Archive for the ‘ Live Reports ’ Category

Dire que l’on attendait cette quinzième édition du Hellfest est un euphémisme. Après deux années de disette, d’attente et de contraintes dues à la COVID-19, l’énorme machine du Hellfest s’est enfin remise en marche.

Retour sur les éventements qui ont eu lieu le premier week-end (17,18,19 Juin) et le Jeudi 23 Juin 2022.

Niveau organisation, pas de grand changement. Une batterie de brumisateurs permettent aux festivaliers de survivre à la canicule qui s’abat sur Clisson. MERCI ! Et une autre surprise est aussi à signaler : une nouvelle superbe statue de Lemmy embellit la Warzone.

Vendredi 17 Juin 2022 :

Fusion fusionnante :

Cette année, la Warzone, domaine réservé aux mauvais garçons du hard-core et du punk, a ouvert sa programmation à un genre délaissé : la fusion. Oui, ce genre bariolé qui motivait (et motive encore) les plus éclectiques ; ce style qui nous a fait porter des bermudas colorés pour ressembler aux spectateurs des Vieilles Charrues… Bref, la fusion a désormais pignon sur rue.

Sous un soleil de plomb, les groupes cultes s’enchaînent

Rudeboy, accompagné du DJ Dna et de quelques compères, fait revivre l’esprit d’Urban Dance Squad. Avec un « Good grief » accrocheur, le chanteur met le public dans sa poche et enchaîne les tubes indémodables (« Fast lane », « No Kids »…). En voix, Rudeboy est toujours aussi énergique ; il puise dans la discographie de son ex-groupe et termine avec les définitifs « Demagogue » et « Bureaucrat of flaccostreet ». Un chouette retour en arrière.

Rare sur le continent, Mordred débarque en force sur la zone de guerre. Le groupe de Scott Holderby est un bouillonnant mélange de thrash et funk. Ce n’est que joie et bonheur. Dingue, souriant et efficace, Scott Holderby est à la hauteur de sa réputation : il donne tout. Ses coéquipiers de longue date ne sont pas en reste : Danny White riffe dur, Arthur Liboon groove tandis que Aaron « Dj Pause » Vaughn scratche (et chante) comme jamais. Fool’s game (« Every day’s a holiday », « State of mind »…), In this life (« Killing time »…) et le mini LP Visions sont à l’honneur. Deux titres de l’excellent dernier album The dark parade sont aussi de la partie. Seule déception, The next room reste absent. Pour autant, Mordred réussit l’une des meilleures prestation du week-end.

Dog eat Dog suit le même chemin. John Connor et Dave Neabore sont tout sourire, ils vont jouer leurs titres phares. Un florilège très bien accueilli ; ça chante et  danse sur « In the doghouse », « No fronts », « Rocky » et « Expect the unexpected ». Le groupe du New Jersey est en grande forme et n’oublie pas l’indispensable « If these a good times ». Bonus : le groupe annonce travailler sur un nouvel album !

I AM HARDCORE :

Le concert le plus hilarant de la journée revient sans conteste à Harley Flanagan et Cro-Mags. Véritable institution dans le milieu, Flanagan a tout vu, tout vécu. C’est un dur, un tatoué qui débarque sur « Funeral of queen Mary », tiré de Orange Mécanique. IL est le patron. Flanagan enchaîne les beignes (« We gotta know », « Life of my own » etc.). Heureusement que le leader surjoue à mort son rôle de parrain du hardcore car ses acolytes n’ont pas la même verve. Par rapport au concert 2018 de Cro Mags JM, celui-ci est meilleur car plus varié. Le vrai Cro-Mags, c’est Harley. Point à la ligne !

Tendances suicidaires :

Suicidal Tendencies est la grosse déception du jour. Comment ce groupe séminal a pu autant se planter ? L’entame du show est insupportable. Pourquoi étirer « You can’t bring me down » sur presque 15 minutes ? Pourquoi faire monter une partie de la Warzone en plein milieu du set ? Ce n’est pas un concert mais un happening où Muir et Pleasant se sont vite retrouvés dépassés par les événements. Sans compter les problèmes de guitares de Ben Weinman (ex de Dillinger Escape plan) C’est la Bérézina. Seul Tye Trujillo (le fils de…) s’en tire avec les honneurs.

Et pendant ce temps :

Necrowretch offre un excellent concert de blackened death-thrash ; Rotting Christ mériterait de jouer sur une mainstage ; les Burning Heads auraient dû jouer à la place d’Offspring ; Matt Pike est le boss, le king, le patron (ça, nous le savions déjà) ; ASG nous a donné envie d’aller à la plage ; et Higher Power de faire du jogging ; Laura Cox est un joli pot de fleurs fraîches ; enfin Gatecreeper incarne l’espoir du death-metal américain.

A suivre ()

Nico.

https://www.hellfest.fr/

Les photos de la première journée se trouvent ici.

Point final d’une tournée qui l’a vu traverser les quatre coins de la France, la date nantaise du Hellfest Warm Up a pris ses aises à la Cité des congrès, plutôt habituée aux concerts classiques des Folles journées qu’aux soirées metal totalement décoiffées.

Au programme : concerts, village metal (Les acteurs de l’ombre, Frozen records, Crève Clothing, David Thiérré, etc.), concours de Air Guitar, tatoueurs. Un vrai tour de chauffe, dans une ambiance bon enfant, avant la quinzième édition que tout le monde attend depuis deux ans.

