Archive for mars, 2015

Scorpions – Return To Forever

Scorpions_-_Return_to_Forever_cover_albumSting In The Tail était assurément un très bon disque pour clore la carrière de Scorpions. Nerveux, inspiré… on comprend parfaitement que les Allemands aient tenu à défendre cet album pour une interminable tournée d'adieu aux fans. Or, le point d'orgue de la vie de Scorpions ne sera finalement pas Sting In The Tail, puisque nos allemands incorrigibles proposent un Return To Forever cinq ans après le disque antérieur (nous mettrons de côté le réenregistrement de classiques du groupe intitulé Comeblack). Toutefois, à la défense de Rudolf Schenker et des siens, Return To Forever n'est pas un véritable disque du groupe mais plutôt une succession de chansons restées inachevées. Ces morceaux remontent pour la plupart, selon les dires du groupe, à l'époque dorée du groupe, aux temps de Blackout, Love At First Sting ou Savage Amusement, avant la dégringolade que nous connaissons durant les années 90.

Des vieilleries et des nouveautés… venant des producteurs

Les albums de chute studios et d'inédits non finalisés sont rarement de grands disques. Qui dira que Coda des grands Led Zeppelin est à la hauteur du reste de leur discographie ?  Donc, ici, il n'y a pas à s'égarer en folles attentes : les titres présentés sur Return To Forever ne sont pas du niveau des « Dynamite », « The Zoo » et « When The Smoke Is Going Down » de jadis. C'est d'ailleurs ce qui explique le fait que le groupe ait enregistré trois nouveaux morceaux, composé d'ailleurs les deux producteurs du groupe, Mikael Nord Andersson et Martin Hansen. Ces derniers ont fait d'ailleurs un bon travail puisque ces morceaux sonnent plus Scorpions que du Scorpions et qu'ils sont par ailleurs tout à efficaces : si le single « We Built This House » manque de relief, « Going Out With Band » est un bon opener, doté d'un gros riff en guise de refrain. Mais la meilleure de ces trois chansons reste sans doute « All For One » co-composée par Klaus Meine au super refrain ; c'est sans doute elle qui aurait du être mis en valeur par un clip.

La forme est encore là

Le reste des chansons varie du assez plat, à l'image des ballades trop ternes pour du Scorpions (« House Of Cards » ou « Eye Of The Storm »), au franchement plus enthousiasmant comme le rock lyrique « Rollin' Home » ou les plus enlevées « Rock My Car » ou « Hard Rockin' The Place ». On connaissait déjà en partie « Rock 'N' Roll Band » qui apparaissait sur le dernier enregistrement unplugged du groupe mais il est joué cette fois en version électrique ce qui ne lui fait pas de mal. On remarque que le venin encore bien présent sur Sting In The Tail s'est un peu affadi : les tempos sont plus lents et les guitares un peu moins tranchantes. Mais globalement les morceaux s'avèrent très plaisants, soutenus par un Klaus Meine encore très en forme, et un Matthias Jabs qui décoche quelques solos qui sortent largement du minimum syndical. Franchement si « Catch Your Luck And Play » avait fini sur Love At First Sting ou Savage Amusement puisqu'il a été composé à l'époque, il n'aurait pas dépareillé sur l'un des disques.

Il faut le dire clairement : l'amateur du groupe prendra un grand plaisir à écouter ce qui s'avère bien plus qu'un assemblage de rogatons oubliables. Car le tout sonne très frais et dynamique et non comme les derniers soupirs d'un groupe mourrant ou gâteux. Si Scorpions ne cesse de tirer sa révérence auprès de ses fans, celle-ci a quand même fort belle figure.

Baptiste (7,5/10)

 

Sony / 2015

Tracklist : 1. Going out with a bang 2. We Built This House 3. Rock My Car 4. House Of Cards 5. All For One 6. Rock'n'roll Band 7. Catch Your Luck And Play 8. Rollin home 9. Hardrocking the place 12. Eye Of The Storm 13. The Scratch 14. Gyspy life 15. The World We Used To Know (Deluxe bonus track) 16. Dancing With The Moonlight (Deluxe bonus track) 17. When The Truth Is A Lie (Deluxe bonus track) 18. Who We Are (Deluxe bonus track)

oshy_15032015_Darwi_Th_DinosaLes anglais de DARWIN & THE DINOSAURS se présentent aujourd’hui à nous avec un premier album appelé A Thousand Ships. Afin album, j’ai quelques scrupules à qualifier ce disque ainsi car avec vingt-quatre maigres minutes au compteur cela fait un peu chiche si je reste poli. Sinon cela s’appelle, à mes yeux, un authentique foutage de gueule. Ce n’est pas parce que la galette compte dix pistes que cela devient un album, surtout quand quatre d’entre elles sont inférieures ou dépassent à peine la minute. Voici donc six véritables chansons soit un EP…

