azziard-vesanie_4653666-LLa scène black metal française représente une très grande tranche du metal hexagonal. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder les très nombreux labels et excellents groupes qui y évoluent. À la louche, nous pouvons citer Sael, Aes dana, Deathspell Omega, Quintessence, Peste Noire, et de très nombreux autres combos. Chaque groupe à sa chapelle, il y a ceux qui blastent, ceux qui hurlent, ceux qui assènent leurs textes en français, etc. À vrai dire, Azziard fait partie de ceux qui organisent les choses dans la brutalité avec des tempi rapides, textes francophones et une grande prudence dans l'utilisation d'effets et de bidules éléctroniques. La formation nous entraîne dans un univers authentique sans chichi d'un black metal décharné. 

Formé en 2001, le groupe a connu d'incessants changements de personnel en cherchant son style entre symphonique et metal extrème. Après un 1916 premier album paru en 2009 plutôt remarqué, dans lequel le groupe s'était engagé à décrire les ravages fumants de la guerre, Vessanie s'occupe de réflechir sur les maux dont souffre l'humain, des conditions limites qui assaillent les zones de conflits, qu'elles soient intérieures ou extérieures. Aussi, les climats pesants et tranchants qui se succèdent, permettent aux propos de gagner en cohérence. Le chant n'est jamais linéaire et ne souffre d'aucun problème de production type "chewing gum". Cela permet à l'auditeur de mieux se concentrer sur les textes. Du côté des guitares, on constate l'influence certaine de Dissection, tant au niveau des mélodies que des tremolo- picking, qui apportent beaucoup de noirceur à cet ensemble. L'équillibre basse/batterie est bien respecté, ce qui permet au disque de rendre justice aux compos tout en conservant le côté "black" de l'affaire. 

Ce disque a la particularité d'être travaillé dans le détail, aussi les morceaux ne se ressemblent pas mais s'enchevetrent intelligement, afin d'éviter que ne s'installe un sentiment de répétition. Saluons le travail de l'ingé son Andrew Guillotin, lui même ancien batteur, ayant vraiment soigné le travail de la section rythmique. Le son n'est pas mécanique et le feeling respecté sur des morceaux comme "digression" ou "Ekphrasys" qui contiennent des passages plus lents avec des samples. Mais soyons clair, la formation n'a pas besoin d'épais claviers pour convaincre les blast, les satus et le texte suffisent à prendre l'auditeur à la gorge.

Ce deuxième album est donc beaucoup plus abouti que le premier, en outre, mention spécial au visuel macabre et dépouillé. Nous pouvons dire désormais qu'Azziard a relevé haut la main le défi du second album et livré un excellent album pour rentrer dans le giron des groupes de BM sur lesquels il faudra désormais compter.

Aske (8,5/10)

Facebook Officiel 

Dooweet / 2014

Tracklisting (40 minutes) 1. Allégorie, 2; Disjonction, 3. De Lumière, d'Obscurité, 4. Sur la Toile, 5. Dialyse, 6. Ekphrasys, 7. Dans Ma Chair, 8. Digression