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01. Pour quelqu’un qui découvrirait MONSTER TRUCK avec cet album, que peux-tu nous dire sur le groupe ?

Jeremy Widerman : Nous avons depuis tourné sans cesse et donner un maximum de concert. Depuis que l’album est sorti en mai dernier, nous somme sur les routes. Nous avons écumé les Etats-Unis, joué dans de nombreux festivals. Nous avons pu nous produire beaucoup dans notre pays au Canada en tant que tête d’affiche et ça c’était vraiment cool. Nous voici maintenant en Europe pour nous faire connaître, sur le continent et puis en Grande-Bretagne. Et dès la fin de ces concerts nous retournons de l’autre côté de l’Atlantique pour trois semaines avec ALTERBRIDGE et ALICE IN CHAINS. Ensuite nous repartions pour les festivals d’été et il sera alors enfin temps de nous intéresser au nouvel album.

Jon Harvey : Donc pour résumer, nous sommes un groupe de rock travailleur ! A l’origine nous voulions tout simplement prendre du plaisir et nous amuser en créant ce groupe. Et nous voulons conserver cette approche maintenant que notre carrière est lancée.

 

02. D’où est venue l’étincelle ?

JH : Nous étions chacun dans nos groupes respectifs et nous trainions ensemble. De là, nous avons voulu nous amuser et jouer tous ensemble. Et la mayonnaise a pris entre nous et c’était parti, de façon inattendu et assez naturelle. Nous nous sommes donc assis tous ensembles et avons fait ce que nous savons faire écrire la musique qui nous plaît et nous excite.

JW : l’étincelle est venue du fait que nous ne trouvions pas autour de nous la musique qui allait nous exciter, que nous voulions entendre. Donc nous l’avons fait nous-même. Tu écoutes des groupes de qualité qui possèdent des éléments que tu aimes mais avec également des choses qui te déplaisent. Tu adores quatre ou cinq minutes puis les mecs prennent une autre direction ensuite et tu es déçu. Au début c’était très égoïste pour nous sans l’idée d’aller plus loin et d’en faire une carrière. Mais l’évidence s’est imposée à nous et nous avons alors bossé très sérieusement sur notre musique.

 

03. Si l’on revient un moment sur la période de sortie de vois deux EPs. Que retiens-tu de cette époque ?

JH : Ce fut le pied, très amusant d’être capable de faire des choses concrètes et de sortir des disques. Nous sommes allées à New-York pour enregistrer le premier EP puis ensuite enchainé le deuxième EP avec des personnes de confiance que nous respectons. Le plaisir était évident et immédait et nous ressentions alors beaucoup de pression. Je retiens de cette période les bons moments que nous avons partagés, vivre l’instant sans se prendre trop la tête.

JW : J’ai le souvenir de me poser et d’écouter ce que nous venons d’enregistrer. Je me revois en studio en train de suivre la progression de l’enregistrement et être très fier de notre travail. Je réécoutais aussi nos démos pour le fun. Mon groupe était et reste encore mon groupe favori et ça c’est génial.

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04. Un an après la sortie de ce deuxième album comment vous sentez-vous vis-à-vis de ces chansons ?

JW : Je sais que quand nous avons travaillé sur ce disque et au moment de sa parution nous avions donné le meilleur de nous et c’est la quintessence de ce que nous pouvions donner de mieux à ce moment-là. Nous étions tous supers fiers et nous le sommes toujours. Maintenant avec le recul et après avoir beaucoup pratiqué ces chansons sur scène, je ne peux m’empêcher d’écouter ce qui me plait moins ou les approches différentes que nous aurions pu choisir à tel ou tel moment. Je ne souhaite pas changer une note sur ce disque mais cela nous appris beaucoup de choses et nous agirons différemment sur certains aspects pour le nouvel album. Ce n’est de toute façon pas sain de t’arrêter et de regretter ce qui est déjà fait. Le passé reste le passé. Nous n’avons pas encore notre sommet artistique et c’est tant mieux. Nous avons une vision très claire et très forte de la direction que nous voulons désormais emprunter et c’est encourageant. Je détesterais penser que nous avons déjà atteint notre plein potentiel que nous nous ne ferons jamais mieux que notre premier album.

 

05. Quelle est la chimie au sein du groupe, comment naissent les chansons ? Est-ce le résultat de jams ?

JH : En gros, l’un de nous deux arrive avec le squelette de base d’une chanson avec quelques riffs, des arrangements très succincts et à partir de là, nous travaillons tous ensemble, chacun ajoutant sa patte et sa contribution. C’est un mélange de chansons déjà bien avancées et de jams pour donner corps et épaisseur à la chanson. Nous la réécrivons alors tous ensemble.

