De prime abord, Opeth a toujours été un groupe qui m'a peu touché. Et c'est avec plaisir que je fais cette chronique pour un album qui va toucher d'autres réfractaires du quintet suédois. Il faut partir du constat qu'Opeth est un des groupe de metal parmi les plus originaux et les plus doués de sa génération et au-delà d'être un groupe culte, ils sont déjà des légendes vivantes. Rares sont les groupes dont l'œuvre fait une telle unanimité élogieuse. 
 
Avec Damnation, Opeth se lance dans un registre différent de son registre habituel. Unplugged ? Seventies ? Psychédélique ? Doom ? Metal atmosphérique ? Les étiquettes fusent pour qualifier ce nouvel album. La seule chose qui est sûre, c'est qu'Opeth a encore enregistré une œuvre majeure. Quelle groupe peut se targuer de rivaliser avec les pontes d'un genre musical qui à la base n'est pas le sien ? Opeth a réussi le tour de force de faire un disque tout en douceur et subtilité aux climats mélancoliques et apaisés rivalisant avec le meilleur de Katatonia et Anathema, pour ne citer qu'eux..
 
Bien qu' ayant simplifié leur musique (une des raisons pour lesquelles ce disque m'a séduit), le groupe a su garder sa patte progressive, il suffit d'écouter « Window Pane å avec son rythme qui ne se contente pas d'un banal binaire, pour s'en rendre compte. Chacun des morceaux qui constitue cet album est différent de l'autre en passant du très beau « Hope Leaves », très metal atmosphérique aux influences Anathema, Jeff Buckley, en passant par l'orientalisant Closure (où ils ont su éviter les pompeux plans claviers « nappes arabisantes » , pour créer une atmosphère orientale de manière personnelle avec interventions de derbouka sur la fin du morceau) et le superbe instrumental « Ending credits » à la couleur très Santana, mais un Santana qui aurait été condamné à passer le reste de ces jours en Laponie.
 
Michael Arkefeldt a le feeling est la voix adéquat pour chanter ce genre de morceaux. En plus d'être un excellent vocaliste c'est plus par sa guitare qu'il se distingue sur Damnation. En digne héritier de David Gilmour, il délivre des solos d'une rare beauté (encore une fois le superbe Ending credits). Le travail de Steve Wilson aux claviers et à la production n'est pas non plus étranger à la qualité de ce disque. Se servant que de sons très classiques (pianos, orgues hammond ou autres sonorités seventies), sa contribution est conséquente dans cet album tout en émotions. Quant à la rythmique assuré par le duo Mendez / Lopez, elle est absolument impeccable : sobriété, efficacité et groove. Damnation marque un tournant important dans la carrière des suédois et va certainement les amener à conquérir un nouveau public.
 
Vik (09/10)
 
 
Music For Nations / 2003
 
Track listing (62:18) : 1. Window Pane 2. In my Time of Need 3. Death Whispered a Lullaby 4. Closure 5. Hope Leaves 6. To Rid the Disease 7. Ending Credits 8. Weakness