DARWIN & THE DINOSAURS est un groupe, originaire de Norwich, né en 2008. Ils qualifient leur musique de post-punk sans vraiment savoir ce que cela veut dire. Nous parlerons plutôt de rock plutôt mélodique et accessible avec des touches plus énervées (punk diront certains) ici et là. La simplicité est ici de mise, un joli riff, une solide rythmique et des refrains accrocheurs constituent la recette préférée des britanniques. Sans vraiment casser des briques, les anglais font le job et ces six titres s’écoutent gentiment. Un enthousiasme débordant ne devrait pas non plus être au rendez-vous devant ces compositions très balisées et déjà entendues des dizaines de fois mais il fallait bien que DARWIN & THE DINOSAURS se lance un jour pour donner corps à leur démarche après plusieurs tournées des deux côtés de la Manche. Les musiciens montrent un certains potentiel et ils font surtout preuve d’un humour et d’un recul assez sain. Maintenant, A Thousand Ships apparait quand même bien trop léger pour mériter plus que tout juste la moyenne. Heureusement il n’est pas vendu très cher, ce qui ne justifie quand même pas une durée aussi réduite.

Oshyrya (05/10)

 

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No Panic! Records / 2015

Tracklist (24:24 mn) 01. Theories 02. Anchors Aweigh 03. Making Friends With Strangers 04. Life At Sea 05. Make Believe 06. Riff Town Population – You 07. Women & Children 08. Hand In Hand 09. Buried In Smoke 10. Change Of Heart

Melechesh – Enki

Jusqu’à présent, j’avais rangé Melechesh dans la catégorie « Black Metal qui essaie de se démarquer en se la jouant oriental ». Salement réducteur, n’est-ce pas ? Et pourtant, il aura fallu attendre Enki, ce nouvel opus sorti chez Nuclear Blast pour que je m’intéresse de manière plus approfondie sur cet album. Pas parce que le label s’appelle Nuclear Blast, hein, simplement parce que, par le passé, je ne me souviens pas avoir vu passer une copie promo des efforts précédents de nos amis du Proche-Orient. Et vu la charge de travail, mis à part quelques coups de cœur, on se concentre sur ce qu’on reçoit.

Melechesh, donc, a su me séduire dès la première écoute. L’opener « Tempest Temper Enlil Enraged » ne fait pas de quartier et nous plonge immédiatement dans un Black Metal inspiré, rehaussé de quelques touches orientales parfaitement intégrées. J’avoue n’avoir accordé que quelques écoutes distraites à leurs efforts précédents, mais je ne me souviens pas d’avoir entendu auparavant un morceau à la fois aussi catchy et efficace que celui-ci. Ces influences orientales, elles nous accompagnent tout au long de l’album, que ce soit dans certaines sonorités dans le riffing ou dans les samples (avec une mention spéciale à la plage à la Soulfly, « Doorways To Irkala », qui nous transporte dans un univers radicalement différent de ce que nous avons l’habitude d’entendre) dans notre monde du Metal).

J’ai presque envie de faire un parallèle osé entre Melechesh et le Soulfly des débuts / le Sepultura de la fin de l’ère Max Cavalera. Chacun de ces projets a su greffer à son Metal un élément « ethnique », sans que cela ne sonne faux, sans que l’ajout de sonorités exotiques ne sonne cheap. Dans le cas de Melechesh, cette constante a su forger l’identité du groupe. Je suis incapable de comparer réellement Enki à tous ces prédécesseurs (et plus particulièrement à Epigenesis qui semble remporter les suffrages de la majorité), mais ce que j’ai entendu ici est plus convaincant que la bouillie tiède que nous servent tant de groupes formatés.

Melechesh sort du cadre, n’oublie pas ses racines, et le résultat final m’a plu. Les « vrais » fans ne partageront peut-être pas mon avis, mais qui sont-ils pour me dire ce qui me plaira le plus ?

Mister Porn (8,5/10)

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Nuclear Blast Records / 2015
Tracklist (62:20) 1. Tempest Temper Enlil Enraged 2. The Pendulum Speaks 3. Lost Tribes 4. Multiple Truths 5. Enki – Divine Nature Awoken 6. Metatron and Man 7. The Palm the Eye and Lapis Lazuli 8. Doorways to Irkala 9. The Outsiders