JW : De mon point de vue, ce processus est assez génial et cela la première fois que je peux ainsi expérimenter dans un groupe auquel j’appartiens. Nous travaillons de façon très collaborative et je peux écrire et proposer un passage mais je sais que j’ai un filet de sécurité et que si je suis bloqué je peux transmettre à Jon qui va y mettre son grain de sel et avancer. Cela fonctionne dans le deux sens. Il arrive souvent avec des chansons déjà bien avancées alors que moi j’ai des tonnes de petites idées qu’il faut pouvoir assembler pour en faire quelque chose d’intéressant. C’est très amusant de travailler en tant que groupes, tous les quatre.

 

06. Comme vous le disiez précédemment, vous tournez énormément. Donc êtes-vous capables d’écrire sur la route et avez-vous déjà pleins d’idées de chansons bien avancées pour le prochain album ?

JH : Pour moi c’est assez difficile d’écrire lors des tournées. Je travaille et j’avance bien mieux quand je suis de retour à la maison. Mais les soundchecks restent quand même des moments propices pour composer en tournée. En Amérique du Nord, nous avons le luxe de pouvoir profiter d’un bus et cela me permet de m’isoler et de travailler, d’expérimenter de mon côté. C’est alors beaucoup plus facile.

JW : Mes meilleures idées arrivent à l’improviste, n’importe quand et donc j’enregistre sur mon téléphone tout ce qui me plait. J’ai actuellement une grosse bibliothèque de sons et de riffs dans mon téléphone que je réécouterai et je retravaillerai plus tard, au calme. Cette redécouverte sera amusante car biens souvient j’oublie mes idées ou les choses que j’ai enregistrées donc c’est un peu la surprise à chaque fois. Donc il faut souvent que je réapprenne à jouer tel ou tel riff.

JH : Nous tous va bien nous espérons avoir complété l’essentiel de la composition pour le nouvel album pendant l’été, l’enregistrer à l’automne pour une sortie en début d’année prochaine. Mais on verra, il faut utiliser le temps disponible avec intelligence et sagesse.

 

07. Aimez-vous travailler sous pression, dans l’urgence ?

JW : Non je déteste cela, cela ne me convient pas du tout. Cela me rend absolument dingue car j’ai besoin d’être sûr que c’est nous qui aurons la décision finale et qui déciderons quand nous estimons le travail terminé. Quand nous entrons en studio tout est presque entièrement écrit et les versions finales seront finalement assez proches des démos. Il se peut que nous laissions quelques trous ici et là à compléter en studio mais assez peu finalement. Sur des détails, une partie de chant ou sur des chœurs par encore tout à fait en place. Nous ne laissons que de petits détails à régler sur le moment.

JH : Nous voulons avoir des chansons terminées ainsi si pouvons travailler et avancer très vite une fois en studio. C’est si cher en studio que nous voulons être sûrs d’utiliser de façon intelligente notre temps là-bas et ne pas gâcher ces précieuses minutes sur des détails qui pouvaient être gérés avant. Chacun sait exactement ce qu’il doit faire. Mais moi je réfléchis beaucoup, j’intellectualise pour savoir ce que je dois faire et la meilleure façon de la faire. Parfois l’inspiration vient dans l’environnement du studio avec le super son disponible…

Photo ©2013 Andrew Lipovsky / www.AndrewLipovsky.com -- Taking Back Sunday photographed in Bethpage, NY on August 17th 2013

08. Quel retour avez-vous reçu après la sortie de Furiosity et est-ce important pour vous d’être reconnus artistiquement parlant dans votre pays à travers ce Juno ?

JW : Ce n’est pas tant la reconnaissance de nos pairs qui nous intéresse que la possibilité que cela nous donne de donner des concerts et de nous produire sur de nombreuses scènes en Amérique du Nord et en Europe. Nous avons vu une énorme différence, le jour et la nuit, sur les opportunités qui nous était proposées avant et après la réception de ce trophée des Juno. C’est assez bizarre comme sentiment car c’est une conséquence normale de notre travail qui vise à construire un public intéressé par notre musique et près à nous suivre dans nos aventures musicales. Cette reconnaissance est un bonus et cela permet à notre musique de toucher plus de gens et cela en aidera certains. J’aime penser que nos chansons peuvent aider et soutenir des gens dans leurs périodes de doutes ou de peines, les moments difficiles de la vie.

JH : L’impact positif de notre musique sur la vie des gens est une récompense bien plus importante et satisfaisante qu’un Juno. Cette récompense a fait parler de nous dans des médias grand public qui sans cela ne se seraient absolument pas intéressés à MONSTER TRUCK. Tout d’un coup nous passons pour un groupe sérieux, nous ne sommes plus regardés de haut, comme une plaisanterie par ces médias mainstream. Avec notre nom, les gens pensent que nous ne faisons pas une musique sérieuse.

