Archive for novembre, 2014

Allen / Lande – The Great Divide

Allen-Lande-The-Great-Divide-01-300x300On avait presque oublié que Russel Allen et Jorn Lande avaient enregistré trois disques en duo entre quelques autres projets plus consistants. Pourtant, The Revenge (2007) et The Showdown (2010) étaient de bons disques de heavy mélodique, profitant du talent vocal de ces chanteurs très expérimentés. Mais ils n'étaient pas pour autant indispensables et on ne peut pas dire qu'ils aient hanté ma chaîne hanté ces derniers temps. Bons produits musicaux, c'étaient avant tout des « produits » comme en propose beaucoup Frontiers.

Ce troisième opus du duo Allen / Lande revêt-il un réel intérêt ? Oui. D'abord car il est bon et que les compositions sont de qualité, poussées par de superbes parties chantées. Franchement l'hymne « Come The Mountains » ou le mid-tempo « Lady Of The Winter » sont parmi les meilleures compositions proposées sur un disque d'Allen / Lande. Je ne m'étends même sur la prestation vocale du duo : elle est souvent époustoufflante que ce soit du côté du norvégien ou – dans une moindre mesure – de celui de l'américain. Lande est particulièrement bon sur « Solid Ground » et sur « Dream About Tomorrow » aux intonations à la Dio alors que Allen est très à l'aise sur « Int The Hand Of Time » et ses trémolos superbes. On remarquera notamment que les refrains ont été très soignés et que les formes de démonstrations vocales – bien présentes toutefois – ne sont pas trop écrasantes.

L'intérêt de The Gread Divide est de retrouver en forme Timmo Tolkki. Vous avez bien lu : ce Timmo Tolkki en panne totale d'inspiration depuis son départ de Stratovarius (voire même avant). Ce Timmo Tolkki qui nous avait pondu d'insipides disques solo, indignes de son nom. Prenant ici la relève de Magnus Karlsson qui avait composé et interprété les disques précédents du duo, on le retrouve à la composition, à la guitare, à la basse et à la production. Or, cette fois le résultat est surprenant de qualité : la guitare de Tolkki brille de nouveau et la production s'avère excellente. Par ailleurs, même si on peut trouver quelques évocations de Stratovarius, Timmo Tolkki a veillé à respecter la ligne musicale antérieure d'Allen / Lande. Ceci explique peut-être cela. 

Il n'en reste pas moins que le résultat était inespéré de par de ses qualités. Avec de telles chansons, on pourrait d'ailleurs même imaginer une tournée qui verrait en outre les chanteurs interpréter leurs classiques. Mais c'est ce type de bonne surprise auxquelles ne nous a pas habitué Frontiers jusqu'ici.

Baptiste (7,5/10)

 

Frontiers / 2014

Tracklist : 1. Come Dream With Me 2. Down From The Mountain 3. In The Hands Of Time 4. Solid Ground 5. Lady Of Winter 6. Dream About Tomorrow 7. Hymn To The Fallen 8. The Great Divide 9. Reaching For The Stars 10. Bittersweet

Tantal – Expectancy

oshy_24112014_TantaPendant de longues minutes j’ai pensé à l’écoute d’Expectancy que le label c’était trompé au moment de transmettre les liens promo. Les photos du groupe laissent apparaître une frêle jeune femme, la chanteuse, entourée de quatre hommes aux mines patibulaires. Et pourtant dès les premières secondes d’écoute un chant extrême hurlé se fait entendre. Même si Angela Gossow a depuis longtemps prouvé que femme pouvait growler de façon aussi convaincante qu’un homme, il m’a fallu trouver des vidéos live sur YouTube pour me laisser penser que ce chant provient bien de Milana Solovitskaya. Mystère et boule de gomme…

Formé en 2004 à Moscou en Russie, TANTAL a déjà un album sous le bras, The Beginning Of The End publié en 2009 chez Mazzar Records. La recette proposée nous met en présence d’un death métal mélodique désormais assez très répandu. TANTAL annonce des influences progressives, pourquoi pas. Malgré la violence inhérente à ce genre, l’aspect mélodique n’a pas été oublié avec des chansons incisives mais toujours accessibles malgré un beau niveau technique. Les russes nous refont eux-aussi le coup de la Belle et la Bête avec une alternance entre chant hurlé et chant clair féminin. L’ombre d’un LACUNA COIL fini donc par planer au-dessus de ce disque sans le côté aseptisé et ultra-calibré des dernières réalisations des italiens. Les compositions sont patiemment développées et dépassent toutes allégrement les cinq minutes hors interludes instrumentaux. TANTAL n’a pas joué la facilité et n’a pas hésité à complexifié son propos à travers ces riffs syncopés, des structures et des lignes mélodiques complexes. L’impression d’ensemble est plutôt positive à la découverte et cela se confirme écoute après écoute. L’accent est très bon et le dernier titre chanté en russe apporte un côté dépaysant pas désagréable (même si ARKONA a beaucoup fait pour rendre banal un chant en russe).

