Archive for avril, 2015

Autokrator – Autokrator

L’année dernière l’album de N.K.V.D. m’a énormément plu ! Ce Black Metal Ambient et Industriel m’a ébranlé au plus haut point et je chante depuis ses louanges à qui veut bien l’entendre ! Oui je suis devenu un accro absolu à ce son si particulier dont je me suis longuement attardé en descriptions et en félicitées lors de ma chronique de Hakmarrja (chronique ici) ! Mais pourquoi donc vous parler de N.K.V.D. en introduction à cette chronique du premier album éponyme d’Autokrator ? Autokrator n’est autre que le projet de Loïc.F seconde moitié de N.K.V.D. et l’artisan de sa musique. Il est donc tout à fait normal de retrouver les mêmes thématiques ainsi que l’ambiance des froides émanations de N.K.V.D. dans la musique pratiquée par Autokrator cependant l’angle d’attaque est légèrement différent puisque le crossover distillé par Loïc.F avec ce projet serait une sorte de croisement avec un Death Metal ultra frontal et primitif qui rappelle énormément le Death Metal Oldschool et des éléments de l’Ambient Industriel.

 

Pour ce faire Loïc s’est entouré de plusieurs musiciens dont le batteur d’un obscur groupe russe Lycanthropy de Black Death Metal Oleg I ainsi que d’un italien Markian Volkov aux samples et de pas moins de deux chanteurs en la présence du belge Brandon L. Polaris et de l’américain David Bailey. Un line-up très cosmopolite en somme ! Comme je le dis plus haut le style pratiqué par Autokrator me fait beaucoup penser au Death Metal Olddshool. Celui incarné par les pères fondateurs que sont Incantation ou certains groupes scandinaves comme les trop méconnus finnois de Abhorrence et plus récemment remis au goût du jour par des groupes comme Disma, Slugathor ou Desecresy. Vous voyez le genre ? Un Death Metal qui ne fait pas dans la dentelle et qui donne dans la taille de pierres façon homme des cavernes ! Je ne sais pas si c’était le but de Loïc à la base lors de la composition mais le résultat et bluffant ! Autokrator fait en quelque sorte le pont entre l’école Oldschool et une approche sophistiquée puisque il utilise de manière récurrente au sein de ses compositions les codes Ambient et Industriel voire Drone.


Il m’est impossible de retenir un morceau plus qu’un autre tant l’ensemble de l’album fonctionne à merveille et à l’unisson ! L’album aime à alterner des titres mi-tempo ravageurs avec d’autres plages aux embardées up-tempo où les blastbeats sauvages et ultimes règnent en maître. Vous aurez un bel exemple de ces deux types de sauvageries avec L’ « Act 5 – Qualis artifex pereo » et l’ « Act 6 – Sit divus, modo non vivus ». Bien entendu on est toujours exposé à des morceaux plus axés sur l’Ambient comme la très martiale dernière plage  « Act8 – Optimus princeps ».


Vous l’aurez compris la musique de Autokrator est extrême et sans concession ! Un véritable rouleau compresseur appuyé par des deathgrowls rageurs, caverneux et très malsains ! Ces derniers sont vraiment très réussis, j’insiste à ce sujet et félicite la prestation des deux protagonistes. Comme pour Hakmarrja je suis conquis de A à Z ! Le travail sur le son m’a énormément plu et là aussi comme pour Hakmarrja ce souffle chaud/froid opère à chaque écoute sur moi ! Cette musique s’adresse aux plus extrémistes d’entre vous ! Je soutiens N.K.V.D. et Autokrator à 100%.  Intense, éprouvant, terrorisant, sophistiqué, physique, froid, chaud, organique, mécanique, primitif : tout ceci est à l’emblème du blason d’Autokrator ! Pas de place pour la courtoisie et autres simagrées. Autokrator fascine, hypnotise, accule et soumet violement au final ! Vous aurez été prévenus !  Pour ma part et jusqu'à présent l’album le plus audacieux, violent et extrême de cette année 2015 !


FalculA (9/10)

 
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Bandcamp (Autokrator est en écoute dans son intégralité)

 
Iron Bonehead Productions / 2015 
Tracklist (33:44) 1. Act 1 : The Tenth Persecution 2.  Act 2 : Exsuperator 3. Act 3 : The Filth Pig of Rome 4. Act 4 : Autokrator 5. Act 5 : Qualis artifex pereo 6. Act 6 : Sit divus, modo non vivus 7. Act 7 : Imperial Whore 8. Act 8 : Optimus princeps

Nous avons déjà dit tout le bien dont nous pensons de Lelahell par le biais de notre chronique de  Al Insane…The (Re)Birth of Abderrahmane (chronique ici) et d’une interview (interview ici)  en fin d’année dernière. Le groupe a réalisé une vidéo du titre « Kalimet Essir » visible  sur Youtube. 

