oshy_11102015_Cohee_an_CambriLes fans les plus attentifs connaissent bien les américains de COHEED AND CAMBRIA qui jouissent d’une belle réputation et d’un solide following outre-Atlantique. Plus discret chez nous, le quatuor ne ménage pas ses efforts pour percer et s’installer dans le paysage du rock progressif européen. Oubliez vos références des vieux groupes britanniques de la scène néo-prog ou mêmes les rejetons de l’école polonaise, l’étiquette rock progressif ou alternatif signifie ici une musique aux racines rock, protéiforme souvent assez technique. Les gimmicks des titres fleuves et des longs soli de guitares ou de claviers ne s’appliquent pas ici. Si nous devions rapprocher leur démarche d’artistes plus proches de nous, citons ici un Steven Wilson. Dans les deux cas, les artistes font comme bon leur semblent sans s’inquiéter des étiquettes et des guerres de chapelles.

L’aventure des américains a débuté sous ce nom en 2001 à Nyack dans l'État de New York sous la férule créatrice du chanteur et compositeur Claudio Sanchez. Alors que jusqu’à présent, chaque nouvel opus de COHEED AND CAMBRIA s’inscrivait dans un large univers conceptuel, The Amory Wars, The Color Before the Sun sort de ce schéma traditionnel et développe des thématiques plus personnelles, tirées de la propre expérience de Sanchez. Après un The Afterman hyper dense et ambitieux, les américains semblent avoir eu besoin de revenir aux fondamentaux, à une certaine simplicité originelle. Chaque chanson se suffit à elle-même et montre un groupe très inspiré. Toujours très rock, ils déploient petit à petit une très large palette d’ambiances et de sons. La majorité des titres de l’album s’écoute avec plaisir, faciles d’accès et rapidement accrocheuses, l’efficacité a été favorisée par rapport à toute démonstration technique. COHEED AND CAMBRIA n’hésite pas à parler de touches assez pop et ils ont bien raison. Un « Colors » ou un « Here to Mars » par exemple possède le potentiel de passer sur des radios généralistes en Amérique du Nord et pourraient plaire à un large public. « Ghost » est une composition courte, toute en délicatesse et en douceur. En huit albums le quatuor a su montrer la plénitude de son talent et un savoir-faire assez exceptionnel.

Avec un peu de recul, The Color Before the Sun constitue une parfaite introduction pour découvrir le travail de COHEED AND CAMBRIA. L’album dévoile progressivement ses charmes et fait preuve d’une rafraîchissante variété. The Afterman et Good Apollo, I'm Burning Star IV sont tellement denses que les novices pourraient être débordés et écoeurés. Ce huitième album sonne bien, il recèle bien des trésors. Finalement c’est quasiment un sans faute à l’exception de la pochette, assez passe partout, qui déçoit.

Oshyrya (8,5/10)

 

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300 Entertainment / 2015

Tracklist (47:11 mn) 01. Island 02. Eraser 03. Colors 04. Here To Mars 05. Ghost 06. Atlas 07. Young Love 08. You Got Spirit, Kid 09. The Audience 10. Peace To The Mountain