oshy_07062015_Th_Magi_WaPour rester polis, nous dirons simplement que la sortie en 2013 de Materia Occulta (chronique ici), exhumation tardive de démos et d’un album jamais sorti du groupe occulte italien THE MAGIC WAY, n’avait pas vraiment emporté notre adhésion. A l’exception des géniteurs eux-mêmes de de trois fans italiens qui pouvaient ainsi revivre le frisson de leur adolescence rebelle, nous pouvions bien légitimement nous interroger sur l’intérêt de cette démarche. Et pourtant, pas refroidis pour un sou, voici les transalpins de retour avec cette fois-ci un nouvel album tout beau tout chaud, Curve Sternum.

Après une naissance en 1996 et un hiatus de presque treize ans (avec la mise en sommeil du projet au début des années 2000), il était intéressant de constater ce que THE MAGIC WAY avait à nous dire. Reconnaissons au moins que nos amis ont de la suite dans les idées et poursuivent ici leur démarche sombre, occulte et énigmatique. Exit par contre l’approche extrême, le propos reste, en tout cas au niveau de l’intensité musicale, tout à fait accessible. Le choix a été fait de mettre l’accent sur le fond et les atmosphères au détriment de toute violence. Le groupe ne compte désormais plus que deux membres, une grosse responsabilité repose sur les épaules de Nequam en charge du chant ainsi que des parties de guitare acoustique, de basse et des orchestrations. Il est assisté dans sa démarche par Azach pour la batterie et les percussions et de divers guests. THE MAGIC WAY propose à l’auditeur un bien curieux voyage, éthéré, mystérieux et inquiétant. Tout cela ne respire pas la joie de vivre, une douleur diffuse ainsi qu’une large mélancolie enveloppe en permanence toutes les chansons. Le chant très expressif, en italien, de Nequam ne fait qu’en rajouter une couche dans l’ésotérique. Le charme agit, une langueur s’apparente rapidement de vous et l’auditeur se laissera bercer doucement, comme anesthésié vers le fond. Au petit jeu des influences, le label cite DEVIL DOLL, EINSTURZENDE NEUBAUTEN voir ULVER. Votre serviteur rajouterait CULT OF LUNA pour les frissons et le malaise qui restent parfois après l’écoute de ces chansons.

Le temps aura fait son œuvre et la musique maladroite et peu intéressante des débuts a laissé la place à toute autre chose. La chrysalide a accouché d’une créature inattendue, pas dénuée de charmes mais d’une séduction froide, noire et inquiétante. Comme pour Materia Occulta mais pas pour les mêmes raisons, Curve Sternum ne s’adresse qu’à un tout petit public. Mais l’occulte n’est-il pas, par définition, réservé à quelques initiés ?

Oshyrya (6,5/10)

 

Site Officiel

Facebook Officiel

 

Sad Sun Music / 2015

Tracklist (41:14 mn) 01. I corpi pesanti 02. La mano raccoglie 03. A curva di sterno 04. Yod-He-Vau-He 05. Nel tempo restare 06. L’orrore 07. Scuotiti, oh vita! 08. In alto come in basso.