Dog Eat Dog est un groupe qui sait se faire désirer. A l’instar d’un Guns N’ Roses ou d’un Tool, nous venons de patienter dix-sept longues années entre deux albums. Il a fallu ronger son frein. Pendant cette éternité, le groupe de John Connor a tout de même continué de tourner pour une poignée de fidèles. En 2017, l’EP Brand new breed nous avait rassurés: Dog Eat Dog était encore en vie… Jusqu’à ce nouvel album inespéré : Free radicals.
Ne tournons pas autour du pot, ce cinquième album est une quasi réussite totale. Nous retrouvons ici tout ce qui fait le sel de Dog Eat Dog : quatorze titres et pas un seul déchet. La formule est bien rodée, Connor, Neabore, Finley et Hammerli savent y faire pour pondre des morceaux accrocheurs. « Man’s best friend », « Never give in », « Lit up » ne dépareillent pas face aux tubes du passé. L’ensemble est très dynamique (« Blvk Glvd ») et l’on se laisse porter par cet enthousiasme général.
Le quatuor a même eu la bonne idée d’inviter Rudeboy (ex Urban Dance Squad) sur le délicieux « Mean street ». Notons tout de même un petit bémol : Free radicals manque cruellement de saxo, l’ingrédient caractéristique du style Dog Eat Dog. Alors que sur scène il est heureusement toujours présent, sa place sur ce dernier album est bien en retrait, voir absent.
Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir. Contre vents et marrées, Dog Eat Dog nous prouve avec Free radicals qu’il est bien toujours vivant. C’est une belle occasion de découvrir ou de se replonger dans l’univers bariolé du groupe.
01. Lit Up 02. Kin 03. Never Give In 04. Time Won’t Wait 05. 1 Thing 06. Mean Str 07. Energy Rock 08. @Joe’s 09. Blvk Clvd 10. Bar Down 11. Man’s Best Friend 12. E1on1 13. Looking Back 14. Zamboni
Le black-metal est un terrain d’expérimentation musical passionnant. N’en déplaise aux puristes « trve ». Au fil des années, cette musique abrasive n’a cessé de muter pour donner naissance à des variantes intéressantes. Ici, nous vous parlerons du « blackgaze », savant mélange de black et de shoegaze (courant essentiellement britannique dont les figures de proue sont My Bloody Valentine, Lush, Ride et Jesus & Mary Chain).
A l’image de Deafheaven (référence quasi obligatoire), Nature Morte n’a pas de limites. Oddity, troisième album du trio francilien, confirme une ligne directrice amorcée sur ses deux premiers essais : une savante tambouille de post-rock, metal noir et parsemée d’autres influences (post-punk, pop…), prompte à toucher différents publics bien au-delà de la sphère « metal ». Les titres s’enchaînent avec fluidité pour former un tout cohérent. Si la violence vocale est évidemment prégnante, le groupe sait aussi se faire plus « solaire » (« Here comes the rain »).
Et c’est toute la force du groupe. De par cette diversité et son talent naturel, Nature Morte suscite l’émotion… Qui ne vous lâche plus par la suite. Ce qui est rare et l’apanage des plus grands.
Depuis quelques temps, Cannibal Corpse a de nouveau le vent en poupe : une tournée triomphale avec Dark Funeral et Whitechapel ; l’intégration d’Erik Rutan (ex Morbid Angel, Ripping Corpse) aux guitares et un excellent Violence unimagined couronné de succès. Un tableau idyllique qui promettait une suite toute aussi conséquente. Alors, lorsqu’a été annoncé Chaos horrific, nous nous pourléchions d’avance les babines.
Ce seizième (!) album ne s’embarrasse pas de subtilités. « Overlords of violence » commence à toute berzingue cette nouvelle collection d’horreurs ; annonçant clairement que quoiqu’il arrive, Cannibal Corpse reste fixé son crédo : le death-metal gore. Ouf ! Chaos horrific se situe donc dans la continuité de cette foisonnante et brutale discographie. Il ne varie guère hormis sur les puissants « Summoned for sacrifice » et « Blood blind » que le public ne manquera pas de célébrer sur scène. Pour le reste, Cannibal Corpse se contente de dupliquer ses recettes qui ont largement fait leur preuves .
Si malgré tout, Alex Webster et ses comparses continuent d’impressionner, de par une maîtrise technique toujours impressionnante, Chaos horrific reste une relative déception qui peine à retrouver la folie et l’urgence de son prédécesseur. Au final, rien de honteux, mais nous attendions tout de même un petit peu plus de la part de ces précurseurs du death-metal.