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Call To rise est un nouveau groupe qui présente ici son premier album. Le tout commence sur un intro un peu molle et pas vraiment indispensable. Mais c'est un peu la mode, alors, faut faire avec. 

Ensuite s'ouvre le titre éponyme. Un peu Heavy tendance gros rock qui tache, c'est sympa sans plus. Voilà qui manque cruellement d'inspiration. La batterie est ultra basique, la guitare solo sans inspiration et le chant n'est pas loin d'être faux sur certains passages. Malheureusement, la suite ne s'arrange guère. Le second titre «Pull The Trigger» est un tel cliché Hardos fin 80's que ça en est insupportable. De plus, le batteur semble ne connaître qu'un seul pattern et quand il s'essaye à autre chose, à la sortie du break, c'est limite si il ne tape pas à côté. Un peu après, on a le droit à la ballade de service (avec les paroles qui vont bien "you makes me cry, i remember, you're in my memories, i remember your name, bla bla"). Le refrain est, par contre, plutôt bon et le chanteur montre qu'il peut faire des trucs sympas. Malheureusement, le titre «Scream At The Reaper» est le contre exemple parfait, tant le refrain est énervant.

Ce n'est pas tellement la peine d'aller beaucoup plus loin. Call To Rise sonne assez amateur. Le production, tout d'abord, semble avoir été bricolée sur un PC (ou un Mac, là n'est pas la question) par un amateur. La batterie sonne comme un métronome, les guitares sont peu inspirées et les soli complétement téléphonés. La voix n'est pas toujours au mieux, malgré quelques passages remarquables. L'album tombe en plein dans le syndrome même pas mauvais*, mais peu s'en faut.

Malheureusement pour Call To Rise, des groupes comme ça, il y en avait un a chaque carrefour à la fête de la musique du 21 juin. Il va falloir faire mieux pour décrocher un peu d'attention.

Poney [5/10]

Myspace officiel : http://www.myspace.com/calltoriseband

Soundcloud (album en entier à écouter) : http://soundcloud.com/mr-spicecake/sets/call-to-rise-in-the-wake-of

Rising Records 2012

01 Intro, 02 In The Wake Of Despair, 03 Pull The Trigger, 04 One Stands One Falls, 05 Revolution, 06 Answers, 07 Scream At The Reaper, 08 Ascension, 09 Ready To Fall, 10 Home, 11 Dream Killer, 12 Pirates!, 13 Outro

*Pour l'annecdote, Howard Becker, célèbre sociologue Américain, a pris l'habitude d'écrire "même pas faux" dans les marges des travaux, mémoires et thèses de ses étudiants quand ceux-ci s'empêtrent dans des assertions tellements molles et en manque de causalités qu'on ne peut plus rien tirer. Cruel, mais juste.

4ARM – Submission For Liberty

​Avec quelques mois de retard sur sa sortie, je chronique avec un plaisir non dissimulé le troisième album de 4ARM. Si les deux premiers albums semblent être sorti dans l’anonymat général -en tout cas, je n'avais jamais entendu parler d'eux et Google ne connaît presque que ce dernier effort-, ce troisième effort semble bien parti pour faire entrer 4ARM dans la cour « des groupes qui tournent » (à défaut des « groupes qui comptent », ça c'est peut-être pour le prochain album ! ).

4ARM cache, derrière un nom bizarre mais original, des p'tit malins venant d'Australie. Des « petits malins » car ces mecs là semblent avoir compris un truc qui a de l'importance mais qui semblent parfois bien caché sous les couches de conneries qu'on peut voir dans le Metal moderne : l'efficacité, la brutalité, de la simplicité et un truc bien classique mais qui envoie du bois. Bref, 4ARM fait du Thrash, certes contemporain sous bien des aspects, mais les amateurs du genre, dont je suis, reconnaîtrons immédiatement un groupe de gars qui font partie des leurs. On est sans doute en 2012, mais avant la fin du monde, les Aussies n'oublient pas de nous envoyer ce Submisson For Liberty qui sonne comme une régurgitation bien foutue d'une digestion de 30 ans de Thrash.

