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Def Leppard,
Mötley Crüe et Steel Panther
– 09 décembre 2011 – SECC Glasgow

Son : correct mais manquant de puissance
Lumière : un spectacle flamboyant, on en attendait pas moins !
Affluence – un immense SECC plein à craquer (10,000) 
Ambiance – De très festive à extrêmement calme selon les groupes. 
Moments forts : Le « rollercoaster drum solo » de Tommy Lee 

 

C’est un début de weekend bien explosif qui s’annonce à Glagow où toute la communauté metal d’Ecosse vient de se rejoindre pour un concert sold-out depuis des mois déjà. Les spandex et autres blouson en cuir sont de sorties ce soir, accompagnés des brushings de rigueurs pour accueillir deux géants de la scène hard-rock qui décident de prendre la route ensemble pour la première fois de leur carrières, accompagnés pour cela des petits jeunes aux dents longues et aux caleçons qui démangent que sont Steel Panther. 

Premier constat pour un non-initié, il faut savoir que la salle SECC à Glasgow, malgré sa réputation et le nombre de concerts qu’elle accueille, est une salle malheureusement bien moyenne qui n’est en aucun cas à la hauteur de ses ambitions. Queues dantesques et organisées tant bien que mal, attente interminable pour atteindre une bière (sans parler d’une de la nourriture qui bien que variée et digne d’un festival rebute de par l’impossibilité de s’en procurer sans un rendez-vous), un espace fumeur qui nécessite une carte au trésor pour être découvert et des connaissances en lutte romaine pour s’y faufiler… Et encore on n’est même pas encore rentré dans la « salle » à ce moment-là. Un dôme mal foutu aux gradins dégradants, des écrans géants décevants, un son très bien géré mais sans puissance… Bref vous l’aurez compris, on ne fait pas dans le trois étoiles. Ce qui au final s’avère très dommage dans une ville aussi branchée musique que Glasgow dont les autres salles proposent bien souvent des résultats beaucoup plus probants. Heureusement, après une bière bien méritée Steel Panther font leur entrée sur scène pour nous faire oublier tous nos soucis.

Que les choses soient bien claires, que vous soyez un adepte de leur musique ou non, cela n’a pas beaucoup d’importance lorsque le groupe prend les rênes. Le public lui est tout acquis, les connais et s’attend à passer un bon moment, ou dans le cas contraire découvre un groupe qui sait gérer l’autodérision, les monologues jamais trop longs mais bien assez drôles et surtout les morceaux entraînants qui savent faire plaisir aux alcooliques metalleux en à la recherche d’un bon moment (on est à Glasgow après tout, il ne faut pas l’oublier)…

On retiendra de cette première partie une bonne introduction aux groupes suivants (quoi qu’en dise Tommy Lee dans ses interviews), un groupe qui sait ce qu’il fait, ce qu’il veut, et comment l’obtenir en faisant plaisir à son public et des phrases légendaires à la hauteur de ce que l’on peut attendre de Michael Starr : « Tu cries déjà Baby, mais je ne t’ai même pas encore touchée ! Attends la fin du concert ! ». Un bon moment tout en finesse donc. C’est alors au tour de Mötley Crüe de monter sur scène, de façon extrêmement rapide d’ailleurs puisque le changement de scène se fait sans accroche malgré l’organisation dantesques des Saints of Los Angeles. Le Crüe est évidemment attendu avec impatience pour un de ses rares passages européens, après un album acclamé (même si principalement écrit par l’ami DJ Ashba) et avec un Nikki Sixx qui revient au sommet du stardom avec ses différentes implications musicales et artistiques ainsi que sa relation privilégiée avec une nouvelle génération le regardant avec respect. Le groupe attaque fort, se déchire sur « Wild Side », offre des classiques comme « Dr Feelgood », un magistral « Home Sweet Home » que Tommy Lee conduit depuis son piano, des nouveaux titres parfaitement intégrés au set alors que « Red, White and Crüe » est totalement (et malheureusement ?) oublié.