JW : Et il faut bien garder à l’esprit que dans notre genre musical, il est difficile au Canada pour les médias généraliste de faire la différence entre quarante groupes différents. Nous ne sommes finalement que l’un d’eux et cette récompense te permet de t’extraite, un peu, de la masse. Il y a tellement de jeunes groupes qui veulent atteindre les sommets et sortir de l’anonymat. Le Juno leur donne une étiquette à te coller et les médias sont alors rassurés et parlent de toi. Ils sont obligés de parler de toi à travers la meilleure histoire possible. Et parfois, avec surprise, ils aiment la musique donc ils parlent de nous encore plus, cela crée une demande du public, donc des concerts, cela nous tient occupés et c’est cool. C’est agréable et nous sommes très chanceux.

 

09. Que pensez-vous de la scène rock canadienne ?

JH : Cela devient intéressant, de plus en plus intéressant je dois dire. Bien sûr de nombreux groupes se développent et jouent de la musique, mais les choses intéressantes se multiplient. Ce n’est pas nouveau, nous avons des groupes très installés comme RUSH bien sûr ou NICKELBACK mais il s’agit un peu de l’arbre qui cache la forêt. Ce dernier exemple est bien sûr assez mainstream mais ils ont su largement rayonner. La scène nationale est assez étrange, beaucoup de hipsters, beaucoup de trucs dance ou électro et tu ne trouveras pas tant de groupes que cela qui formeront une véritable scène.

JW : la scène canadienne que peut que progresser et s’élever car nous partons d’assez bas. Les stations de radios subissent de grands bouleversements, elles changent et parfois disparaissent. Le niveau s’améliore.

JH : Nous sommes chanceux d’habiter près de Toronto car tu y trouves de nombreuses salles pour jouer et faire connaître ta musique. Les villes d’Ontario sont plutôt accueillantes t donc tu peux jouer encore et encore pas très loin de chez toi. Nous adorons également aller à Montréal à Vancouver c’est cool ! C’est beaucoup plus simple à Toronto qu’à Calgary.

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10. Dans la passé vous avez proposé des pochettes très colorées pour le EPs par exemple alors que pour Furiosity vous avez privilégié une approche plus simple, plus sombre. Pourquoi ?

JH : Cela se passe très bien avec l’artiste en charge de nos pochettes car c’est le groupe et Jeremy en particulier qui s’en occupe.

JW : Nous nous sommes occupés du visuel pour Furiosity. J’ai trouvé que c’était cool comme cela. Autrefois, comme adolescent, je lisais tous les notes des livrets des albums que j’achetais. Je lisais tout pour en apprendre le plus positif. Et j’aimais l’idée que si un de nos fans faisait cela pour notre disque, il verrait que nous nous sommes impliqués sur tous les aspects de ce disque, la musique bien sûr mais aussi la pochette, la co-production… Je savais que nous pouvions le faire avec un beau résultat si nous trouvions le bon concept. Cette philosophie de DIY est importante à nos yeux.

JH : C’est le moyen d’être sûr que tout te correspond et que les choses sont faites à ta manière.

JW : Ta remarque sur la pochette plus sombre me surprend. Quand je vois cela, je vois le groupe en train d’exploser dans toutes les directions. Pour moi c’est intense cela me rappelle les films de Star Wars quand ils passent en vitesse lumière. Pour moi, il n’y a rien de sombre ici c’est très vivant et bourré d’intensité. Je vois que cela peut être interprété d’une autre manière mais il n’y a pas de message caché ici. J’aime nos pochettes précédentes mais nous voulions bien sûr nous éloignés des clichés du genre et des associations d’idées trop évidentes avec notre nom. Nous travaillons de façon très spontané et si une idée émerge au bon moment et nous plait nous y allons dans trop réfléchir.

JH : Il faut que cela marque les gens, que cela attire l’œil dans les bacs. Et nous avions la version vinyle, en grand format à l’esprit en réalisant cette pochette pour Furiosity.

 

11. Etes-vous heureux que vos chansons soient utilisés dans des jeux vidéo (NHL 2013 et Rocksmith) et êtes-vous vous-même des joueurs ?

JW : C’est sympa et amusant pour nous. Plus généralement c’est également un bon moyen d’atteindre et de toucher les gens car en jouant le jeu ils sont obligés d’écouter tes chansons.

JH : Les jeux vidéo sont devenus peut-être le média le plus vendus dans le monde c’est donc tout bon pour nous. Etant de gros fans de hockey nous nous sommes proposés à Electronic Arts pour faire partie de la bande son du jeu NHL. Pour Rocksmith ils sont venus à nous.