Le cover-band toulousain Hellbangerz ouvre le bal. Avec un set évidemment constitué de reprises : Ac/dc, Bon Jovi, Judas Priest, Slayer… Tous les classiques y passent, joués avec enthousiasme, la Cité des congrès en redemande. Rien d’exceptionnel au final, mais le contrat est rempli.

C’est au tour des Franciliens d’Hangman’s chair de prendre possession de la scène. Grâce à son nouvel album, A loner, le groupe est sous les feux de la rampe. Bingo ! La majorité du set est constituée de morceaux de ce dernier opus : « An ode to breakdown », « Cold and distant », « Who want to die old », « Storm resounds ». De solides morceaux qui envoûtent un public attentif. Hangman’s chair frappe dans le mille avec son style coldwave métallique qui sent le béton.
Pour parfaire le tout, le quatuor est en place : la section rythmique impressionne par sa force ; les guitares ne sont pas en reste ; et la voix de Cédric Toufouti sublime l’ensemble. Hangman’s chair, qui mérite son succès actuel, nous délivre un super concert gorgé d’émotions.

Avec Crisix, on change de monde et d’ambiance. En quelques secondes, les thrasheurs espagnols font l’unanimité. Julián Baz et ses acolytes sont souriants et généreux. Les uppercuts s’enchaînent dans une ambiance festive (« Ultra trhrash », « World need MOSH », « Speak your truth »…). Le monde a besoin de danser, de MOSHER comme jamais.

Dans le public, c’est le bonheur, la joie retrouvée. Ça slamme et pogote comme jamais. Un wall of death affole même la sécurité. Nous ne sommes définitivement pas aux soirées de l’ambassadeur ! Crisix remporte haut la main la timbale par sa bonne humeur et son savoir-faire. Rigolards, les membres du groupe s’échangent les instruments pour un medley de reprises (« Walk/Hit the lights/Antisocial ») qui voit Niko de Tagada Jones chanter l’hymne de Trust. « Macarena MOSH », le tube de l’été à venir, installe les Catalans en haut de la chaîne alimentaire de cette (encore) nouvelle vague du thrash. Le quintet quitte la scène sous les vivas de la foule au son du « Stuck in the middle with you » des Stealers Wheels. Un sans faute.

C’est sur cette bonne note que votre serviteur quitte la Cité des congrès en faisant l’impasse sur le show de Tagada Jones (ce qui n’est pas bien, vous pouvez envoyer vos mails d’insultes, ils iront directement à la poubelle).

Au final, le Warm up est un concept plutôt malin et enthousiasmant. Il permet de faire parler du Hellfest en proposant un spectacle de qualité et en recréant une ambiance qui a beaucoup manqué. L’objectif est rempli à 100 %.

Nico.

Les lumières s’éteignent et rien, absolument rien ne nous avait préparé à la prestation de Horskh, trio bisontain d’électro/indus/goth/EBM. Véritable claque, Horskh nous offre une violente démonstration de son savoir-faire. Leur musique est une invitation à la danse et au pogo. Si l’on pense obligatoirement à Punish Yourself, référence en la matière, nous décelons l’influence de groupes tels Godflesh, Lord of Acid, NIN ou encore le Manson de la grande époque. On a vu pire.

Nous assistons donc à une prestation tendue de musiciens aguerris. Ces derniers donnent absolument tout ce qu’ils ont dans les tripes. On en ressort soufflé par tant de maîtrise et de violence. Horskh est un nom à retenir. D’ailleurs, jetez une oreille sur leur discographie si vous ne les connaissez pas encore.

Vous le savez, ici à Metalchroniques, nous plussoyons Igorrr et Gautier Serre. Véritable électron libre du metal, ce dernier possède son propre univers. Un véritable melting pot où se mélangent death, black, breakbeat, musique baroque, musette, lyrisme, sons de jeux vidéo, flûte à bec, jungle… Improbable sur le papier, Igorrr coche pourtant toutes les cases sur album avec une musique passionnante de bout en bout (cf notre chronique de Spirituality And Distortion). Il ne nous restait donc plus qu’à constater si la chose fonctionnait en live.

Après une intro en mode Dj, l’affaire commence sérieusement avec une déflagration nommée « Paranoid Bulldozer Italiano ». Le line up, en partie renouvelé, est en place. Les rôles sont distribués de la sorte : Aphrodite Patoulidou s’occupe du lyrique, Jb Le Bail (Svart Crown) des growls tandis que Martyn Clément (Hah) et le fidèle Sylvain Bouvier ferraillent aux guitares et à la batterie. Le tout est chapeauté par Gautier Serre aux consoles, sons et aux guitares.

Igorrr est un groupe qui n’a peur de rien. Les styles se télescopent donc avec bonheur pour former un tout particulier mais cohérent. Rustre quand il le faut (« Parpaing »), subtil et ambitieux à d’autres moments (« Downgrade desert »). C’est réjouissant. Autre bon point : la folie retranscrite sur disque ne s’émousse pas en concert. Les tubes s’enchaînent (« ieuD ») sans discontinuer, le groupe maîtrise bien son affaire et ne laisse rien au hasard. Impressionnant. Tout coule dans un sentiment euphorique et jusqu’à un « Very noise » qui conclue le concert et qui met tout le monde d’accord.

Nico.