oshy_02062014_Blood_HammA l’orée de la rédaction de cette chronique du travail album de BLOODY HAMMERS, une drôle de mélodie me trotte dans la tête : « Ça s´en va et ça revient, C´est fait de tout petits riens, Ça se chante et ça se danse, Et ça revient, ça se retient, Comme une chanson populaire ». Pas sûr que beaucoup d’entre vous connaissent ainsi les paroles de cette chanson depuis longtemps oubliée d’un groupe de black métal obscure mais ces mots reflètent bien mon état d’esprit actuel. Après GHOST, HUNTRESS et tant d’autres voici BLOODY HAMMERS qui comme ses camarades aiment à emprunter les chemins sombres et tortueux du rock occulte. L’imagerie se veut forte, sombre, glauque et morbide et pourtant la musique est assez accessible, presque légère.

Derrière ce projet se cache Anders Manga, un artiste américain évoluant dans un registre darkwave, deathrock et qui a déjà publié pas moins de six albums en solo entre 1999 et 2010. A partir de 2012, il se lance dans un nouveau projet heavy rock tendance gothique avec sa femme Devallia. Avec comme influence artistique les films d’horreur des années 70 ou encore l’œuvre de H.P. Lovecraft, les américains ne chôment pas et sortent un album par an. Après un premier album éponyme en 2012 et Spiritual Relics en 2013, ils remettent déjà le couvert à travers neuf nouvelles compositions et une reprise du « Second Coming » d’ALICE COOPER.

Le rock proposé ici reste comme les autres groupes cités ci-dessus très ancré dans la tradition des grands anciens, une touche de BLACK SABBATH ici et là pour le côté occulte complétée de racines seventies assez évidentes. Le tout donne une musique assez simple, presque basique qui tente de jouer la carte de l’atmosphère pour pallier son manque d’épaisseur et de consistance. Il a vraiment pas de quoi monter aux rideaux à l’écoute d’Under Satan's Sun. Les quelques idées qui émergent ici et là peine à cacher la misère et parfois l’indigence de certaines chansons. Il y a de quoi s’ennuyer sévèrement à l’écoute d’un « Spearfinger » mou et chiant comme la pluie. Jouer la carte d’un certain minimalisme peut avoir son charme mais avec BLOODY HAMMERS ont passe vite de l’horreur au ridicule en mode carton-pâte. Le chant d’Anders Manga s’avère particulièrement monotone et manque de conviction pour vraiment convaincre. Les chansons finissent pas toute se ressembler et l’ennui monte inexorablement. Ici et là ré-émerge les bonnes habitudes deathrock avec par exemple un « Dead Man´s Shadow On The Wall » très punk mais ces rares éclairs ne suffisent pas à éviter le naufrage.

BLOODY HAMMERS fait effectivement penser à ces vieux films d’horreur des années 70 tellement cheap et daté, même à l’époque, qu’ils en devenaient comiques. Manga se fait plaisir mais crée à vite grand V un ennui profond chez l’auditeur qui aura le courage de se confronter aux quarante-six minutes de cet album. Le jeu n’en vaut pas la chandelle et je vous invite donc à vous lancer dans des activités plus utiles comme de tondre le gazon à l’aide de simples ciseaux. « La pendule de l´entrée, s´est arrêtée sur midi. A ce moment très précis où tu m´as dit: " Je vais partir ". Et puis tu es partie ».

Oshyrya (04/10)

 

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Napalm Records / 2014

Tracklist (46:09 mn) 01. The Town That Dreaded Sundown 02. Spearfinger 03. Death Does Us Part 04. The Moon Eyed People 05. Second Coming (Alice Cooper Cover) 06. Welcome To The Horror Show 07. Under Satan´s Sun 08. Dead Man´s Shadow On The Wall 09. The Last Alarm 10. Necrommancer