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Paleface Swiss – Cursed

Commençons par un aveu : sans l’annonce du retour de The Acacia Strain en tournée en Europe en première partie de Paleface Swiss, il y a fort à parier que je n’aurais pas accordé une oreille attentive à ce nouvel effort des Helvètes. À une époque où nous sommes confrontés à une avalanche de sorties tous les vendredis, il devient ardu de faire un tri préalable et de dénicher des pépites. Headliner d’une date que je ne pouvais manquer, la bande à Zelli (c’est le petit nom du frontman pour ceux qui ne suivent pas) a donc eu la chance de passer par la case découverte, histoire de voir si j’allais reprendre la route dès la fin du show de TAS ou si j’allais au contraire prolonger ma présence à Anvers.

Au menu de Cursed : le croisement parfait entre le Deathcore qui fait recette aujourd’hui et Slipknot époque deux premiers albums. Mettez « Hatred » à fond, fermez les yeux et imaginez une bande de zicos masqués et en tenue rouge. Voilà. C’est du Slipknot dans le texte, le tout recouvert d’un vernis très Deathcore 2020s. C’est bien branlé, ça chasse sur les terres de Slaughter To Prevail (l’autre groupe qui tire grossièrement son inspiration de la bande des 9) sans avoir la réputation sulfureuse d’Alex Terrible. Cette ombre de Slipknot, elle plane sur une bonne partie de ce nouvel opus des Suisses, et je dois avouer que ça fait presque bizarre de voir un groupe que j’ai découvert quand j’avais à peine 20 ans devenir aujourd’hui une source d’inspiration pour une nouvelle génération de groupes.

Mais réduire Paleface Swiss à un Slipknot des temps modernes est plutôt réducteur. Sur certains morceaux, le groupe pousse plus loin dans l’expérimentation, avec un « Enough? » qui s’aventure dans le rap ou un « River Of Sorrows » presque mélancolique en clôture. Petit à petit, on sent l’évolution d’une formation qui s’affranchit de ses racines purement Deathcore (et quand je dis ici Deathcore, c’est vraiment le Deathcore sous sa forme la plus moche, sans le moindre intérêt), mais sans les renier pour autant. Si vous me cherchez le 23 février en fin de soirée, il y aura de fortes chances que je sois bien placé au Trix pour voir ce que Cursed donne en live. Pas l’album de l’année, mais suffisamment énergique pour me motiver à repousser l’heure du dodo : c’est déjà un exploit.

7,5/10

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Blood Blast Distribution / 2025
Tracklist (28:39) 1. Un Pobre Niño Murió 2. Hatred 3. …And With Hope You’ll Be Damned 4. Don’t You Ever Stop 5. Enough? 6. Youth Decay 7. My Blood On Your Hands 8. Love Burns 9. River Of Sorrows 

À moins d’avoir vécu dans une grotte au cours des 6 derniers mois, il est quasi impossible d’être passé à côté de la déferlante Knocked Loose. Nomination aux Grammy Awards, performance live avec Poppy chez Jimmy Kimmel : 2024 a été l’année de la consécration pour la bande à Bryan Garris. Et à l’écoute de ce troisième album sorti chez Pure Noise Records, je ne peux que reconnaître que cette consécration est méritée.

Bon, commençons par LE point « négatif » de l’album : le chant de Bryan. Si vous n’aimiez pas son ton qui vrille les tympans (j’ai lu quelque part « on dirait Mickey en crise d’adolescence »), cette nouvelle plaque ne va pas vous réconcilier avec le groupe. C’est toujours aussi agressif, toujours aussi vrillant, toujours aussi aigu (même s’il a prouvé sur scène, chez Jimmy Kimmel, qu’il est aussi capable de sortir un pig squeal particulièrement réussi). Perso, je trouve au contraire que ce timbre si particulier ajoute un petit je-ne-sais-quoi qui aide le groupe à sortir du lot.

