Archive for avril, 2015

Gehennah – Metal Police

« La vache ! » Ce sont les seuls mots qui me sont venus à l’esprit quand j’ai appris dans le courant de l’année 2014 le retour aux affaires des affreux de Gehennah ! Ce groupe qui a bercé la fin de mon adolescence et mon entrée dans l’âge adulte dans le milieu et la fin des 90s aux côtés de leurs compagnons du label Osmose Production : Impaled Nazarene, Exciter, Desfear, Bewitched, Driller Killer et tant d’autres ! J’avais pour ainsi dire perdu toute trace d’eux dans les années 2000. Il faut dire qu’ils se sont littéralement volatilisés entre 1998 et 2003.

 
Donc aux dernières nouvelles ces braves soldats de la cause Black Thrash /Heavy Metal nous reviennent avec une signature chez Metal Blade Records qui pour fêter l’évènement publie ce Metal Police 2015 ! A noter que le  membre fondateur et bassiste Ronnie Ripper ne fait plus partie de l’aventure et qu’il a été remplacé par un compagnon de beuveries de longue date du groupe Charley Knuckleduster.


Ce n’est pas exactement une nouvelle offrande de  Gehennah à laquelle nous avons à faire puisqu’il s’agit de l’Ep Metal Police sorti l’année dernière par Lightning Records mais il est ici agrémenté de deux inédits et de six anciens morceaux réenregistré pour l’occasion. Au menu des réjouissances toujours ce Heavy / Thrash Metal couillu assaisonné d’une forte pêche, de vocaux Black Metal ainsi que d’une attitude Punk et Rock’n’Roll dans la veine historique de ce qu’ont fait les Motorhead et Venom.

 
Tous les morceaux oscillent entre une minute trente et trois minutes d’où cet impact Punk qui dégage une réelle efficacité !  Les brulots s’enchainent sans encombre et on se surprend souvent à headbanguer instantanément ! Les compositions sont simples et efficaces, elles vont droit au but ! J’ai particulièrement adoré les morceaux « Metal Police », « Carve Off Your Face (and Shove it Up Your Ass) », « Decibel Rebel » et « 666 Drunks & Rock n' Roll ». Bon c'est un peu redondant sur la longueur mais en même temps on n'en demandait pas plus au groupe ! La musique parfaite pour picoler une bibine entre potes !

 
Cette sortie est parfaite pour présenter aux personnes qui ne connaissaient pas déjà Gehennah. La production est plus que correcte tout comme les inédits qui ne dénotent pas du reste. En résumé ce Metal Police 2015 est parfait en guise de récapitulatif et permet de nous faire patienter vu que nos gaillards sont actuellement en phase de composition pour un album qui devrait être enregistré et publié dans le courant de l’année par Metal Blade !


FalculA (7/10) 


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Metal Blade Records / 2015
Tracklist (31 minutes) 1. Metal Police 2. Four Knuckle Facelift 3. Crime Career 4. Fuck 'em All 5. Carve Off Your Face (and Shove it Up Your Ass) 6. Black Jack Looser 7. Decibel Rebel 8. 666 Drunks & Rock n' Roll 9. Bitch with a Bulletbelt 10. Hellstorm 11. Six Pack Queen  12. Piss Off, I'm Drinking

Drakkar – Run with the Wolf

oshy_12042015_DrakkLes italiens de DRAKKAR soufflent le chaud et le froid depuis leurs débuts en 1995. Après des débuts tonitruants sur la scène power / speed mélodique européenne avec deux très beaux albums, Quest for Glory (1998) et surtout Gemini (2000) assez injustement méconnus des fans. Il est vrai qu’à l’époque la scène italienne traîne une assez mauvaise image malgré l’existence d’une belle brochette de groupes talentueux. DRAKKAR perd de sa superbe avec un Razoblade God (2002) plus complexe et moins facile d’accès. Un chapitre s’achève alors et il faudra attendre une décennie pour réentendre parler du groupe avec un quatrième opus, When Lightning Strikes publié en 2012 (chronique ici). Voici la suite de leurs aventures avec ce Run with the Wolf.

Notre camarade Clayman avait apprécié le retour en 2012 des italiens sur le devant de la scène. Votre serviteur partageait dans les grandes lignes cet avis même si la magie des deux albums cités ci-dessus semblait avoir franchement disparue. DRAKKAR était rentré dans le rang et ne parvenait plus à pondre des brûlots aussi efficaces que « Soldiers of Death » et « Eridan Falls ». Sans vouloir être désagréable avec lui, Dave Dell’Orto a toutes les peines du monde à faire oublier son prédécesseur, Luca Cappellari. Musicalement parlant, les transalpins reprennent les débats là où ils s’étaient arrêtés avec When Lightning Strikes. Le power/speed mélodique déployé sous nos yeux s’avère bien foutu, très classique mais il manque un peu d’éclat à mon goût. Quelques mélodies tirent leur épingle du jeu mais les refrains sont bien moins attrayants que par le passé. Oui, je sais, vivre dans le passé c’est mal mais la comparaison parait pourtant bien légitime. Les compositions s’enchainent avec naturel sans faute de goût notable ni coup d’éclat malheureusement. DRAKKAR fait le boulot, ses membres ont bien assez de bouteille et d’expérience pour maintenir des standards tout à fait acceptables. La production de l’album est correcte mais si elle présente toujours une certaine faiblesse par rapport aux ténors du genre.