Les classiques s’enchaînent avec une énergie incroyable, culminant dans un solo de batterie enflammé conduit par Tommy Lee et sa batterie triggée par Dangermau5 du haut d’une montagne russe enchaînant les loopings et équipée d’un second siège pour mieux accueillir un membre du public durant la seconde partie du solo. Il devient très rapidement clair que ce sont bien Nikki Sixx et Tommy Lee qui gèrent le show, n’hésitant pas à prendre la relève de Vince Neil lorsqu’il s’embourbe dans ses monologues et ne parvient pas à faire hurler le public, soutenant Mick Mars dans un douloureux solo à la qualité musicale indéniable mais souffrant sans équivoque de la condition physique de ce grand monsieur de la guitare… Mick se fait donc discret alors que Nikki traverse la scène comme un démon, peut prudent après sa chute grotesque le jour d’avant à Nottingham. 

Le groupe bénéficie d’une avancée de scène impressionnante et n’hésite pas à s’en servir sur des titres comme « Shout At The Devil », propose des envolées vertigineuses sur « Smokin’ In The Boys Room »… Un concert qui aura su nous déduire et n’aura de négatif (á part son emplacement) que de nous faire regretter que le Crüe ne vienne pas plus souvent de ce côté de l’Atlantique ! Il en va autrement de Def Leppard, un groupe qui se veut pourtant être un grand nom de la scène hard-rock et qui sait assurer des live magistraux (que Mirror Ball en soit le témoin) ne saura pas être convaincant ce soir-là alors qu’il monte sur scène après une très courte attente. La scène est pourtant impressionnante, pleine d’écrans géants et flamboyante, mais le public ne sera pas dupe et se montrera aussi mou que le groupe anglais durant cette seconde tête d’affiche de la soirée. 

Le groupe réussi à nous décevoir sur des titres comme « Rocket » (difficile pourtant), et s’embourbe dans un manque d’énergie alarmant. Joe Elliot ne peut pas y faire grand-chose suite à une gorge en mauvais état qui le handicape gravement, et le coup de grâce est porté durant une suite acoustique entre « Two Steps Behind » et « Bringin’ On The Heartbreak » où le chanteur se voit devenir la victime d’un verre de bière qu’il cherchera à contester sans vraiment y mettre de vigueur… Les classiques suivront certes, sous la forme d’ « Armaggeddon It » (sans vraiment de puissance) ou aussi et surtout avec « Hysteria » , « Photograph », « Pour Some Sugar On Me » et « Let’s Get Rocked » (oui, « Rock Of Ages » est bel et bien absent de la playlist) mais le public a déjà commencé à quitter la salle au milieu de ce fiasco et la fosse ne cherche plus à compenser le manque créé par le groupe depuis longtemps. Un final bien décevant pour un groupe qui nous avait habitué à bien mieux et qui était pourtant promis à un grand moment devant un public conquis d’avance… La soirée se terminera donc sur une fausse note mais nous laissera tout de même d’excellents moments en mémoire.

Alter Bridge – AB III

oshy_22012011_alterbridgAprès une reformation de Creed, un changement de label et une petite virée sous forme d’album et de tournée avec le Slasher pour Myles Kennedy, voilà qu’Alter Bridge nous revient enfin avec un troisième album plus qu’attendu. Enfin attendu, on parle ici évidemment des fans du groupe puisque nous sommes face à une formation qui a su aussi bien déchaîner les foules que provoquer l’inintérêt le plus total chez les auditeurs peu adeptes de ce style… Car si Alter Bridge fait bien tout pour se démarquer de son alter ego Creed, c’est avec la même bipolarité que chacun des albums du groupe sont accueillis par les amateurs de musique.

Pourtant il serait presque impossible de dire que ce nouveau disque après trois ans d’absence ne mérite pas une petite écoute. En effet la voix de Myles n’est allé qu’en s’améliorant et le travail de Mark Tremonti à la guitare est tout simplement phénoménal (une guitare d’ailleurs également bien plus prise en charge par Myles que sur les opus précédents).
Le groupe nous offre ainsi un album long mais compacte, une envolée surréaliste dans un autre univers développé par des lignes de chant splendides et des atmosphères qui seraient étouffantes si elles n’étaient pas empreintes d’une telle délivrance.