On trouvera donc sur cet opus tout ce qui fait la réussite d'un bon album Thrash : des riffs bétonnés par une batterie bien lourde et qui soutiennent de beaux soli de guitares « à l'ancienne », c'est à dire, loin des branlettes parfois un brin casse-couilles de certains shredder (non, je ne citerai pas de nom). La voix, bien placée, quelque part entre chant et agressivité emballe le tout dans un joli paquet cadeau qu'on prend plaisir à offrir à nos oreilles. 4ARM est une machine à headbanger, ni plus, ni moins. A propos des musiciens, je voudrais juste signaler que le batteur (Michael Vafiotis) fait un job absolument parfait d'un bout à l'autre. Puissant et subtil à la fois, ingénieux, son jeu ne souffre d'aucune critique majeure, c'est vraiment bien foutu. Que ça soit clair, le reste n'est pas du tout en reste, notamment la guitare lead, tout le groupe joue très bien et de manière très pro, mais Michael Vafiotis ne tombe dans aucun des deux grands pièges du batteur extrême moderne : tout à la double pédale et un jeu totalement absent aux mains (ou alors, basique au possible), les deux allant souvent de paire.

Niveau structure, c'est aussi du classique. Les morceaux sont plus longs que la moyenne (on dépasse régulièrement les 5 minutes), l'agressivité est bien là avec aussi ces passages plus calme qui permettent de faire remonter la sauce vers la moitié du titre. C'est un exercice qui se révèle souvent assez difficile à bien réaliser (il suffit d'écouter au hasard 10 nouveaux albums envoyés par les labels pour s'en rendre compte, ou plus simplement, d'essayer avec son propre groupe), et 4ARM le réussit haut la main.

En fait, je n'ai pas trop de reproche à faire à cet opus. Comme toutes les autres sorties du genre revival Thrash, on pourra toujours un peu se plaindre du manque d'imagination. C'est une critique courante et facile à l'encontre des musiques qui se veulent rétro. Si elle n'est pas sans fondement (4ARM n'invente pas l'eau chaude), elle est aussi un peu futile car, sonner « comme dans les années 80 mais avec une touche contempo'», c'est bien un peu le but du jeu… Mais, et c'est la qu'est la petite astuce chez 4ARM, alors que certains groupes sont redondants et chiants au possible et le tout dans un style très éculé, 4ARM réussit à jouer dans un style très classique et bien balisé tout en ajoutant les « petites choses » qui changent tout. L'approche parfois mélodique n'y est sans doute pas pour rien : elle permet d'éviter qu'on se lasse à l'écoute.

On pourrait éventuellement regretter aussi -mais c'est affaire de goûts- une production trop clinquante. On sent que derrière ce skeud, il y a du budget et quelqu'un aux manettes qui sait comment faire sonner du Metal en 2012. Pas de surprise à ce niveau là : il s'agit du célèbre Matt Hyde, qui s'est déjà fait remarquer pour son boulot avec Machine Head, Slayer, Children Of Bodom et bien d'autres.

Avec ce Submission For Liberty, je pense que 4ARM vient de rentrer d'un grand coup de riff bien rugeux dans le peloton tant envié des groupes qu'il faut suivre. Et ce n'est pas réservé qu'au nostalgique du Speed/Thrash des 80's. Tout fan de Metal trouvera dans ce troisième album des Australiens de quoi satisfaire son envie de musique énergique.

Poney [8/10]

Myspace : http://www.myspace.com/4armofficialscars

Site officiel : http://www.4arm.net/

Facebook : http://www.facebook.com/4ARMofficial

Rising Record – 2012

01. Sinn Macht Frei, 02. While I Lie Awake, 03. Raise A Fist, 04. Submission For Liberty, 05. The Oppressed, 06. I Will Not Bow, 07. Taken Down, 08. My Father's Eyes, 09. The Warning, 10. Blood Of Martyrs

Nodrama – The Patient

J'en ai marre. Voilà, c'est officiel, mais j'en ai marre. Marre de quoi ? Marre de tous ces groupes qui se copient. Je vous l'accorde, le phénomène n'est pas nouveau. Ceux qui comme moi ont une passion pour le Classic Rock savent que le phénomène est vieux, sans doute même vieux comme la musique, pensons simplement à Haydn et Mozart. Queen, avant d'être l'un des plus formidables groupe de Rock de l'histoire, n'était jamais à ses débuts qu'une pâle copie de Led Zep, et nous savons tous que le Zeppelin lui même à pas mal plagié certains de ses prédécesseurs, des bluesmans « classiques » aux Yarbirds (et pour cause, pour ces derniers).

