu de surprise particulière. A sa décharge, quand je mets le tout premier, au bout de 3 notes j’ai la banane pour toute la journée.

 

Tous nos remerciements à Roger Wessier (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

Chronique de l'EP ici

Site internet

Killing Mind – Spirit After Life

oshy_28072013_Killin_MinFormé à Béziers en 2002, KILLING MIND est un trio composé par Ty, Seb et Fred. Les affres de la création et du music business sont tels qu’il aura fallu pas moins de dix ans, des succès et des échecs, pour que le groupe accouche d’un premier album auto-produit, Spirit After Life. Il s’agit d’un album concept construit autour d’un récit ancré dans l'époque médiévale avec son mysticisme, son lot de légendes et de croyances.

Le premier contact avec la musique du groupe est assez atmosphérique avec un « Kiss of Flames I : Who Am I ? » chargé de mettre l’auditeur dans l’ambiance. L’atmosphère est lourde et pleine de recueillement, nos mais impose une texture assez chargé à travers quelques touches, des nappes de claviers et une guitare tantôt douce, tantôt tranchante qui mène les débats. Au niveau du chant, on passe des murmures aux growls bien rentre-dedans. Soulignons deux particularités mis en avant par le groupe : KILLING MIND ne compte pas de batteur dans ses rangs et utilise donc une boîte à rythme tout au long de Spirit After Life. Cela donne un côté froid et artificiel complétement assumé. Cela ne nuit pas à l’ensemble même si le son de batterie est assez brut. Autre signe distinctif, le groupe ayant un penchant beaucoup plus instrumental, le chant se retrouve sous-mixé par rapport au reste des instruments auxquelles il laisse une place plus importante. Nos compatriotes veulent que la musique s’exprime pleinement et dialogue avec l’auditeur. Là aussi l’impact reste assez léger sur le rendu de l’album tant le chant parait n’être qu’un habillage de plus. Le chant extrême semble être plus adapté à la musique développée.

KILLING MIND a choisi la carte de l’éclectisme et cette option parait judicieuse. Les rythmes et els ambiances s’enchainent sans temps morts et il y a vraiment ici de quoi prendre du plaisir. On aurait préféré parfois des compositions plus ramassées, la fin d’un « Kiss of Flames II : Judgement Day » ou d’un « Dark Hours » est un peu plus pénible. Comme on le disait précédemment, l’ambiance n’est pas à la fête et KILLING MIND évolue presque dans un registre gothique. Assez technique, les français ont les moyens de leur ambition et annoncent des influences assez variées, de PARADISE LOST, DREAM THEATER à THE OLD DEAD TREE. Cependant, le propos est plutôt lourd et pesant, l’intro d’un « Redemption » évoque plus un groupe extrême que le rock progressif virevoltante du théâtre du rêve. Amis dépressifs, vous trouverez votre bonheur avec Spirit After Life.

L’écoute prolongée de cet album en vient poser la question du choix de KILLING MIND concernant le chant. On peut avoir l’impression que l’on groupe n’a pas su trop choisir entre chant clair dépressif, chant extrême ou instrumental complet. Je serai prêt à parier que l’ajout d’un chant extrême puissant insufflerait un vrai plus à la musique des Biterrois. En tout cas cette entrée en matière est prometteuse et nous pousse à réclamer la suite si possible assez rapidement.

Oshyrya (7,5/10)

 

FaceBook officiel

 

Autoproduction / 2012

Tracklist (44:30 mn): 01. Kiss of Flames I : Who Am I ? 02. Kiss of Flames II : Judgement Day 03. Kiss of Flames III : Death Warrant 04. At the Gates 05. Dark Hours 06. In Memory of 07. Redemption 08. Back from Life I : Death of the Flesh

Valient-Thorr-album-coverLe cas Valient Thorr est intriguant. Surfant depuis ses débuts sur la vague stoner, en mode viril et barbu, le groupe n'a jamais connu la reconnaissance qu'il mérite. Ces Américains pur jus ayant toujours proposé des albums musicalement solides (Immortalizer), on pourrait se demander si la formation n'est pas maudite. Pas démonté pour autant, Valient Thorr nous propose aujourd'hui son sixième album Our own masters. Et c'est ce dernier qui pourrait lui ouvrir les portes d'un succès à la Red Fang. Ce qui serait déjà pas mal.

Our own masters possède beaucoup de qualités et propose un stoner-metal frais et véloce. Jouant d'entrée la carte accrocheuse du rock'n'roll thrashy (« Immaculate consumption »), Valient Thorr ne peut pas se planter. Mieux, chaque composition distille, au gré d'un solo ou d'un break, les effluves d'un heavy metal victorieux. Il est donc impossible de s'ennuyer pendant les quarante-deux minutes de l'album. La bande de Chapel Hill semble plus motivée que jamais et cet enthousiasme se révèle très communicatif (« Good news, bad news »).

Bourré de morceaux accrocheurs (« Torn apart »), Our own masters synthétise le meilleur du stoner actuel avec une attitude proprement heavy-old school. Cet album est, en tous cas, une parfaite porte d'entrée à l'univers du groupe. Valient Thorr mérite, on le lui souhaite, un succès plus conséquent.

Nico (7,5/10)

Site Officiel: http://www.valientthorr.com/

Volcom / 2013

01. Immaculate Consumption 02. Master Collider 03. Manipulation 04. No Strings Attached 05. Life Hands You Demons 06. Torn Apart 07. Cerberus 08. Good News Bad News 09. Insatiable 10. Crowdpleaser 11. Nervous Energy 12. Call Off the Dogs