Il fallait que ça arrive. Que je finisse par trouver encore plus haineux, encore plus méchant, encore plus en colère contre le monde. Je pensais cependant que le nouveau tenant du titre viendrait d’une sphère purement Black Metal, voire du Grind à tendance politique. Raté, la nouvelle déferlante de haine nous vient de France et officie sur plusieurs tableaux… Mais la déferlante est là, implacable.

Cowards, donc, a su puiser tout ce qu’il y a de plus haineux dans plusieurs genres. Imaginez le résultat d’un accouplement improbable entre Kickback (ce chant, putain), Amenra pour le côté monolithique et une formation de sludge à la Primitive Man pour la touche de crasse, de désespoir. Ton espoir, tu peux te le fourrer dans ta rondelle, Cowards n’est pas là pour te faire miroiter un avenir meilleur. Ton avenir, c’est ta gueule dans le caniveau, le nez en sang, les dents déchaussées par un habile coup de rangers. Les parties lentes ont la lourdeur d’une droite de boxeur poids lourd, les accélérations te scotchent à ton siège, l’air hébété, et cette haine continue, sans relâche, sans pitié.

Rise To Infamy se subit, un peu à l’instar d’un album de Celeste… Mais Cowards a un petit quelque chose en plus, et ce petit plus est, selon moi, ce chant « à la Stephen de Kickback », une déferlante H8000 éraillée qui ne plaira pas à tout le monde, qui racle le tympan avec misanthropie. Une louche d’acide dans un cocktail déjà mortel. Imparable.

Mister Porn (9/10)

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Throatruiner Records / 2015
Tracklist (40:36) 1. Shame Along Shame 2. Never to Shine 3. Frustration (Is My Girl) 4. Beyond My Hands 5. Birth of the Sadistic Son 6. Low Esteem 7. Anything but the Highroad 8. Wish for Infamy 9. Bend the Knee 10. So Easy