Mais, mais … en Metal -corrigez moi si je me trompe- , c'est vraiment d'un autre niveau. Peut-être suis-je trop jeune pour prendre pleinement conscience de ce qu'il se tramait avant, mais depuis les 90's et la vague (de regrets) Neo-metal, ce phénomène semble prendre énormément d'ampleur. Je ne vais pas refaire ici le débat sur le téléchargement, les labels, la crise du disque, etc, mais à force de voir certains labels s'entêter à nous refourger sans cesse des trucs vu, vu, vu et revu, on se lasse. L'avenir de toute industrie, c'est l'investissement, le futur, c'est la nouveauté. Le charbon ça ne fonctionne plus en Europe parce que c'est une industrie du 19ème siècle. Et bien, messieurs des labels, c'est pareil en musique ! Qui aurait parier sur Mastodon il y a 10 ans ? Personne. Et aujourd'hui, regardez où en est ce groupe. Je n'oublie pas que l'inverse est possible aussi : Iron Maiden ou Metallica continuent à vendre des paquebots d'albums et à remplir des stades (surtout les seconds), mais tout le monde n'a pas leur carrure et surtout, leur histoire.

Alors, pourquoi je vous dis tout ça ? Me voilà obligé (en même temps, j'ai signé pour en m'engageant avec Metalchro) de me taper un énième erstaz de groupe moderne : Nodrama. Je suis vraiment désolé pour ces Basques Espagnols de leur tomber dessus comme ça, mais une telle mascarade m'est insupportable. D'habitude, quand on parle de groupes qui se reproduisent sur le même thème comme des lapins, on pensent d'abord aux Ricains et leurs cargaisons de groupes-core que certains labels d'Outre-Atlantique s’ingénient à nous envoyer. Vous voyez tous plus ou moins qui je vise. Mais force est de constater que la vielle Europe n'est pas en reste. Pensons à la mode du Death sauce polonaise qui fait des émules, et pensons également à ce qui nous occupe ici : le Death Mélo sauce nordique, suédoise de préférence. Imaginez un peu la liste : Soilwork, Arch Ennemy, In Flames et j'en passe. Oui, tout ces groupes qui squattent les têtes d'affiches des festoch et qui n'ont pas sorti un vrai putain d'album de Metal depuis au moins 10 ans. Je vais me faire des ennemis, mais moi, In Flames ou Soilwork, depuis une bonne décénie, ça me fait chier grave.

Le Metal, ça se fait avec des couilles, c'est sale, c'est gras, c'est lourd, c'est agressif, ça prends aux tripes. J'en ai plus que marre d'entendre ces groupes s'évertuer à mettre des passages soit disant mélodiques un peu partout, mais qui en fait font de la soupe. Du veux de la mélodie ? Amon Amarth, c'est mélodique, mais ça ne ressemble en rien aux chansons pour adolescents en mal de sensations fortes type Soilwork actuel. Tous ces groupes avec une production stéréotypée et lisse comme une piste de ski fraîchement damée. Tous ces groupes dont on sait systématiquement que la voix claire et les accords bien gentils vont reprendre le dessus à chaque foutu refrain avec, si tu veux vraiment mettre les filles de ton côté, une nappe de clavier bien appuyée. Tous ces groupes qui, pour garder quand même une bonne part de métalleux de leur côté, n'oublient pas de claquer quelques notes graves un peu saccadées, de rajouter de la double (mais pas trop) et surtout, gronder un peu avec la voix.

De la soupe, c'est de la soupe, rien de plus. Et combien de mecs aujourd'hui font du sous Soilwork ? Déjà que le modèle n'est plus vraiment glorieux (depuis 2002 au moins)…

Nodrama est l'un deux et en est même une caricature jusqu'au boutiste. C'est bien simple : plus mou, plus chiant, plus prévisible qu'eux, tu peux pas. Savant mélange des pires errances de Dark Tranquility, des mièvreries de Sevendust et du coté bien commercial de certains titres de In Flames. Nodrama, c'est un peu le Staind underground européen de 2012. Et c'est pas les deux-passages un peu plus énervés comme sur «Tail Nailed Fish» qui me feront changer d'avis.

Que retenir d'un album qui enchaîne poncifs sur poncifs, avec une voix claire mielleuse à souhait, aux riffs bateaux, milles fois entendus ? Que retenir du millionnième album produit « à l'américaine mais quand même un peu suédois et très très lisse » ? Que retenir d'un groupe qui se trimbale avec l'étiquette Death Mélo alors que Death Molo serait plus adéquate (et encore, Death, je la laisse pour la vanne, parce que les morceaux de Death sont planqués sous des cailloux et sous les nappes de guimauves) ? Rien. Cet album passera probablement inaperçu sauf des aficionados du genre et sera totalement oublié dans 10 ans. Suivant et merci d'avoir essayé.

Poney [2/10]

Myspace officiel : http://www.myspace.com/nodramamusic

Coroner Records – 2012

Tracklist: 01. The Bite 02. Tail Nailed Fish 03. Visions 04. One More Step 05. Power Of Lavishness 06. Waiting 07. Undefined 08. The Patient 09. All Behind 10. Believer 11. Untouchable Treasure