L’hiver, le froid perçant, la pluie.. Les conditions sont idéales pour écrire une chronique de The infernal pathway…
Depuis 1997, le groupe 1349 (l’année de la grande peste noire) incarne le black-metal dans sa forme la plus pure. Incorruptible, metal jusqu’au bout des ongles, le quartet respire et vit avec intensité ce style abrasif. Depuis presque 20 ans, la formation s’est adjoint les services de Frost (Satyricon) et est ainsi sortie de la confidentialité. S’ensuit une série d’albums solides (Hellfire, Demonoir), d’expérimentations intéressantes (Revelations of the black flame) et de prestations scéniques intenses. Après un hiatus de cinq ans, les Norvégiens reviennent nous proposer leur septième album.
Avec The infernal pathway, 1349 ne prend pas de risque. Le groupe joue sur ses acquis, mais assure l’essentiel. De l’intro typée heavy-metal de « Abbysos antithesis » à l’énorme « Stand tall in fire » rien ne surprend l’auditeur. Déception ? Dans un premier temps oui. Pourtant, dès la seconde écoute, The infernal pathway prend plus de consistance. Le classicisme est bienvenu ; les riffs rentrent dans la tête. Les grandes épopées ( « Abyssos Antithesis », « Striding the Chasm », « Dødskamp » , « Stand Tall in Fire ») sont épiques et nous emmènent très loin dans les contrées nordiques. Les formats ramassés (« Through Eyes of Stone ») touchent juste. La troisième écoute ne sublimera pas plus cette dernière offrande.
Au final, 1349 a fait du bon boulot. The infernal pathway est plutôt bien troussé. Il s’écoute facilement et l’on passe un bon moment. Mais il manque ce petit plus, cette flamme noire qui aurait pu nous emporter encore un peu plus loin dans ce passage infernal.
01. Abyssos Antithesis 02.Through Eyes of Stone 03. Tunnel of Set VIII 04. Enter Cold Void Dreaming 05. Towers Upon Towers 06. Tunnel of Set IX 07. Deeper Still 08. Striding the Chasm 09. Dødskamp (album edit) 10. Tunnel of Set X 11. Stand Tall in Fire
Howard Philip Lovecraft est un écrivain qui a marqué d’une pierre noire la littérature. Ses écrits restent une référence dès que l’on parle d’horreur et de fantastique. Il est aussi une influence majeure pour pas mal de musiciens. Bon nombre de formations estampillées « metal » (Morbid Angel, Sulphur Aeon…) se sont inspirées des divers récits du résident de Providence. C’est avec un talent indéniable que les Bordelais de The Great Old Ones ont fait de l’héritage lovecraftien leur fond de commerce.
Après avoir feuilleté les pages du Necronomicon (Al Azif), exploré les montagnes hallucinées (Tekeli-li) et donné une suite au Cauchemar d’Insmouth (EOD : A Tale Of Dark Legacy), le quintet s’envole dans l’Espace tutoyer les terreurs indicibles.
Pas de surprise, avec Cosmicism, The Great Old Ones reste dans la directe lignée de ses précédents efforts. Dès « The Omnicient », premier gros morceau de l’album, le groupe montre toute l’étendue de son talent. Complexe, avec un riff central irrésistible, ce titre fait office de classique à venir. La suite est encore meilleure. « Of Dementia », « Lost Carcosa » et « A thousand young » sont épiques ; c’est impressionnant. Les ambiances distillées sont lourdes et menaçantes ; à l’image des écrits dont elles s’inspirent. Avec cinq titres de plus de six minutes, le groupe prend le temps de tisser atmosphères inquiétantes et mélodies imparables. Stratégie gagnante ; on se laisse embarquer dans cet univers unique.
Au fil des années, le groupe maîtrise de mieux en mieux son sujet. Le chant, venu des profondeurs du chaos, envoûte pendant que le reste de la formation assure une assise musicale presque parfaite. Cosmicism s’impose, de fait, comme le meilleur album de The Great Old Ones. Le haut du panier du post-black-metal.
Korn affiche 25 ans au compteur (et des dizaines de millions d’albums vendus à travers la planète). De quoi effrayer ou provoquer un accident vasculaire cérébral à ceux qui, il y a un bail, ne voyaient dans ce groupe qu’un feu de paille au son épouvantable et qui maltraitait sans honte des guitares a 7 cordes. Sans oublier ce manque de respect pour les codes auxquels les metalleux de tous poils étaient habitués.
The Nothing, treizième effort du groupe, flatte d’emblée les fans les plus anciens (mais dont le pouvoir d’achat est toujours plus intéressant que les jeunes accros aux diverses plateformes de streaming), nous sommes en 2019, et le groupe confirme qu’il peut toujours livrer des compositions efficaces. Korn ne fait pas dans le message subliminal, cornemuse en hors d’oeuvre, un “You’ll Never Find Me” point fort de l’opus, dont la recette ne peut que prendre aux tripes les fans, suffisamment accrocheur pour se payer le luxe de convaincre au delà.
Il ne manque rien pour flatter la nostalgie. Tout ce qui fait la marque de fabrique du groupe est là : production en béton, gros riffs, chant torturé de Davis… et textes à la hauteur ou il déballe ses états d’âmes, et la douleur de la perte d’un être cher. Travaillant avec soin les parties de chant , Jonathan Davis à expliqué à ce sujet qu’il aurait pu tout boucler en deux semaines et qu’il a préféré prendre deux mois pour livrer avec authenticité ce qu’il a traversé à travers des textes cathartiques.
The Nothing est un album solide et accrocheur qui figure en bonne place dans la discographie du groupe, qui met un point d’honneur à varier les styles en mettant un poil de mélodies entre les riffs de mastodonte. Des allures de dinosaures, certes, mais pas au point d’être fossilisé pour autant. Il va sans doute décevoir les quelques amateurs de Dubstep ou les esprits chagrins qui trouveront le groupe pusillanime voire un poil fainéant. Il n’empêche, Korn affiche en 2019 une fraîcheur intacte. Il faut s’y faire, le quintet de Bakersfield n’a pas l’intention de raccrocher les gants.
Hamster – 07/10
Roadrunner 2019 / 45 Minutes 01. The End Begins 02. Cold 03. You’ll Never Find Me 04. The Darkness Is Revealing 05. Idiosyncrasy 06. The Seduction of Indulgence 07. Finally Free 08. Can You Hear Me 09. The Ringmaster 10. Gravity of Discomfort 11. H@rd3r 12. This Loss 13. Surrender to Failure