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Klone – Here Comes The Sun

oshy_07042015_KlonPour le pire (parfois) et le meilleur (souvent), il est, je trouve, rassurant de constater à quel point certains groupes et certains musiciens savent évoluer albums après albums et n’ont pas peur d’explorer toutes les facettes de leur art. Ce chemin est souvent périlleux et risqué, laissant apparaître l’âme des artistes mais cette quête s’avérera salutaire pour eux comme pour nous. De ces révolutions sonores sont nés de petits trésors et KLONE a fait le choix de franchir le Rubicon en se jetant à corps perdu dans l’ambitieux projet de mener à bien Here Comes The Sun. Qu’ils en soient ici remerciés.

A chaque écoute de cet album, l’ombre d’un ANATHEMA apparait dans notre champ de vision. Ne vous méprenez pas, je ne fais pas référence ici à un quelconque plagiat de la part des poitevins mais je suis frappé par la similitude de la démarche et du talent mis en œuvre dans les deux cas. Autant les Cavanagh Brothers ont maintenant atteint leur plénitude autant KLONE a commencé à emprunter ce chemin il n’y a pas si longtemps de cela. A mes yeux, The Dreamer’s Hideaway publié en 2012 marquait les débuts de cette métamorphose. Les rivages métal s’éloignaient au profit d’une approche plus subtile, contemplative et aérienne. Avec Here Comes The Sun, nos compatriotes franchissent encore un palier et se placent d’emblée au niveau des tous meilleurs.

Evoquons d’abord la forme avec ce visuel absolument superbe, cette photo signée Joel Robison d’une magnifique simplicité. Cette pochette, aidée de la musique vous invite au voyage, à laisser vagabonder vos idées vers l’immensité. Dès les premières secondes de « Immersion », nous voici pris par la main par la voix d’Yann Ligner qui va illuminer notre voyage. Reconnaissons que le chanteur a toujours su offrir de belles performances mais qu’il atteint là des sommets dans la conviction et les émotions qu’il parvient à insuffler titre après titre. Ses camarades ne sont pas en reste et KLONE a réussi à élever son niveau du jeu pour tutoyer les sommets avec ce nouvel album. Chaque chanson trouve naturellement sa place et développe sous nos yeux ébahis des paysages de toute beauté, entre obscurité et lumière, lourdeur et légèreté, douceur et agressivité. Le travail de composition est vraiment remarquable d’intelligence et de beauté et il faudrait vraiment avoir un cœur de pierre pour ne pas se laisser emporter par le maelstrom artistique des poitevins. Le groupe utilise une large palette d’émotions à travers sa musique et le résultat s’avère souvent tout simplement… beau. Malgré une solide technique et de belles envolées techniques, le propos reste mélodique et très accessible avec ce côté très atmosphérique, progressif qui colle si bien aux ambiances de l’album. L’introduction à petite dose d’instruments inhabituels comme le saxophone fait des merveilles et apporte une véritable originalité. Histoire de vous faire envie, au petit jeu des comparaisons, nous avons déjà cité ANATHEMA mais les noms de STEVEN WILSON ou encore de KATATONIA s’imposent d’évidence à nous.

L’intelligence, la subtilité et la beauté sont des qualités partagées par tous ces groupes et KLONE vient s’intégrer avec naturel dans ce joli peloton. Ils n’ont pas à rougir et à faire les modestes. Ils sont à quelques encablures seulement de se hisser à ce niveau-là, au niveau des tous meilleurs. Le son et la production sont tout à fait au niveau, KLONE a fait un très bon boulot épaulé efficacement par Francis Castes qui s’est chargé du mixage et du mastering au Studio Sainte-Marthe de Paris. Here Comes The Sun est vraiment un petit bijou doté d’un très bel écrin.

Oshyrya (8,5/10)

 

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Verycords – Klonosphere – Warner / 2015

Tracklist (50:12 mn) 01. Immersion 02. Fog 03. Gone Up In Flames 04. The Drifter 05. Nebulous 06. Gleaming 07. Grim Dance 08. Come Undone 09. The Last Experience 10. Summertime (cover)