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Adventure – Beacon Of Light

adv_beacDans le rude milieu du prog d'aujourd'hui, il faut savoir être patient. Pour le norvégien Terje Flessen et son compère Odd Roar Bakken, plus de dix ans ont été nécessaires pour accoucher d'une premier album (Adventure) en 2005. Le second, ce Beacon of Light, apparaît quatre ans plus tard. Entourés de nombreux musiciens d'horizons divers, les deux acolytes ont eu l'ambition d'aborder des sujets à la fois universels et profonds, de la sauvegarde de la planète à la religion et au racisme… Une sorte de passage en revue des menaces sur l'humanité, rien que ça.

Mais ce n'est pas la relative naïveté du propos qui pose problème pour Adventure, mais plutôt la pâleur des compos. Voilà des morceaux généralement très longs, riches en arrangements -et en claviers vintage !- qui patissent systématiquent d'un chant qu'on verrait mieux utilisé pour du…. viking metal ! Les chanteurs (Vebjorn Moen et Henning Mjoen) possèdent en effet des organes à l'aise dans une forme de puissance vocale dénuée de nuances. Tout aussi gênant, les guitares de Flessen ne brillent guère, ni par la technique, ni par le son. Dommage, car le reste bénéficie d'une pêche notable, rappelant des groupes comme ELP ou les Flower Kings, dans un genre plus contemporain. Le tout pour une durée de plus d'une heure dix, quelque peu excessive. A côté de ces caractéristiques pas forcément aguichantes, on ne peut que souligner l'ambition des morceaux, souvent agrémentés de flûte, esprit 70's oblige, et le travail fourni.

David Taugis (06/10)

 www.myspace.com/adventurenorway

Progress Records/2009

Tracklist (72:43)
1. Something to Believe In (Part 1) (1:09) 2. Something to Believe In (Part 2) (12:48) 3. Something to Believe In (Part 3) (4:29) 4. The Swan (8:50) 5. A Crack in the Ice ? (Part 1) (3:51) 6. A Crack in the Ice? (Part 2) (6:58) 7. Emilie's Piece (1:26) 8. Fragile Frame (7:10) 9. Joybringer (For Gorm) (2:15) 10. Beacon of Light (Part 1) (1:18) 11. Beacon of Light (Part 2) (16:36) 12. Beacon of Light (Part 3) (3:33) 13. Beacon of Light (Part 4) (2:20)

 

Burning Point – Empyre

Même en Finlande, dans cette terre paisible avide de combos fidèles au metal mélodique, la vie n'est pas toujours facile. Pour Burning Point, les ennuis ont commencé en 2003, sous la forme d'une bagarre juridique interminable avec le label LMP. Ce retour 5 ans après signe donc la renaissance du groupe signé cette fois par un autre label teuton, qui a développé une branche heavy après des années de militantisme AOR. Empyre, comme souvent chez les scandinaves, s'inscrit dans la tradition, avec un amour des 80's qui transparaît tout au long de l'album.

Ce heavy-là, toujours mélodique, imperturbablement puissant et tempéré par des claviers discrets se démode rarement. Tout au plus pourra-t-on reprocher aux compères du guitariste Pete Ahonen de ne pas sortir des sentiers battus. Ce n'est déjà pas si mal de pondre 11 titres de ce calibre avec un savoir-faire rarement pris en défaut. L'édition que la rédaction a reçu ne comprend pas les bonus : "I'll Be Yours", une reprise de Kirka (??), le "Nuclear Skies" de The Rods avec en guest: David "Rock" Feinstein, "Let Go" (Q5) et enfin "Gods Of Iron" (Running Wild). Avec à chaque fois des musiciens des groupes en question. Un choix ancré dans les années 80 avec des groupes connus des seuls initiés (Q5 n'est autre que le projet de l'inventeur du vibrato à blocage de cordes Floyd Rose).

David Taugis (07/10)

Site Officiel: http://burningpointmetal.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/burningpointband

Metal Heaven / 2009

Tracklist (46:03 mn) 01. Parasite 02. Heart of gold 03. Dawn of the ancient war 04. Hell awaits 05. From the beginning of it all 06. Icebound 07. Deceiver 08. Eye for an eye 09. To hell and back 10. Against the madness of time 11. Burned down the enemy

 

Ethan Brosh – Out of Oblivion

ethanbroshth-oblivionCe premier album ressemble à une copie de bon élève, Brosh étant passé par la prestigieuse école de musique de Berklee, comme nombre de shredders et de ténors du prog metal.
Si ce CD, instrumental et metal comme il se doit, tient la route, il n'échappe pas à certains défauts. Et si l'amateur de descentes de manche à grande vitesse goûte la virtuosité, bien présente ici, il se montre aussi plus exigeant ces derniers temps, le niveau technique général ayant progressé continuellement dans le genre.
Dans le bon côté de la balance, on peut citer le jeu impeccable d'Ethan Brosh, et sa capacité à faire chanter ses instrus, comme sur "The Hit Man", une compo de jeunesse. Autre bonus : les invités, rien moins de George Lynch et Greg Howe, probablement croisés tous deux lors de cours de guitare, connaissant leur implication dans la pédagogie. Sans oublier Mike Mangini (présent sur trois titres), qui bétonne les rythmiques de Steve Vai entre autres (et également prof à …. devinez !?). Et cerise sur le gâteau : production Chris Tsangarides (des tonnes de groupes hard, de Y&T à Ozzy en passant par Malmsteen, Thin Lizzy et Gary Moore). Ah j'oubliais : pochette Derek Riggs (eh oui, Maiden depuis 30 ans !).
Tant de clins d'oeil à l'univers classic metal pourront agacer. Mais Brosh a plus d'un tour dans sa housse. Capable de maîtriser les tempos lents ("Last Hope", à l'époque ou le musicien commençait à douter… ou l'atmosphérique "Blast Off"), il brille en acoustique, que ce soit dans le flamenco (l'intro de "Night City") et la guitare classique, dans une transposition d'un prélude de Bach. Compositeur à l'honneur aussi pour le final, avec cette fois en électrique avec l'adaptation de la Passion selon St Matthieu, une des oeuvres sacrées de Bach les plus magistrales.
On regrettera que faute de moyens peut-être, les programmations de batterie soient majoritaires, certaines très, très basiques. De même que la production un peu plate pourtant signée d'un grand nom…
Au moins remarque-t-on qu'Ethan Brosh n'a pas cherché à faire du metal oriental comme ses compatriotes israéliens d'Orphaned Land ou Amaseffer.
Avec un talent incontestable, ce brillant musicien possède une marge de progression rassurante, notamment au vu de mélodies toujours séduisantes. A moins qu'il ne cherche avant tout à trouver un boulot dans un groupe établi, ce qui n'a rien de méprisable.

David Taugis (07/10)

myspace.com/ethanbrosh

Magna Carta / 2009

Track list (44:15) 1. The Hit Man 2. Night City 3. Downward Spiral 4. Blast Off 5. Ancient Land 6. Illusion 7. In A Sentimetal Mood 8. Blade Runner 9. Last Hope 10. Bach Prelude No 04 11. Affliction