Des premières notes de Slip to The Void où le chanteur aux mille visages sonne étrangement comme un certain Jorn Lande jusqu’au dernier couplet de Words Darker Than Their Wings, le travail est abouti et convaincant. Si les deux singles que sont Isolation et All Hope is Gone ne sont peut-être pas les extraits les plus transcendants d’un disque foisonnant, ils tiennent pourtant la route, marquant avec brio les parties d’un chemin en quatorze titres qui nous emmène tour à tour vers la tristesse et l’espoir.
L’album se veut plus sombre, plus plombant que ses deux petits frères, et ce n’est que sur un troisième titre au nom pourtant peu rassurant de Ghost of Days Gone By que l’on trouve les premières sonorités qui nous laissent apercevoir la lumière : des riffs proches d’une scène alternative de la côte Est des Etats-Unis, un son maîtrisé et des envolées sur les refrains qu’on retrouvera par exemple sur d’autres titres comme Fallout, alors que la ballade Wonderful Life sait se faire entendre en évitant les écueils du genre et en restant solidement ancrée dans la thématique du disque.

ABIII se veut au final touchant et addictif, mais ne saura en aucun cas amener à lui les auditeurs que Blackbird avait laissé de marbre. Car si les signes distinctifs sont sans conteste présents, Alter Bridge n’a au final que peu changé sa formule et votre humble serviteur s’est même une fois retrouvé perplexe, s’étant endormi en écoutant ABIII et devant vérifier à son réveil lequel des albums du groupe il était en train d’écouter… Une anecdote qui en dit long mais en même temps si peu sur un disque qui saura vous procurer beaucoup de plaisir si vous décidez de vous y aventurer…

Necrotaupeslinger (08/10)

 www.alterbridge.com 

myspace.com/alterbridge

Roadrunner Records – 2010

Tracklist (66:07 mn) 01.Slip to The Void 02.Isolation 03.Ghost of Days Gone By 04.All Hope is Gone 05.Still Remains 06.Make It Right 07.Wonderful Life 08.I Know It Hurts 09.Show Me a Sign 10.Fallout 11.Breathe Again 12.Coeur d’Alene 13.Life Must Go On 14.Words Darker Than Their Wings

Danzig – Deth Red Sabaoth

25102010_-_DanDanzig est de retour ! Et nous parlons bien du groupe ici, car malgré un album solo et une compilation (The Lost Tracks of Danzig) c'est ici la première offrande que cette formation culte nous apporte depuis maintenant six ans, et quel retour !
Le groupe, pour commencer : Steve Zing n'est pas présent ici, puisque c'est Glenn lui-même qui se charge des basses sur le disque, mais l'on retrouve avec plaisir Johnny Kelly (Type O Negative) derrière les fûts alors que c'est Tommy Victor (Prong) qui s'occupe des guitares… Et ce son… Danzig nous avait promis un retour aux sources avec ce neuvième disque, et si ce n'est clairement pas face à un album des années 90 que nous nous retrouvons aujourd'hui, il faut bien avouer que l'idée y est.
Lourdeur sans compromis, son organique au possible et travaillé de façon analogique, des amplis basse Kustom qui viennent donner une toute autre texture aux guitares, les petits plats ont ici été mis dans les grands.
Deux ans de composition ont données à ce disque des allures de machine de guerre, et des morceaux parfaitement en place viennent nous rappeler à quel point le groupe dont nous parlons aujourd'hui est mythique, les auditeurs ne s'y étant pas trompés puisque ce disque offre à Danzig son meilleur classement Billboard depuis une bonne quinzaine d'années.
La lourdeur de titres comme Hammer of The Gods ou Black Candy (sur lequel Glenn prend place à la batterie pour la première fois depuis Samhain) n'est qu'une mise en bouche face à la puissance mélodique que dégage Deth Red Moon et aux ambiances de Ju Ju Bone ou On a Wicked Night.
Les musiciens sont parfaitement en place et le son de Victor est instantanément identifiable, le chant de Glenn est d'une très bonne qualité et des envolées telles que celles proposées sur Night Star Hel ne peuvent que nous rappeler les meilleurs moments de la discographie de ce grand musicien.
Un disque au pouvoir de séduction dangereusement addictif qui aura très certainement pour seul défaut de vous faire rester auprès de votre iPod un peu trop longtemps ! Que les fans se précipitent en magasin, et que les néophytes ne perdent pas une occasion de plus de rencontrer Danzig.

Necrotaupslinger (08.5/10)

www.danzig-verotik.com

The End Records / 2010
Tracklist (52minutes)  : 01.Hammer of The Gods 02.Revengeful 03.Rebel Spirits 04.Black Candy 05.On a Wicked Night 06.Deth Red Moon 07.Ju Ju Bone 08.Night Star Hel 09.Pyre of Souls : Incanticle 10.Pyre of Souls : Seasons of Pain 11.Left Hand Rise Above