JW : Et nous récoltons les fruits de cela car en lisant les commentaires sur YouTube ou Facebook tu vois que les fans sont venus à nous en jouant à NHL 2013 et ont aimé ce qu’ils ont entendus. Nous apparaîtrons bientôt dans un jeu UFC bientôt je crois. Tout aide, des bandes sons de films…

 

12. Vous allez vous produire lors du Heavy Montreal festival. Excités ?

JH : C’est monstrueux et une super opportunité pour nous. Il s’agit d’un des plus gros festivals rock et métal au Canada. Nous adorons en plus nous produire au Québec et cela s’annonce comme une super fête pour tous. Les mecs sont déjà supers excités là-bas et tout le Canada s’enthousiaste pour cet événement. Depuis la première édition nous voulons y jouer et nous sommes supers chanceux. Et notre place sur l’affiche et le temps de jeu dont nous disposerons dépendront de la lumière que nous pourrons attirer sur nous les mois qui viennent. C’est comme cela que cela fonctionne. Et vois les shows de METALLICA et SLAYER sera génial.

 

13. Qu’attendez-vous de cette tournée européenne et le public est-il différent du public nord-américain ?

JW : Aujourd’hui ce sera notre premier show en France, à Paris. Et chaque public est différent. Chaque soir, chaque concert contient un part unique qui en fait une expérience spéciale. Même au Canada, l’atmosphère d’une ville à l’autre change et apporte une grande variété d’émotions pour nous. Nous avons remarqué qu’en Europe les gens sont plus excités en général pour les concerts. Nous avons tellement de nouveaux lieux à visiter et nous essayons de rester ouverts à toutes les expériences possibles.

 

14. A quelle point est-ce important pour vous que chacun des membres de MONSTER TRUCK puisse chanter ?

JH : C’est super important pour nous et cela fait partie de notre charme et de nos différences avec les autres groupes de rock. Nous pouvons ainsi proposer des harmonies complexes à plusieurs voix et cela change tout. Cela fait partie de notre concept et nous les prenons comme des instruments supplémentaires que nous pouvons utiliser.

JW : Plus largement je considère cela comme un argument artistique supplémentaire pour nous, si tu penses que dans MONSTER TRUCK les quatre membres du groupe ont une voix et s’expriment dans les chansons. Tous contribuent et chacun est une pièce importante du puzzle qui constitue le groupe. Et les gens apprécient cela, chacun possède da personnalité et apporte une valeur ajoutée. Un peu comme dans les Tortues Ninjas (rires) !

 

Et enfin "Le Quizz De Métal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

01. Qui est le meilleur joueur de hockey, Wayne Gretzky or Sidney Crosby ?

JH : Gretsky

JW : je choisis Crosby. Car Gretzky jouait à une époque…

JH : où les gardiens étaient nuls, où le jeu était moins physique… blah blah blah

JW : oui mais à l’époque tu ne pouvais pas toucher les joueurs stars, ils étaient protégés. De nos jours, Gretzky n’aurait pas la place ni l’opportunité de développer aussi bien son jeu. En confrontation directe,face à face, Crosby prend sans contestation l’avantage. C’est la preuve que le jeu et la Ligue en général a changé et est devenue beaucoup plus physique qu'à l'époque.

 

02. Votre joueur de hockey favori né à Hamilton (Ontario), dans votre ville ?

JW : je n’en connais aucun !

JH : Si si, Dave Andreychuk

JW: Ouais ok Andreychuk c'est vrai

MC : Tiens, j’aurais dit Ken Dryden…

JH : Il est né à Hamilton ? non ? La honte pour nous (rires)

MC:  Et bien si ! 

JH : Je garde Andreychuk car il a joué pour les Maples Leafs !

JW : Eh bien moi je change pour Dryden. Je suis un grand fan des Habs et j’ai honte de ne pas l’avoir su.

 

03. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

JH : Beethoven la cinquième symphonie

JW : Agnes Obel « Fuel to Fire »

 

04. Premier album acheté ?

JH : PANTERA avec Cowboys from Hell

JW : Une cassette sans doute, je dirais SMASHING PUMPKINS avec Siamese Dream

 

05. Dernier album acheté ?

JH : Kingdom Come de SIR LORD BALTIMORE

JW : Aventine d’Agnes Obel

 

06. L’album qui a créé l’étincelle artistique ?

JH : PANTERA et GRAND FUNK RAILROAD

JW : NIRVANA Nevermind même si sonne vraiment cliché…

 

Tous nos remerciements à Olivier GARNIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

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