Et au niveau des compos ? Le mot d’ordre est la lourdeur. Les riffs sont pesants ; les breaks, pachydermiques. On frise le Deathcore par moments et, ici et là, certains passages me rappellent même Fange (j’associe automatiquement le premier riff de « Suffocate » avec l’intro de « Tombé Pour La France »). Rares sont les groupes de Metalcore capables de pondre, en moins d’une demi-heure, un tel enchaînement sans véritable temps mort… si l’on fait abstraction de la doublette « Moss Covers All » – « Take Me Home » qui lève un peu le pied avant un retour aux affaires plus énervé avec Chris Motionless sur « Slaughterhouse 2 ».

Depuis A Tear In The Fabric Of Life, le groupe a entamé une mue pour devenir une des formations les plus excitantes, un groupe qui dégueule la confiance et n’a qu’une envie : partir à la conquête de notre microcosme Metal. Avec ce troisième album qui marque une nouvelle ascension pour le groupe et une tournée européenne avec Harm’s Way d’ici quelques mois, 2025 s’annonce un très grand cru. Et on a hâte de voir ce que l’avenir lui réserve. Espérons juste que leur rythme de sortie s’accélère un peu, parce qu’à peine 30 minutes après 3 ans d’attente, cela ne suscite qu’un seul sentiment : le manque.

9/10

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Pure Noise Records / 2024
Tracklist (27:34) 1. Thirst 2. Piece By Piece 3. Suffocate (feat. Poppy) 4. Don’t Reach For Me 5. Moss Covers All 6. Take Me Home 7. Slaughterhouse 2 (feat. Chris Motionless) 8. The Calm That Keeps You Awake 9. Blinding Faith 10. Sit & Mourn

Au rayon des groupes à tendance « -core », The Acacia Strain a toujours occupé une place spéciale dans mon cœur. Probablement parce que mon tout premier contact avec le groupe a été en live, dans une salle surchauffée, sur une affiche de furieux aux côtés de All Shall Perish et de Terror pour ne citer qu’eux. Vincent Bennett était au sommet de son art, (sur)jouant sa misanthropie sur les planches du Trix (qui s’appelait encore Hof Ter Lo, c’est dire que ça remonte à longtemps). Le voir s’époumoner sur « JFC » et son « I Am The End Of The World » désormais iconique m’avait marqué. S’il ne devait rester qu’un groupe du genre, ce serait celui-là.

Fast forward à 2025, Failure Will Follow va bientôt fêter ses 2 ans. Il serait peut-être temps d’en parler, non ? Trois morceaux, à l’exact opposé des agressions sonores de Step Into The Light sorti le même jour. Un cheminement, une lente marche dans un marais étouffant. Le doom revisité par une bande de coreux. Et des invités de marque : Dylan Walker, Sam Sawyer, Ethan McCarthy, sans oublier Abra Ingham et iRis.EXE. Là où Step Into The Light alignait les droites sans retenue, Failure Will Follow prend le temps de poser ses ambiances, de s’introduire pernicieusement dans l’esprit de l’auditeur, se permettant même une petite excursion sur les terrains du sludge avec son « Bog Walker » absolument grandiose. La bande à Vincent avait déjà dévoilé une partie de son potentiel doomesque sur son EP It Comes In Waves, il enfonce ici le clou avec conviction.

Chaque morceau est marquant, mais s’il faut en ressortir un du lot, ce serait sans aucun doute « Basin Of Vows ». Le growl de Vincent n’a jamais été aussi menaçant, Ethan vient en rajouter une couche avec ses growls made in une tonne de plomb (l’ambiance Primitive Man, y’a que ça de vrai) et on pense se diriger lentement mais sûrement sur un écrasement ininterrompu jusqu’à ce break aérien, presque lumineux.

« I don’t wish you the worst, because the worst is inside of you. ALWAYS »

Et la machine à annihiler se remet en route, inlassable, jusqu’à un final dantesque. J’ai arrêté de compter le nombre d’écoutes de ce morceau. Et à chaque fois, il me colle la chair de poule. En trois morceaux et presque 39 minutes, The Acacia Strain a pleinement dévoilé son potentiel et prouve à qui voudra bien l’entendre qu’un « bête » groupe de Deathcore peut sortir de sa zone de confort et de ses riffs d’homme des cavernes pour pondre une pure pépite de lourdeur et de misanthropie. Indispensable

9/10

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Rise Records / 2023
Tracklist (38:43) 1. Pillar Of Salt 2. Bog Walker 3. Basin Of Vows