Les italiens ont fait appel à leur carnet d’adresse pour inviter différents grands noms de la scène métal transalpins sur ce disque. Vous croiserez donc Mattia Stancioiu (ex-LABYRINTH), Olaf Thorsen (VISION DIVINE, LABYRINTH) ou encore Terence Holler (ELDRITCH) au détour de de cet album. Chacun propose une sympathique contribution. Plus intéressant, en bonus, DRAKKAR ajoute à Run with the Wolf un deuxième cd bonus renfermant cinq de ses classiques du passé réenregistrés par le line-up moderne. Et c’est peut-être là que le bât blesse tant certaines de ces compositions s’avèrent supérieure à l’album lui-même. Encore une fois la grande différence vient surtout du chant et Dell’Orto ne sort pas forcément vainqueur de la comparaison. Mais saluons cette très bonne initiative.

Comme le dit le label, si vous aimez RUNNING WILD, HELLOWEEN et BLIND GUARDIAN, vous pourriez trouver un intérêt à ce disque qui sans faire des étincelles reste tout à fait correct. DRAKKAR ne joue clairement pas dans la même catégorie que ses influences mais ils ne déméritent pas non plus. Run with the Wolf s’avère être un bon album mais vous pourrez d’autant plus l’apprécier si vous n’avez pas connu l’âge d’or du groupe en 1998/2000. Sinon, comme moi, vous risquez de nourrir quelques regrets.

Oshyrya (6,5/10)

 

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My Kingdom Music / 2015

Tracklist (46:45 mn & 29:04 mn)

CD I

01. Rise Of The Dark Lords (intro) 02. Under The Banners Of War 03. Run With The Wolf 04. Watcher Of The Wall 05. Ride The Storm 06. Burning 07. Southern Cross 08. Gods Of Thunder 09. Invincible 10. Call Of The Dragonblood

CD II: bonus

01. Coming From The Past 02. Dragonheart 03. Eridan Falls 04. Pure Of Heart 05. Galadriel' Song

Niklas Kvarforth est un fou. Ou un génie. La frontière est floue, ténue. On se souvient d’un Niklas davantage réputé pour ses frasques sur scène que pour son talent musical, de shows annulés, d’autres concerts où l’on attendait le moment où il disjoncterait invariablement. Au fil des ans et des sorties, ceux qui doutaient encore du talent du gaillard ont dû se rendre à l’évidence que Shining ne se limitait pas à provoc et automutilation. Après un 8 ½ qui tenait plus de l’exercice de style que du véritable album, Shining revient avec IX, « la somme de toutes les expériences et des évolutions musicales de Niklas », comme nous le dit le feuillet promo joint à l’album. Et ce ne sont pas de vains mots, pour une fois.

Parce que Shining a encore passé un palier, et ce dès l’opener instrumental « Den Påtvingade Tvåsamheten ». Un instrumental, comme si Niklas laissait le soin à ses compagnons de dresser le décor… Épique, mélodique, cette intro nous plonge, lentement mais sûrement, dans le bain avant un premier assaut, avec un Niklas tout en hargne, histoire de nous rappeler qui est le patron, qui dirige la barque. « Vilja & Dröm » nous ramène vers un Shining mordant, accrocheur, avant de basculer dans la mélancolie sinistre de « Framtidsutsikter ». Niklas souffle le chaud et le froid, nous mène par le bout du nez, comme si tout cela n’était qu’un jeu pour lui, comme s’il voulait brouiller les pistes. Du Black des débuts aux influences prog, jazz, voire presque pop qui sont venues tout doucement se greffer à la musique de Shining, il n’y a qu’un pas pour Niklas. Comme sur scène, Niklas cherche ses limites pour mieux les repousser.

Les responsables promotion chez Season Of Mist ont vu juste : IX est la synthèse de tout ce que Shining a fait de bon au cours de son existence. Épurée de ses défauts, sa musique atteint à nouveau des sommets. Shining nous tire vers le haut, plus près des étoiles, pour ensuite nous enfoncer le museau dans la fange et la douleur. Si je n’avais qu’un reproche à faire, ce serait celui de ne pas avoir fini l’album sur « Inga Broar Kvar Att Bränna », la plage la plus réussie à mes yeux, où l’apaisement des instruments vient se heurter de front avec la rage et le désespoir du chant de Niklas… Voilà un prétendant sérieux au titre de l’album de l’année.

Mister Porn (9,5/10)

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Season Of Mist Records / 2015
Tracklist (xx:xx) 1. Den Påtvingade Tvåsamheten 2. Vilja & Dröm 3. Framtidsutsikter 4. Människotankens Vägglösa Rum 5. Inga Broar Kvar Att Bränna 6. Besök Från I(ho)nom