Finalement la seule faute de goût est constituée par la pochette peu engageante. Alors oui elle est signée par Gustavo Sazes (ARCH ENEMY, MORBID ANGEL, CRYPTOSY) mais c’est pourtant loin d’être une réussite. Mais l’essentiel n’est pas là et Expectancy est loin d’être un supplice, les russes tiennent le bon bout et pourraient en surprendre plus d’un.

Oshyrya (6,5/10)

 

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Bakerteam Records / 2014

Tracklist (59:33 mn) 01. Through The Years 02. Expectancy Pt.1 (Desert In My Soul) 03. Echoes Of Failures 04. In Times Of Solitude 05. Nothing (Selfish Acts) 06. Pain That We All Must Go Through 07. Expectancy Pt.2 (Despair) 08. Under The Weight Of My Sorrow I Crawl 09. In The End Pt.2 (Epitaph) (Acoustic)10. V Moih Glazah (In My Eyes)

Kattah – Lapis Lazuli

oshy_24112014_KattLa descente aux enfers et le long silence des parrains d’ANGRA aiguise bien des appétits au pays du Corcovado. Parmi ces jeunes loups, voici que s’amène KATTAH. Né en 2006, le groupe propose, selon le label, une approche qui sort des sentiers battus en mélangeant allégrement de très nombreux styles sur une base heavy métal. Ainsi, tout au long des différentes chansons, des touches arabisantes, slaves ou bien sûr brésiliennes infuseront la musique au travers des différentes atmosphères et rythmes. Leur premier album, Eyes of Sand en 2010, a été remarqué dans leur pays d’origine et leur a offert l’opportunité d’ouvrir pour ANGRA justement lors de la tournée européenne 2011 de ces derniers. Il fallait donc enfoncer le clou c’est bien l’objet de ce deuxième album, Lapis Lazuli.

Et avouons tout de suite que le premier contact avec KATTAH est loin d’être inoubliable. Le manque de relief, de saveur et d’attrait frappe assez rapidement. Les brésiliens connaissent le boulot mais il semble qu’ils jouent trop la sécurité et font preuve d’un manque flagrant de caractère. Le label nous annonçait monts et merveilles et l’auditeur se retrouve finalement avec un heavy métal déjà entendu des milliers de fois, un chanteur qui se prend pour Bruce Dickinson, en moins bien, et qui éprouve les pires difficultés à insuffler une âme à ces compositions d’une rare platitude. La mention du chanteur d’IRON MAIDEN n’est pas innocente car Lapis Lazuli a été produit par Roy Z qui a maint fois collaboré dans le passé avec le leader de la vierge de fer. L’Orient mystérieux reste quand même discret à part sur quelques chansons comme « Apocalypse ». N’imaginez pas trouver ici un disciple d’ORPHANED LAND. Avec KATTAH, cela tient plus du gimmick que de l’identité profonde.

Par une facétie du destin, nous venons de recevoir à la rédaction le nouvel album d’ANGRA qui doit sortir en début d’année prochaine. On pouvait craindre le pire et pourtant une première écoute ouvre bien des promesses. Et le contraste et saisissant avec leurs compatriotes de KATTAH qui font bien pâles figure avec un Lapis Lazuli convenu et assez ennuyeux. Le Calife peut dormir tranquille, le Grand Vizir n’est pas près de lui ravir son empire.

Oshyrya (4,5/10)

 

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Bakerteam Records / 2014

Tracklist (55:41 mn) 01. Behind The Clay 02. Inside My Head 03. Apocalypse 04. Alpha Centaury 05. Vetus Espiritus 06. Rebirth Of Pharaohs 07. The Hidden Voice 08. Lapis Lazuli 09. A Capoeira 10. Land Of God 11. You Will Never Be Dead 12. Last Chance (Bonus Track)