Archive for septembre, 2003

HTP – 2

Après le succès de leur premier album et, dans la foulée, d'un live bienvenu, le duo de Hughes et Turner, se fend finalement d'une nouvelle production qui donc en fait peu de temps après la sortie de leurs deux albums solo respectifs. C'est dire la productivité des deux chanteurs, alors que justement, les dernières tendances musicales sont à l'espacement de plus en plus net des sorties de disques. Une petite inquiétude, sans doute infondée, pourrait donc saisir l'auditeur, dubitatif devant tant de prodigalité de la part de nos deux compères : il est connu que l'inspiration tend à s'épuiser au fil des décennies. N'aurait-il pas été plus prudent de la distiller plus savamment et de manière plus concentrée plutôt que de la disperser si généreusement ? La banalité du riff de « Revelation » ne surprend donc pas l'amateur anticipant déjà les contours d'une certaine facilité. Pourtant le morceau est loin d'être déplaisant, et les alternances de voix le charpentent de toute l'énergie requise à l'ouverture du disque. Les mêmes caractéristiques se répètent un peu plus loin, sur « Losing My Breath », à l'efficacité surprenante malgré le classicisme encore une fois très significatif. Son refrain tout en mélodie y est sans doute pour quelque chose.

La seconde partie du disque, aux tempos souvent plus lents, disperse tout relent d'anxiété : que ce soient par des riffs tout droit sorti du meilleur Purple ou Rainbow (« Going My Way »), par des lignes de chant irréprochables (« Hold On ») ou via des mélodies guitaristiques plus lyriques (« Burning the Sky »), II dévoile à chaque fois un réel bonheur dans la composition.

On réalise au bout du compte que l'on a là encore un album de Hard Rock de haute tenue ayant parfaitement réussi à renverser en qualité un classicisme que d'aucun auraient pu juger convenus. Et ériger en atouts ces traits si souvent décriés relèvent d'un vrai tour de force. Plus qu'un sursaut d'orgueil de la part de deux grands chanteurs, II, sans constituer réellement une cure de jouvence, dégage plutôt la senteur douce et familière des pages des livres ayant bien vieilli.

Baptiste [08/10]

 

http://www.glennhughes.com/

http://www.joelynnturner.com/

MTM – M10 / 2003

Track listing (30:35) : 1. Revelation 2. Alone I Breathe 3. Losing My Head 4. Going My Way 5. Hold On 6. Lost Dreams 7. Time And Time Again 8. Goodbye Friday 9. Burning The Sky 10. Sofia 11. Let’s Talk About It

Houwitser – Damage Assessment

Les Hollandais cagoulés sont de retour avec cette nouvelle offrande sanguinolente. Un disque qui, certes, ne va pas révolutionner le monde du métal de la mort mais un disque de bonne facture.
Death-metal donc. A la sauce Cannibal, autrement dit violent et pas spécialement mélodique. On peut aussi discerner un certain côté groove rappelant les moments les plus hardcore d’un certain Dying Fetus ( réminiscence des tournées communes du passé ? ). De nombreux breaks originaux et bien puissants parsèment les 8 compos de cette nouvelle galette et permettent de mieux relancer la machine après chaque passage dévastateur.
La voix du charcutier de service reste invariablement égarée dans les abysses du spectre sonore, les blasts et autres passages de double ultra-lourde s’enchaînent à plus soif, tout ça étant bien sûr articulé autours des riffs de gratte du type tronçonneuse.
Ajoutez à cela une production de bonne facture ainsi que des samples guerriers entre chaque titre et vous aurez un bon aperçu global de la chose en question.
Originalité non, efficacité une demie-heure durant oui ! On en attendait pas mieux …

Rano (07/10)

http://www.houwitser.nl/

Osmose / 2003

Track listing (31:32) 1. Liquidate The Venomous 2. Parasomy 3. Paradise In Purgatory 4. Damage Assessment 5. Clean Till The Bone 6. Skineater 7. Mean And Malice 8. Hunger For The Feast

Nightfall – I Am Jesus

Et voici le grand retour de NIGHTFALL qui, après de grosses galères de label (notamment avec les frenchies de Holy records) remettent le couvert après un très réussi " Diva futura " nous offrant à cette époque une facette plus mélodique et accrocheuse du groupe, lorgnant plus vers le PARADISE LOST de " Icon " ou " Draconian times " que vers les premiers SEPTIC FLESH.

Et à l'instar de leurs compatriotes susmentionnés, NIGHTFALL a décidé ici de durcir un chouïa le ton sur ce " I am jesus ", distillant la brutalité avec parcimonie. Malgré cela, " I am jesus " garde un fort côté atmosphérique avec des nappes de claviers bien senties. Efthimis Karadimas, seul membre fondateur restant dans le groupe, reste le compositeur exclusif de cet album et ça se ressent dans l'homogénéité de cette rondelle.

Mais malgré ça et dés les premières écoutes, NIGHTFALL ne parvient pas à éviter le piège de la redite et tombe vite dans une linéarité fort handicapante pour savourer d'emblée cet album. Cette impression s'estompe cependant au fur et à mesure si vous avez la patience de laisser une chance à ce skeud. En effet, bourré de petits gimmicks et mélodies de guitares, cet album s'insère lentement mais sûrement dans nos cervelles imbibées.

Voilà pourquoi certains de mes confrères ne lui ayant laissé qu'une petite chance, mon rédac' chef en tête, m'ont assuré que cet album était de la merde en boîtier… Comme le bon vin, cette rondelle ne s'apprécie mieux qu'après l'avoir laissée mûrir dans votre esprit, et devient de plus en plus enthousiasmante au fil des écoutes. On découvre alors un album riche, très travaillé et bourré d'arrangements sous-jacents. Je pense notamment à cette basse ronronnante et à ces notes de piano qui ne se révèlent à vous qu'après quelques tours de piste.

En grattant la couche graveleuse qui rend cet album si difficile d'accès au prime abord, on découvrira même un disque reflétant pas mal de mélancolie, le tout appuyé par des passages empreints d'une beauté renversante (" Luciferin " et ses petits effets électroniques, suivis de son ouverture sur le refrain). La noirceur est en outre omniprésente, notamment dans ces rythmiques lourdes comme du plomb. On retrouve même quelques réminiscences très gothic metal façon vieux TIAMAT sur le titre " Semana tragica ".

La faculté de composition est particulièrement évidente et NIGHTFALL fait mouche quasiment à chaque fois avec des titres comme " I am Jesus " ou " Muscat ". La production made in Tico-Tico studios, profonde et très puissante, sert à merveille cette rondelle de feu. NIGHTFALL nous revient très fort en cet automne 2003, mais avec un album très difficile d'accès… Mais, et je me répète, c'est à vous d'avoir la patience de découvrir cette galette en profondeur afin de pouvoir la savourer pleinement.

Thortyir (08/10)

http://www.nightfallstar.com

Black Lotus records – Adipocere / 2003

Track listing (52:13) 1. Death of Neira 2. The senior lover of Diamanda 3. I am jesus 4. Pale crescendo of diamond suns 5. Luciferin (What if men could bear masters?) 6. Muscat darkdark road 7. The poor us 8. I've never dreamt the life we share 9. Treasures in aromatic tears echelon 10. Semana tragica 11. Nightfall